Comixtrip vous propose une sélection des meilleures bandes dessinées sur le thème de la Guerre Civile Espagnole. De Les temps mauvais à Asylum, en passant par Le phare ou Le recul du fusil, découvrez notre sélection d’albums valant le détour.
Forcément subjectif, notre Top 20 des BD sur la Guerre Civile Espagnole peut prêter à discussion. Si vous avez des coups de cœur dans ce domaine, n’hésitez pas à nous en faire part en nous présentant vos albums dans la rubrique commentaires.
1.
Les temps mauvais
de Carlos Gimenez (Fluide Glacial)
Après Paracuellos et Barrio, Carlos Gimenez publie Les temps mauvais, Madrid 1936-1939. Contrairement aux deux premiers, cet album n’est pas une autobiographie. Par cet opus, l’auteur achève son œuvre sur la société espagnole pendant la dictature franquiste.
2.
Le phare
de Paco Roca (6 pieds sous terre)
Derniers jours de la guerre civile en Espagne, presque tout le pays est aux mains des troupes franquistes. Francisco, un jeune militaire républicain de dix-huit ans, essaye de ralier la frontière Française pour sauver sa vie. Blessé pendant sa fuite, il arrive à un vieux phare perdu sur un masse rocheuse solitaire. Telmo, le vieux gardien du phare est le seul habitant des lieux et hébergera Francisco. Le gardien est un viel original qui vît dans son propre monde tout en s’occupant avec une scrupuleuse routine de son phare. Avec ses histoires d’aventurier sillonnant les mers lointaines et découvrant des endroits merveilleux, Telmo essaye de redonner le goût de vivre au jeune soldat. Il lui raconte ainsi les histoires du capitaine Nemo qui ne reconnait ni roi ni patrie, ou d’Ulysse. Il lui parle de l’île de Laputa, lieu paradisiaque ou l’on peut redémarrer une nouvelle vie. Francisco est émerveillé par ces histoires qu’il croît authentiques. Il rêve d’arriver sur l’île de Laputa. Avec l’aide de Telmo, il construira un bateau pour réaliser son rêve…
3.
Jamais je n’aurai 20 ans
de Jaime Martin (Dupuis)
18 juillet 1936 : le jeune gouvernement espagnol des républicains, issu de l’alliance des partis de gauche, est renversé par les troupes du général Franco, plongeant le pays dans trois années de guerre civile puis presque quarante de dictature répressive. Pour Isabel, courageuse couturière, ce sera également le début d’une vie nouvelle, faite de lutte et de résistance. Proche du syndicat anarchiste CNT qu’elle a rejoint quelques mois auparavant, elle va devoir prendre la fuite au côté de son futur mari, Jaime, l’un des leaders de leur cellule locale.
4.
Les phalanges de l’Ordre Noir
de Pierre Christin et Enki Bilal (Casterman)
En plein hiver, un petit village de la province d’Aragon, en Espagne, est entièrement détruit et ses habitants assassinés. La tuerie est revendiquée par les Phalanges de l’Ordre Noir au nom des «valeurs de l’Occident chrétien». Jefferson B. Pritchard, journaliste au Daily Telegraph de Londres et ancien de la XVe Brigade internationale reconnaît parmi les membres du commando les ennemis qu’il a combattus pendant la guerre d’Espagne dans ce village.
Malgré les quarante années écoulés, le journaliste contacte douze de ses anciens camarades de la Brigade internationale et parmi eux une dizaine de personnes, d’âge déjà avancé, vont donner la chasse aux phalangistes. Ils décident donc d’abandonner leurs occupations, leur métier afin de s’engager dans cette poursuite contre les phalangistes, pour défendre leur idéologie gauchiste quitte à laisser tomber leur nouvelle valeur pacifiste. De cette façon ces anciens combattants vont se lancer dans un voyage périlleux.
5.
