Ça y est, Walking Dead, c’est fini…
La désormais légendaire série a tiré sa révérence.
C’est l’occasion de revenir sur une œuvre qui a marqué l’histoire des comics.
HOMO HOMINI ZOMBI
Depuis que les morts se sont relevés, Rick Grimes n’a eu de cesse de vouloir rendre le monde meilleur.
Envers et contre tous, il a lutté pour asseoir ses idéaux et offrir une vie digne de ce nom à ses enfants et à eux qui lui étaient chers.
Longtemps, il a cru que la plus grande menace qu’il aurait à affronter seraient les zombies : ces morts revenus à la vie, capables d’infecter fatalement quiconque serait mordu. De nombreux personnages ont subi ce terrible sort : Allen, Dale, le Dr Steven, Andrea…
Et pourtant, en 193 numéros, le talentueux scénariste américain a pu démontrer que le véritable danger venait de ceux dont le cœur battait encore.
On repense alors à des personnages qui ont marqué la série par des actions gravées dans nos mémoires : Alpha, Beta, le Gouverneur et bien entendu Negan et sa batte Lucille, un des méchants les plus charismatiques de l’histoire des comics.
Combien de fois ces personnages nous ont poussés à fermer les pages en pleine lecture, tant l’horreur devenait insoutenable ?
Et pourtant, inévitablement, nous avons réouvert le tome tant attendu, car nous voulions savoir la suite… Savoir comment les personnages allaient survivre, ou plutôt s’ils allaient survivre.
DU JAMAIS LU
Et c’est sur ce point que Robert Kirkman a révolutionné les séries en bandes dessinées.
En effet, il est quasiment impossible de dresser la liste des personnages principaux disparus.
Et si quelques noms nous reviennent en mémoire, comme Lori, Glenn, Andrea, Tyreese, Hershel ou Ézékiel ce n’est que pour mieux nous rappeler que nous nous étions attachés à eux.
Nous nous étions attachés à eux, et pourtant, ils ont été tués dans des circonstances affreuses qui nous ont hantés.
Les tomes sans turbulence ont toujours alterné avec et des tomes plus rythmés, tant et si bien que nous savions qu’après le calme, viendrait immanquablement la tempête.
Et dans Walking Dead, tempête était toujours synonyme de mort.
Nous savions que ça allait arriver, mais nous ne savions jamais comment.
Et c’est pour cette raison que nous étions si nombreux à lire cette formidable série : personne n’était intouchable, et suivre les aventures consistait finalement à espérer que tel ou tel protagoniste ne soit pas le prochain à disparaître.
Dans Walking dead, PAS DE MANICHÉISME.
Dans Walking Dead, il y avait des bons, des brutes et des méchants, mais aucun personnage n’était enfermé dans un rôle, dans la mesure où Robert Kirkman recherchait avant tout à développer l’épaisseur psychologique des protagonistes.
Tous étaient capables du meilleur comme du pire. Et au bout du compte, on savait bien qu’un monstre pouvait se terrer dans l’âme du personnage le plus attachant.
Dans Walking Dead, rien n’était ni tout noir, ni tout blanc.
Sauf les dessins…
UNE IDENTITÉ GRAPHIQUE.
De fait, au fil des 33 tomes parus en France, la série s’est aussi définie par son graphisme immédiatement reconnaissable.
Les personnages sont nés sous le crayon du talentueux Tony Moore. Son style cartoon a lancé la série et a défini les traits de Rick Grimes, le légendaire adjoint du shérif du comté de King.
Mais dès le deuxième tome, il a été remplacé par Charlie Adlard.
Par euphémisme, au départ, on a souvent qualifié son style d’«épuré». Et le fait est que la transition a été brutale.
Pourtant, d’épisode en épisode, le style d’Adlard s’est étoffé et on a pu observer et apprécier le soin remarquable porté sur les décors, les expressions, le cadrage et les nuances de gris.
Au bout du compte, on se dit que le style rugueux et épuré de Charlie Adlard correspondait parfaitement à l’ambiance de la série.
ET ALORS, COMMENT ÇA FINIT ?
Depuis les premières planches de Walking Dead, de nombreuses théories ont fleuri pour déterminer d’une part l’origine du virus et d’autre part la fin de la série.
En presque 200 épisodes, Robert Kirkman n’a rien laissé paraître ; ni sur l’un, ni sur l’autre.
Il n’a eu de cesse de varier les situations pour montrer comment les hommes pouvaient réagir face à l’extrême adversité, tant et si bien que parfois, on a pu avoir l’impression que tel ou tel arc narratif pouvait tirer en longueur.
Et pourtant, les nombreux bonus présentés dans le 33ème tome de la série le prouvent : le scénariste savait où il allait et comment la série se finirait.
Il a savamment construit son récit pour mener certains personnages au bout de l’aventure, tout en sachant qu’il devrait en perdre en route.
Pour ménager l’effet de surprise et brouiller les pistes, il a même eu l’idée, avec Charlie Adlard, de créer des couvertures destinées à induire en erreur un lecteur trop impatient.
Ainsi, il serait malvenu de divulguer quoi que ce soit concernant la fin de Walking Dead.
Pour connaître la fin tant attendue de la série, la faudra aller au bout du 33ème tome paru aux éditions Delcourt, pour que tout un chacun puisse se dire :
« Ça y est, Walking Dead, c’est fini… »
- Pour prolonger la série, parcourez notre article sur l’exposition événement qui s’est tenue à Angoulême en janvier dernier : Robert Kirkman, The Walking Dead et autres mondes PoP.
- The Walking Dead, volume 33
- Scénariste : Robert Kirkman
- Dessinateur : Charlie Adlard
- Éditeur : Delcourt
- Prix : 13.50 €
- Parution : 15 janvier 2020
- ISBN : 9782413026433
Résumé de l’éditeur : Sebastian Milton a tiré sur Rick Grimes. Puis il l’a achevé. Carl arrive à la demeure de son père le lendemain matin, pour le découvrir transformé en mortvivant. Il lui met une balle dans la tête par réflexe, avant de réaliser ce qu’il a vraiment fait. Carl s’occupe de faire rapatrier le corps de son père vers Alexandria. Mais il ne voyage pas seul… Une foule très nombreuse décide d’accompagner Rick vers sa dernière demeure… Voici ce qui se passe après…
À propos de l'auteur de cet article
Victor Benelbaz
Tombé dans la marmite de la bande dessinée depuis tout petit, Victor est un vrai amateur éclairé. Comics ou récits jeunesse sont les deux genres préférés de ce professeur de français.
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