Dans La forêt magique de Hoshigahara cohabitent des créatures mystérieuses, des esprits et des humains. C’est ici que Sôichi aime se rendre, lové dans un écrin bienveillant et doux. Hisae Iwaoka imagine ses aventures dans ce premier volume poétique et fantastique publié par Le renard doré, nouveau label des éditions Rue de Sèvres.
Dans La forêt magique de Hoshigahara, entre mystères et douceur de vivre
Ville d’Hoshigahara. Un mur d’enceinte entoure la forêt de la cité. Cet espace boisé semble à l’abandon. Pourtant au milieu d’une clairière se dresse une maison en bois habitée. Non par des êtres vraiment humains mais par un coq doué de parole et des jumeaux énigmatiques.
Arrivent alors Sôichi et Mu, une petite fille fantôme. Le coq Jo est alors furieux. Il faut souligner qu’il déteste les humains. Au point de vouloir partir de cet écrin lui ayant servi pour se requinquer.
La Forêt magique de Hoshigahara de Hisae Iwaoka (© IWAOKA Hisae 2009 / Asahi Shimbun Publications Inc. / Le renard doré / Rue de Sèvres)
Abandonné par les humains
Mais pourquoi diable Jo déteste-t-il les humains ? Cette haine, il la puise dans sa jeunesse. Au départ, Jaune dit Jo était élevé par des propriétaires enchantés par sa vue toute mignonne. Mais au fur et à mesure qu’il grandissait, il changeait d’aspect ce qui rebuta ses propriétaires.
Une chienne le prit sous son aile mais il ne pouvait décemment rester dans ce foyer. Jo ne connaissant pas sa maman, décide alors de la retrouver.
C’est ainsi que poursuivi par des enfants malveillants, il se retrouva dans la forêt magique de Hoshigahara. Sôichi vient en aide à Jo pour retrouver sa maman…
La Forêt magique de Hoshigahara de Hisae Iwaoka (© IWAOKA Hisae 2009 / Asahi Shimbun Publications Inc. / Le renard doré / Rue de Sèvres)
Le renard doré, une plongée dans les univers manga jeunesse
Comme Rémi Inghilterra nous le confia lors de notre interview, que la création du label Le renard doré est venue de l’envie de Mickaël Brun-Arnaud et lui de créer “une collection à destination des jeunes, en gardant toutes les valeurs du groupe L’École des Loisirs.”
S’adresser au jeune public était donc une envie mais aussi la volonté de se glisser dans un secteur peu prisé des éditeurs français de manga. Si nobi nobi!, première version avant d’être racheté par Pika, a publié d’excellents titres pour cette cible (Pan Pan Panda), Chi ! chez Glénat Manga ou encore Ranking of King & Le renard et le petit tanuki chez Ki oon, force est de constater que le manga à destination des plus jeunes français ne fonctionne pas.
Le renard doré tente alors l’incursion dans les univers jeunesse par la publication d’une quinzaine de titres pour sa première année. C’est plus exactement, trois titres qui sont proposés pour ses premiers pas : Ma mamie adorée à partir de 6 ans, Le voyage de l’ours lune à partir de 8 ans et La forêt magique de Hoshigahara, pour les plus de 12 ans. Une série manga prometteuse.
La Forêt magique de Hoshigahara de Hisae Iwaoka (© IWAOKA Hisae 2009 / Asahi Shimbun Publications Inc. / Le renard doré / Rue de Sèvres)
La forêt magique de Hoshigahara, un écrin pour un début prometteur
Pour lancer son catalogue, Le renard doré mise sur une mangaka connue en France. Hisae Iwaoka a publié La cité saturne aux éditions Kana. Ce seinen de science-fiction est pourtant assez loin de La forêt magique de Hoshigahara.
Pour développer son intrigue, Hisae Iwaoka imagine de petites saynètes qui se croisent et s’entrecroisent. Elle y glisse ainsi des motifs surnaturels et fantastiques. Si les premières pages sont d’une jolie douceur, rapidement la mangaka aborde des thématiques plus adultes voire plus sombres. Elle y parle d’absence de parents ou de suicide. Ainsi, Le renard doré mentionnant un manga pour les plus de 12 ans est dans le bon créneau.
Une belle lecture douce
La lecture de La forêt magique de Hoshigahara est finalement assez douce comme son dessin. Si le mystère est de mise, les sujets sont forts et universels. Ainsi le moment passé au fil des pages est intense. Hisae Iwaoka mélange subtilement l’humour et les secrets, le tout mâtiné d’un point de lumière comme un espoir.
Le dessin détaillé repose sur une grande lisibilité parfaite pour les jeunes adolescent.es.
La forêt magique de Hoshigahara lance idéalement ce nouveau label jeunesse manga. Nous souhaitons à Rémi et Mickaël de la réussite dans ce projet original et prometteur.
- La forêt magique de Hoshigahara, tome 1/5
- Autrice : Hisae Iwaoka
- Traductrice : Blanche Delaborde
- Éditeur Japon : Asahi Shimbun Publications Inc.
- Éditeur France : Rue de Sèvres
- Collection : Le renard doré
- Prix : 9,90€
- Sortie : 24 avril 2024
- Pagination : 192 pages
- ISBN : 9791032408018
Résumé de l’éditeur : À Hoshigahara se trouve une forêt bien mystérieuse. La rumeur court qu’elle serait hantée par des esprits malfaisants. En réalité, dans cet endroit hors du temps, la magie opère : les animaux parlent et la nature prend des formes surnaturelles. En son sein réside également Sôichi, un jeune garçon extraordinaire. Celui-ci vit en colocation avec des esprits ayant pris possession des objets de sa maison et vient en aide aux âmes égarées. Sous les branchages de cette forêt où les habitants mènent une réflexion sur leur identité se dessine un récit fantastique, poétique et tendre qui se révèlera aussi humain que déchirant.
À propos de l'auteur de cet article
Damien Canteau
Damien Canteau est passionné par la bande dessinée depuis une vingtaine d’années. Après avoir organisé des festivals, fondé des fanzines, écrit de nombreux articles, il est toujours à la recherche de petites merveilles qu’il prend plaisir à vous faire découvrir. Il est aussi membre de l'ACBD (Association des Critiques et journalistes de Bande Dessinée). Il est le rédacteur en chef du site Comixtrip.
En savoir
