C’est une responsabilité d’être auteur – Rencontre avec Lucie Bryon

Après le succès de Voleuse en 2022, Lucie Bryon est revenue cette année avec Happy Endings, récit anthologique de trois fins joyeuses édité par Sarbacane. Nous l’avons rencontrée à l’occasion de l’édition 2024 du festival Quai des Bulles pour échanger sur ses deux albums. 

Happy Endings de Lucie Bryon (éditions Sarbacane)

Bonjour Lucie Bryon ! Je voulais commencer notamment par parler des personnages, qui sont une part importante des ouvrages. Je voulais te demander si, plus que des histoires, tes récits sont souvent des personnages/concentrés sur des personnages. Est-ce que tu trouves d’abord quelles histoires tu veux raconter ou d’abord les personnages, puis tu crées l’histoire autour d’eux ? 

Ça dépend vraiment des histoires. Je pense que les deux se trouvent ensemble en fait. C’est-à-dire : plus j’en écris sur un personnage plus je sais comment il va réagir par rapport à la situation que je mets en place de l’autre côté. Et en fait, tout se construit ensemble, l’idée c’est que le personnage est indissociable de l’histoire.

Si Voleuse ce n’était pas Ella et Madeleine, ça ne serait pas la même histoire. Si dans Happy Endings ce n’était pas Toots et Boots, ce serait d’autres personnages. En fait, c’est en écrivant les personnages, en les trouvant, en trouvant leurs attitudes, en les cherchant que je trouve des petits bouts d’histoires. C’est en écrivant les histoires que je me dis  : « Si j’ai envie que ça soit ça mon point de tension dans l’histoire, comment est-ce que mes personnages vont réagir, c’est quelque chose comme ça. » Donc j’essaie de tout construire en même temps. C’est vrai que ce sont eux la force narratrice mais j’écris aussi ce qu’il leur arrive, comment ça leur arrive. 

Happy Endings de Lucie Bryon (éditions Sarbacane)

Je voulais aussi parler d’un groupe de personnages qui, notamment dans Voleuse, dans Ocean et dans Chanson d’un jour d’été sont présents sans vraiment être là. C’est-à-dire qu’ils sont là et c’est très peu ou ils sont en filigranes, et c’est la famille. Est-ce que pour toi la famille est un thème important dans tes livres ? 

Oui, et puis la famille comme on l’entend, de sang, et puis la famille qu’on trouve, la famille qu’on construit. En fait, la famille, c’est la communauté. C’est construire des relations.

Il y a pas mal de gens qui disent que mes bandes dessinées c’est de la romance. Ce n’est pas du tout quelque chose que je rejette mais justement ce n’est pas que cela. C’est à la fois : des histoires d’amour parce que moi j’aime ça, j’aime en lire et j’aime en écrire mais aussi des histoires d’amitié, des histoires de partenariats.

Toots et Boots dans Ocean ne sont pas ensemble de façon romantique mais ils sont ensemble à plein d’autres niveaux. Ce sont des partenaires, des amis. Je trouve que ce sont des relations hyper importantes à la fois à écrire et à lire et donc à faire exister dans la fiction. 

Il y a souvent beaucoup, ou du moins plus de deux personnages dans tes récits, pour parler de l’amitié et de la famille justement, sauf dans Une Bonne Année. Est-ce que c’était pour faire, pour une fois, un récit plus intimiste, entre ces deux personnages ? 

Oui, en fait disons que Bonne Année c’est vraiment une histoire que j’ai écrite de façon extrêmement indulgente, ce n’était pas prévu que ce soit un livre.

C’était vraiment ce que j’avais envie d’expérimenter. C’est vrai que ce que j’adore avec une histoire courte, c’est que c’est un peu un contrat de confiance avec le lecteur. On lui donne quelque chose et on le laisse imaginer tout ce qu’il y a eu avant et tout ce qu’il y aura après.

Dans Bonne Année, ils n’ont pas de prénoms. On sait à peu près comment ils se sont rencontrés parce qu’il s’en souvient. Mais qui ils sont, ce qu’ils font à côté de leurs études…, non. L’important, c’est ce moment-là. Donc en réduisant tout le reste, vraiment en coupant, coupant, coupant et en allant qu’à l’essentiel. C’est ce moment que j’ai envie de raconter. Je dis donc au lecteur  : « Allez, cette histoire, quelque part, toi tu imagines le reste et moi je te donne ça. » Je pense que ça ouvre plein de portes, les gens les interprètent comme ils veulent.

