Après une très belle exposition tenue au Musée d’Angoulême lors du dernier Festival International de la bande dessinée, le collectif d’auteurs allemands Interduck propose L’art du canard, un recueil de leurs travaux de détournement des héros Disney dans des tableaux célèbres. A découvrir.
DE LA PALÉONTOLOGIE A L’ANTIQUITÉ
La civilisation mystérieuse des InterDuck fut découverte par hasard à travers des fossiles mais aussi par des artéfacts de l’Antiquité, des sculptures et des peintures. Un collectif de jeunes auteurs a donc décidé de collecter toutes ces pièces afin de les référencer, de les archiver et enfin de les montrer au public à travers des expositions !
Ils découvrent ainsi des animaux fossilisés comme le Duckaepterix Lithographica mais aussi des crânes, comme celui du Canard géant de Mannheim. Rapidement, ils observent une changement radical et notamment la fameuse posture de « station debout » des Anas erectus grâce à des peintures pariétales. Des crânes, des sculptures (Vénus de Villenduck) et des récipients confirment tout cela : les InterDuck se sont civilisés !
On les retrouve ainsi en Egypte ancienne sous forme de sarcophage, de momies, de Sphinx mais aussi en buste comme celui fameux de la Reine Duckfertiti; mais aussi en Grèce antique sous forme de bustes, de vases, de bronze, de masques en or ou de Canard de Troie; dans la Rome Antique sous forme de monnaie, d’Elephant d’Hannibal ou de Plutonia du Capitol telle La louve de Rome. L’Asie n’est pas en reste avec des bustes de bouddha, des soldats de pierre ou le haïku Le petit canard de Kanagawa. Chez les Vikings, les pierres fibules, boucliers ou épées sont ornés de Canards.
DU MOYEN AGE AUX TEMPS MODERNES
Enluminures sacrées, hôtel de dévotion, icônes, codex, tableaux de pape, tout cela défini les canards à l’époque du Moyen-Age. Plus tard, à l’époque moderne, la Renaissance voit les volatiles envahir les œuvres d’art, comme le fameux Anas Mensura Mundi comme celui de Leonard de Vinci, mais aussi les tableaux de la Joconde, la Dame au furet, le Festin d’Hérode ou ceux de Jérôme Bosch…
En découvrant de nouvelles contrées, les Conquistadors découvrent aussi des civilisations en phase avec les arts : masques, boîtes ou récipients de l’ère pré-colombienne mais aussi les Géants de l’Ile de Paques, tous ont leur canard !
La période baroque amène son lot de peintures célèbres tel La jeune fille à la perle, Vanité, Shakespeare ou la tête de Méduse. Puis le style Rococo arrive et les tableaux de Marie-Thérèse, Mozart ou Watteau. Le retour au Classicisme permet d’observer des sculptures comme celle de Goethe et Schiller à Weimar, les portraits et bustes de Napoléon ou encore la Statue de la Liberté.
L’ART DU CANARD : LA COLLECTION DUCKOMENTA
Les éditions Glénat ont eu une excellente idée de publier L’art du canard se présentant sous la forme d’un très bel art book de 512 pages, de format 25×27 et de 25 chapitres. Ce volumineux ouvrage est un sorte de catalogue de la collection Duckomenta du collectif d’artistes allemands Interduck. Ces auteurs ont eu la malicieuse idée de détourner les tableaux les plus célèbres de l’Histoire de l’Art avec les personnages de Walt Disney tels que Donald, Daisy, Riri Fifi et Loulou et tous les autres volatiles des Studios américains.
Ce livre en 3 langues (Français, Allemand et Anglais) accompagne les deux grandes expositions Duckomenta : à Angoulême du 28 janvier au 15 mars (Musée) et au Couvent Sainte-Cécile de Grenoble du 14 avril au 29 juillet (siège des éditions Glénat).
Pour prolonger cette chronique, vous pouvez découvrir InterDuck – Duckomenta, un article sur l’exposition qui s’est tenue à Angoulême. Vous pouvez aussi découvrir le site du collectif : Duckomenta
- L’art du canard
- Auteur : InterDuck
- Editeur : Glénat
- Prix : 45€
- Parution : 16 mars 2016
Résumé de l’éditeur : À quoi ressembleraient les plus grandes œuvres d’art du monde si elles n’avaient pas été réalisées par des êtres humains, mais par des… canards ? C’est la question à laquelle tente de répondre le groupe d’artistes interDuck dans L’Art du Canard. En peinture, photographie, gravure ou sculpture, ils réinventent notre patrimoine culturel en l’affublant de becs, de plumes et de pieds palmés. En résulte une galerie d’œuvres symboliques et réinterprétées façon canard – des tombeaux égyptiens à la Joconde – nous plongeant dans un monde imaginaire et crédible à la fois…
À propos de l'auteur de cet article
Damien Canteau
Damien Canteau est passionné par la bande dessinée depuis une vingtaine d’années. Après avoir organisé des festivals, fondé des fanzines, écrit de nombreux articles, il est toujours à la recherche de petites merveilles qu’il prend plaisir à vous faire découvrir. Il est aussi membre de l'ACBD (Association des Critiques et journalistes de Bande Dessinée). Il est le rédacteur en chef du site Comixtrip.
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