L’aile brisée
de Antonio Altarriba et Kim (Denoel Graphic)
Lorsque sa mère meurt en 1998, Antonio découvre le secret qu’elle a caché toute sa vie : un bras blessé dont elle n’a jamais pu se servir normalement… Partant de cette révélation liée à un terrible drame de naissance, il raconte le siècle au féminin dans une Espagne dure et cruelle. Un hymne aux souffrances, à l’émancipation et au courage des femmes…
6.
Verdad
de Lorena Canottiere (Ici Même)
La Guerre Civile espagnole fait rage, Verdad jeune femme décide de s’engager dans les Brigades Internationales et rejoint Barcelone pour résister. Il faut souligner qu’elle sait de qui tenir puisqu’elle est la fille d’une militante qui créera une communauté anarchiste à Monte Verita en Espagne. Cette mère, elle ne la connait pas, elle qui fut élevée par sa grand-mère. La vieille femme ne lui donnera aucune information sur sa mère laissant planer doutes et mystères. Verdad n’a d’ailleurs qu’une seule photo de sa génitrice dans ce lieu si étonnant…
7.
Le recul du fusil, tome 1 : Les chambres
de Jean-Sébastien Bordas (Soleil)
Fernand Tormes, jeune paysan provençal, monte à la capitale pour y poursuivre des études de médecine grâce à l’aide prodiguée par une riche famille bienveillante. Il découvre un Paris du Front Populaire en proie à la crise économique et la montée de l’extrémisme. Il rencontre aussi les belles Solange. Violette et Jeannette. De mauvais garçons et des copains activistes politiques. La guerre civile fait rage chez le voisin ibérique. Quelques jeunes gens pleins d’idéaux sont tentés de rejoindre les Brigades internationales. Fernand, lui, ne souhaite rien d’autre que croquer la vie à belles dents…
8.
Quintos
de Isa Cochet et Andréas (Dargaud)
1937, la guerre civile fait rage en Espagne entre républicains et fascistes. Un petit groupe, constitué de plusieurs individus de nationalités différentes, part sur le front. Si leur cause semble la même (ils sont tous dans le camp de la démocratie), leur réaction face à cette guerre les divise peu à peu après l’attaque de leur camion. Isolés, ils doivent penser à leur propre survie…
9.
Des espaces vides
de Miguel Francisco Moreno (Delcourt)
Miguel Francisco Moreno, dessinateur, décide de créer sa première bande dessinée et de raconter la vie de son père et de son grand-père, entre Guerre civile espagnole, franquisme et exil en Argentine. Editée par Delcourt, Des espaces vides est une autofiction poignante et attendrissante.
10.
Nuit noire sur Brest
de Bertrand Galic, Kris et Damien Cuvillier (Futuropolis)
Dimanche 29 août 1937, à Brest. Un sous-marin républicain espagnol fait surface au milieu des eaux brumeuses, en rade du port militaire. Des réparations sur l’engin sont nécessaires. Sous la houlette de l’affreux Troncoso, un commando franquiste s’organise à toute allure dans le but de conquérir le navire. Proches des phalangistes, ils savent pouvoir s’appuyer sur les fascistes locaux. La belle Mingua leur est associée. Collaboratrice de charme, elle est prête à tout pour optimiser la réussite de l’entreprise nationaliste. Mais les forces de gauche, communistes et anarchistes en tête, sont décidées à faire front et résister. «No pasaràn ! Mort au fascisme !»
11.
Insoumises
de Javier Cosnava et Ruben del Rincon (Long Bec)
Insoumises suit le parcours de trois formidables héroïnes de la Guerre d’Espagne à mai 68 en passant par la Seconde Guerre Mondiale. Ce très bel album est signé Javier Cosnava et Ruben Del Rincon aux éditions du Long Bec.
12.
