Clifton #22

Notre avis : Après huit ans de sommeil, le Colonel Clifton est de retour dans une nouvelle aventure éditée par Le Lombard. Clifton et les gauchers contrariés, le vingt-deuxième volume est signé Zidrou et Turk dont c’est le grand retour sur la série.

Série créée en 1959 dans le Journal Tintin par Raymond Macherot (Trois volumes : Les enquêtes de Clifton, Clifton à New York et Clifton et les espions, édités entre 1961 et 1965), d’une merveilleuse manière (réédités chez Nifle en 2003); c’est Turk et De Groot qui font accélérer les publications (après un intermède de Jo-El Azara) de 1973 à 1984. C’est ensuite une passation qui s’opère entre De Groot et Bédu après l’arrêt du dessinateur de Robin Dubois (6 volumes dont 2 albums crédités seul pour Bédu). Par la suite, Michel Rodrigue reprend le dessin sur des scénario de De Groot de retour aux manettes mais la série s’essouffle et les histoires sont très en deçà de celles citées ci-dessus.

Pour ce nouvelle album, Zidrou retrouve le dessinateur Turk et le lecteur sent alors que cela fonctionne plutôt bien. Malgré une ambiance légèrement surannée, on prend beaucoup de plaisir à la lecture. C’est fou, un brin décalé, amusant et mâtiné d’un peu de suspens. Tout ce qu’on aime !

Harold Wilberforce Clifton, retraité du MI-5 et fin limier, n’est pas dans un bon jour. Négligé, sa maison en désordre, il déprime ! Il faut dire que Miss Partridge, sa femme de ménage, est partie pour servir le lord-maire de Londres. Surtout que dans le même temps, un phénomène étrange se déroule dans la capitale britannique : les voitures se déportent vers la droite sans réelle cause…

By Jove ! C’est très bon, c’est réussi ! Quant à la partie graphique, le dessinateur né en 1947, Turk (Philippe Liégeois) nous fait plaisir. Nous avons l’impression de ne pas l’avoir quitté. Il y a de l’humour dans son trait (les mimiques de Clifton, un régal) et l’on retrouve les nombreux chats cabots dans le coin des cases. Un autre album, vite !

  • Clifton, tome 22 : Les gauchers contrariés
  • Scénariste : Zidrou
  • Dessinateur : Turk
  • Editeur : Le Lombard
  • Prix : 10.60€
  • Parution : 05 février 2016

Résumé de l’éditeur : Scandale au Royaume-Uni : des conducteurs mystérieusement déboussolés conduisent de plus en plus souvent à droite, comme de vulgaires Français, et multiplient les accidents de la route. Un complot est à l’oeuvre, et seul le Colonel Clifton semble être en mesure de le dévoiler. Le grand retour du plus british des détectives de la bande dessinée !

Moi, je – intégrale

Notre avis : Pour leurs 11 ans les éditions Warum-Vraoum rééditent Moi, je de Aude Picault sous la forme d’une intégrale reprenant les dessins des ses deux carnets : Moi, je et Moi, je et caetera.

Dans cette intégrale, Aude Picault met en scène son double (est-ce que toutes les situations lui sont arrivées ?) : une étudiante dans son quotidien. Sa vie estudiantine, ses doutes concernant son travail d’illustratrice, son ennui, sa vie parfois trop calme, son physique, son rapport aux hommes, sa vie sentimentale au plus bas mais aussi ses joies, ses peines et ses amis. D’ailleurs, le seul lieu où elle se sente en phase, en paix et protégée, c’est son appartement; ce cocon lorsque rien ne va.

A travers ses 360 pages, l’auteure de la série Famille Pirate (avec Fabrice Parme, Dargaud) ou encore de Parenthèse Patagone (Dargaud) réussit à nous faire rire de situations bénignes de la vie quotidienne, mais pas à chaque fois. Parfois, son trait simple et lisible nous fait toucher le moment si délicat du passage de l’étudiante à la femme adulte.

  • Moi, je – intégrale
  • Auteure : Aude Picault
  • Editeur : Warum
  • Prix : 15€
  • Parution : 20 janvier 2016

Résumé de l’éditeur :  « Moi je » raconte le quotidien d’une jeune étudiante un peu délurée, un peu torturée, parfois avinée, qui retrace les années d’études de l’auteur, portrait d’une époque où toutes peuvent se reconnaître. « Moi je et caetera » raconte la plongée dans la vraie vie d’adulte : trouver du travail, choisir sa voix, se lancer dans une grande histoire… Bref, se lancer dans la vie quand on ne peut plus tergiverser.

