Le voleur d’estampes #1

Notre avis : Manga inclassable et d’une grande poésie, Le voleur d’estampes fascine et questionne. Camille Moulin-Dupré, son auteur, met en scène un héros à la double vie : il travaille dans un restaurant le jour et cambriole les riches la nuit.

Japon XIXe siècle. Une silhouette fine et agile saute de toits en toits dans la pénombre. A l’aide de son parapluie, il arrive à échapper à ses poursuivants. Il faut souligner que l’homme vole les notables de la ville, encore endormis dans la pièce d’à côté. Tel un Robin des bois, il vole aux riches pour donner aux plus pauvres.

Pourtant ses journées sont longues, lui qui passe sa vie à aider son père propriétaire d’un restaurant au bord de la mer. Il ne rechigne pas à la masse de travail : porter des poissons ou nettoyer la boutique, même si cela l’ennuie profondément.

Une nuit sur la Colline aux palais et alors qu’il visite une riche demeure, il croise une belle jeune femme…

Après des études aux Beaux-Arts de Rennes, Camille Moulin-Dupré réalise Allons-y Alonzo, un court métrage-hommage à Jean-Paul Belmondo. Lui vient alors l’idée de créer son propre manga mettant en scène d’un côté un homme discret, volant de façon désintéressée et de l’autre une princesse, fragile mais rebelle qui se réfugie dans l’opium. Inspiré par les mangas tel Ramna 1/2 de Rumiko Takahashi ou les films d’animation d’Isao Takahata et la série Samurai Champloo, le jeune auteur utilisera la figure de Bébel dans Le voleur de Louis Malle mais aussi de Dexter pour composer son personnage principal. Amoureux de la culture japonaise, l’auteur français pour composer ses cases, prendra exemple sur les estampes des maîtres Hiroshige, Hokusai ou Harunobu.

D’une force graphique (chaque vignette est une oeuvre elle-même), Le voleur d’estampes repose néanmoins sur une intrigue un peu trop classique. A renforcer pour le second volume.

  • Le voleur d’estampes, volume 1
  • Auteur : Camille Moulin-Dupré
  • Editeur : Glénat
  • Prix : 13.25€
  • Sortie : 13 janvier 2016

Résumé de l’éditeur : Japon, fin du XIXe siècle. Dans une société en crise, le Voleur mène une double vie. Le jour, il œuvre dans le restaurant portuaire de son père. La nuit, il dévalise la colline aux palais. Ce qui le guide : le frisson de l’aventure, la sensation de liberté, le sentiment que le monde lui appartient.
Jusqu’au jour où il cambriole le gouverneur. Jusqu’au jour où sa fille découvre son visage. Entre l’héritière, promise à un destin qu’elle refuse, et le Voleur, piqué dans son orgueil, se noue alors un étrange chassé-croisé…

Tritons #1

Notre avis : Après l’excellent Zita la fille de l’espace de Ben Atke, les éditions Rue de Sèvres poursuivent leur incursion dans la science-fiction pour les jeunes lecteurs avec Tritons, une série signée Doug Tennapel.

Sur la planète des tritons, tout se passe pour le mieux. Zak vit avec Gullimar, son père, sa mère et Sissy sa sœur. Avec l’arrivée d’une vingtaine de nouvelles larves dans la famille, Zak doit jouer au grand frère mais il n’y arrive pas. S’il se sent comme un poisson dans le milieu aquatique, ses minuscules pattes peu robustes l’empêchent de bien se mouvoir sur Terre. De plus la grande hantise des habitants est l’attaque de lezzarks, ce qui va se produire. D’ailleurs Gullimar et deux autres tritons-pères s’aventurent pour les débusquer…

Difficile mise en place pour ce premier volume qui a vraiment du mal à démarrer. Doug Tennapel imagine pourtant un univers fantastique plutôt intéressant même si l’intrigue n’est pas d’une folle originalité. Il développe une quête initiatique à travers Zak, rapidement seul et qui doit se débrouiller seul pour survivre. Les belles relations avec ses parents ou sa sœur sont assez bien maîtrisées et le thème de la différence (le handicap) très habilement exploité, idéale pour les enfants.