Max Fridman, tome 3 : No Pasaran
de Vittorio Giardino (Glénat)
Voici le très attendu troisième épisode des aventures de Max Fridman, héros malgré lui, qui arpente l’Europe à la veille de la seconde guerre mondiale. À Istanbul et Budapest, Max Fridman s’était retrouvé plongé au coeur de la guerre de l’ombre où des espions allemands, français, turcs et soviétiques se livraient une guerre sans merci. Cette fois le conflit éclate au grand jour : Max va franchir les Pyrénées et prendre part à la Guerre d’Espagne… Giardino redonne vie à son héros avec un plaisir évident et contagieux. Max Fridman est un personnage romanesque extraordinaire, digne héritier de Ian Flemming et d’Hemingway, doté à la fois d’une dimension dramatique et d’un caractère aventurier. L’alchimie entre un scénario réglé comme une horloge et un dessin d’une grande pureté impose Giardino comme un grand maître de la BD.
13.
La Pasionaria
de Michèle Gazier et Bernard Ciccolini (Naïve)
Une nouvelle femme fait son entrée dans la collection de bandes dessinées « Grands Destins de Femmes » : La Pasionaria ! Les deux auteurs, Michèle Gazier et Bernard Ciccolini, retracent la vie de Dolorès Ibárruri, mieux connue sous le nom de La Pasionaria, figure légendaire de la Guerre d’Espagne. Personnage complexe et obstiné, La Pasionaria, dont le surnom est une référence à la Passion du Christ, a mis son existence au service de ses idées et en a toujours payé le prix. Éclairant des pans parfois méconnus de son histoire, notamment les années qui précèdent et qui suivent la guerre elle-même, ce récit dessiné entend représenter la vie héroïque d’une femme que rien, a priori, ne destinait à devenir un tel mythe. De sa naissance en 1895, dans un milieu très modeste de Biscaye, province du Pays Basque espagnol, à sa mort à Madrid en 1989, en passant par un exil forcé de plus de trente ans en URSS suite à la victoire des forces franquistes, c’est un siècle de l’histoire espagnole, européenne et mondiale qui est donné à voir.
14.
Dolorès
de Bruno Loth (La Boîte à Bulles)
Entre Bordeaux, Madrid et Alicante, Nathalie part à la recherche du passé de sa mère, Marie, à la mémoire défaillante. A la surprise de sa fille et de ses proches, elle se fait appeler Dolorès et parle couramment l’Espagnol. C’est la trame du récit-enquête que nous livre Bruno Loth à la Boîte à Bulles.
15.
Tomka, Le gitan de Guernica
de Massimo Carlotto et Guiseppe Palumbo (Rackham)
Le 18 juillet 1936 éclate la Guerre civile espagnole ; quelques jours plus tard l’Allemagne nazie et l’Italie fasciste s’engagent ouvertement dans le conflit. Mussolini envoie des bombardiers aux putchistes en difficulté et Hitler déploie les avions de sa légion Condor. Quelques mois après, cette dernière se rendra coupable d’un des plus horribles crimes de cette guerre… Le 26 avril 1937, il y a tout juste 80 ans, un déluge de feu s’abat sur la ville basque de Guernica. La vie de Tomka bascule en quelques instants. Sa femme, son enfant… tout son monde disparait sous les bombes fascistes. Désormais Tomka le gitan, l’étranger, ne va vivre que pour la vengeance. La loi de son peuple veut que les coupables soient châtiés par la mort et il s’enrôle dans l’armée républicaine, uniquement parce qu’on lui donne un fusil à pointer sur les assassins de sa famille
16.
Paracuellos
de Carlos Gimenez (Fluide Glacial)
Carlos Giménez a entrepris de conter les merveilleux souvenirs de sa folle jeunesse dans les foyers de l’Assistance Publique espagnole, à l’époque de la dictature du général Franco. Il a regroupé ces récits sous le titre de » Paracuellos « , du nom de l’un de ces foyers. De chaque évènement qui l’a marqué, aussi infime soit-il, de chaque anecdote ou mésaventure, vécus en ces verts paradis, il a tiré des pages bourrées de gags désopilants à se taper la tête contre le mur et à mouiller son froc de rire. Alors attention les yeux, vous avez intérêt à sortir vos mouchoirs des fois que les larmes se mettent à dégouliner tellement vous allez vous fendre la gueule.
17.