 

Les Godillots #4

Notre avis : Les éditions Bamboo publient la quatrième aventure des Godillots, de Olier et Marko, intitulée Le tourniquet de l’enfer. Dans ce nouvel opus, Palette, Bourru et Serpolet pataugent dans la gadoue du Tourniquet lors de la Première Guerre Mondiale.

Parmi les nombreuses publications commémorant le Centenaire du début de la Première Guerre Mondiale, Les Godillots ont pour cœur de cible le jeune lectorat. Cette très bonne série jeunesse repose sur un bon scénario d’Olier qui mise avant tout sur l’action et l’aventure. Alors que dans le premier tome, l’intrigue se déroulait dans les tranchées, que le deuxième volet mettait en scène les trois héros sur les chemins du Nord de la France à la recherche d’eau potable et que la troisième aventure se déroule dans les airs, le nouvel opus lui a pour cadre le fameux Tourniquet, un lieu proche de Verdun en 1916.

Le jeune lecteur retrouve Palette, le Bourru et Serpolet sur le chemin du retour de Paris. Essayant d’entrer dans une grange pour dormir, ils croisent le chemin du Capitaine Doumenc, responsable de l’organisation automobile. Le propriétaire mécontent menace les trois soldats et tire même sur le dernier nommé. Pourtant, étrangement, aucun signe de blessure ! Quelques jours plus tard, sur le fameux théâtre des opérations, le jeune soldat saute sur une mine mais cette fois-ci, il est vraiment blessé…

Le trait humoristique de Marko est d’une belle lisibilité et rend parfaitement l’ambiance parfois cocasse du récit. Une belle réussite pour cette série familiale autour de la Grande Guerre.

  • Les Godillots, tome 4 : Le tourniquet de l’enfer
  • Scénariste : Olier
  • Dessinateur : Marko
  • Editeur : Bamboo
  • Prix : 13.50€
  • Parution : 03 février 2016

Résumé de l’éditeur : Février 1916. Les Godillots pataugent dans la gadoue du «tourniquet» qui mène à la bataille. Chacun gère au mieux sa peur. Sauf un, celui qu’on appelle «Serpolet», qui garde un calme étonnant. Avec Palette et le Bourru, il est chargé de porter un message en début de colonne. Mais un accident chamboule la mission : Serpolet est blessé. Perdu, prenant conscience des dangers qui l’entourent, Serpolet s’enfuit droit devant lui. Il entraîne Palette et le Bourru dans une poursuite délirante vers la tête du Tourniquet où ronronne le grondement de l’Enfer.

Le masque de Fudo #1

Notre avis : Dans l’univers La légende des nuées écarlates, les éditions Les Humanoïdes Associés ont publié Izunas (deux tomes depuis 2014) et aujourd’hui Le masque de Fudo, qui conte le destin du célèbre samouraï. Cet album fantastique est signé Saverio Tenuta.

L’an 283, Japon. Shinnosuke est un petit garçon qui découvre un étrange masque dans un village a été entièrement détruit. Grâce à cet objet, il voit sa puissance décuplée et il se sent alors invincible. Timide et n’étant pourtant pas une montagne de muscles, il va devenir l’un des samouraïs les plus redoutables. Il commence alors son nouveau travail de justicier et défend alors les plus faibles face aux injustices des plus forts, comme sa sœur harcelée et quasi violée par des hommes sur le bord de la plage…

Il faut souligner que Shinnoske avant de devenir le fameux Fudo fait partie de la tribu des Hinnins, peuple fier mais très pauvre et qui vit en comme des esclaves entre montagne et mer. Le récit de Saverio Tenuta est surtout d’un très (trop ?) grand classicisme dans ce premier volume (sur 4) de mise en place. Cet air de « déjà vu » (un jeune garçon pauvre et frêle, qui devient un immense guerrier et qui combat les injustices) manque vraiment de piquant pour accrocher le lecteur. Alors que Izunas et même la série-mère La légende des nuées écarlates nous avait surpris agréablement, ce nouvel arc narratif nous convainc moins. Même s’il est fondé sur les mêmes recettes originales (le Japon médiéval, teinté de fantastique), l’histoire manque de punch.

