Le Lombard fête ses 77 ans

Quoi de mieux pour découvrir Bruxelles que de l’arpenter sous l’œil du 9e art. Capitale de la bande dessinée mondiale, la ville regorge de petits trésors parmi lesquels les bureaux de la maison d’édition Le Lombard, le Centre belge de la bande dessinée et le Musée Hergé – un peu plus loin – à Louvain-la-Neuve. Visite guidée…

Un mail, des surprises !

Dans notre boîte mail en juin de cette année, une invitation ! Pas n’importe quelle invitation. Un carton envoyé par les attachées de presse des éditions Le Lombard. Diane Rayer et Manon Aknin nous proposaient une journée presse. Ni une, ni deux, Claire Karius et moi-même, Damien Canteau, répondions favorablement à ce moment de découverte. Bruxelles et la Belgique de la bande dessinée s’offraient alors à nous !

Les bureaux des éditions Le Lombard : dans l’Histoire de la bande dessinée

Vendredi 8 septembre, au pied des bureaux de Media-Participations (société regroupant les maisons d’éditions Dargaud, Le Lombard, Kana…) nous contemplions la fameuse enseigne lumineuse de Tintin et Milou. Effigie historique de ce lieu historique.

Après le passage dans un petit ascenseur, direction le huitième étage, nous étions dans le saint des saints : les locaux du Lombard. Gauthier Van Meerbeeck, directeur éditorial, nous faisait visiter le bureau de Raymond Leblanc, l’homme qui créa les éditions du Lombard, le journal Tintin et les studios Belvision. Nous étions là, dans l’Histoire de la bande dessinée ! Dans ce lieu chargé d’ondes positives qui vit passer Hergé, E.P Jacobs, Jacques Martin et tant d’autres.

Sur le toit avec Tintin et Milou

S’ensuit alors une séance photos sur le toit du bâtiment. C’est en 1958 que Raymond Leblanc décide d’acheter cet immeuble. Le dirigeant voulut installer une grande enseigne lumineuse comme celle qu’il avait pu voir à Stuttgart sur le toit de Mercedes-Benz.

Hergé se charge de dessiner la silhouette avec Tintin et Milou. L’enseigne est gigantesque avec ses 5 mètres de haut et ses 3 750 kilos. Elle est alors inaugurée pour l’exposition universelle de 1958, celle où fut construit l’Atomium. Si elle tournait sur elle-même et était illuminée, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Mais pas besoin de cela pour l’apercevoir de très loin, au 7 avenue Paul-Henri Spaak, dans le quartier de la gare de Bruxelles-Midi.

L'exposition Le Lombard une affaire de famille au Centre belge de la BD (crédit photo : Comixtrip / Damien Canteau)

L’exposition Le Lombard une affaire de famille au Centre belge de la BD

Le Centre belge de la bande dessinée : un écrin pour le 9e art

Notre journée concoctée par Diane et Manon se poursuit par la visite de l’exposition Le Lombard, une affaire de famille au Centre belge de la bande dessinée.

Le bâtiment situé Rue des Sables fut inauguré en 1906 sur les plans de l’architecte Victor Horta. Il abritait alors un grand magasin de tissus. Sa restauration s’acheva en 1989 pour accueillir, par la suite, le musée de la BD de Bruxelles. Son immense verrière laissant passer la lumière, son imposant escalier et son architecture en acier donnent le tournis. Ce bel écrin Art déco permet de mettre en valeur des œuvres d’auteurs et autrices de bande dessinée.

L'exposition Le Lombard une affaire de famille au Centre belge de la BD (crédit photo : Comixtrip / Damien Canteau)

L’exposition Le Lombard une affaire de famille au Centre Belge de la BD

Le Lombard, une histoire de famille : une superbe exposition

Au deuxième étage et depuis le vendredi 8 septembre sont donc accrochées des planches issues de la grande histoire de la maison d’édition Le Lombard. C’est le commissaire de l’exposition, Thierry Bellefroid – journaliste, scénariste et écrivain – qui a eu l’idée d’un showroom d’une maison pour présenter Le Lombard. Ainsi, ont été créées les pièces d’une maison. Chacune d’elle permet de découvrir l’Histoire et des œuvres qui peuvent s’y rattacher. Il y a ainsi, un bureau, une salle de bain, une chambre d’enfant, les toilettes ou encore une cuisine.

« Dans cette exposition, il y a peu d’images de bandes dessinées visibles, mais il y a des signaux graphiques partout. Des centaines de signaux en adhésif qui ont été créés pour faire croire qu’on se trouve dans un showroom. On va ainsi visiter des espaces qui chacun nous permettent de lire un univers. » [Thierry Bellefroid]

Sont alors convoquées les plus grandes séries de la maison d’édition. Tintin, Blake et Mortimer, Jonathan, Chlorophylle, Michel Vaillant mais encore Thorgal. Tous sont là, à contempler pour notre plus grand bonheur. La scénographie faite de grands aplats de couleurs va à l’essentiel : les séries. Pour découvrir les planches, il suffit d’ouvrir les placards ! Interactive, cette très belle exposition est idéale pour toute la famille.

« Autre originalité, Clarke et Johan de Moor ont accepté de dessiner en direct pour réaliser un mode d’emploi, parce qu’il n’y a pas d’originaux visibles. Tous les originaux sont cachés, ce qui rend la visite un peu plus ludique. » [Thierry Bellefroid]

 

L'exposition Le Lombard une affaire de famille au Centre belge de la BD (crédit photo : Comixtrip / Damien Canteau)

L’exposition Le Lombard une affaire de famille au Centre belge de la BD

Un catalogue et des expos

Pour accompagner Le Lombard, une affaire de famille, un catalogue d’exposition a été réalisé. Intitulé Le Lombard dans son siècle, une chronophotographie, il retrace l’histoire de la maison d’édition de 1946 à nos jours. Pour chaque année, quatre pages sont consacrées aux couvertures et autres séries naissantes.

