Canardo, tome 24 : La mort aux yeux verts

Notre avis : Le commissaire Garenni est retrouvé mort sur un ponton. Canardo, son vieil ami, vient lui rendre un dernier hommage et croise sa fille qui est persuadé que son père a été assassiné. Drôle de rencontre et nouvelle enquête très personnelle pour Canardo dans La mort aux yeux verts, un album de Benoit et Hugo Sokal, mis en image par Pascal Regnauld.

Garenni, commissaire à la retraite, est retrouvé mort sur un ponton, il y a 5 jours, sa canne à pêche à la main. Verdict des médecins : il a été foudroyé. Son vieux compagnon de route, Canardo est là pour assister à l’éparpillement de ses cendres. Il croise Angela, la fille du défunt qu’il a connu il y a longtemps. Pour marcher dans les pas de son père, elle a même intégré la police.

Elle prend en aparté le détective et lui fait part de ses doutes concernant la mort de son paternel. Pour elle ça ne fait aucun doute, il a été assassiné. Canardo décide de l’aider dans son enquête et ils partent tous les deux pour le Belgambourg, le dernier lieu où le commissaire a travaillé…

Suite et fin du diptyque débuté dans le volume précédent (Mort sur le lac), une nouvelle très bonne enquête de Canardo. Benoit et Hugo Sokal développent une histoire qui accroche bien le lecteur et permet de passer un bon moment. Simple dans son intrigue mais diablement efficace, le récit met en scène une enquête très personnelle et plus intime pour Canardo – son vieil ami est décédé et il doit composer avec sa fille – qui comme à son habitude ne semble pas plus que cela déstabilisé.

Pour pimenter tout cela, le duo y glisse des thèmes très contemporains : les migrants abusés par les autorités locales, le Belgambourg – avatar du Luxembourg, riche paradis fiscal – avec sa Duchesse haute-en-couleur qui jure comme une poissonnière, qui fume le cigare et qui est prête à tout pour étouffer les scandales. D’ailleurs pour tuer dans l’œuf les manifestations qui débutent dans le pays sous la houlette de Boulenchon – avatar de Jean-Luc Mélenchon – elle va décider de se rapprocher du peuple en allant dans un bar malfamé. Les Sokal rendent aussi leur histoire cynique et amusante à souhait par l’opposition entre les tenanciers du bar et la Duchesse.

Depuis qu’il a repris le dessin de Canardo après Benoit Sokal, on peut dire que Pascal Regnauld a réussi son pari. Les planches du dessinateur de Trou de mémoire (avec Roger Seiter, Long Bec) sont efficaces, mettant surtout en avant les personnages et leurs mimiques (les décors sont a minima).

Encore une excellente enquête de Canardo !

Article posté le jeudi 03 novembre 2016 par Damien Canteau

Canardo 24 de Benoit Sokal, Hugo Sokal et Pascal Regnauld (Casterman) décrypté par Comixtrip le site BD de référence
  • Canardo, tome 24 : La mort aux yeux verts
  • Scénaristes : Benoît et Hugo Sokal
  • Dessinateur : Pascal Regnauld
  • Editeur : Casterman
  • Prix : 11.50€
  • Sortie : 14 septembre 2016

Résumé de l’éditeur : Quand Canardo se lance à la poursuite de l’assassin de son vieil ami Garenni, ce n’est pas vraiment pour le remettre aux mains de la justice !

À propos de l'auteur de cet article

Damien Canteau

Damien Canteau est passionné par la bande dessinée depuis une vingtaine d’années. Après avoir organisé des festivals, fondé des fanzines, écrit de nombreux articles, il est toujours à la recherche de petites merveilles qu’il prend plaisir à vous faire découvrir. Il est aussi membre de l'ACBD (Association des Critiques et journalistes de Bande Dessinée). Il est le rédacteur en chef du site Comixtrip.

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