Et c’est vrai que quand je n’ai que deux personnages, je me concentre vraiment sur ce moment pour le faire le mieux possible. En tout cas, c’est la façon dont j’ai le plus envie de l’écrire et de le mettre en scène. 

Justement en parlant d’éléments qui se passent avant ou après ta narration, ce que tu racontes, est-ce que pour toi c’est peut-être, comme pour les fanfictions, une manière de laisser les lecteurs combler les vides et contribuer à tes histoires  ? 

Alors si jamais quelqu’un veut faire des fanfictions, je serais plus que ravie de les lire. J’adore la fanfiction, les fancomics, les dōjinshi. Je trouve que ce qui est chouette avec ça, c’est que ce sont des super exercices d’écritures, parce qu’on part d’un univers qui existe déjà. On n’a pas besoin d’établir un contexte. Il y a des raisons pour lesquelles des univers comme celui de Harry Potter, sont des univers qui, en fanfictions, ont créé des débats, ont déchaînés les foules. Puisque l’on n’a pas besoin d’écrire pourquoi la magie existe, comment ça fonctionne. On peut juste se renseigner/se concentrer sur ce qu’on a envie d’écrire.

C’est vrai que l’histoire courte, c’est un peu pareil. On n’a pas besoin de tout expliquer, on peut se concentrer sur un moment. Je n’avais pas besoin d’expliquer dans Ocean de quel monde Toots et Boots viennent, pourquoi ils font ça, comment est-ce qu’ils ont été choisis, est-ce que c’est leur métier, est-ce que c’est leur destinée. J’ai eu envie de raconter comment ils ont quitté leur job pour vivre leur passion : vivre au bord de la mer et manger des glaces. Donc, quelque part en effet je laisse la porte ouverte aux gens pour imaginer le reste.Happy Endings de Lucie Bryon (éditions Sarbacane)

 

« J’ai pu faire tout ce que je voulais faire, au niveau de la durée et m’éclater à tester plein de trucs. »

Tu parlais aussi dans ta précédente réponse d’expérimentations. Est-ce que pour toi Happy Endings, évidemment en plus d’être trois histoires que tu as imaginées, c’était aussi une occasion d’expérimenter, puisque ce sont trois genres différents. On a un peu de fantastique, de science-fiction et quelque chose de très réaliste. Avec ces styles graphiques aussi à chaque fois différents. 

Une bande dessinée,  c’est terriblement long à faire même si c’est très très fun. Je ne ferais rien d’autre au monde. Si je peux, j’aimerais continuer à en faire le plus longtemps possible. C’est vrai  que Voleuse c’est un album qui m’a pris deux ans, deux ans et demi. Faut l’écrire, faut le dessiner, c’est du deux cents pages. Après l’avoir terminé, j’ai vraiment eu envie de faire plein plein de choses, mais sans forcément m’engager dans deux ans de travail.

Une histoire comme Chanson d’un jour d’été qui est la dernière de l’album, je n’avais pas grand-chose de plus à en dire en fait.

Le truc, c’est qu’aujourd’hui le marché de la bande dessinée, quand tu viens avec un projet de soixante-dix pages, on te dit : « Qu’est-ce tu veux qu’on en fasse de ces soixante-dix pages, tu nous fais un roman graphique. »  Ces histoires, ce n’est pas qu’elles ne méritent pas d’être longues. Je ne voulais pas que ça les étire de façon un peu arbitraire et donc forcément inintéressante. 

Après avoir passé deux ans sur le même album, avec le même brush, la même gamme colorée, j’avais envie de changer. Ocean, je l’ai totalement dessiné sur papier. J’ai utilisé – enfin j’ai vraiment essayé – de travailler d’après des photos pour les décors. J’avais vraiment envie d’essayer de pousser mon trait plus loin. Sur la toute première, j’étais vraiment dans un moment d’envie de faire quelque chose de super lâché. Donc, vraiment me faire un terrain de jeu. Je savais que ça allait me prendre autant de temps que la première mais pendant deux ans. J’ai pu faire tout ce que je voulais, au niveau de la durée, et m’éclater à tester plein de trucs. Finalement ça tombe bien. Ça redonne envie de repartir sur de grosses distances, refaire peut-être un deux cent pages et peut être ensuite à nouveau des histoires courtes. 