Restent alors cette ambivalence entre le Bien et le Mal pour le porteur du masque mais aussi la partie graphique, d’une réelle beauté. Les planches de l’auteur italien sont sublimes, empruntant ses ambiances aux toiles japonaises mais aussi au cinéma d’action (le découpage est très rythmé). Les décors et les vêtements sont d’une grande précision et les couleurs pastel très variées. On attendra la suite pour se faire une vraie idée…

  • Les nuées écarlates, Le masque de Fudo, tome 1/4 : Brume
  • Auteur : Saverio Tenuto
  • Editeur : Les Humanoïdes Associés
  • Prix : 13.95€
  • Parution : 20 janvier 2016

Résumé de l’éditeur : Le jeune Shinnosuke, issu de la classe la plus basse de la société japonaise médiévale, grandit entre une mère qui le rejette et une petite soeur qu’il essaie de protéger. C’est derrière un masque en bois, découvert dans un temple abandonné, qu’il trouve le courage de lutter contre sa condition. Mais ce masque semble exercer un pouvoir de fascination de plus en plus grand… Avec ce premier volet d’une nouvelle série, Saverio Tenuta nous dévoile le passé de Fudo, personnage central de La Légende des nuées écarlates.

L’île

Notre avis : Les éditions Sarbacane dévoile L’île, un surprenant et intriguant album de Lorenzo Palloni.

Alors que la guerre fait rage, un groupe d’hommes et de femmes fuient et se réfugient sur une île. Après d’âpres combats, ils instaurent un nouveau mode de vie fondée sur l’autarcie et la prise de décision en groupe. Alors que le calme est revenu, un village se développe. Les hommes pêchent et les femmes s’occupent des foyers.

Quelques années plus tard et même s’il n’y a pas de chef, Antol semble tenir ce rôle. Marié à Meyra, il est le père de Danel et Elias. La quiétude du village et de l’île quasi déserte est bousculée avec l’arrivée de Kabé, un soldat déserteur…

Œuvre antimilitariste, proche de l’écologie, prônant le retour aux sources sans contraintes et n’ayant pas de système politique rigide (ou plutôt se rapprochant des coopératives) L’île surprant et dérange. Il faut souligner que son auteur Lorenzo Palloni  installe un climat d’angoisse, de peur empli de questions dans son histoire : le passé des premiers arrivants, les doutes de la génération suivante et l’arrivée non inopinée de Kabé, qui déstabilisent le lecteur. Ce huis-clos dans ce lieu paradisiaque, auquel il ajoute des personnalités complexes, renforce ce côté un peu gênant.

Les planches de l’auteur italien de The corner (avec Andrea Settimo, Sarbacane) sont quant à elles tranchées par rapport à son propos : lumineux et au dessin semi-réaliste avenant. Sans conteste, un album qui ne laisse pas indifférent mais clivant. On ne peut pas dire que l’on a détesté mais sûrement pas que l’on a aimé. Sentiment ambivalent, bizarre…

  • L’île
  • Auteur : Lorenzo Palloni
  • Editeur : Sarbacane
  • Prix : 21.50€
  • Parution : 03 février 2016

Résumé de l’éditeur : Dans un futur proche, des régimes totalitaires s’affrontent au cours d’un conflit mondial sans fin… Lors d’un transfert, le fourgon qui transporte un groupe de prisonniers, constitué de femmes, d’hommes et d’enfants, a un accident. Après avoir tué leurs geôliers, les prisonniers s’évadent, et s’enfoncent dans la forêt….

À la tête de la révolte, Antoll prend peu à peu le contrôle total de l’île sur laquelle ils étaient retenus. La vie s’organise sur cette île qui semble désormais oubliée de la guerre. Une démocratie naît, avec des règles identiques pour tous. Jusqu’au jour où, vingt ans plus tard, un étrange soldat échoue sur la plage…

 

Journal d’Anne Frank

Notre avis : Tout le monde connait l’histoire tragique d’Anne Frank, cette jeune adolescente juive qui s’est cachée avec le reste de sa famille dans un appartement clandestin des Pays-Bas pour échapper aux rafles des nazis et qui termina sa courte vie dans un camp de concentration. Son fameux Journal, tombé dans le domaine public en 2016 – ce qui fait quelques polémiques depuis – est adapté fidèlement en bande dessinée par Antoine Ozanam et Nadji, aux éditions Soleil.

