Primo Levi

Auteur du bouleversant Si c’était un homme décrivant avec minutie le système concentrationnaire pendant la Seconde Guerre Mondiale, Primo Levi fait l’objet d’une biographie dessinée de Matteo Mastragostino et Alessandro Ranghisci.

Dans une école de sa ville natale, Primo Levi intervient pour parler aux jeunes élèves de sa vie, de son internement dans un camp de concentration et de son combat pour la paix. Un sept quatre cinq un sept (174 517) voilà la première chose qu’il écrit au tableau à la craie. Ce nombre c’est celui que les officiers nazis lui ont tatoué sur l’avant bras, une marque indélébile, à vie, qui lorsqu’il la regarde le renvoie automatiquement à son passé.

Son passé, il a décidé de venir le partager à ses enfants : la guerre en Italie, sa judéité, Vanda sa femme et sa rafle en août 1943. L’entassement dans un train à bestiaux en direction de Auschwitz (la chaleur, les morts, les odeurs pendant des jours), l’arrivée sur le quai de la gare et la séparation femmes/ hommes/ enfants, la douleur, les cris, le travail harassant et les petites riens qui font les grandes victoires : ses amis rencontrés dans cet enfer, les quelques vivres glanées çà et là, son travail dans l’unité de chimie… la délivrance et le retour chez lui.

Comme le racontait Une étoile tranquille de Pietro Scarnera (Rackham), Primo Levi est un survivant qui a décidé de témoigner la vérité au monde entier. Malgré les difficultés de publier ses livres, la réticences de certains qui préféraient oublier ou l’horreur tellement indicible que certains n’y croyaient pas (les révisionnistes), il écrira beaucoup d’ouvrages sur ces moments douloureux. Moins sentimentale, la biographie de Matteo Mastragostino et Alessandro Ranghisci est simple, prenante et d’une belle lisibilité ; elle pourra convenir aisément à des lycéens.

Pour raconter la vie de ce grand homme, ils ont choisi de le mettre en scène face à de jeunes élèves de primaire. Ainsi, ses mots simples permettent une belle compréhension. Le trait en noir et blanc agrémenté de gris apporte de la sobriété au récit déjà fort de Primo Levi.

Pour prolonger cette thématique, vous pouvez relire nos chroniques :

Article posté le jeudi 14 septembre 2017 par Damien Canteau

Primo Levi de Mastragostino et Ranghiasci (Steinkis) décrypté par Comixtrip le site BD de référence
  • Primo Levi
  • Scénariste : Matteo Mastragostino
  • Dessinateur : Alessandro Ranghiasci
  • Editeur : Steinkis
  • Prix : 16€
  • Parution : 06 septembre 2017
  • IBAN : 9782368461457

Résumé de l’éditeur : « Vous savez, les enfants, quand j’avais votre âge, j’aimais beaucoup les chiffres… Mais je ne pouvais pas imaginer que j’allais en porter six sur le bras pendant toute ma vie. » Quelques mois avant sa mort, Primo Levi rencontre les élèves d’une école primaire de Turin, celle-là même qu’il a fréquentée enfant. Comme il l’a fait sa vie durant, il témoigne auprès d’eux de ce qu’il a vécu. Avec une douce fermeté, il leur parle de l’Holocauste, leur raconte comment il a réussi à survivre à l’enfer d’Auschwitz. Question après question, les élèves ouvrent les yeux sur cette terrible page de l’histoire du XXe siècle.

À propos de l'auteur de cet article

Damien Canteau

Damien Canteau est passionné par la bande dessinée depuis une vingtaine d’années. Après avoir organisé des festivals, fondé des fanzines, écrit de nombreux articles, il est toujours à la recherche de petites merveilles qu’il prend plaisir à vous faire découvrir. Il est aussi membre de l'ACBD (Association des Critiques et journalistes de Bande Dessinée). Il est le rédacteur en chef du site Comixtrip.

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