Plongée dans l’univers culinaire du troisième volume de La cantine de minuit, une formidable série de Yarô Abe, publiée par Le Lézard noir.
Publié au Japon depuis 2006, La cantine de minuit connait une belle vie en France depuis 2017 grâce au Lézard noir et la très belle traduction de Miyako Slocombe. Petit restaurant de quartier situé au fin fond d’une ruelle, il ne paie pas de mine. Ouvert entre minuit et 7h du matin, il permet aux habitants du coin de venir se restaurer en pleine nuit. Ainsi depuis le premier volume, le propriétaire voit défiler une faune bigarrée qui vient manger et se confesser. La cuisine est simple (soupe miso, saké) mais l’accueil est chaleureux et le patron à l’écoute. Les lecteurs découvrent ainsi les histoires d’anonymes tantôt bouleversantes, tantôt dures ou tantôt drôles.
Dans ce 3e volume, 24 épisodes sont au menu (chacun d’eux fait une dizaine de page et est un nom de plat). Ainsi, le Mapo Doufu est très couru dans la première histoire ou on y découvre aussi un couple avec un homme âgé et une femme jeune. Apparemment la cuisine n’est pas fameuse, les lieux plutôt sales mais les clients se précipitent dans cette petite gargote. Pourquoi ? Vraisemblablement pour le patron.
Nommé en Sélection officielle 2019 du Festival d’Angoulême, La cantine de minuit est vraiment une merveilleuse série. Yarô Abe a le sens aiguisé de l’observation et retranscrit avec justesse ces tranches de vie qui s’animent devant nous, telle une pièce de théâtre. Toujours bienveillant et humain, c’est ce qui plait à la lecture. Même s’ils ne sont visibles que quelques pages, on se prend d’affection pour ces anonymes qui poussent la porte du restaurant. Le trait est sobre, simple et épuré. Il y a peu de décors pour mieux se concentrer sur les personnages.
- La cantine de minuit, volume 3
- Auteur : Yarô Abe
- Editeur : Le lézard noir
- Parution : 05 avril 2018
- Prix : 18€
- ISBN : 9782203127371
Résumé de l’éditeur : Dans ce petit restaurant situé au fond d’une ruelle du quartier de Shinjuku, le patron vous accueille de minuit à sept heures du matin pour servir des petits plats typiques du Japon qui réveilleront les papilles et les souvenirs du temps passé. Car ici, chaque plat est lié aux souvenirs d’un personnage : yakuza, stripteaseuse, boxer… Avec son trait fin et épuré, son style très personnel, Yarô Abe, qui cite parmi ses références Yoshiharu Tsuge, brosse des portraits drôles et émouvants de personnages touchants, chacun à leur manière, dans un manga qui a quelque chose d’apaisant et de réconfortant. La Cantine de minuit, c’est un petit restaurant qui vous remplit le coeur et l’estomac, et une agréable manière de découvrir que la cuisine japonaise est très loin de se limiter aux sushis.
À propos de l'auteur de cet article
Mikey Martin
Mikey, dont les géniteurs ont tout de suite compris qu'il était sensé (!) a toujours été bercé par la bande dessinée. Passionné par le talent de ces scénaristes, dessinateur.ice.s ou coloristes, il n'a qu'une envie, vous parler de leurs créations. Et quand il a la chance de les rencontrer, il vous dit tout !
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