L’être le plus pathétique du collège, c’est ce que tente de persuader la boule d’angoisse d’Elliot à son propriétaire. Après L’homme le plus flippé du monde, Théo Grosjean s’attaque à l’anxiété d’un jeune adolescent dans Eliott au collège.
Entrée en sixième
Le grand jour est arrivé pour Elliot : il entre en sixième. Tout un monde nouveau s’ouvre à lui. Il tente de s’intégrer dans un groupe parce qu’il ne connaît personne. Pas simple, car le foot et lui, ça fait deux.
« Je suis une mascotte imaginaire qui représente tes pires angoisses. Ecoute… T’es plus au CE2, là. Tes petits camarades t’ignorent parce que tu as encore une tête de bébe, et puis ils ont sûrement vu que tu avais une étiquette avec ton nom sur ton pull. Et d’ailleurs tu l’as mis à l’envers. Le plus simple, c’est que tu attendes que tous les groupes soient formés. Il restera que les têtes de bébé mal habillées. Ensemble, vous formerez le groupe des « sans amis » mais au moins, tu seras plus tout seul. Bienvenue dans le monde merveilleux de l’adolescence. »
Être invisible
C’est par ces quelques mots que la boule d’angoisse sur pattes s’invite dans la vie d’Elliot ! Telle sa conscience, cet « ennemi » imaginaire lui donne des conseils. Dont celui de ne pas faire de vague et de passer incognito. C’est la seule manière de ne pas être embêté par les autres : être invisible.
Sans pouvoir s’en dépêtrer, Elliot doit composer avec cette mauvaise influence. Mais aussi surprenant que cela puisse être, le collégien est abordé par Hari, un jeune garçon. Ils deviennent amis…
Elliot au collège : stress et angoisse
Dans la rédaction Comixtrip, on aime beaucoup le travail de Théo Grosjean. Nous l’avions repéré avec l’excellent Le gentil orc sauvage (Pépite BD au salon de Montreuil en 2018). Nous avions été charmé par L’homme le plus flippé du monde et Le spectateur ; deux albums autour des angoisses d’une jeune adulte.
L’auteur poursuit l’exploration de cette thématique avec Elliot au collège. Pour ce premier volet, le lecteur fait la connaissance d’un adolescent d’onze ans en proie aux angoisses d’entrer au collège.
Un album pour aborder ce thème
Prépublié dans le journal Spirou, Elliot au collège est un album important. Il permet aux plus jeunes d’aborder ce thème d’une manière humoristique. S’il n’y avait que le côté comédie, ce premier opus ne fonctionnerait pas. Théo Grosjean est d’une grande justesse dans son récit et c’est ce qui en fait une très bonne série. Si elle n’est pas autobiographique, l’auteur a pioché dans ses souvenirs pour modeler Elliot. Il n’a pas eu d’angoisses comme lui mais ils se ressemblent néanmoins en ce qui concerne leur envie d’être invisible aux autres pour ne pas se faire remarquer.
Le côté amusant de ce premier volet est avant tout matérialisé par cette boule d’angoisse. Un gros truc rond avec des oreilles, des bras et des jambes et qui parle ! Elle est en permanence à ses côtés. Elle n’est pas positive et fait ressortir toutes les choses négatives. Parfois, Elliot n’a pas réfléchi à ce que lui dit cet « ennemi » imaginaire. C’est ses mots qui engendrent le stress.
On sent pourtant qu’Elliot est au bord du précipice. Il suffit d’un copain pour qu’il tombe du bon côté. Tout n’est pas noir dans Elliot au collège, il y a des lumières, de l’optimisme. C’est une bonne porte d’entrée pour aborder le sujet des angoisses, seul ou pour en parler à des adultes.
- Elliot au collège, tome 1 : Panique en sixième
- Auteur : Théo Grosjean
- Éditeur : Dupuis
- Prix : 14,50 €
- Parution : 13 janvier 2023
- ISBN : 9791034757787
Résumé de l’éditeur : À peine arrivé dans la cour de récréation pour sa première journée de collège, le jeune Elliot, légèrement stressé de nature, voit ses angoisses se matérialiser sous la forme d’une grosse mascotte orange qui se propose de le guider dans les méandres impitoyables de l’adolescence. Banc réservé aux populaires, difficulté de se faire des amis dans ce monde de requins quand on a encore une tête de bébé, cours de natation quand on est le seul à porter un slip de bain et quand le bonnet vous fait une tête d’oeuf… les avertissements de cet étrange ange gardien complètement paranoïaque ont surtout un effet immédiat sur Elliot : le stresser encore bien davantage ! Et faire de ces passages obligés et délicats que sont le collège et l’adolescence un véritable enfer ! Dans la foulée de L’Homme le plus flippé du monde, Théo Grosjean nous raconte son passage au collège à travers son alter ego, Elliot, gamin craquant mais aussi angoissé que son auteur !
À propos de l'auteur de cet article
Damien Canteau
Damien Canteau est passionné par la bande dessinée depuis une vingtaine d’années. Après avoir organisé des festivals, fondé des fanzines, écrit de nombreux articles, il est toujours à la recherche de petites merveilles qu’il prend plaisir à vous faire découvrir. Il est aussi membre de l'ACBD (Association des Critiques et journalistes de Bande Dessinée). Il est le rédacteur en chef du site Comixtrip.
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