Les super-héros, c’est cool ! C’est en tous cas ce que pense l’auteur de ces lignes depuis sa plus tendre enfance. Et même si les super-héros en bande dessinée, ça ne se vend pas bien, des auteurs ont partagé cette influence et font des bandes dessinées de super-héros. Même s’ils sont espagnols. Ce qui est le cas de Damian, Alberto Sanz et Mario Ceballos, auteurs d’Invulnérable, chez Bamboo éditions.
Invulnérable : déclaration d’amour aux petits garçons trop imaginatifs
Années 1970. Le petit Xavier découvre Superman au cinéma avec son grand-père Michel. Les super-héros, il adore ça. Ils l’inspirent. D’ailleurs, il sait qu’une équipe de héros va bientôt rejoindre la Terre et qu’il doit s’entraîner pour les rejoindre et vivre des aventures cosmiques. Mais son père, bien plus terre-à-terre, ne l’entend pas de cette oreille et tente de faire taire cette passion bien trop envahissante.
Des efforts créatifs dans le dessin
Invulnérable, c’est la bande dessinée que vous ne regarderez pas parce qu’elle sort chez Bamboo. Et parce que c’est de la bande dessinée jeunesse. Et c’est doublement dommage.
D’abord, parce que les auteurs ont choisi un parti pris graphique plus que respectable. Alberto Sanz développe deux styles de dessin différents. Un pour illustrer l’histoire de Xavier, dans la réalité ; un autre pour l’histoire des Plutokids, dans le monde imaginaire. Un style fortement inspiré par les comic-books des années 60/70, à la fois dans le trait et dans la mise en forme. Pour une simple bande dessinée « pour gamin », chez un éditeur « pas sérieux », convenons qu’il y a eu de l’effort et de la créativité.
Formé à l’école de l’animation, Alberto Sanz (dont c’est le premier album publié en France) livre un trait expressif, solide dans les décors et cherchant à véhiculer l’humour par la forme de ses personnages. Ses découpages font honneur à l’intensité des comics de super-héros. Et à la couleur, Mario Ceballos semble s’amuser dans les deux univers graphiques proposés.
Invulnérable : De l’humour, du fun, mais pas que…
C’est donc une histoire riche en rebondissements qui nous est proposée par le scénariste Damian. Dans les aventures des Plutokids, évidemment, mais aussi dans celles de Xavier. Sa vie, il la vit comme une bande dessinée et le gamin projette ses différents « fantasmes » sur une réalité complexe.
Et c’est ce qui fait la profondeur d’Invulnérable. Cette réalité que fuit Xavier, elle a beaucoup de sens. Elle montre un gamin inadapté aux codes sociaux de son époque et de son monde. Le père incarne cet esprit rationnel, qui ne laisse place à aucune rêverie. Alors que Xavier, lui, possède ce goût des histoires, du merveilleux. Celui qui anime celles et ceux qui deviendront des auteurs ou des artistes, arrivés à l’âge adulte. Elle rappelle aussi que ces enfants sont aussi souvent brimés par les autres gamins qui ne partagent pas cette « folie douce ».
On apprécie aussi l’amour partagé entre grands-parents et petits-enfants. Ces moments de tendresse et d’intimité qui excluent les parents et permettent de vivre une vie différente, l’espace de quelques jours de vacances.
La réalité d’Invulnérable, c’est aussi un monde dans lequel il est possible de trouver une place. Mais en choisissant les bonnes personnes pour nous entourer et en ne renonçant pas à ses rêves d’enfants.
Invulnérable : une bande dessinée pour les adultes qui n’ont pas tout à fait grandi
Invulnérable, de Damian, Alberto Sanz et Mario Ceballos, est une bande dessinée tendre et enjouée, triste et réaliste, rêveuse et pleine de promesses. On peut espérer que les enfants qui la liront deviendront à leur tour des raconteurs d’histoire pour enchanter le monde des adultes, de passions de gamins.
- Invulnérable
- Scénariste : Damian
- Dessinateur : Alberto Sanz
- Coloriste : Mario Ceballos
- Éditeur : Bamboo éditions
- Nombre de pages : 80 pages
- Prix : 16.90€
- Date de publication : 29 mai 2024
- ISBN : 9791041100781
Résumé éditeur : Peut-on surmonter les épreuves de la vie avec la simple force de l’imagination ? Javier est un gamin qui trimballe pas mal de problèmes d’inclusion dans sa classe. Les seuls moments qui le rendent heureux sont ceux qu’ils passent avec son grand-père Miguel, qui lui fait découvrir les BD de superhéros. Le jour où ils vont voir Superman au cinéma, c’est la révélation. Dès lors, Javier est persuadé qu’un superhéros sommeille en lui et qu’il lui suffit de le réveiller. Au début, l’imagination débordante de Javier ne pose pas trop de problèmes, mais le jour où il ouvre la fenêtre de sa chambre pour sauter et vérifier qu’il peut voler, c’est le choc. Son père accuse Miguel et ses fichues BD de mettre des horreurs dans la tête du gosse. Dans la solitude de la punition qui condamne Javier à ne plus avoir le droit de lire des comics, naissent les Plutokids, une escouade de super héros imaginaires qui se bat contre tout ce qui chagrine le gamin, l’aide à résoudre en rêve ses problèmes. Javier décide de tout faire pour intégrer cette équipe. Chaque épreuve que la vie lui impose se transforme alors instantanément en un défi, un entraînement, une mise à l’épreuve pour rejoindre les Plutokids.