Le créateur de Earthworm Jim, le célèbre personnage de jeux vidéo livre une partie graphique aboutie. En espérant que le deuxième volume de Tritons soit plus rythmé et prenne enfin son envol, car on perçoit bien tout son potentiel.

  • Tritons, tome 1 : L’invasion des lezzarks sanguinaires
  • Auteur : Doug Tennapel
  • Editeur : Rue de Sèvres
  • Prix : 12.50€
  • Sortie : 06 janvier 2016

Résumé de l’éditeur : Zak, un adorable petit Triton aux frêles pattes, rêve de jambes solides, ce que ses parents auraient de tout coeur voulu lui transmettre. Quand son paisible village est attaqué par les cruels Lézards, il n’a d’autre choix que de fuir et d’abandonner la seule vie qu’il ait connue. Maintenant, seul et en cavale, Zak découvre un monde dangereux, rempli de créatures étranges et de mystères sans nombre, où les amis sont rares mais où plane la menace d’un sombre seigneur…

L’odyssée du vice

Notre avis : Explorer une planète des plus étranges, voilà la mission de Roger, un astronaute. Castrateur et voluptueux, ce lieu respire l’érotisme et le sexe. Delphine Panique se prête au jeu de la collection BD Cul des éditions Requins Marteaux. En effet après les excellents La bibite à bon dieu (Guillaume Bouzard), Bernardette (El don Guillermo) ou encore PlanPlan Culcul (Anouk Ricard), ce label accueille des auteurs qui jouent avec les codes de l’érotisme et de la pornographie, toujours avec un très bel humour.

L’odyssée du vice est un petit album de format poche très réussi, très drôle et porté par une belle partie graphique. Il met en scène le gentil Roger, marié à Penny, une douce femme. Il se retrouve sur une planète qu’il va explorer de toutes les manières : olfactive et au toucher. Ses sens vont être titillés mais il y va en perdre son sexe ! Castré sans le vouloir, il va devoir refréner ses ardeurs à la vue de femmes nues…

Delphine Panique livre ainsi une réflexion sur l’Homme, la masculinité, son rapport à son sexe, ses envies, ses désirs; le tout en n’ayant plus son repère le plus fort, sa verge. De la zoophilie à l’homosexualité, au changement des genres tout y est. Ce n’est pas qu’un récit drôle, c’est aussi un récit profond (dans tous les sens du terme). L’auteure du formidable En temps de guerre (Misma, en Sélection Officielle du Festival BD d’Angoulême 2016) s’est amusée à composer cet album et ça se ressent.

  • L’odyssée du vice
  • Auteure : Delphine Panique
  • Editeur : Les requins marteaux
  • Prix : 12€
  • Sortie : 25 janvier 2016

Résumé de l’éditeur : Roger l’astronaute est en mission. Loin de la douce Penny qui attend patiemment son retour, il explore une étrange planète. Fasciné par ces paysages désertiques aux cieux chatoyants comme un dégradé photoshop, il se laisse aller à quelques fouilles un peu trop approfondies. A la fois rongé par l’absence de sa tendre Penny et berce par les réminiscences de leurs étreintes, Roger se laisse enivrer par le plaisir apparemment partagé d’une exploration sans tabou. La jouissance est intense mais, au petit matin, la perte est lourde : Sa bite a disparu ! Et la faune locale constituée de créatures toutes plus exotiques les unes que les autres, des vulvolantes aux baleines à bites, ne semble exister que pour lui rappeler son triste sort. Roger ne connaîtra aucun répit, du fond de ses caves moites au sommet de ses dunes voluptueuses, cette planète semble bien décider à lui faire pleurer son foutre. Ainsi commence L’Odyssée du Vice, une relecture hallucine e de la célèbre fresque mythologicle qui vous fera découvrir les plaisirs de l’ejac spatiale. A cheval entre le midnight movie et le roman épistolaire, Delphine Panique nous entraîne dans une qué-quête aux multiples embouches. Allez-y a fond : dans l’espace personne ne vous entendra jouir.