Le Lombard, une affaire de famille sera visible pendant un an. À noter que le Centre Belge de la Bande Dessinée abrite également d’autres expositions : Judith Vanistendael. Art mouvant, ODYSSÉE aux origines de Blake et Mortimer et Quintanilhisme : chroniques visuelles du Brésil.

Judith Vanistendael. Art mouvant, exposition au Centre belge de la BD (Le Lombard / crédit photo : Damien Canteau/Comixtrip)

Judith Vanistendael. Art mouvant, exposition au Centre Belge de la BD

Le musée Hergé, dans la tête du créateur de Tintin

Musée Hergé à Louvain la Neuve (© HERGÉ/TINTINIMAGINATIO 2023/ crédit photo Comixtrip / Damien Canteau)

Musée Hergé à Louvain-la-Neuve (© HERGÉ/TINTINIMAGINATIO 2023/ crédit photo Comixtrip / Damien Canteau)

Pour découvrir le musée Hergé, il faut quitter Bruxelles. À une quarantaine de minutes au sud-ouest de la capitale se dresse cet imposant bâtiment de 3 600 m² créé par l’architecte de renom international Christian de Portzamparc. C’est à Louvain-la-Neuve qu’il fut inauguré en 2009.

Après un déjeuner proposé par le musée, la visite guidée démarre. Le lieu culturel est composé de huit grandes salles où les visiteurs peuvent admirer 80 originaux et plus de 800 objets.

Musée Hergé à Louvain la Neuve (© HERGÉ/TINTINIMAGINATIO 2023/ crédit photo Comixtrip / Damien Canteau)

Musée Hergé à Louvain la Neuve (© HERGÉ/TINTINIMAGINATIO 2023/ crédit photo Comixtrip / Damien Canteau)

Situé à l’adresse fictive du 26 rue du Labrador, on plonge dans la tête du créateur de Tintin. De Jo, Zette et Jocko, à Popol et Virginie, en passant par Quick et Flupke, on ne parle pas uniquement du reporter à la houppette (Kuifje en néerlandais) et de ses ami.es, Haddock, Tournesol, la Castafiore ou les Dupondt.

Nous sommes assez admiratifs des planches et autres couvertures originales. C’est grand, c’est beau, c’est historique ! Le guide n’oublie pas de mentionner les précieux assistants d’Hergé : Josette Baujot, coloriste en chef, Jo-El Azara, Roger Leloup, Bob de Moor, Jacques Martin, Jean Graton ou encore EP Jacobs.

Musée Hergé à Louvain la Neuve (© HERGÉ/TINTINIMAGINATIO 2023/ crédit photo Comixtrip / Damien Canteau)

Musée Hergé à Louvain la Neuve (© HERGÉ/TINTINIMAGINATIO 2023/ crédit photo Comixtrip / Damien Canteau)

En plus d’un restaurant, une boutique est proposée à la fin de la visite du musée Hergé.

Le prix Raymond Leblanc : la jeune création à l’honneur

Dans cette très belle journée, n’oublions pas de mentionner le Prix Raymond Leblanc. Cette récompense portée par la Fondation Raymond Leblanc existe depuis 2006. Elle met à l’honneur la jeune création, quel que soit l’âge des participants.

Doté de 10 000 euros, il assure la publication du projet dans l’une des trois prestigieuses maisons d’édition que sont Casterman, Le Lombard et Futuropolis avec une avance de droits de 10 000 euros.

Parmi les lauréat.es, nous pouvons noter Aude Mermilliod pour Les reflets changeants, Maurane Mazars pour Tanz, Julia Raynaud pour Nico ou encore Manon Textoris et Julien Lambert pour Edwin le voyage aux origines.

Antoine Schiffers lauréat du Prix Raymond Leblanc 2023 (crédit photo : Comixtrip / Damien Canteau)

Antoine Schiffers lauréat du Prix Raymond Leblanc 2023

Le vendredi 8 septembre fut décerné celui de 2023 à Antoine Schiffers pour son projet Katya racontant la vie d’une mère lors de la guerre de Tchétchénie. L’auteur a pris quelques minutes pour répondre à nos questions dans une belle interview à retrouver ici.

Son album sera publié par Casterman sous la houlette de l’éditrice Nathalie Van Campenhoudt.

Une soirée le lombard au Centre Belge de la Bande Dessinée

Pour clôturer cette journée ensoleillée, les éditions du Lombard nous ont invités à une soirée privée au Centre Belge de la Bande Dessinée. Des autrices, des auteurs, des journalistes et des professionnel.les se côtoyaient dans ce magnifique lieu d’exposition.

Pour démarrer la soirée, Vincent Montagne – PDG du groupe Média-Participations – nous invitait à nous souvenir des traces importantes laissées par Le Lombard dans le monde du 9e art. Malgré ses 77 ans, la maison d’édition est encore jeune d’esprit ! Venait ensuite le discours de Christel Hoolans, directrice des éditions Le Lombard et Kana, heureuse d’être là pour nous dire tout son amour pour cette belle entreprise.

L'exposition Le Lombard une affaire de famille au Centre belge de la BD (crédit photo : Comixtrip / Damien Canteau)

L’exposition Le Lombard une affaire de famille au Centre belge de la BD

Damien Canteau & Claire Karius
Article posté le jeudi 14 septembre 2023 par Comixtrip

À propos de l'auteur de cet article

Comixtrip

En savoir