Djemnah entretien avec Philippe Donadille et Patrice Réglat-Vizzavona

À l’occasion de la sortie de leur album, Djemnah Les ombres corses publié chez Delcourt, j’ai eu le plaisir de recevoir Philippe Donadille et Patrice Réglat-Vizzavona. Un entretien qui s’était déroulé mercredi 22 juin 2022, lors d’un live diffusé sur ma page Instagram @livressesdesbulles.

Philippe peux-tu nous dire comment tu es arrivé dans la bande dessinée ?

Philippe Donadille : J’ai toujours aimé raconter des histoires pour divertir un auditoire. J’ai commencé en faisant des films, or pour faire du cinéma, il faut des moyens. Il y avait donc une frustration sur certaines idées que je n’arriverais pas à mettre en œuvre.

Depuis que je suis gamin, je suis un gros lecteur de bande dessinée. Donc j’ai décidé de coucher ces idées sur le papier pour en faire des scénarios originaux destinés à la bande dessinée. C’est comme cela qu’est né Djemnah.

Quels sont les albums que tu lisais quand tu étais enfant ?

Philippe Donadille : Mon premier album, je ne l’ai pas aimé. C’était un Lucky Luke, offert par mes grands-parents, j’avais cinq ou six ans. J’ai beaucoup lu Tintin, Lucky Luke, Astérix comme tous les gamins. Mais c’est quand j’ai eu entre 18 et 20 ans que j’ai commencé ma collection de bandes dessinées. Avec autre chose que la franco-belge classique. Juillard, Stalner, Bourgeon, j’aimais beaucoup la bande dessinée historique.

Patrice, qu’en est-il pour toi ?

Patrice Réglat-Vizzavona : J’ai commencé le dessin assez jeune. Mes parents aimaient bien la bande dessinée. Donc je ne me suis jamais trop posé de questions. J’étais attiré par le dessin narratif, plus que par le dessin artistique.

Assez tôt, j’ai été marqué par la génération À Suivre avec Tardy ou par le Peter Pan de Loisel.

Couverture Peter Pan tome 1

J’ai été formé à l’illustration jeunesse à St Luc. Même si je n’ai jamais trop compris cette histoire de tranche d’âge.

Quand Philippe m’a proposé ce projet, je travaillais sur l’adaptation d’un roman américain. On s’est bien entendus et on a fait cet album.

Comment est né le projet Djemnah ?

Philippe Donadille : J’avais dans mes cartons un bout de l’histoire de Djemnah. J’ai construit un scénario pour la bande dessinée, découpé en planches. Je voulais certainement trop en dire, donc le travail avec Patrice et Wandrille (Leroy) a simplifié les choses.

J’avais fait un dossier avec plein de photos des décors, une note d’intention. Je voulais être crédible face à un éditeur pour qu’il me mette en contact avec des dessinateurs. J’étais innocent et naïf. Pour la plupart, ils ne m’ont pas répondu.

Comment expliques-tu cela ?

Philippe Donadille : Il me fallait un dessinateur. Et un dossier avec des planches pour démarcher les éditeurs. Donc j’ai contacté ceux qui me plaisaient, des pointures de la bande dessinée. J’ai eu plus de réponses. Mais ils étaient occupés.

Il a donc fallu que tu changes tes plans.

Philippe Donadille : Je me suis intéressé à des dessinateurs débutants. Ils étaient tous dispos, mais tous effrayés par le projet. En mai 2019 est sorti Le passager de Patrice.

Couverture Le passager

Je repère l’album et je l’achète. Son récit est situé dans un environnement très méditerranéen et il s’appelle Vizzavona, un nom corse. J’ai tenté le coup en lui envoyant mon dossier et mon scénario par mail. C’est comme cela que la prise de contact s’est faite.

Patrice, quelle a été ta réaction à la réception de ce dossier Djemnah ?

Patrice Réglat-Vizzavona : J’ai un peu cherché qui il était, mais pas vraiment. Philippe s’était présenté et m’avait envoyé ce qu’il avait fait avant. J’ai mis beaucoup de temps à accepter parce que j’étais en train de faire autre chose.

De plus, l’histoire d’Ange Pizarti était assez proche de mon histoire familiale. Ma famille était liée à Bonaparte. Je ne voulais pas faire cet album pour de mauvaises raisons. Mais Philippe m’a dit que je pourrais m’approprier l’histoire.

Comment s’est déroulée votre rencontre ?