L’aigle et la salamandre #1

Notre avis : 64 après J-C, le grand incendie de Rome ravage la ville éternelle. Parmi les victime le père de Gaius Atius Mus; lui réussit à en échapper. Il hérite alors de l’affaire paternelle : l’assurance contre les incendies. Alessio Lapo et Giuseppe Quattrocchi, sur un scénario de Stéphane Piatzsezek, proposent le premier volume de L’aigle et la salamandre, un album des éditions Soleil.

Gaius, un ancien esclave affranchi, devient donc assureur par la volonté des choses. Lui qui ne connait que la poésie, la philosophie et les courses de chars court aux devants de grands problèmes. Orphelin de mère, sa vie bascule à la mort de son père adoptif. Il sera aidé par Afer, son domestique dans toutes les taches du quotidien et les contrats avec ses clients.

Son existence vacille avec les manigances du pouvoir en place : Tigellin est accusé d’avoir fomenter l’incendie et les « mignons » de l’Empereur se battent pour sa succession. Il découvre alors des « cadavres dans le placard » et ne peut finalement faire confiance à personne. Ajouter à cela des pillards venus récupérer de l’argent des assurances et le lecteur se retrouve au cœur d’un drôle de polar historique, plutôt bien mené par le scénariste.

Les deux dessinateurs italiens se sont partagés le travail sur la partie graphique : Alessio Lapo s’est occupé du story board tandis que Guiseppe Quattrocchi des dessins. Cela donne des planches efficaces et plutôt lisibles.

  • L’aigle et la salamandre, tome 1 : Naissance dans le brasier
  • Scénariste : Stéphane Piatzszek
  • Dessinateurs : Alessio Lapo et Guiseppe Quattrocchi
  • Editeur : Soleil, collection Quadrants
  • Prix : 14.50€
  • Sortie : 20 janvier 2016

Résumé de l’éditeur :  Le grand incendie de Rome + la folie meurtrière de Néron + la chasse aux premiers Chrétiens = Un cadre historique haut en couleurs pour ce polar antique plein d’esprit.

Le grand incendie de Rome lui a pris son père, et telle une salamandre, Gaius Atius Mus survit aux flammes. Pour ce noble fils d’assureur dont la fortune s’est bâtie sur des contrats incendie dans une ville qui en compte trois par jour, c’est la ruine. Pourra-t-il survivre aux sourdes manigances du préfet du prétoire, et à la folie ravageuse de l’Aigle de Rome ?

 

Les enfants de la baleine #1

Notre avis : Les éditions Glénat dévoilent Les enfants de la baleine, un très beau manga signé Abi Umeda. Prépublié depuis 2013 dans le magazine Mystery Bonita au Japon, ce très bon seinen enchante tant par son histoire que par son graphisme. Misant sur la science-fiction, ce récit a reçu la double distinction du Kono manga ga sugoi 2015 entrant dans le Top 10 classement « garçon » et « fille ». On le comprendra aisément car la fibre écologique plaira aux deux catégories. Tout en ayant un côté sombre, la mangaka propose néanmoins des lueurs d’espoir dans son histoire.

Alors que la Terre est recouverte de sable, le lecteur fait la connaissance de Chakuro, un jeune adolescent atteint d’hypergraphie (syndrome d’écriture compulsive). Ce don fait de lui une sorte d’écrivain public qui compile frénétiquement toutes les choses se déroulant dans la petite communauté, qui se distingue en deux catégorie : les non-marqués et les marqués doués du Samia, un pouvoir qui tirerait sa source des émotions (90% de la population). Ces êtres ont alors une espérance de vie très courte.

Pour ce premier volume, qui démarre plutôt bien, Abi Umeda développe un univers riche où les personnages ne sont pas tous manichéens. A l’instar de la très belle couverture en couleur, la mangaka possède un vrai don de la composition scénique et du découpage. Les décors qui ne sont pas légion permettent de bien mettre en valeur les portagonistes.

