Lonely World

Lonely World. Shii est pourchassée par des robots inquiétants dans un monde où il n’existe plus que des machines. Elle recherche des humains, et surtout un peu de sécurité. Le robot Bulb pourra-t-il l’aider ? Iwatobineko nous plonge dans une aventure à la fois réconfortante et inquiétante…

Alors qu’elle est pourchassée par des robots à tête en forme de cône, noir et inquiétant, Shii se cache dans le métro. Là, elle rencontre Bulb. Un robot mué, immense, qui la cache sous sa cape. Aussitôt, Bulb devient le super-héros de Shii, une enfant qui a perdu la mémoire dans un monde seulement habité par des machines.

Elles sont partout. Dotées d’un gros œil unique, vêtues de capes colorés, elles ressemblent à une société fantomatique, quasi silencieuse. Elles déambulent vers des buts inconnues. Elles vaquent, comme indépendantes, dans un monde vide de biologie. Elles continuent de fonctionner sans leur raison d’être : les humains. Mais dans ce cas, d’où vient Shii ?

C’est la question qui domine dans ce récit d’Iwatobineko. S’il n’y a plus d’humain, qu’est-ce que Shii fait là ? Et aussi : pourquoi les « Cônes » lui courent-ils après ? Qui est le dirigeant de ce monde ? Les humains ont-ils vraiment disparu ?

Sous couvert de récit d’aventure, Lonely World est aussi une histoire de famille. Il raconte en effet comment un robot devient le père de substitution d’une enfant. Scénario loin d’être unique, mais qui a l’avantage d’être attendrissant dans tous les cas.

Lonely World est donc un manga mignon, très mignon, et glauque tout en même temps. Comme Made in Abyss de Akihito Tsukushi, mais beaucoup plus doux. Sans l’évidente part de gore de cet autre série curieusement mignonne. Lonely World est donc glauque par l’omniprésence de la mort et de la disparition de l’humanité vu par les yeux d’une enfant.

Bref. Lonely World est tendre, notamment grâce à son graphisme. L’univers steampunk d’Iwatobineko prend des airs de gros jouet. Comme si, en ouvrant les pages, nous entrions dans un vieux carrousel magique. Bien plus grand à l’intérieur qu’il n’y paraît à l’extérieur.

Son dessin doux, arrondi, est assez claire. Mais malgré tout un peu chargé, presque trop dense. Les paysages sont détaillés et permettent une belle mise en avant de l’univers.

C’est plutôt ça d’ailleurs : Iwatobineko semble surtout avoir inventé un univers plutôt qu’élaborer une histoire complexe. Son monde est riche et beau, là où l’histoire est plus simple mais permet de découvrir Lonely World de fond en comble.

Iwatobineko nous emmène – grâce aux éditions Ki-oon – dans un monde très poétique, charmant comme un cocon protecteur aux couleurs bariolées. Solitaire d’une façon mais accueillant et réconfortant dans son apparence. Malgré la présence omniprésente du danger, l’aventure a un parfum doux. L’inconnu danger devient cependant de plus en plus présent, de plus en plus proche. La tension monte, surtout sur la fin du tome 1.

Lonely World se range sur la même étagère que Terrarium, chez Glénat.

Article posté le dimanche 01 août 2021 par Marie Lonni

Lonely World - Iwatobineko - Ki-oon
  • Lonely World
  • Auteur : Iwatobineko
  • Éditeur : Ki-oon
  • Prix : 6,90€
  • Parution : 3 juin 2021
  • ISBN : 9791032710012

Résumé de l’éditeur : Les golems sont des robots autonomes, créés pour remplir toutes les fonctions nécessaires à la société. Même en l’absence d’humains, ils continuent leur travail inlassablement… Shii, une petite fille, erre seule dans une ville remplie de ces machines, où d’effrayants “cônes” la poursuivent sans qu’elle sache pourquoi. Dans sa fuite, elle ne croise aucun autre représentant de son espèce. Seuls des golems la fixent en silence…

À propos de l'auteur de cet article

Marie Lonni

"C'est fou ce qu'on peut raconter avec un dessin". Voilà comment les arts graphiques ont englouti Marie. Depuis, elle revient de temps en temps nous parler de ses lectures, surtout quand ils viennent du pays du soleil levant. En espérant vous faire découvrir des petites pépites à savourer ou à dévorer tout cru !

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