Le 21 février 2021, une jeune autrice venait nous présenter son premier album, sorti une semaine auparavant, lors d’un live sur la page instagram @livressedesbulles . Alix Garin, puisque c’est elle dont il s’agit, nous avait alors parlé d’elle, de son parcours et surtout de Ne m’oublie pas, sa bande dessinée éditée chez Le Lombard. Un an après, Alix est revenue pour nous sur son incroyable année.
Pourrais-tu nous résumer ton album en quelques mots ?
Ne m’oublie pas raconte l’histoire de Clémence, une jeune femme dont la grand-mère a la maladie d’Alzheimer et est en maison de retraite. Ne supportant plus de la voir prisonnière de sa maladie, Clémence décide, sur un coup de tête, de « kidnapper » sa grand-mère pour l’emmener voir sa maison d’enfance.
Ce road trip de quelques jours est l’occasion pour les deux femmes de se redécouvrir, voire même de se découvrir tout court, puisque c’est aussi le récit du passage à l’âge adulte pour Clémence.
Comment se porte Ne m’oublie pas ?
Merveilleusement bien. Je n’osais pas espérer un si joli succès. L’album a vraiment trouvé son public, entre autres grâce aux libraires qui s’en sont emparé et l’ont bien mis en avant, et c’est magnifique.
Un an après sa sortie, il continue à se vendre gentiment, à faire parler de lui parmi les amateurs de bandes dessinées, et sa vie continue. Ce n’est malheureusement pas toujours comme ça que ça se passe, alors on peut vraiment s’en réjouir !
Combien d’albums ont été vendus ?
Actuellement, on tourne autour de 30 000. Le premier tirage était à 15 000, donc il a été réimprimé. Pour un premier roman graphique, c’est un franc succès.
Comment se sont passés les retours sur ton album ?
Très bien. J’ai eu énormément de retours positifs, de tous horizons. Dès sa sortie, la presse francophone, belge ou française, lui a réservé un bon accueil et lui a offert de la visibilité. Très vite, les libraires ont enchaîné, en en faisant leur coup de cœur pour certains.
Puis les lecteurs évidemment; j’ai reçu des centaines de messages !!! C’est très très touchant, de lire leurs retours, leurs histoires, leur enthousiasme… Wouaw, c’est exactement pour ça que je fais de la bande dessinée, pour que les gens s’identifient et vivent des émotions !
Et enfin, l’album a remporté plusieurs prix, ce qui ajoute un succès critique à celui du public. Que du bonheur !
T’attendais-tu à un tel enthousiasme ?
Non évidemment… je n’osais pas trop espérer pour ne pas être déçue. Même si au fond de moi, j’en rêvais de tout mon coeur. Parce que comme je l’ai dit, j’ai attendu ce moment toute ma vie. À six ans, j’ai juré que je deviendrais autrice de BD…
Je suis heureuse d’avoir tenu ma promesse à l’enfant que j’étais alors.
Que t’aura apporté Ne m’oublie pas ? Est-ce qu’il t’a ouvert de nouvelles portes ?
Oui, forcément. Mais je n’ai pas du tout eu un ras-de-marée de propositions, non plus. Et heureusement, parce que je n’aurais pas pu accepter ! Disons plutôt que désormais, si je veux proposer un projet à quelqu’un, j’aurai de la crédibilité et ça aura beaucoup plus de chance de passer.
As-tu pu participer à des festivals et des séances de dédicaces ?
Oui même si ça a mis du temps à démarrer à cause du Covid. J’ai fait pas mal de dédicaces en librairies et c’était génial. Super accueils, super rencontres… Ce sont des souvenirs très précieux.
As-tu reçu des distinctions ou des nominations pour Ne m’oublie pas ?
En effet, ça a commencé par le Prix BD Fnac Belgique 2021, puis le Prix Babelio 2021 (un prix des lecteurs), ensuite le Prix France Culture des étudiants (décernés par un jury de jeunes entre 18 et 25 ans), et enfin le Prix Victor Rossel de la bande dessinée.
Quelle est la chose la plus étonnante qu’on t’ait dite au sujet de ton album ?
La manière dont les gens interprètent la fin me surprend parfois ! Quand on en parle en dédicace, c’est rigolo.
As-tu reçu des propositions d’adaptation pour ton album ?
Il a été traduit en plusieurs langues (anglais, néerlandais, allemand, chinois simplifié, chinois complexe) et plusieurs sociétés de productions ont manifesté leur intérêt pour une adaptation audiovisuelle, mais rien n’est confirmé et ça suit son cours. Il faut savoir que c’est très long d’adapter une œuvre au cinéma ! Si ça voit le jour, ce ne sera pas avant 3 à 5 ans.
Es-tu en train de travailler autre chose ?
Oui, j’écris un nouveau roman graphique qui sortira au Lombard en 2024. Et j’ai été approchée pour réaliser un album pour La Revue Dessinée, en collaboration avec une journaliste, qui sera en librairie en 2023. Bref, j’ai du pain sur la planche (de bande dessinée).
Si c’était à refaire, changerais-tu quelque chose ?
« Rien, pas une ligne, ni à cette histoire, ni au reste de ma vie. »
Cette phrase figurait dans les premières versions du scénario, tout à la fin de l’histoire, quand Clémence rentre chez elle.
Mais elle est particulièrement en adéquation avec ce que je ressens aujourd’hui. Et ça se résume à : beaucoup, beaucoup de gratitude.
MERCI BEAUCOUP ALIX D’AVOIR ACCEPTÉ DE FAIRE CE PETIT RETOUR EN ARRIÈRE AVEC NOUS.
SI VOUS VOULEZ EN SAVOIR PLUS, N’HÉSITEZ PAS À REGARDER LE REPLAY DU LIVE.
- Ne m’oublie pas
- Autrice : Alix Garin
- Editeur : Le Lombard
- Prix : 22,50 €
- Parution : 15 janvier 2021
- ISBN : 9782803676231
Résumé de l’éditeur : La grand-mère de Clémence souffre de la maladie d’Alzheimer. Face à son désespoir, elle prend la décision de l’enlever de la maison de retraite et de prendre la route en quête de l’hypothétique maison d’enfance de sa mamie. Une fuite, une quête, un égarement, l’occasion de se retrouver ? À moins que ce ne soit plutôt des adieux..
À propos de l'auteur de cet article
Claire & Yoann
Claire Karius @fillefan2bd & Yoann Debiais @livressedesbulles , instagrameurs passionnés par le travail des auteurs et autrices de bandes dessinées, ont associé leurs forces et leurs compétences, pour vous livrer des entretiens où bonne humeur et sérieux seront les maîtres-mots.
En savoir