  • Les enfants de la baleine, volume 1
  • Auteure : Abi Umeda
  • Editeur : Glénat
  • Prix : 6.90€
  • Sortie : 06 janvier 2016

Résumé de l’éditeur : Dans un monde où tout n’est plus que sable, un gigantesque vaisseau vogue à la surface d’un océan de dunes. Il abrite des hommes et des femmes capables pour beaucoup de manipuler le saimia, un pouvoir surnaturel qu’ils tirent de leurs émotions. Ce don les condamne cependant à une mort précoce.
À bord de la “Baleine de glaise”, ils vivent leur courte vie coupés du reste du monde. Jusqu’au jour où, sur un vaisseau à la dérive, le jeune Chakuro fait une étrange rencontre…

L’art du célibat

Notre avis : Auteure de nombreux livres sur le couple, le sexe et la lose, Maïa Mazaurette est aussi chroniqueuse en sexualité pour le magazine GQ et le quotidien Le Monde. Elle propose L’art du célibat, un petit manuel qui permet de « mieux heureux en solo ». A partir de 168 pages au petit format poche (11×18 cm), elle décline ses conseils à travers 5 grands chapitres très drôles.

  • Pourquoi choisir le célibat ? Définition du couple, l’amour qui ne peut pas fonctionner, les avantages du célibat, le budget d’un célibataire et un psychotest.
  • Comment devenir célibataire ? On ne nait pas on le devient, les phases de la rupture, la gestion des ex ou la victimisation.
  • Comment rester célibataire ? S’enlaidir psychologiquement et physiquement, repousser les avances ou  créer des incompatibilités.
  • Le célibat à long terme. Comment saboter les autres couples, une relation imaginaire ou le secret inavouable.
  • Questions de célibataires. L’envie d’enfant, le coup de blues, la vieillesse, les pulsions ou la tendresse.
  • L’art du célibat
  • Auteure : Maïa Mazaurette
  • Editeur : Jungle
  • Prix : 8€
  • Sortie : 06 janvier 2016

Résumé de l’éditeur : L’histoire, vous la connaissez tous : on tombe amoureux et hop, on passe le restant de nos jours à sourire bêtement.

Malheureusement les contes de fées ont oublié deux ou trois détails sur la vie à deux : les négociations, les engueulades, le laisser-aller… Pour résumer : la réalité. Heureusement, ce livre va vous sauver la vie.

Cath et son chat #5

Notre avis : Cath a un chat Sushi, un peu trop agité. Ensemble, ils vivent de belles aventures humoristiques dans Cath et son chat. Pour ce cinquième recueil de gags en une planche, leurs créateurs Hervé Richez, Christophe Cazenove et Ygrane Ramon proposent des mini-récits pour le jeune public, plutôt réussis.

Surtout que tout n’est pas rose dans la vie de la petite fille : son père, lui, la voit en rose depuis qu’il est amoureux de Samantha. Exit sa mère, bonjour la belle-mère. La jeune femme intelligente, adore la musique et cuisine comme une déesse. Son fils, à la mèche bleue, énerve dans un premier temps Cath, mais rapidement ils vont très bien s’entendre.

Disons le tout net, souvent dans ce style de bande dessinée jeunesse tout n’est pas bon en grande majorité. Mais pour une fois, il y a une exception. Les deux scénaristes réputés (plusieurs dizaines de séries humoristiques à leur actif) livrent des gags plaisants et dans l’ensemble bien sentis. Sans être révolutionnaires, les idées sont bien amenées et permettent de passer un bon moment. Ajouter à cela, un partie graphique de Ygrane Ramon tout en rondeur  et des couleurs pétillantes et l’on comprend pourquoi l’on tient un 5e tome. La jeune illustratrice, diplômée de l’école Emile Cohl de Lyon, réussit son pari pour sa première série de bande dessinée.

  • Cath et son chat, tome 5
  • Scénaristes : Hervé Richez et Christophe Cazenove
  • Dessinatrice : Ygrane Ramon
  • Editeur : Bamboo
  • Prix : 10.60€
  • Sortie : 06 janvier 2016

Résumé de l’éditeur : Depuis que son papa a rencontré Samantha, Cath n’est pas de très bon poil. D’abord, parce qu’elle va devoir devenir amie avec le fils de cette jeune femme. Mais surtout parce que Samantha adore Sushi, son félin filou. Pour Cath, pas question qu’on lui pique un chat qu’elle a mis si longtemps à apprivoiser… enfin, dans ses rêves, parce que Sushi n’obéit qu’à lui-même pour mettre la maison sens dessus dessous. Et ça, ça nous met de bon poil !