En parlant d’histoires courtes, et en parlant d’Une bonne année qui est une histoire justement courte en plus d’être dans ce recueil, je me demandais (à tout hasard) si un jour on pourrait te trouver dans un exercice d’albums de strips ? 

Alors moi j’adore le strip. Il y a pas longtemps, on m’a demandé ma bande dessinée préférée. J’ai cherché longtemps et je pense que c’est Cul-de-sac de Richard Thompson, qui est vraiment du strip. Le strip, c’est fantastique.  Je suis allé voir l’expo Bernadette Després et Anouk Ricard, le strip c’est tout un art. Est-ce que je le tiendrais, est-ce que j’y arriverais ? Peut-être, un jour, il faut que l’envie me prenne. Je ne ferme pas la porte. 

Tout est possible.  

Cul-de-sac - Richard Tompson

Ensuite, au-delà des personnages, je voulais parler de ta narration. Ça mêle tes personnages à la narration puisque souvent tu laisses tes personnages influer, de manière directe ou indirecte, sur le découpage, notamment dans Ocean. Est-ce que tu effectues le découpage de façon totalement indépendante aux personnages ou est-ce que parfois tes personnages, et le caractère et leurs histoires, t’inspirent pour le découpage ?  

Oui. Disons que tout ça c’est le gros avantage de la bande dessinée. C’est-à-dire que quand je dessine un personnage comme Ella qui est tout élastique, toute molle, dans tous les sens. Quand je la dessine bourrée, elle ne voit pas les choses de la même façon.Voleuse de Lucie Bryon (Sarbacane) Quand je la dessine qui court, elle voit pas les choses de la même façon. Dans Ocean par exemple, Toots et Boots ne sont pas découpés pareils, ils n’avancent pas de la même façon dans la page et dans l’espace. Dans la seconde partie, ils vont être dans quelque chose de beaucoup plus libre, plus aérien. Tout ça, entre guillemets, ce sont des stratagèmes que je mets en place dans l’ombre, dans mon atelier d’autrice de bande dessinée où vraiment je vis. Avec tout mes outils, à la fois graphique, mes personnages, mon scénario, je mets tout ensemble dans ma marmite et je me dis : « Comment est-ce que, sans avoir à tout expliquer,  je fais comprendre au lecteur que ce ne sont plus les mêmes personnes, plus le même lieu. C’est  donc l’occasion de « péter » une case de temps en temps. »

Dans Chanson d’un jour d’été, j’avais très envie d’expérimenter le passage du temps sur de la double page avec les personnages qui traversent les cases. Tout cela se fait conjointement, parce que j’écris et je storyboarde en même temps.

Je ne fais pas du tout de scénario hyper classique en prose, genre case 1 il se passe ça, case 2… J’établis des listes, j’écris arc après arc, moment après moment, ce qu’il va se passer et après je m’y mets. Aujourd’hui, je travaille les scènes au fur et à mesure en storyboard. J’écris mes dialogues. Donc, c’est un processus hyper laborieux mais au final, j’ai une bande dessinée mal dessinée mais qui est lisible. Ensuite, j’envoie ça à mon éditeur, qui me fait des retours. On réajuste et je passe au propre.

« C’est important que l’on puisse s’approprier toutes les histoires. »

Ça revient justement à cette question de laisser le lecteur pouvoir écrire, imaginer sur ton récit. Dans ton travail, il y a donc cette place qui est laissée autant aux lecteurs qu’aux personnages. Est-ce que pour toi c’est important justement, et tu y as déjà un peu répondu, que l’on puisse s’approprier tes histoires ? 

Oui ! Pour moi, c’est important que l’on puisse s’approprier toutes les histoires. Je pense qu’à partir du moment où l’on fait un livre, il sort, il n’est plus dans nos mains. Il est dans les mains des gens qui le lisent, des gens que ça fait rêver, des gens qui le détestent.

Je trouve que c’est une responsabilité d’être auteur parce qu’il ne faut pas raconter n’importe quoi. L’histoire ne m’appartient plus, elle vit sa vie. C’est hyper important que les lecteurs puissent s’approprier de la fiction.