Ce formidable et poignant album est la déclinaison de L’annexe : notes du Journal du 14 juin 1942 au 1er oût 1944 que son père fit édité avec beaucoup de difficultés en 1947 (éditions Contact).

Antoine Ozanam réalise un numéro d’équilibriste pour pouvoir présenter devant son lectorat cette histoire maintes fois racontée et maintes fois adapté au cinéma ou à la télévision. A travers ces 144 pages, il décline l’existence de la famille Frank dans la fameuse Annexe, refuge des 4 membres de la famille mais aussi d’amis ou d’inconnus. Lieu à la fois mystérieux, oppressant mais protecteur, il permet un huis-clos fort et bouleversant.

Le scénariste de Gueule Noire (avec Lelis, Casterman), s’en sort avec plutôt avec les honneurs. Il faut souligner qu’il s’est associé à Nadji qui permet à son récit de trouver un écho positif à l’histoire poignante d’Anne. D’un trait simple, fluide et d’une grande lisibilité l’auteur dont c’est le premier album propose des planches qui tranchent avec le propos. Il les agrémente de couleurs d’une belle variété. On déplorera juste le peu de décors dans ses vignettes.

Journal d’Anne Frank : un bon complément au livre, très intéressant pour les collégiens ou les lycéens qui l’étudient.

  • Journal d’Anne Frank
  • Scénariste : Antoine Ozanam
  • Dessinateur : Nadji
  • Editeur : Soleil
  • Prix : 17.95€
  • Parution : 27 janvier 2016

Résumé de l’éditeur : Le jour de ses 13 ans, Anne reçoit en cadeau un cahier dont elle fait aussitôt son journal intime. Jeune juive allemande exilée au Pays-Bas, la jeune fille va raconter son quotidien, ses émois d’adolescente, la fuite, la cache, la peur…
Publié par son père Otto deux ans après la fin de la guerre, Le Journal d’Anne Frank sera traduit en plus de 70 langues et vendu à plus de 30 millions d’exemplaires.

 

Le rendez-vous d’onze heures

Notre avis : La vie des grands peintres se déclinent depuis quelques mois dans une collection chez Glénat (Toulouse-Lautrec, Jean Van Eyck ou encore Goya), les éditions Long Bec proposent elles aussi la déclinaison de l’existence d’un artiste, Gustave Courbet, dans l’album Le rendez-vous d’onze heures signé André Houot.

Café de la Tour de Peilz, Suisse, 1877. Gustave Courbet ivre rencontre un jeune homme qui lui demande de raconter sa vie. Il débute alors son récit par son enfance dans le Doub. Fils de riches agriculteurs, il finit au pensionnat à Besançon à cause de son insolence envers son maître d’école. Bègue, il sera exempté de son service militaire. Plus tard, alors qu’il peint, il est repéré par un jury de spécialiste et commence à exposer se premières toiles…

Le récit de André Houot est ambitieux; il a d’ailleurs consacré 3 ans à sa confection. Il faut souligner que la vie de l’exigeant Courbet est multiple et riche et que c’est une gageure de la faire tenir dans un seul album. Pourtant tout y est : l’enfance, l’entrée en peinture, ses idées proches de celles de Proudhon, de la Commune et ou du radicalisme, qui lui vaudra quelques soucis en fin de vie. Très documentée, l’histoire est très fidèle à la réalité de celui qui fit scandale avec son fameux tableau : L’origine du monde.

Côté graphisme, le trait réaliste de l’auteur de Chroniques de la nuit des temps (Fleurus, Lombard, Glénat), de Septentryon (Glenat) ou encore Le mal (avec Py, Glénat) est plutôt abouti même si le tout manque de rythme. Les postures et les visages des protagonistes sont quant à elles un brin figées.

  • Le rendez-vous d’onze heures
  • Auteur : André Houot
  • Editeur : Long Bec
  • Prix : 16.50€
  • Parution : 22 janvier 2016

Résumé de l’éditeur : Suisse, fin décembre 1877.  Au crépuscule de sa vie, le peintre Gustave Courbet rencontre un mystérieux visiteur… Les deux hommes entament une conversation dans laquelle le peintre va revivre tous les épisodes de sa vie mouvementée, depuis les bords de la Loue près d’Ornans jusqu’à son séjour en Suisse, en passant par le Paris de la Commune.