Silas Corey #4

Notre avis : Succès éditorial et critique (en Sélection Officielle à Angoulême 2014), la série populaire Silas Corey est de retour avec le second tome de son deuxième cycle Le testament Zarkoff.

Fabien Nury dévoile la fin du diptyque dans lequel le lecteur retrouve le célèbre espion-détective en bien mauvaise posture en Bavière juste après la Première Guerre Mondiale. Toujours à la recherche de l’héritier de l’empire Zarkoff, il a juste retrouvé sa femme. En coulisse, les successeurs potentiels sont heureux, pas d’héritier, pas d’épouse donc l’entreprise leur reviendraient. Proches du mouvement Wotan, ils militent pour la restauration de la Grande Allemagne. Ils sont anti-bolcheviques et antisémites et surtout utilisent des méthodes expéditives.

Aux trousses de Silas et Nina, des tueurs envoyés par ces tristes individus. La poursuite se mue alors en road movie délicat puisque la jeune femme a été blessée à l’abdomen par une balle; sa plaie béante lui fait perdre beaucoup de sang. Entre la cavale et le retour au siège de Zarkoff, Silas ne doit pas ménager ses efforts.

Encore plus sombre que le premier cycle, cet album mise avant tout sur l’aventure, les combats et une quête haletante. De nouveau, Silas Corey, même s’il est payé pour cela, fait preuve d’un grand cœur. Fabien Nury apporte une belle caution historique utilisant la période trouble de l’après Première Guerre Mondiale en Allemagne, la montée des extrémismes et les tensions sanglantes, et c’est ce qui plaît aux lecteurs. Ajouter à cela, la personnalité du héros et le lecteur passe un agréable moment. L’ensemble est porté par un dessin d’une grande élégance de Pierre Alary.

  • Silas Corey, tome 4 : Le testament Zarkoff 2/2
  • Scénariste : Fabien Nury
  • Dessinateur : Pierre Alary
  • Editeur : Glénat
  • Prix : 14.95€
  • Sortie : 13 janvier 2016

Résumé de l’éditeur : Infiltré en Bavière, Silas Corey n’a pas pu mettre la main sur l’héritier de la mère Zarkoff. Il a néanmoins retrouvé sa femme, Nina Zichler. Il a surtout découvert le triste état dans lequel se trouve cette Allemagne sortant de la guerre… En faillite, le pays traverse une crise profonde. La colère gronde parmi le peuple et un mouvement, foncièrement antibolchévique et antisémite, commence à prendre de l’ampleur. S’inspirant des exploits mythologiques du dieu Wotan, il milite pour la restauration de la grandeur de l’Allemagne. Et celui qui est à sa tête pourrait bien être le même qui cherche à s’emparer de l’empire Zarkoff… S’il veut empêcher ça, Silas doit à tout prix protéger Nina, pourchassée et menacée de mort. Mais derrière eux, l’Histoire est déjà en marche… et elle n’est pas belle à voir.

Le souffle du vent dans les pins

Notre avis : Les éditions Mosquito nous font découvrir Zao Dao, une jeune artiste chinoise, grâce à son premier album publié en français Le souffle du vent dans les pins, un conte initiatique de son pays.

A travers les 110 sublimes pages de son histoire, l’auteure met en image une très belle histoire fantastique entre mythe, quête initiatique, animaux fabuleux, croyances ancestrales et démons à combattre. Cet album est composé de 5 chapitres, tels les 5 éléments chinois.

Dans une Chine médiévale, Yaya un jeune garçon parcourt les plaines et les montagnes pour survivre. Sans nourriture et en pleine hiver, il doit repousser des créatures maléfiques. Sur sa route, il croise Dugu, adepte des arts martiaux ou le fée gardienne des monts Jiuling…

Résolument sombre dans l’histoire mais lumineux à travers la personnalité du jeune Yaya, ce récit est beau, prenant et singulier. Il faut souligner que Zao Dao en plus d’une belle histoire, économe en mot (il n’y a pas de dialogues mais quelques récitatifs), fait preuve d’une grande dextérité en se mettant en danger graphiquement. En effet, elle utilise différentes techniques variant d’une page à l’autre : encres, crayons, feutres, pastels ou aquarelles et parfois l’alliance de ces dernières et permet une belle unité; ce qui rend l’histoire originale sans perdre le lecteur. Elle se rapproche parfois même des miniatures ou des estampes chinoises. Une belle réussite !

