Blade Runner 2019

Blade Runner 2019, de Mike Johnson, Michael Green et Andres Guinaldo, nous invite à plonger dans l’univers du film légendaire de Ridley Scott, issu du non moins célèbre roman de Philip K. Dick.

UN UNIVERS LÉGENDAIRE.

L’histoire est désormais connue de tous : en 2019, la Tyrell Corporation a repoussé les limites de l’évolution en créant les Nexus-6, des androïdes si semblables aux humains qu’ils peuvent totalement se fondre dans la masse.

Déclarés hors-la-loi sur Terre, ils sont poursuivis par les Blade Runners, des chasseurs de prime intrépides.

Tout contrevenant doit être éliminé.

Grâce au chef d’œuvre de Ridley Scott, l’histoire de l’ancien Blade Runner campé par Harrison Ford, plongé dans un Los Angeles futuriste et pluvieux, est devenue un mythe.

Et si, dans le comic-book présenté par les éditions Delcourt, l’univers reste identique, point de Rick Deckard ou de Rachel.

En effet, Mike Johnson et Michael Green nous proposent judicieusement des nouveaux personnages et une intrigue originale.

UN DÉFI DE TAILLE.

Passer après Philip K. Dick et Ridley Scott est un exercice périlleux.

Blade Runner 2049, réalisé par Denis Villeneuve en est la preuve et ce, malgré des qualités certaines. Le fait est que la fin subtilement équivoque du film d’origine supporte mal le prolongement.

A ce titre, soulignons le fait que l’œuvre qui nous intéresse ici est le fruit d’une collaboration de deux auteurs particulièrement sensibles à ces problématiques.

En effet, Mike Johnson s’est illustré dans des histoires issues de l’univers de Star Trek, une autre franchise à manier avec précaution.

Michael Green, quant à lui, a collaboré à l’écriture de nombreux scénarios de longs métrages, tels que Logan, Alien : Covenant ou encore… Blade Runner 2049.

DES APPARENCES PARFOIS TROMPEUSES.

Dans ce nouvel opus, nous sommes amenés à suivre Aahna Ashina, « Ash », inspecteur chez les Blade Runners. Son métier est de rechercher et d’éliminer les Replicants, et à ce jeu, elle est la meilleure. Lorsqu’elle le peut, elle profite de ces « éliminations » pour récupérer des pièces sur les androïdes et les revendre au marché noir. C’est à ce prix qu’elle trouve l’argent nécessaire pour garder un lourd secret.

Mais un jour, on lui confie une enquête aussi secrète que périlleuse : retrouver la femme et la fille d’Alexander Selwyn un proche d’Eldon Tyrell. Pourquoi elle ? Et pourquoi ce parfum de secret ?

A l’image d’Ash, bon nombre de protagonistes s’évertuent à cacher une part de leur vie.

Chaque personnage possède sa part de mystères et même d’ombres.

Entre secrets et faux-semblants, Blade Runner 2019 cultive des non-dits parfaitement maîtrisés.

Dans ce premier tome, bercé par une voix off, comme une marque de fabrique, le lecteur est amené à découvrir les premiers jalons d’une intrigue qui s’annonce captivante.

UNE AMBIANCE.

Pour qui a vu le film, Blade Runner, c’est aussi la création d’une ambiance unique reposant sur le subtil mélange de la mélancolie des films noirs des années 40 et d’une science-fiction touchant à l’existentialisme.

Graphiquement, Andres Guinaldo  (Harley Quinn et les sirènes de Gotham) porte une attention particulière à reproduire ces éléments.

Le choix de la palette de couleurs permet de créer des tableaux sombres, souvent désespérés. A ce titre, le soin apporté aux décors invite à s’immerger dans cet univers si caractéristique.

Les personnages sont magnifiquement caractérisés, et pour notre plus grand plaisir, le talentueux dessinateur fait varier les cadrages dans un esprit qui reprend les codes cinématographiques. Ainsi, dialogues informatifs et scènes d’actions tumultueuses se succèdent avec brio.

Inscrit dans un univers mythique, ce premier tome de Blade Runner 2019 s’avère être une belle réussite. Initialement publiée en Angleterre par Titan Comics, elle voit le jour en France chez Delcourt et apparaît comme une série à suivre.

Article posté le lundi 28 septembre 2020 par Victor Benelbaz

Blade Runner 2019 de Mike Johnson et Andres Guinaldo (Delcourt)
  • Blade runner 2019, volume 1
  • Scénariste : Mike Johnson
  • Dessinateur : Andres Guinaldo
  • Editeur : Delcourt, collection Comics
  • Parution : 26 août 2020
  • Prix : 15.50 €
  • ISBN : 9782413028840

Résumé de l’éditeur : Cette nouvelle série nous convie à une plongée vertigineuse dans l’atmosphère moite du Los Angeles inspiré par le roman de Philip K. Dick, en suivant Ash, une Blade Runner chargée d’une enquête qui se révèle très vite dangereuse… Une Blade Runner, surnommée ASH, lancée à la recherche de la femme et de la fille de l’industriel Alexander Selwyn, dans le Los Angeles fictif de 2019. Mais son enquête va la mettre sur la piste de replicants – ces androïdes synthétiques aux comportements étrangement humains, mais aux intentions pas toujours très nettes – et au coeur d’une vaste conspiration, Selwyn est en effet proche du milliardaire Eldon Tyrell.

À propos de l'auteur de cet article

Victor Benelbaz

Tombé dans la marmite de la bande dessinée depuis tout petit, Victor est un vrai amateur éclairé. Comics ou récits jeunesse sont les deux genres préférés de ce professeur de français.

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