Patrice Réglat-Vizzavona : Notre rencontre s’est faite très facilement avec le numérique. Il y a des scénaristes et des dessinateurs qui ont fait des albums par correspondance. On a commencé à travailler ensemble pendant un an avant de se voir pour aller en Corse. Donc une fois sur place, j’avais déjà fait tous les crayonnés

Comment avez-vous contacté votre éditeur chez Delcourt ?

Patrice Réglat-Vizzavona : On a pas mal travaillé avant de présenter le dossier. Parler sur du vide, c’est compliqué. Alors, je l’ai envoyé à Wandrille.

Philippe Donadille : J’avais fait un premier dossier pour convaincre les dessinateurs. Mais ce n’est pas celui qu’on a donné aux éditeurs. On en a refait un en ajoutant les croquis et les planches dessinés par Patrice.

Patrice Réglat-Vizzavona : Et c’est allé assez vite. Wandrille l’a retravaillé en virant tout le blabla. Et comme il est maintenant éditeur free lance, il nous a mis en concurrence chez plusieurs éditeurs.

Finalement, Delcourt a accepté et une fois que c’était signé, on a continué le boulot. J’avais déjà fait les trois quarts du storyboard. C’était pendant le confinement et je pouvais travailler tranquillement. La vie rêvée de l’auteur de bande dessinée. Je me sentais compris !

Vous n’avez pas eu la pression d’arriver chez Delcourt pour Djemnah, votre premier et deuxième album ?

Philippe Donadille : Comme c’était le confinement, on faisait tout par chat et par mail. Un jour le téléphone a sonné et je me suis dit que ça sentait bon. Patrice m’annonce que Delcourt prend le projet. Delcourt c’est De cape et de crocs et des trucs qui m’ont marqué quand j’ai commencé la bande dessinée. Je venais de lire Les Indes fourbes. Punaise, on allait signer chez Delcourt. C’était beaucoup plus de la joie que de la pression.

Patrice Réglat-Vizzavona : J’ai eu quand-même un peu de pression, parce que j’avais accepté plein de trucs en même temps. Quand on débute, on ne peut pas refuser. J’étais déjà en train de négocier pour mon prochain album, une série que je vais attaquer chez Daniel Maghen. Je me suis demandé comment j’allais faire. Mais c’est toujours agréable quand des gens nous font confiance. Alors qu’ils ne savent même pas ce qu’on va faire et si on va aller jusqu’au bout du projet.

Philippe Donadille : D’autant plus quand ils sont face à des débutants et ce n’était pas un album de 48 pages. Mais plutôt d’une centaine de planches. C’est là que Wandrille a été d’une aide précieuse.

Comment pourrait-on qualifier cet album ?

Philippe Donadille : Djemnah c’est une chasse au trésor. De l’aventure et de l’évasion. Il n’y a pas beaucoup d’action, c’est plus une enquête qu’on suit, en dévoilant petit à petit les éléments. Ce n’est pas une bande dessinée uniquement faite pour les Corses, elle peut intéresser un large public.

À quoi ressemblait le projet Djemnah ?

Patrice Réglat-Vizzavona : Philippe avait une vision très poussée de son album. Il avait fait un dossier avec le scénario, un cahier entier avec toutes les références aux personnages, aux lieux. Et tout ça accompagné de photos, prises par lui de tous les endroits où se déroule l’action.

Philippe Donadille : Dans mon premier scénario, j’avais prévu 94 planches. Finalement, il y en a un peu plus parce qu’il y a celles qui illustrent les débuts de parties. Et il y a deux scènes qu’on a faites en trois planches au lieu de deux. Patrice ne se contente pas du scénario qu’on lui donne. Il scrute chaque case en se demandant si c’est logique. Si ça ne pouvait pas se passer autrement et mieux.

Philippe, la vision que tu avais du rôle du scénariste correspond-elle à la réalité ?

Philippe Donadille : À ma très bonne surprise, je me suis aperçu que j’ai été impliqué sur tout, du début à la fin. J’ai validé chaque page du storyboard. Pareil pour chaque page de crayonné et ainsi de suite tout le long du projet. Patrice faisait une proposition de mise en scène, je validais et il modifiait. Des échanges constants, du premier au dernier jour.

Patrice Réglat-Vizzavona : Mais c’est aussi le projet qui voulait ça. Philippe avait des idées précises quant aux environnements et à la partie historique, que je ne maîtrise pas du tout. J’avais donc besoin de le consulter. La volonté de progresser pour tous les deux passait par la collaboration. Je ne suis pas assez aguerri pour travailler seul.
Il n’y a pas eu de confrontations parce que Philippe acceptait ma façon de présenter les choses, afin de les améliorer. C’est cette volonté commune qui fait qu’on s’est bien entendus.

