Baddawi, une enfance palestinienne

La création de l’état d’Israël juste après la Seconde Guerre Mondiale a beaucoup troublé le Proche-Orient, notamment la Palestine et le Liban. Leila Abdelrazaq dévoile Baddawi, une très bel album Steinkis sur ce douloureux thème.

Ahmad vit avec ses parents et ses 9 frères et sœurs dans le camp de Baddawi, au Nord du Liban. Délicat de se faire une place et de débuter sa vie lorsque l’on est Palestinien dans ce pays. D’ailleurs son père doit multiplier les courts jobs à Beyrouth, la capitale.

Ecole, amis, petit travail pour acheter une paire de chaussures de foot et raids de l’aviation rythment les journées du jeune garçon. Pas simple…

Leila Abdelrazaq met en image l’histoire vraie de Ahmad, son père. Cette vie délicate entre Liban et Palestine, de nombreuses personnes l’ont aussi vécue. L’autrice la dévoile sous forme de chapitres : la guerre, les camps mais aussi les petites joies de l’enfance . Cet hommage simple, délicat et et tendre pour son géniteur est porté par un dessin en noir et blanc très efficace.

Baddawi, une enfance palestinienne : pour comprendre un peu l’histoire de ce pays, du conflit et de ces déracinés.

Article posté le samedi 24 mars 2018 par Damien Canteau

Baddawi de Leila Abdelrazaq (Steinkis) décrypté par Comixtrip
  • Baddawi, une enfance palestinienne
  • Autrice : Leila Abdelrazaq
  • Editeur : Steinkis
  • Parution : 24  janvier 2018
  • Prix : 18€
  • ISBN : 9782355743221

Résumé de l’éditeur : Ahmad est un jeune garçon palestinien qui grandit à Baddawi, un camp de réfugiés dans le nord du Liban. Baddawi est bondé et dynamique, il y règne toujours une certaine agitation. Et malgré tout, la vie d’Ahmad ressemble à celles de tous les enfants… Mais la guerre civile libanaise éclate. Ahmad est séparé de sa famille et parvenir à poursuivre sa scolarité devient sa priorité. Son obstination fait écho à la détermination du peuple palestinien à retrouver un jour sa patrie. Leila Abdelrazaq explore l’enfance de son père, qui est aussi celle de milliers de réfugiés, dans les années 1960 et 1970. Elle se met, avec une infinie tendresse, à la hauteur de ce petit garçon qui voit le monde s’effondrer autour de lui et tente d’avancer en traçant son propre chemin. Son trait charbonneux – qui rappelle Marjane Satrapi, Zeina Abiracheb ou David B. – est nourri de son identité notamment par les rappels de broderie palestinienne. Leila Abdelrazaq est américaine, d’origine palestinienne. Son travail de création rejoint son engagement militant, elle explore principalement des questions liées à la diaspora, aux réfugiés, à l’histoire, à la mémoire et aux frontières. Baddawi est son premier roman graphique.

À propos de l'auteur de cet article

Damien Canteau

Damien Canteau est passionné par la bande dessinée depuis une vingtaine d’années. Après avoir organisé des festivals, fondé des fanzines, écrit de nombreux articles, il est toujours à la recherche de petites merveilles qu’il prend plaisir à vous faire découvrir. Il est aussi membre de l'ACBD (Association des Critiques et journalistes de Bande Dessinée). Il est le rédacteur en chef du site Comixtrip.

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