Moto Hagio Anthologie

Moto Hagio Anthologie. Les éditions Glénat mettent en lumière la magnifique œuvre de la Japonaise Moto Hagio par l’entremise d’un joli coffret de deux mangas. Un must à posséder dans sa mangathèque !

Moto Hagio, une mangaka dans un monde d’hommes

Moto Hagio, son nom ne vous dit peut-être rien, pourtant c’est l’une des plus grandes mangakas, une véritable pionnière dans le monde du 9e art japonais, au même titre que Osamu Tezuka.

Née en 1949 à Omuta dans la préfecture de Fukuoka, Moto Hagio suit des cours de dessin avec sa sœur. Elle se forge alors sa culture manga en découvrant Osamu Tezuka, Shōtarō Ishinomori et Hideko Mizuno. Elle cite ces trois auteurs comme de vraies inspirations.

C’est au lycée qu’elle se rêve en mangaka. A la fin de ses études, elle réussit à mettre en image des histoires dans le magazine Nakayoshi. Mais la ligne éditoriale trop portée vers le sport la frustre.

C’est en rencontrant Keiko Takemiya qu’elle entre enfin dans le monde du manga. Elle devient alors son assistante. Mieux, le rédacteur en chef du magazine Bessatsu Shōjo Comic des éditions Kodansha accepte ses premiers récits.

Groupe de l’an 24 et premières histoires

En 1971, Hagio et Takemiya  s’installent dans le quartier dOizumi à Tokyo. Avec Nanae Sasaya, Ryōko Yamagishi, Yasuko Sakata et Shio Satō – des femmes mangakas – Moto Hagio crée le Groupe de l’an 24. Ce club, dans le style des clubs littéraires français du XIXe siècle, tente de mettre en lumière le shôjô et d’améliorer les histoires de ce genre apprécié des lecteurs.

Le Groupe imagine également le shōnen’ai, l’ancêtre des Boy’s Love. Moto Hagio réalise alors Le pensionnat de novembre dans ce genre en 1971.

Trois ans plus tard, cette histoire est développée en série longue sous le titre Le coeur de Thomas. C’est un succès. Sa carrière est lancée. Suivent ensuite Nous sommes Onze, un récit de science-fiction, Petit Flower et Mesh, des intrigues pour les adultes.

Moto Hagio Anthologie : un superbe coffret

Les éditions Glénat proposent une sublime Anthologie, réunissant neuf histoires les plus représentatives de son œuvre, qu’elle a publié entre 1970 et 1980. Ce magnifique coffret est composé de deux mangas : De la rêverie et De l’humain. A (re)découvrir absolument !

Les éditions Glénat ont ici sélectionné, spécialement pour le lectorat français, neuf récits pour découvrir toute l’étendue du talent de cette artiste. Vous pourrez apprécier d’un côté ses œuvres fantastiques et de science-fiction : A Drunken dream, les deux parties de Ils sont 11 ! et La Forêt blanche. Dans l’autre tome se trouvent réunis des récits proches du réel : La fille de l’iguane, Demi dieu, November gymnasium, Pauvre maman et Egg stand.

Du rêve ivre au coquetier : neuf merveilleuses histoires

– Un rêve ivre (1980). Rem fait toujours le même étrange rêve : elle voit toujours la même personne mourir sous ses yeux mais à des époques historiques différentes.

– Nous sommes onze (première partie, 1975, Prix shônen Shogakukan). Université. Salle d’examen intergalactique. Des dizaines de candidats souhaitent intégrer l’université afin de devenir l’une des futures élites de la nation. Les vainqueurs se verront proposer une initiation dans un vaisseau spatial pendant 50 jours. L’un des groupes, constitué de 10 personnes, découvre qu’ils sont en fait 11 !

– Nous sommes onze, Est et Ouest un horizon lointain (1976-1977). King invite ses autres camarades à découvrir sa planète.

– Le petit flûtiste de la Forêt Blanche (1971). Maria, dix ans, déménage à la campagne. Elle fait la connaissance d’Eddie. En rentrant chez elle, elle découvre que le même garçon est représenté dans un tableau.

– La princesse Iguane (1991). Une femme accouche d’une petite fille, qu’elle rejette de suite en pensant que c’est un bébé iguane. Même l’arrivée d’une petite sœur n’arrange rien. Un récit des plus importants de Moto Hagio où elle aborde les relations qu’elle a entretenu avec sa mère.

– Mon côté ange (1984). Deux sœurs siamoises que tout oppose, l’une est belle mais ne fait rien que sourire, l’autre est laide mais très intelligente. L’une est adorée, l’autre rejetée.

– Le pensionnat de novembre (1971). Allemagne, 19e siècle. Eric arrive dans un pensionnat de garçons. Son passé se dévoile : difficultés familiales et mauvais comportement.

– Pauvre maman (1971). Esta, la mère de Tim vient de mourir. Il croise le chemin de Martin, un ancien ami étudiant de sa maman, qui a des choses à lui révéler.

– Le coquetier (1984). Paris, lors de la Seconde Guerre Mondiale. Les nazis occupent la ville et Louise est danseuse de cabaret.

Moto Hagio Anthologie, un coffret inédit

Entre les seinens fantastiques et les shôjos plus intimistes, Moto Hagio a révolutionné l’univers manga. Cette belle Anthologie – un coffret de deux mangas –  que nous offrent les éditions Glénat, permettront aux plus grand nombre d’entre-vous de découvrir la célèbre mangaka. Il faut dire que la maison d’édition grenobloise réalise celle-ci uniquement pour le public français. Jusqu’à présent, seul le manga Le cœur de Thomas avait été édité en France par Kazé.

Les récits sont souvent construits comme des fables humanistes, entre poésie, fantaisie et science-fiction. Si le trait pourra sembler un peu daté, il est à noter qu’à l’époque ce fut une vraie révolution.

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