Mieruko-Chan Slice of Horror. Miko poursuit sa vie de lycéenne entourée de monstres visibles qu’à ses yeux. Ne pas crier, ne pas sursauter, ne pas frémir. Tout faire pour ne rien laisser paraître, tel est son quotidien.
Et c’est de plus en plus dure. Car ils sont partout, tout le temps. Ces créatures monstrueuses, évoquant vaguement des vestiges humains, pullulent. En plus, son amie, Hana, a la capacité de les attirer comme des papillons sont attirés par la lumière. Un prof remplaçant est constamment entouré d’une ribambelle de monstre, et une de ses camarades de classe lui dévoile être capable de les voir aussi, mais….. peut-être pas autant qu’elle ne le croit.
Pourquoi Miko est capable de les voir ? Le mystère reste entier. Que sont-ils ? ça… on commence à se faire une idée. Mais Miko qui était persuadée que les ignorer suffirait à la protéger finit par se poser des questions.
« Tu me vois ? Dis ? Tu me vois ? »
Ils parlent, communiquent, interagissent avec le monde des humains. Et on dirait qu’ils font bien plus que discuter. La dimension des monstres empiète sur celui des hommes et Miko ne sait pas ce qu’ils sont réellement capables de faire.
Alors peut-être que feindre l’ignorance n’est pas suffisant. Peut-être que la jeune fille qui n’a pas choisi de les voir, va devoir commencer à agir. Peut-être.
Sans moyen de protection, une chose est sûre : ça va mal finir. Mais est-ce qu’il en existe seulement, des moyens de protection ?
Cependant, parfois… Elle a de bonnes surprises. Parfois, elle agit, discrètement, sans se faire démasquer et cela porte ses fruits. Et un monstre finit par lui dire Merci. Parfois.
La série Mieruko-Chan, Slice of Horror – éditée aux éditions Ototo – prend son temps. Ici, pas de grande épopée pour affronter les forces du mal ou exorciser on ne sait quelle créature infâme. Juste une lycéenne qui n’a rien demandé à personne et qui est confrontée à eux dans l’ignorance la plus totale. Isolée, désarmée, elle ne peut agir qu’à sa minuscule échelle de rien du tout. Et en fait, elle est comme nous. Et c’est extra.
Ce qui fait de Mieruko-Chan une comédie horrifique si tordante, c’est son savant-mélange de Jump-Scare, frissons et énigmes. Le tout saupoudré d’un peu d’amitié, de tendresse et de quiproquo, nous voilà avec un manga absurdement génial. Appel suprême à notre empathie, il mélange à la perfection vie quotidienne et part d’horreur surnaturelle, glauque et incompréhensible.
La part d’énigme prend cependant de plus en plus de place. Le point de vue de Miko change lentement. Les évènements extérieurs chahutent ses certitudes. Mieruko-Chan, en trois tomes, a un peu évolué. Dessinée comme une série de sketch déconnectés les uns des autres – mais suivant la même chronologie – l’histoire de la lycéenne prend forme à un rythme serein, sans se presser.
Tomoki Izumi, un peu dépassé par le succès de sa série d’après la postface du tome 1, continue de raconter une histoire originale et amusante. Malgré les frissons de dégoût et d’horreur, c’est une lecture apaisante. Le tome 2 engloutie et le tome 3 terminé, vous réclamez déjà le tome 4.
- Mieruko-Chan, Slice of Horror T3
- Auteur : Tomoki Izumi
- Editeur : Ototo
- Prix : 7,99 €
- Parution : 14/05/2021
- ISBN : 9782377173846
Résumé de l’éditeur : Un jour, Miko découvre qu’existent en ce monde de nombreux êtres difformes et étranges qu’elle semble être la seule à apercevoir. Elle qui n’est par ailleurs qu’une jeune fille ordinaire prend alors son courage à deux mains pour accomplir l’impossible : faire comme si elle ne les voyait pas. Entre horreur et comédie, découvrez le quotidien terrifiant et pourtant si attachant de Miko !
À propos de l'auteur de cet article
Marie Lonni
"C'est fou ce qu'on peut raconter avec un dessin". Voilà comment les arts graphiques ont englouti Marie. Depuis, elle revient de temps en temps nous parler de ses lectures, surtout quand ils viennent du pays du soleil levant. En espérant vous faire découvrir des petites pépites à savourer ou à dévorer tout cru !
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