Sous le trait unique d’André Houot, Courbet prend vie, nous entraîne tout au long de ses engagements artistiques et politiques et nous fait partager son intimité.

Anatole Latuile #9

Notre avis : Anatole Latuile est un gentil garçon. Inventeur obstiné, c’est un gaffeur né. Ça déménage ! est le neuvième tome de ses amusantes aventures. Ce recueil de mini-récits pour jeunes lecteurs est l’œuvre de Anne Didier et Olivier Muller pour le scénario et Clément Devaux pour le dessin.

Anatole Latuile vit avec ses parents et sa petite sœur dans un beau petit pavillon. Ce qu’il apprécie le plus c’est de n’en faire qu’à sa tête, ce qui apporte son lot de catastrophes et de gaffes en tout genre. Mais la plupart de ses gentils méfaits, il les réalise à l’école. Dans la classe de Madame Goulominoff, il y retrouve ses amis Jason Bombix, Henriette Bichon, Olympe Fayoli et Noémie Crumble, avec qui il partages ses nouvelles inventions farfelues.

Au sommaire de ce neuvième tome, 10 histoires courtes dont :

  • Jason a des ennuis. Le meilleur ami d’Anatole subit le chantage de sa grande sœur Mylène depuis qu’elle l’a pris en photo avec son doudou. La vengeance est en marche…
  • La fête des mères pères. Anatole a une merveilleuse idée pour la fête des mères : il tond un paillasson avec une belle inscription; mais la tondeuse grille…
  • Ce n’est qu’un au-revoir. La directrice de l’école d’Anatole part à la retraite. L’espiègle garçon décide de lui faire une surprise, entre dans son bureau pendant la cérémonie d’adieu…

Série BD Kids éditée par Bayard, Anatole Latuile s’est déjà vendue à plus de 20 000 exemplaires. Prépubliée dans le magazine J’aime Lire, c’est une belle série jeunesse dans la même veine que Tom-Tom et Nana ou Kiki et Aliène. Les mini-récits de Anne Didier et Olivier Muller sont agréables, fluides à la lecture et très inventifs. Le duo de gaffeurs Anatole et Jason, s’ils n’en font qu’à leur tête, sont de gentils malfaiteurs. Leurs inventions et mensonges gentillets sont plus amusants que méchants. Rigolos et foufous à souhait, ils plairont forcément aux jeunes lecteurs qui pourront facilement s’identifier à eux. La joyeuse équipe autour d’eux et les adultes forment une belle galerie de personnages attachants. Pour sa première série, le dessinateur Clément Devaux s’en sort merveilleusement, mettant en scène de beaux personnages, tout en rondeur. Misant sur des planches de 2 à 5 cases, il permet une grande fluidité de lecture. De plus, les couleurs pastel adoucissent les pages.

Anotole Latuile : petite série agréable et amusante, pour passer un bon moment de lecture-plaisir, à partir de 7 ans.

  • Anatole Latuile, tome 9 : ça déménage !
  • Scénaristes : Anne Didier et Olivier Muller
  • Dessinateur : Clément Devaux
  • Editeur : BD Kids, Bayard
  • Prix : 9.95€
  • Parution : 03 février 2016

Résumé de l’éditeur : Des idées farfelues, Anatole Latuile en trouve à la pelle… Pas besoin de se forcer ! Alors quand en plus son copain Jason est dans le coup, le challenge vaut le détour : décolorer totalement la fourrure de la chienne Princesse, chercher à effacer coûte que coûte une photo compromettante sur le portable de la soeur de Jason, customiser un paillasson pour la fête des pères… Ce n’est plus à démontrer : Anatole est un poète. Bien plus, un artiste de la catastrophe ! Retrouvez avec délice le Gaston Lagaffe de l’école… mais n’oubliez pas votre casque !

Le trou de la zone

Notre avis : Très belle fable animalière écologiste, Le trou de la zone est un très bon récit signé Julie M et édité par Akileos.

