Dans un monde où les humains peuvent mourir deux fois, une princesse morte à la naissance se met en quête de sa mère disparue. TPIU, autrice habituée de l’auto-édition, fait son entrée chez Kana avec un récit miyazakiesque détonnant.
Adalise, la vie et la mort
Adalise est un bébé mort-né dans un monde où les humains ont droit à deux morts. Cela s’appelle L’ëdre. Après leur première mort, ils reviennent à la vie, mais ceux qui ont trop souffert peuvent revenir à l’état de monstre. Tout le monde peut revenir à la vie. Sauf les bébés mort-nés qui n’ont jamais vécu. Adalise est la seule exception. Pour cette raison, les habitants du Tyriadoc l’appellent « La princesse-cadavre« . Anomalie de la nature, Adalise peine à trouver sa place. Dernière née, coincée entre un frère qui la trouve immature et quatre demi-frères, fils de la véritable reine. Sa propre mère, la concubine du roi, est portée disparue depuis dix ans.
Alors qu’elle tente de se conformer, bon gré mal gré, aux règles dictées par son statut, un assassin se glisse dans sa chambre. Et pour la deuxième fois, Adalise meurt. Alors pourquoi se réveille-t-elle le lendemain, indemne ?
Princesse et Princesse
Tpiu emmène ses lecteurs dans un monde fait de petits golems magiques, d’humains changés en monstre par la corruption, la haine, la rancœur et la tristesse, de forêts luxuriantes, sur les pas d’une héroïne forte et résiliente. Les Héritiers d’Agïone est un très bel héritage francophone de l’influence d’Hayao Miyazaki. Les lecteurs pourront d’ailleurs y reconnaître l’influence spécifique de Princesse Mononoke.
Cependant, en jouant avec les frontières de la vie et de la mort, Tpiu se réapproprie un univers pour le faire sien avec originalité. Le monde d’Agïone plonge tour à tour le lecteur dans le monde des vivants et la frontière avec celui des morts. Élargissant les horizons de ce nouvel univers dense et plein de surprises.
Les Héritiers d’Agïone
Dès le premier tome, Tpiu présente un grand nombre de personnages et un univers du récit très riche. En 200 pages, l’autrice pose un décor qui embarque le lecteur instantanément, tout en établissant avec brio des relations complexes entre personnages. Le récit avance à bon rythme sans brûler les étapes, témoignant de la belle maîtrise de sa créatrice.
La série est pour l’instant prévue en trois tomes, comme la plupart des premières séries françaises signées par les éditions Kana. Elle s’annonce déjà comme une excellente histoire, à dévorer d’une bouchée.
- Les Héritiers d’Agïone, tome 1
- Autrice : TPIU
- Éditeur : Edition Kana
- Collection : Shonen Kana
- Prix : 7,90 €
- Parution : 31 mai 2023
- Pagination : 200 pages
- ISBN : 9782505116400
Résumé de l’éditeur : Au royaume de Tyriadoc, chacun a droit à une seconde vie en cas de mort précoce. On appelle ça « l’Ëdre ». Parfois la mort est si violente que la renaissance en devient désastreuse. Elle engendre la naissance de Maudits, des monstres créés à l’image de leur trépas. Il existe une exception à l’Ëdre : les nouveau-nés. Trop faibles et trop purs, ils ne ressuscitent jamais. Jamais, sauf Adalise, la fille du roi. Elle inspire la crainte et la haine auprès de son peuple, lequel l’a surnommé « la Princesse Cadavre ». Mais Adalise ne désire qu’une chose : retrouver sa mère disparue et comprendre le mystère entourant sa morte-naissance.
À propos de l'auteur de cet article
Marie Lonni
"C'est fou ce qu'on peut raconter avec un dessin". Voilà comment les arts graphiques ont englouti Marie. Depuis, elle revient de temps en temps nous parler de ses lectures, surtout quand ils viennent du pays du soleil levant. En espérant vous faire découvrir des petites pépites à savourer ou à dévorer tout cru !
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