Jour blanc

Livre étonnant et singulier, Jour blanc est une œuvre immense de Alexis Gallissaires aux éditions Allia. Plongée dans les rêves et cauchemars d’un Français au Canada.

16 mètres, oui 16 mètres  ! Voilà le nombre vertigineux de la taille du livre-objet Jour blanc si on le déplie. A l’image de La grande guerre de Joe Sacco, l’œuvre de Alexis Gallissaires est monumentale. Dans ce superbe livre, l’auteur né en 1980 à Perpignan met en image et en texte, l’étrange mise en abîme, le tourbillon de vie de Paul, petit Français exilé au Canada. Ses rêves et ses cauchemars – sous l’effet de drogues – sont ainsi mis à nu, simples et beaux devant les yeux du lecteur. Extrêmement bien écrit – les mots psés apportent de la poésie – Jour blanc subjugue, attire comme il questionne. Le narrateur se raconte ainsi dans un texte qui s’étend sur l’ensemble des pages . Une longue litanie intelligente entre attirance et répulsion et c’est ce qui plait !

Ce leporello (livre qui se présente sous la forme d’un soufflet que l’on déplie comme un accordéon) fascine aussi par une partie graphique de très grande qualité. Les dessins au crayon de Alexis Gallissaires sont hypnotiques et détaillés.

Article posté le vendredi 08 juin 2018 par Damien Canteau

Jour blanc de Alexis Gallissaires (Allia)
  • Jour blanc
  • Auteur : Alexis Gallissaires
  • Editeur : Allia
  • Parution : 15 mars 2018
  • Prix : 30€
  • ISBN : 979-1030408560

Résumé de l’éditeur : ‘‘Dans la chambre de Paul, tout est parfait. Tout est ordonné. Rien n’est inattendu et rien ne jure. Chaque relief a été effacé, même ceux qui ailleurs séparent encore les jours des nuits. Dans cette chambre, le temps bégaye, la symétrie d’un seul et unique moment. Cette monotonie, Paul l’entretient scrupuleusement car rien ne doit la briser. Alors il doit rester vigilant, il sait que la perfection exige des sacrifices. Après tout, chaque utopie est aussi une aliénation. Oui, entre ces murs, Paul a fondé une société idéale, entièrement dévouée à un seul objectif, un territoire où l’unique loi est celle de la perpétuelle égalité. C’est certain, Paul a créé un monde parfait, à ceci près, peut-être, que, dans ce monde, tout est faux. Mais, après tout, chaque rêve n’est-il pas aussi une hallucination ?’’

 

À propos de l'auteur de cet article

Damien Canteau

Damien Canteau est passionné par la bande dessinée depuis une vingtaine d’années. Après avoir organisé des festivals, fondé des fanzines, écrit de nombreux articles, il est toujours à la recherche de petites merveilles qu’il prend plaisir à vous faire découvrir. Il est aussi membre de l'ACBD (Association des Critiques et journalistes de Bande Dessinée). Il est le rédacteur en chef du site Comixtrip.

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