Les animaux sont en panique, leur environnement a changé : il fait plus chaud, il n’y a plus d’eau et les barils de déchets nucléaires sont à même le sol. En cause, le fameux trou dans la couche d’ozone. Argos, le cochon punk essaie de comprendre le pourquoi du comment. Pour cela, il demande à ses deux amis, Bella la vache et Doville l’étalon. Afin de se rafraîchir, les trois partent vers l’étang, lieu connu… Mais patatras, plus d’eau ! Il faut alors sauver les poissons…

Drôle, originale et très étonnante, l’histoire de Julie M intrigue. Pour délivrer son propos écolo, elle choisit des animaux zoomorphes. Cela lui permet de fustiger plus facilement les méfaits provoqués par l’Homme sur l’environnement. Cette satyre plutôt intelligente parle pêle-mêle des déchets nucléaires, de la hausse des températures, des mutations génétiques mais aussi des bouleversements qui en découlent comme le dérèglement de la chaîne alimentaire. Pour pimenter son récit, elle glisse quelques références à la religion bien senties.

Le trait humoristique de Julie M fonctionne à merveille pour ce récit amusant mais basés sur des propos sensés. Les couleurs en trichromie (gris, bleu et ocre) et les tramages pour les décors permettent à la jeune auteure de centrer ses vignettes sur les protagonistes.

  • Le trou de la zone
  • Auteure : Julie M
  • Editeur : Akileos
  • Prix : 15€
  • Parution : 04 février 2016

Résumé de l’éditeur : Alors qu’il chemine pour rejoindre ses camarades, Argos, le cochon casse-cou (et casse-c…) croise Rocco le cochon d’Inde, qui contemple la fouine dressée sur une pierre, la truffe en l’air, sous un soleil de plomb. Au bout d’un moment, cette dernière leur fait une révélation… la fin est proche ! Et peut-être n’a-t-elle pas tort après tout, car l’eau se fait rare. Le lit de la rivière est à sec et les gorges commencent à se déshydrater. Récit à la fois humoristique, poétique et actuel, « Le Trou de la zone » est une aventure animalière qui ravira toute la famille .

L’attaque des titans, Junior high school #1

Notre avis : L’attaque des titans est une excellente série de science-fiction de Hajime Isayama dont Comixtrip vous a parlé lors de la réédition en intégrale des premiers volumes. Les éditions Pika ont décidé de publier Junior high school, la parodie officielle de la série-mère. Signée Saki Nakagawa, elle met en scène Eren et Mikasa dans des aventures décalées.

Le manga de Saki Nakagawa est composé de huit petits récits dont l’humour peut parfois nous échapper. Il faut souligner que si le lecteur veut goûter tout le sel des blagues, il vaut mieux pour lui qu’il connaisse l’univers de L’attaque des titans.

Si dans la série-mère Eren est déjà un garçon sûr de lui, qui apporte des pauses amusantes dans le récit sombre de Hajime Isayama, dans ce manga ce trait est encore plus renforcé. Tête brûlée, il aime défier les titans. Les deux adolescents font d’ailleurs leur entrée au collège et cela permet au mangaka de proposer des histoires décalées. Le jeune garçon tente tout le temps de tourner en ridicule les gigantesques créatures puisqu’ils partagent les mêmes classes que les êtres humains.

Si graphiquement l’auteur japonais fait le job en livrant des planches agréables agrémentées du style kawaï pour renforcer le côté absurde des situations, les mini-récits ne sont pas des plus convaincants.

  • L’attaque des Titans, Junior high school, volume 1
  • Auteur : Saki Nakagawa, d’après Hajime Isayama
  • Editeur : Pika
  • Prix : 6.95€
  • Parution : 20 janvier 2016

Résumé de l’éditeur : Eren et Mikasa font leur entrée au collège des Titans, fréquenté par les Humains et les Titans. Cependant, Eren hait les Titans depuis une sombre affaire qui s’est déroulée cinq ans auparavant. Quelle est donc cette mystérieuse histoire ?! La cohabitation semble mal partie…

Nelson #16

Notre avis : Créée en 2001, dans le quotidien suisse Le Matin, la série jeunesse d’humour Nelson poursuit ensuite ses aventures dans le magazine Spirou et en albums chez Dupuis. A ce jour, le petit diablotin orange a vécu plus de 3000 strips sous la plume de son papa Bertschy. Le petit animal est prêt à tout pour empoisonner la vie de son entourage, grâce à une imagination débordante. Voici son seizième opus, Déplorable surprise.