  • Le souffle du vent dans les pins
  • Auteure : Zao Dao
  • Editeur : Mosquito
  • Prix : 20€
  • Sortie : 08 janvier 2016

Résumé de l’éditeur : Conte initiatique chinois, Tomber les masques, Apprendre à affronter l’inconnu, Surmonter ses angoisses et ses démons, Devenir soi-même… Voilà le rude chemin de Yaya.

Sledgehammer 44

Notre avis : Un homme en armure de combat se retrouve en France lors de la Seconde Guerre Mondiale. Il a pour mission de tuer la Flamme Noire. Cette arrivée inopinée et ces drôles de combats sont contés dans Sledgehammer 44, un comics de Jason Latour et John Arcudi, sur un scénario de Mike Mignola.

Récit complet en deux épisodes, Sledgehammer 44 vient enrichir l’univers si singulier de Hellboy et B.P.R.P imaginé par le talentueux Mike Mignola, dès 1994. Pour la première fois, la fameuse combinaison d’énergie Vril se retrouve en Europe sur les épaules du Capitaine Fields pendant la Seconde Guerre Mondiale. Ce vêtement si particulier est composé de cuir et de métal (gants, bottes et casque) ainsi que la Fourche d’Anum, sa source d’énergie qui lui permet de produire une grande puissance et terrasser ses adversaires.

Plutôt classique dans la narration, l’album est original par la psychologie du personnage principal. En revêtant sa combinaison, il tue de nombreux nazis, peut se confronter à leurs robots ultra-sophistiqués mais lui fait aussi perdre la tête. En effet, il ne sait plus vraiment qui il est.

Le premier épisode est merveilleusement mis en image par Jason Latour, dans un style identique à celui du formidable Southern Bastards (avec Jason Aaron, Urban Comics). Le second est l’œuvre de John Arcudi (The Creep, Homicide ou B.P.R.D). Son dessin plus abstrait lui permet de resituer avec grande qualité l’ambiance très sombre du ce récit.

  • Sledgehammer 44
  • Scénariste : Mike Mignola
  • Dessinateurs : Jason Latour et John Arcudi
  • Editeur: Delcourt, collection Contrebande
  • Prix: 15.95€
  • Parution : décembre 2015

Résumé de l’éditeur : Un homme dans une armure de combat ultra-sophistiquée pour l’époque, est largué depuis un avion en plein territoire français pendant la guerre. Sa mission : combattre le super-vilain desForces de l’Axe : la terrifiante Flamme Noire (bien connue des lecteurs de B.P.R.D. !). L’univers de Hellboy, créé par Mike Mignola, n’en finit pas de s’enrichir. pour notre plus grand bonheur !

 

Les Simpson #29

Notre avis : Troisième série la plus vendue en France, avec 3.5 millions d’albums, Les Simpson s’offrent un vingt-neuvième album : Club Privé ! Ce nouveau recueil de deux histoires inédites est fondé sur les célèbres personnages de la série animée de Matt Groening diffusée sur Canal + et W9.

  • A musée vous m. Burns ! (de Ian Boothby et Phil Ortiz). Smithers et Burns se rendent au cinéma pour visionner un film « Le Burns et l’argent du Burns », un film indépendant à charge contre lui qui démonte son système avilissant. Peu de temps après, le maire de Springfield vient toucher son pot-de-vin du directeur de la centrale nucléaire pour ouvrir un deuxième musée en ville. Alors que celui de la cité est peu visité (seule Lisa s’y rend), le second sera un lieu à la gloire de la famille Burns. Il sera d’ailleurs construit sur les ruines de l’orphelinat…
  • La famille Je-sais-tout (de Ian Boothby et Phil Ortiz). Marge a décidé de reprendre ses études et s’est ensuite en cours de l’université de Springfield : science ou économie, elle doit gérer la quotidienne de la famille. Pour cela, elle prépare tout pour le mois (linge et repas)…