Vous n’avez travaillé qu’à deux ?

Philippe Donadille : La discussion à deux est vite devenue une discussion à trois avec Wandrille. Tout le monde voulait aller vers le meilleur album, donc il ne fallait pas se braquer. C’était mon premier album, comparé à Wandrille qui en a publié beaucoup. J’étais conscient de cette chance que j’avais de travailler avec quelqu’un d’aussi expérimenté. Même s’il avait des remarques qui ne me plaisaient pas, j’étais dans la configuration, il a l’expérience que je n’ai pas. Il sait ce qu’il faut faire, je suis donc tout ouï.

Pourquoi avez-vous voulu plonger le récit de Djemnah dans un cadre historique ?

Philippe Donadille : J’ai été biberonné aux romans de cape et d’épée, Alexandre Dumas, Paul Féval et Michel Zévaco. La méthode de ces auteurs est de créer un récit totalement fictif qui met en scène des personnages historiques qui ont vraiment existé. Ça a la vraisemblance de l’Histoire de France, mais les personnages sont au service du récit. J’ai donc repris cette idée. Mettre en scène deux personnages à un moment clé de la Révolution française et vis-à-vis de la Corse me semblait plutôt pertinent. Je pouvais construire quelque chose d’énigmatique et d’intriguant autour de ça.

Patrice, pour cet album pourquoi as-tu fait le choix de travailler en couleurs directes ?

Patrice Réglat-Vizzavona : Philippe voulait que cet album soit en couleur et je ne savais pas si j’étais capable de le faire, ne l’ayant jamais fait. J’ai donc réalisé plusieurs tests. J’ai essayé de reproduire la méthode de Luigi Critone. Mais ce n’est pas évident de faire la couleur à l’ordinateur malgré les nuanciers qui existent. Mes essais n’étaient pas concluants, il faut bien le dire.

D’ailleurs, tu remercies Emmanuel Lepage pour ses conseils d’aquarelliste.

Patrice Réglat-Vizzavona : J’ai demandé des conseils à Emmanuel Lepage. Il m’a donné son mélange pour le noir. En réalité, il n’y a pas de noir. C’est donc logique qu’on retrouve les mêmes teintes que dans son travail. Il m’a dit comment faire. J’ai donc constitué une palette assez restreinte pour ne pas me tromper et toujours rester dans la même gamme. J’ai modifié cette palette une fois en Corse.

Mais cela n’est-il pas plus long de travailler ainsi ?

Patrice Réglat-Vizzavona : Je pense qu’on va plus vite en travaillant comme ça. L’ordinateur ne fait pas gagner de temps. On progresse beaucoup moins vite parce qu’on ne se met pas en danger. On peut toujours refaire et modifier.

La bande dessinée est artisanale et j’ai fait cet album de façon assez rigide. Les crayonnés sont faits dans le sens de la lecture. Pour les couleurs, j’ai travaillé de la page 60 à la page 1 à rebours, puis de la page 61 à la page 100.

Philippe Donadille : Dès le départ, dans mon dossier de recherche de dessinateur, j’ai indiqué que je voulais de la couleur directe. C’est un goût de lecteur qui a du mal avec la couleur faite à l’ordinateur. Je trouve ça moins joli, même si certains sont capables de faire de la couleur top, même avec l’ordinateur. Je ne voulais pas avoir cette déception.

Que reproches-tu à la couleur faite en numérique ?

Patrice Réglat-Vizzavona : Je trouve que, souvent, la couleur à l’ordinateur c’est du coloriage. La planche est ligne claire en noir et blanc. C’est très bien comme ça et on rajoute des couleurs. Finalement on pourrait s’en passer parce qu’on peut lire une bande dessinée en noir et blanc. Je voulais que l’image soit la couleur. Qu’il n’y ait pas de contours et donc que ce ne soit pas colorié.

Au départ, il ne devait pas y en avoir du tout. Mais ce n’était pas très lisible. Je voulais quelque chose de peint plutôt que colorié. Mon dessin à la ligne n’est pas très beau, alors je fais ce que je peux.

Tu ne travailles donc pas du tout en numérique ?

Patrice Réglat-Vizzavona : Ma couleur est directe, mais par contre je fais tous les crayonnés à l’ordinateur. Sur cette phase de construction, quand je dessine par exemple un personnage, si je le trouve trop petit dans le décor, je n’ai pas le courage de tout redessiner. L’ordinateur permet de réfléchir à des compositions, il suffit juste de modifier sans avoir à tout redessiner. Je trouve que c’est plus confortable.