Nelson est un petit diablotin orange, à la croisée d’un chat et d’un chien doté d’une queue en forme de pointe, mi-ange mi-démon. Ce petit être facétieux, espiègle et farceur, vit avec Fanny, sa jeune et jolie maîtresse dans un beau pavillon. La vie de Fanny est alors un véritable enfer à cause de Nelson qui n’arrête pas une minute : du colorant artificiels du sirop à la menthe à l’adoption d’un bébé vautour, jusqu’à sa visite dans les locaux où travaille Fanny avec Floyd, son chien souffre-douleur.

A la manière des grands auteurs américains (Charles Schultz avec les Peanuts ou Jim Davis avec Garfield), Bertschy livre une partition amusante de la vie trépidante du petit diable catastrophique. Les gags sous forme de strips en 3 cases tombent souvent justes et permettent aux jeunes lecteurs de rire de bon cœur. Le diablotin n’en rate pas une pour embêter son entourage (Fanny ou Floyd). Son imagination débordante apporte de grandes conséquences et participe à l’ambiance joyeuse dans la vie de sa maîtresse. Le trait punchy et les couleurs pétillantes de l’auteur rendent parfaitement l’ambiance humoristique de la série. Les strips qui ne comportent que peu de décors mettent parfaitement en avant les personnages, les situations comiques et les pitreries de Nelson.

  • Nelson, tome 16 : Déplorable surprise
  • Auteur : Bertschy
  • Editeur : Dupuis
  • Prix : 10,60€
  • Parution : 15 janvier 2016

Résumé de l’éditeur : Nelson reste égal à lui-même : une véritable calamité ambulante et débordante d’imagination lorsqu’il s’agit de rendre la vie impossible à Julie, sa jeune et jolie maîtresse, et à Floyd, son labrador un peu empoté. Si seulement Julie pouvait oublier son infernal diablotin pendant la journée, mais, pas de chance, Nelson adore l’accompagner au bureau où il perturbe les (bonnes ?) relations entre collègues. Comme la fois où sa mauvaise influence sur Hubert, le collègue un peu crétin de Julie, a amené celui-ci à photocopier certaines parties de son corps après avoir snifé des feutres à l’alcool… Avec Nelson, Julie a un diablotin à temps plein qui ne lui réserve que de déplorables surprises !

Treat me gently, please plus +

Notre avis : Après la sortie de Treat me gently, please – Akira Story en août dernier 2015, les éditions Taifu Comics publient la suite dans Treat me gently, please plus +, un yaoi signé Yonezou Nekota.

Prépublié en 2013 au Japon dans le magazine Be X boy Gold (édité par Libre Shuppan), ce yaoi met en scène de nouvelles histoires inédites de deux couples d’hommes entrevus dans Treat me gently please : d’un côté, Maya et Nemu et de l’autre Fumi et Shunpei.

Les premiers ont des vies très opposées. Numugasa est un excellent élève, qui ne pense qu’à ses examens et son ami Maya, très beau jeune homme, séducteur et qui en joue. Même s’il repousse souvent les avances du second, prétextant des révisions, il tombe sous son charme et sa domination dès qu’il se montre entreprenant.

Comme d’habitude dans les histoires pour adultes et plus particulièrement dans les histoires érotico-pornographiques gay, l’opposition entre les deux protagonistes fonctionne (ici un étudiant et un homme installé, le timide et l’extraverti). Même si le récit n’est pas d’une folle originalité, cela se lit plutôt bien. Les scènes de sexe sont voilées ou brouillées et plutôt suggérées. Le dessin de Yonezou Nekota est abouti mettant en lumière les visages des personnages grâce à des cadrages serrés.

Les éditions Taifu Comics, comme le confiait à Angoulême Guillaume Kapp, l’attaché de presse, vont donner un nouvel élan à leur catalogue yaoi en publiant des histoires plus poussées où les amours entre hommes ne sont qu’un élément du récit. Ainsi, ils ont édité : Bi No Kyoujin (dans l’univers des yakuzas) ou Kuroneko (teinté de fantastique). Ils n’abandonnent pas pour autant les titres plus légers de romance classique.

  • Treat me gently, please plus +
  • Auteure : Yonezou Nekota
  • Editeur : Taifu Comics
  • Prix : 8.99€
  • Parution : 21 janvier 2016

Résumé de l’éditeur : Maya est un don Juan, Nemugasa un intello… Ils n’ont aucun point en commun, que ce soit au niveau de leur caractère ou de leur style de vie, mais c’est précisément ces différences qui leur font prendre conscience, sous les draps, de leurs sentiments réciproques. Compilation d’histoires tirées de doujinshis.