Peu originales, moins amusantes et novatrices que la série animée, les deux histoires de Ian Boothby de ce 29e recueil sont ciblées pour les plus jeunes lecteurs. On ne sera pas trop regardant sur leur qualité narrative. Pour ce qui concerne la partie graphique, Phil Ortiz s’en tient à la « Bible » et aux codes dictés par les équipes de Matt Groening, sans révolution. C’est efficace sans être beau. Un travail de commande…

  • Les Simpson, volume 29 : Club Privé
  • Scénariste : Ian Boothby, d’après les personnages de Matt Groening
  • Dessinateur : Phil Ortiz
  • Editeur : Jungle
  • Prix : 10.60€
  • Sortie : 13 janvier 2016

Résumé de l’éditeur : A-Musée-Vous M. Burns : Pour améliorer sa réputation, M. Burns transforme sa centrale nucléaire en musée (en son honneur bien évidemment). Pendant ce temps, Homer, aidé du professeur Frinks passe son temps libre à déranger Arnie Pie, l’animateur radio qui donne systématiquement des informations erronées sur le trafic de l’autoroute.

La famille je sais tout : Après une réunion de famille, Homer et Marge décident de reprendre leurs études et laisse le foyer aux soins de leurs enfants. Mais tout part en vrille, quand deux enfants prennent les commandes…

Meutes

Notre avis : Le duo d’auteurs Jean Dufaux – Olivier G. Boiscommun revisite un des mythes légendaires : les loups-garous. Après un bon premier tome intitulé Lune Rouge et édité par Glénat, ils referment le premier cycle de leur série fantastique Meutes.

Dans le premier volume, le lecteur faisait la connaissance de Otis, une jeune femme dont le père possédait des canines proéminentes et qui disparaissait plusieurs jours dans la forêt, sans que personne ne s’en soucie. Comme si cela ne suffisait pas souvent ses vêtements et le coffret de la voiture étaient maculés de sang lorsqu’il réapparaissait. Enfin, la jeune adolescente avait souvent de drôles de pulsions dont celle de vouloir mordre le cou de son petit copain. Et l’on découvrait ainsi que la famille faisait partie d’une ligne de loups-garous.

Dans ce second volet, Oscar, le plus jeune fils, doit entrer dans la célèbre confrérie des loups-gourous. Pour cela, il devra surmonter des défis liés à cette intronisation lors d’une étrange traque qui durera deux nuits…

Passé maître du genre fantastique, Jean Dufaux (Rapaces avec Marini ou La complainte des landes perdues avec Grzegorz Rosinski) dévoile de nouveau un récit plutôt réussi même si quelque peu original dans un Paris contemporain. Efficace dans son histoire, la psychologie des personnages sont beaucoup moins travaillés que dans l’excellente série Rapaces. On se trouve donc dans une saga grand public accrocheuse mais sans grande surprise. En effet, il manque ce petit plus qui aurait permis à la série de prendre son envol (trop classique ?).

La belle surprise est la partie graphique de Olivier G. Boiscommun. Reconnu grâce à ses formidables séries Trolls, Le livre de Jack ou Anges, il livre de nouveau une belle partition sans fausse note. Il faut dire qu’il a pris l’habitude de nous émerveiller avec ses planches au trait aérien et lumineux, grâce à des aquarelles très abouties. On le préférera dans les moments fantastiques plutôt que dans les scènes urbaines contemporaines.

  • Meutes, tome 2/2 : Lune rouge
  • Scénariste : Jean Dufaux
  • Dessinateur : Olivier G. Boiscommun
  • Editeur : Glénat
  • Prix : 14.50€
  • Sortie : 06 janvier 2016

Résumé de l’éditeur : Actuel maître de la meute, Oblast prépare sa succession. C’est Oscar, le fils de la famille Keller, qu’il destine à prendre sa suite au cours d’une cérémonie qui aura bientôt lieu dans la Chapelle des Expiations, à Paris. Mais le Daïki Ephrat, détenteur du pouvoir avant Oblast et descendant d’une antique et prestigieuse lignée, compte bien le léguer à son fils. De son côté, la jeune Otis Keller, bousculée par les nouvelles sensations qui naissent en elle, découvre les codes qui régissent la caste à laquelle sa famille appartient. Quel rôle va-t-elle jouer dans cette lutte de pouvoir qui s’annonce au sein de la meute ?