Typiquement, tout à l’heure, je citais Harry Potter. Comme plein de gens qui ont grandi avec, aujourd’hui J.K. Rowling me répugne de par ses opinions infâmes. Harry Potter, je suis heureuse que des gens se le réapproprient et en fassent des fanfictions queers, trans, anti-J.K Rowling. Tant mieux, et si elle n’est pas contente qu’elle crève, vraiment !

Je pense que quand on écrit de la fiction, tout ce qu’on souhaite c’est que ça touche quelqu’un. Si la personne a envie d’écrire sa petite fanfiction où il y a tel personnage et même qu’un personnage qui vit une romance chaude et bien qu’elle le fasse.

Pour moi, tes BD s’ancrent dans notre société qui essaie de changer ce genre de choses. J’ai l’impression que dans ton travail, il y a une certaine volonté, consciente ou non, de venir jouer avec les constructions de genre. Notamment avec le personnage de Théo, le petit ami de Leslie, mais aussi d’inclure tout genre de corps. Est-ce que tu y réfléchis beaucoup ou est-ce que c’est naturel ? 

Je pense que c’est un peu des deux. C’est naturel. Des fois, c’est juste aussi le souhait de voir plus de représentations. Je pense que c’est important qu’il y ait des représentations masculines douces, qui soient pas dans une espèce de virilité assez classique. Typiquement le petit ami de Leslie dans Voleuse. Toots dans Ocean qui est plutôt un très très gentil garçon, très doux.

Je pense que, quand on écrit, on manifeste quelque chose. On fait en sorte que ça existe. C’est pour ça que quand j’écris Voleuse, j’écris le livre que j’ai cherché ado. Quand j’écris Happy Endings, j’ai envie d’écrire des histoires avec des fins heureuses. On aimerait nous faire croire que tout est foutu et que dans la vie faut être sérieux et parler de la dureté du monde. Je pense qu’on peut aussi parler de choses douces. Quand on leur donne l’opportunité d’exister dans la fiction, on leur donne aussi la possibilité d’exister dans la vraie vie. 

Une question de visibilité ?

Tout à fait. 

Voleuse de Lucie Bryon (Sarbacane)

 

« C’est vraiment ce désir de manifestation, d’offrir des représentations, d’offrir de la présence à des choses dont on parlait pas, typiquement de sexualité ou d’homosexualité. »

Toujours sur ce thème, dans Chanson d’un jour d’été, il y a une scène de presque coming-out. Avec Madeleine dans Voleuse, tu évoquais déjà une certaine homophobie autour de son personnage. Ton travail, on le voit avec cette question et la précédente, est assez engagé sur la question du genre et de l’orientation. Est-ce que tu crains parfois de ne pas en faire assez ou d’en faire trop au contraire ?  

Je réfléchis à une bonne réponse. 

Bien sûr, bien sûr.

Journal de Fabrice Neaud 1 et 2

Alors je dirais pas vraiment. Quand on est un peu dans notre bulle d’internet, on a un l’impression que tout le monde est queer, tout le monde est de gauche. Donc « Est-ce que c’est pas un peu de l’opportunisme de faire des BD comme ça ? ». Puis on se rend compte qu’entre Voleuse et Le Bleu est une couleur chaude, il y a dix ans.  Si on devenait multimilliardaire à faire de la BD queer, ça se saurait et tout le monde en ferait. En fait il y a pas de raisons de se demander : « Est-ce que j’en fais assez, est-ce que j’en fais pas ? ». J’en fais autant qu’il me semble juste.  C’est vraiment ce désir de manifestation, d’offrir des représentations, d’offrir de la présence à des choses dont on parlait pas, typiquement de sexualité ou d’homosexualité.

Dans la bande dessinée, il fallait qu’elle explique pourquoi elle était là,  qu’elle explique la dureté, ce que c’est d’être queer en France aujourd’hui. C’est vrai que je me suis retrouvée à dix, onze ans à lire Journal de Fabrice Neaud parce que c’étaient les seuls témoignages queer qui existaient en BD. Un livre comme Voleuse c’était vraiment l’idée. J’avais envie de lire ça au C.D.I quand j’avais douze, treize ans. Il y en a pas tant que ça. C’est vrai que maintenant, on voit les Heartstopper. Mais c’est tellement récent.  Si des gens trouvent que c’est trop, c’est qu’ils ne sont pas prêts pour la suite. 