La Nueve, les Républicains espagnols qui ont libéré Paris
de Paco Roca (Delcourt)
A travers les souvenirs d’un espagnol exilé républicain en France, Paco Roca reconstitue l’histoire de la Nueve ou Neuvième compagnie. Un remarquable album sur ces héros oubliés qui ont pourtant libéré Paris en 1944. La majorité des hommes qui composaient la Nueve avaient moins de vingt ans lorsqu’ils prirent les armes, en 1936, pour défendre la République espagnole : les survivants ne les déposeraient que huit ans plus tard après s’être illustrés sur le sol africain et avoir libéré Paris dans la nuit du 24 août 1944. Ils étaient convaincus de reprendre la lutte contre le franquisme. Avec de l’aide qui ne viendra jamais.
18.
Espana, la vida
de Olivier Jouvray, Maximilien Le Roy et Eddy Vaccaro (Casterman)
« L’histoire de la guerre civile en Espagne sera pénible à écrire. La cause était grande, la victoire possible. Les hommes furent quotidiennement admirables de courage et d’abnégation -même quand il leur arriva de manquer de capacité d’organisation. Il fallut, pour vaincre le peuple espagnol, outre l’effort désespéré des classes réactionnaires, l’intervention massive de deux grandes puissances totalitaires et la pression, tantôt sournoise, tantôt avouée, des gouvernements démocratiques, plus conservateurs en réalité que démocratiques. Il y fallut aussi, à l’intérieur, l’action dissolvante du parti stalinien qui, en poursuivant -sans considération de moyens- ses fins personnelles, c’est-à-dire celles de la politique d’une bureaucratie totalitaire russe extrêmement égoïste et, de plus, fort compromise, a joué par moments un rôle tout à fait funeste. Il est à souhaiter que ces aspects du drame espagnol soient connus. Car l’Histoire continue. » Victor Serge
19.
Les fantômes de Ermo
de Bruno Loth (La Boîte à bulles)
Orphelin des rues rêvant d’aventures et d’horizons lointains, Ermo rejoint, à l’été 1936, la troupe du magicien Sidi Oadin qui parcourt l’Espagne en roulotte. Le jeune garçon ne se doute pas que ce voyage s’avèrera plus mouvementé et dangereux que prévu car le pays bascule peu à peu dans la guerre civile. A peine arrivés dans une première ville en Andalousie, Ermo et ses compagnons se retrouvent confrontés à la montée en puissance du fascisme qui cherche à renverser le pouvoir en place. Il faudra à Ermo du courage, de l’inventivité et l’aide (effective ou fantasmée ?) de ses défunts parents pour tirer la troupe de ce mauvais pas. Malgré tout, l’Histoire s’est mise en marche avec ses sanglants dégâts collatéraux. Bien vite, le petit groupe rejoint les factions anarchistes et la colonne du célèbre Durruti pour défendre la cause du peuple espagnol. Ainsi, de Barcelone à Saragosse, hommes et femmes espagnols s’entraident et résistent tant bien que mal, tandis que le jeune Ermo tente de conserver son innocence…
20.
Asylum
de Javier de Isusi
Au cours d’une visite de sa petite-fille Maialen, Marina évoque le périple qui – 80 ans plus tôt – l’a portée de l’Espagne ravagée par la Guerre civile jusqu’en France, puis au Venezuela. Ses souvenirs de l’exil se croisent et se fondent avec ceux de Sanza, Aina, Chris, Imelda et les autres qui de nos jours fuient la guerre et la violence, les mariages forcés, l’homophobie, l’esclavage sexuel. Sous le pinceau de Javier de Isusi se déroulent les histoires de ceux qui, hier comme aujourd’hui, ont été forcés à quitter leur foyer pour sauver leur vie ou préserver leur intégrité. Des femmes et des hommes à la recherche d’un lieu où vivre dans la dignité et qui, pour franchir des frontières militarisées, subissent des traitements discriminatoires, survivent à la mer, au désert, aux barbelés ; leur détermination n’ayant d’égal que leur aspiration à une existence meilleure.