Après le génialissime Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre, Alain Chabat poursuit son rêve de gosse en réalisant Astérix et Obélix : Le combat des chefs. Cette courte série animée sur Netflix est une très très grande réussite !
Et si les 300 millions d’abonnés Netflix tombaient sous le charme d’Astérix et Obélix ?
Depuis le 30 avril, la plateforme Netflix propose Astérix et Obélix : Le combat des chefs, la série animée d’Alain Chabat.
Inspirés du célèbre album imaginé par René Goscinny et Albert Uderzo, les 5 épisodes sont une vraie réussite.
Astérix et Obélix : Le combat des chef, album important de Goscinny et Uderzo
Pré-publié dans le journal Pilote du n°261 (22 octobre 1964) au n°302 (5 août 1965), Le combat des chefs est ensuite édité en version papier l’année suivante.
Les éditions Dargaud en impriment 600 000 exemplaires ! Un record à l’époque. Il faut souligner que depuis les débuts des aventures d’Astérix en 1959, les lectrices et les lecteurs se ruent sur chacune des nouveautés. Le combat des chefs est le 7e album de la série.
Aujourd’hui, Astérix et Obélix sont un phénomène mondial ! Avec ses 40 albums et ses 393 millions d’albums vendus, traduits en 117 langues, les petits Gaulois de Goscinny et Uderzo ont séduit l’ensemble de la planète. Il semblait donc logique que les personnages du célèbre duo se déclinent en série animée, en plus des albums.
Astérix et Obélix et le cinéma : une relation chaotique
Huit ans après la publication du premier album de la série, les studios Belvision (Georges Dargaud et Raymond Leblanc) décident d’adapter Astérix le gaulois en film d’animation. Mais Goscinny et Uderzo ne sont pas au courant. Le duo n’est pas satisfait de sa qualité mais ne s’oppose pas à sa sortie en salle (2,4 millions d’entrées).
Il faut souligner que le cinéma et Astérix, ce n’est pas un long fleuve tranquille. Si Astérix et Cléopâtre (en 1968) & Les XII travaux d’Astérix (inédit en album, 1976) sont de vraies réussites, c’est que le duo créateur est à la manœuvre.
Les dessins animés suivants ne sont pas folichons (Astérix et la surprise de César, A. chez les Bretons, A. et les Indiens, A. et les Vikings). Il faut attendre l’arrivée d’Alexandre Astier et Louis Clichy pour retrouver un vent de fraîcheur avec Astérix et le domaine des Dieux & Astérix et la potion magique.
Quant aux films avec de vrais acteurs, tous sont mauvais à l’exception d’Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre d’Alain Chabat, le plus proche de l’esprit de Goscinny. Pourtant Uderzo ne l’aime pas, préférant les autres. Comme quoi, on peut être créateur d’une œuvre et ne pas avoir de goût.
Mais de quoi parle Astérix et Obélix : Le combat des chefs ?
En 78 avant JC en Gaule. Astérix et Obélix sont enfants et déjà très amis. Le premier est déjà malin tandis que le second est déjà timide. Il traîne derrière lui Idéfix, un petit chien en bois.
Abraracourcix est tout maigre, déjà marié à Bonemine et Panoramix a déjà des cheveux blancs. Les Romains se tiennent bien, la Guerre des Gaules n’a pas encore eu lieu. Mais le druide est inquiet. Il prépare en secret un breuvage pour décupler les forces des habitants du village.
Mais la quiétude et les jeux d’Astérix et Obélix sont bouleversés par l’arrivée d’Aplusbégalix. Ce garnement harcèle les deux amis. Des paroles et des gestes qui amènent Astérix et Obélix à se réfugier dans la hutte de Panoramix. Là, Obélix tombe dans la marmite. Il obtient ainsi une force surpuissante…
Un nouvelle déclinaison du Combat des chefs
Le combat des chefs n’en est pas à sa première déclinaison. Il a fait l’objet d’une adaptation au cinéma réalisée par Philippe Grimond en 1989. En salle, il a drainé 1,4 millions de spectateurs.