Je voulais parler de ton dessin. Dans Voleuse et Océan notamment, on retrouve plein de dessins « silly », faute d’autre expressions. Surtout au niveau des figures et du corps, qui expriment toujours beaucoup de choses. Qu’est-ce qui te pousse à certains moments à privilégier donc ce style de dessin plutôt que ton dessin habituel ? 

Une fois encore, c’est ma mallette d’outils d’autrice de bande dessinée. À certains moments, je sais qu’avec ce dessin-là, je vais réussir à faire passer exactement l’émotion voulue. C’est vrai que c’est drôle, je me suis fait la réflexion en lisant d’autres BD, qui utilisaient ces dessins « silly », ce style un peu différent. Je pense que c’est quelque chose qui est un peu dur à timer parfois. Quand est-ce qu’on le fait ? Quand est-ce qu’on se l’autorise ? Mais c’est vrai que, parfois, ça peut être diablement efficace pour faire passer une idée, un gag, un petit moment un peu plus léger. Pour dédramatiser un dialogue qui pourrait être interprété un peu différemment. On se demande quelle émotion j’ai envie de faire passer.

J’utilise donc ça, c’est mon petit outil. Puis ces personnages comme Ella, comme Boots, plus ils sont drôles, plus ils sont déformés et mieux ils fonctionnent. 

En parlant du corps dans ton dessin, il y a beaucoup de choses qui passent, notamment par les yeux. Je me suis demandé en feuilletant Toots and Boots, Ocean, si le fait d’avoir mis au début des lunettes aux personnages était pour refuser, plus ou moins, leur statut de personnages propres. Afin d’accentuer ton travail sur les yeux par la suite, une fois qu’ils les retirent ? 

Oui. Pareil, c’est une astuce. Au début, l’idée est qu’on ne sait pas qui ils sont, d’où ils viennent, pourquoi ils sont là. Ils ont quand même l’air très sérieux, très mystérieux. En fait, ce sont juste des gens. Mais ça accentue, une fois encore, la différence entre la première partie et la seconde partie de l’histoire de façon graphique. Je vais dévoiler tous mes secrets

« Ce qui est chouette avec la BD c’est qu’on peut reprendre, ne pas reprendre, laisser… »

C’est le but, c’est le but [rires].Happy Endings de Lucie Bryon (Sarbacane) Alors, je vais te poser une dernière question Lucie Bryon. Est-ce qu’il y aurait moyen un jour qu’on voit à nouveau Toots and Boots ?

Pourquoi pas, on verra. Peut-être que dans quatre, cinq ans, après le prochain roman graphique, j’aurai envie de me remettre à l’histoire courte et je les reprendrai. Alors ce sera un vrai casse-tête : Comment fait-on ? Est-ce qu’on dit aux gens d’acheter Happy Endings pour comprendre la suite ?

Tout ça ce sont des questions. Puis si jamais on les revoit pas, on se dira qu’ils doivent probablement vivre une vie bien tranquille. Ce qui est chouette avec la BD c’est qu’on peut reprendre, ne pas reprendre, laisser… Voilà, soit ce sera aux lecteurs de faire, soit moi, dans quelques années, je me dirais « Tiens, que deviennent Toots and Boots et j’y retournerais. » Tout est ouvert, on ne ferme jamais les portes.

Merci Lucie Bryon.

Interview réalisée le samedi 26 octobre 2024 à Saint-Malo dans le cadre du Festival Quai des Bulles.
Article posté le vendredi 15 novembre 2024 par Hippolyte Girier

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Voleuse de Lucie Bryon (Sarbacane)
Happy Endings de Lucie Byron (Sarbacane)

À propos de l'auteur de cet article

Hippolyte Girier

Il est né en même temps que le Printemps, il ne jure que par le Hawkeye de Matt Fraction et le Grand Vide de Léa Murawiec. Il croit dur comme fer à la prise de pouvoir artistique de Zoé Thorogood, autant qu'il renie l'existence de roman graphique. Bref, cet article vous est offert avec plaisir, mais surtout par Hippolyte Girier.

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