Pourquoi êtes-vous partis ensemble en Corse pendant une semaine ?

Patrice Réglat-Vizzavona : Avec Philippe on est allés sur place pour découvrir les lieux. C’était mon premier voyage en Corse même si ma famille vient de là. On a fait le même voyage que le héros, en prenant le bateau.

Philippe Donadille : Quand on a discuté du projet, Patrice a émis le souhait d’aller sur place pour se rendre compte des couleurs et de l’agencement des lieux. Pour moi, ça n’a pas la même importance parce que je viens de ce village. Je connais parfaitement les lieux.

J’avais fourni à Patrice cinq gigas de photos, mais il vaut mieux être sur place. J’étais un peu intégriste dans ma vision de la représentation. Mon plaisir était aussi de lui faire vivre, le parcours de mon héros qui se rend en Corse. Mais également lui faire découvrir ce coin que j’adore, ma famille. Ma mère lui a cuisiné des plats corses. Il a pu ainsi s’en imprégner au-delà du besoin de la représentation des lieux.

Philippe pourquoi as-tu filmé ce séjour en Corse ? Quel était le but ?

Philippe Donadille : J’ai commencé à faire des films avant la bande dessinée. Je garde un intérêt pour l’image animée et le fait de tourner. Je voulais donc avoir ces images qui nous serviraient pour la promotion de l’album sur le site de Delcourt et seraient complémentaires, pour montrer les lieux réels.
Je n’y suis donc pas allé au hasard, j’avais en tête les séquences pour expliquer les dessous de la création de cet album.

Pourquoi avez-vous choisi ce titre Djemnah, mais surtout ce sous-titre Les ombres corses ?

Philippe Donadille : Le titre du dossier, que j’avais proposé à Patrice, était Dans le sillage de la licorne. Un clin d’œil à l’album d’Hergé dont il est fait référence dans Djemnah. Patrice a tiqué là-dessus en me disant que c’était trop facile et que ça en dévoilait trop de l’histoire. Utiliser Djemnah permettait de jouer sur le quiproquo de ce titre. L’éditeur a tout de suite été d’accord, mais il voulait une référence à la Corse. Donc l’auteur des Ombres corses c’est Wandrille.

Ces Ombres corses sont très énigmatiques.

Philippe Donadille : Elles disent des choses tout en restant très mystérieuses. Qui sont-elles ? Parle-t-on des deux figures corses historiques qui sont dans le background de cet album ? Est-ce juste une référence au soleil qui brûle le maquis ?

Patrice Réglat-Vizzavona : Cette idée permet de rester dans le mystère.

Philippe Donadille : J’avais en plus l’idée d’écrire ce titre Djemnah en manuscrit. Ça sort de l’ordinaire pour les couvertures. Et comme tout part d’un message manuscrit.

Que représente pour vous l’album fini ?

Philippe Donadille : Quand on réalise un film, on est tout le temps en train de faire des concessions. Donc un film c’est le résultat de concessions. Alors que sur cet album, je n’ai pas fait de concessions. Il est mieux que ce que j’ai pu imaginer au départ. Il y a une vraie volonté artistique derrière ma façon de créer de la bande dessinée. Avoir trouvé Patrice et ce qu’il a fait du récit, je suis comblé. Avec Djemnah, j’ai obtenu l’album que je voulais qu’on ait.

Patrice Réglat-Vizzavona : Le lecteur était au centre de l’attention tout au long du projet. C’est quelque chose qui me tient vraiment à cœur. On a tout contrôlé pendant un moment et maintenant cet album n’est plus à nous.

Philippe Donadille : Lors d’un échange, Guy Delcourt me disait que les premiers lecteurs d’un album ce sont ses auteurs. Et quand les auteurs sont satisfaits, c’est plutôt bon signe. J’ai fait un album et si j’étais lecteur, c’est le genre d’album que j’achèterais.

Quels sont tes projets Patrice ?

Patrice Réglat-Vizzavona : J’ai signé un contrat avec Daniel Maghen pour une série d’anticipation écrite par Romain Renard, l’auteur de Melvile et Olivier Tollet, scénariste pour le cinéma et la télévision. Je vais faire la mise en scène et les illustrations de ce projet. Ça s’appellera Off, un récit choral catastrophe d’anticipation qui se déroulera en Belgique. La sortie est prévue pour l’année prochaine si je n’ai pas trop de retard.