Mais aujourd’hui, place au spectacle et à l’extraordinaire avec cette version réalisée par Alain Chabat et Fabrice Joubert. L’ancien de Les Nuls a choisi un excellent camarade pour l’accompagner. Joubert a notamment travaillé sur Un monstre à Paris & Moi, moche et méchant 1 et 2.
Le scénario est l’œuvre d’un groupe d’auteurs que sont Alain Chabat, Benoît Oullion et Pierre-Alain Bloch. La musique a été confiée à Mathieu Alvado et la direction artistique à Aurélien Prédal. La série a, quant à elle, été réalisée par TAT Production, un studio d’animation toulousain.
Que vaut Astérix et Obélix : Le combat des chefs ?
Tout d’abord, parlons du design. Le travail de TAT Production est excellent. Les personnages sont tout en rondeur, ce qui apporte une vraie chaleur mais également de l’humour à la série. La 3D est une vraie réussite. L’animation est sans fausse note. C’est fluide dans les mouvements, dans les gestes.
L’histoire est prenante. Choisir de consacrer le premier épisode à l’enfance d’Astérix et Obélix et de montrer la chute dans la marmite de potion magique est une excellente idée. La suite est connue. À savoir qu’Obélix assomme Panoramix avec un menhir, qu’il perd la mémoire et que le village est affaibli sans potion magique.
Métadata (nouveau personnage hors de l’album) a une idée de génie : faire combattre un chef gaulois dévoué à la cause romaine contre Abraracourcix. Le vainqueur devient ainsi chef des deux tribus. On retrouve Aplusbégalix, toujours aussi désagréable, comme challenger du chef gaulois.
Une vraie ambiance à la Goscinny
Dans Astérix et Obélix : Le combat des chefs, on retrouve ainsi l’ambiance de l’album. L’humour de Goscinny est là, auquel Chabat et ses camarades ajoutent des références contemporaines et à la pop culture.
À noter que certains personnages du village d’Astérix n’étaient pas encore inventés à la sortie de l’album en 1964 (Ordralphabétix…) mais qu’Alain Chabat a décidé d’inclure, tant ils sont connus d’un large public. Ces ajouts apportent une vraie plus-value à la série.
Sans oublier le casting des voix qui est formidable. On y retrouve pêle-mêle : Anaïs Demoustier, Gilles Lellouche, le formidable Grégory Gadebois, Jean-Pascal Zadi, Laurent Lafitte, Jérôme Commandeur, la camarade de toujours Chantal Lauby, Gérard Darmon ou Alexandre Astier. Mais aussi le grand Tanino Liberatore, dessinateur de bandes dessinées (RanXerox) et César des meilleurs costumes sur Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre en 2003. Des comédiens et comédiennes de la galaxie Chabat. Des artistes qu’il apprécie. Il manquerait presque Roger Carel en Astérix et Pierre Tchernia en narrateur… mais ça c’est une autre histoire !
Astérix et Obélix : Le combat des chefs est à déguster en famille, idéal pour les petits comme les grands. Une série agréable et drôle !
À propos de l'auteur de cet article

Damien Canteau
Damien Canteau est passionné par la bande dessinée depuis une trentaine d’années. Après avoir organisé des festivals, fondé des fanzines, écrit de nombreux articles, il est toujours à la recherche de petites merveilles qu’il prend plaisir à vous faire découvrir. Il est aussi membre de l'ACBD (Association des Critiques et journalistes de Bande Dessinée) et co-responsable du prix Jeunesse de cette structure. Il est le rédacteur en chef du site Comixtrip. Damien modère des rencontres avec des autrices et auteurs BD et donne des cours dans le Master BD et participe au projet Prism-BD.
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