Une série entre trois et six tomes assez conséquents, environ 250 pages. C’est un challenge, puisque je vais devoir en dessiner un par an. Le format sera hybride, un peu comics.

Philippe Donadille : J’ai eu la chance de parcourir le storyboard sur lequel travaille Patrice. C’est très bizarre de retrouver son dessin sur une histoire qui n’est pas la mienne. C’est déstabilisant !

Patrice Réglat-Vizzavona : Il est exclusif !

Philippe Donadille : Je me doutais bien que dorénavant il ne bosserait pas qu’avec moi.

Quels seront tes projets Philippe ?

Philippe Donadille : Je suis toujours scénariste débutant, donc je prépare toujours des dossiers longs et complets. J’en ai un qui a été présenté au Prix Raymond Leblanc avec Raphaël Cervera-Morier. Il s’intitule Les marque-pages. C’est à nouveau une histoire de famille, celle d’un fils qui retrouve un marque-page laissé dans un livre par sa mère décédée. Un article qui évoque le vol d’un tableau. Ça l’intrigue, il va donc mener l’enquête et se rendre compte que sa mère est liée à ce vol. Le dossier est bouclé, on est à la recherche d’un éditeur.

Je suis également sur le point de terminer un autre dossier avec Benoit Pouydesseau, un projet qui s’intitule Le phare. L’histoire d’un hurluberlu qui a construit un phare au sommet du Mont Lozère. C’est une fable écologique qui questionne sur cette construction à cet endroit-là.

Pour clôturer ce live, j’aimerais que vous me parliez de votre dernière lecture coup de cœur.

Patrice Réglat-Vizzavona : Je ne suis pas un grand lecteur de bandes dessinées. J’ai pris une grosse claque il y a un an avec le Monster de Naoki Urasawa. Je trouve que ce qu’a fait ce gars est fantastique. Et donc je suis en train d’acheter 20th Century Boy, qui est vraiment très bien. J’aime bien lire des mangas.

Monster - Monster, T1 - 120th Century Boys - Deluxe tome 1

Philippe Donadille : Pour moi, c’est encore plus ancien, parce que je suis dans Le sommet des dieux de Jirô Taniguchi. Je trouve cela grandiose, l’ampleur du récit, le sujet. Là encore, il est question d’enquête et de mystère.

Couverture le sommet des dieux tome 1 - édition cartonnée

J’achète pas mal d’actualité en bande dessinée. Mon rituel à partir d’avril est de garder les meilleurs albums pour mes grandes vacances d’été. Ce seront mes plaisirs quotidiens.

Merci Philippe Donadille et Patrice Réglat-Vizzavona d’avoir accepté mon invitation pour nous parler de ce magnifique album Djemnah, Les ombres corses publié chez Delcourt.

 

CET ENTRETIEN ET SA RETRANSCRIPTION ONT ÉTÉ RÉALISÉS DANS LE CADRE DU LIVE QUI S’EST TENU MERCREDI 22JUIN 2022 SUR LA PAGE INSTAGRAM DE YOANN DEBIAIS @LIVRESSEDESBULLES .
SI VOUS VOULEZ EN SAVOIR PLUS SUR DJEMNAH, LES OMBRES CORSES, N’HÉSITEZ PAS À REGARDER ICI LE REPLAY DU LIVE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Article posté le mardi 29 novembre 2022 par Claire & Yoann

Djemnah de Patrice Donadille et Patrice Réglat-Vizzavona chez Delcourt
  • Djemnah, Les ombres corses
  • Scénariste : Philippe Donadille
  • Dessinateur : Patrice Réglat-Vizzavona
  • Editeur: Delcourt, Hors Collection
  • Prix: 24,95€
  • Sortie: 25 mai 2022

Résumé de l’éditeur :  « Le jeune Ange Pizarti découvre un dessin qui le met sur la piste d’un mystérieux héritage napoléonien, en Corse. Une quête toute à l’aquarelle, qui plonge dans l’histoire d’un peuple fier, épris d’indépendance quand la chasse au trésor tourne à l’histoire de famille. Le héros percera ses secrets, en parcourant la terre ancestrale, qui est aussi celle du dessinateur Patrice Réglat-Vizzavona. »

À propos de l'auteur de cet article

Claire & Yoann

Claire Karius @fillefan2bd & Yoann Debiais @livressedesbulles , instagrameurs passionnés par le travail des auteurs et autrices de bandes dessinées, ont associé leurs forces et leurs compétences, pour vous livrer des entretiens où bonne humeur et sérieux seront les maîtres-mots.

En savoir