Carthago Adventures, tome 4 : Amarok

Notre avis : Les Humanoïdes Associés dévoilent le quatrième volume de Carthago Adventures, le prequel du thriller écologique Carthago. Toujours scénarisé par Christophe Bec (aidé par Gilles Daoust), il est mis en image par Drazen Kovacevic.

Chasseur d’animaux surprenants et disparus, London Donovan se rend dans le Grand Nord pour découvrir des traces de vie de l’Amarok, un énorme loup. Comme pour les autres missions, il est payé par Feiersinger, riche homme d’affaires au passé douteux qui souhaite garnir sa collection personnelle.

L’Amarok résiste, se défend et fait un carnage. Aidé par le Centenaire des Carpates, Donovan va tenter de le capturer coute que coute…

Le récit très solide de Christophe Bec et Gilles Daoust mêle habilement le thriller, le suspens et l’action. Le rythme soutenu permet à l’histoire de prendre une belle tournure. Les personnages sont bien campés, comme Feiersinger, étrange homme collectionneur de bêtes disparues à la double personnalité ou encore Donovan, homme de main du vieux scientifique aux méthodes expéditives. Plaisant à la lecture, la grande force de cet album est sans conteste le scénario de l’auteur de Pandemonium ou Sanctuaire. Côté dessin, le lecteur est agréablement surpris par les planches de Drazen Kovacevic. Le Croate, qui a obtenu un diplôme à l’Académie des Arts Appliqués de Belgrade, prend la suite de Jaouen (premier volet), Fafner (2e) et Cossu & Santenac pour le précédent.

Carthago adventures : un album plaisant et classique à l’intrigue solide.

  • Carthago Adventures, volume 4 : Amarok
  • Scénaristes : Christophe Bec et Gilles Daoust
  • Dessinateur : Drazen Kovacevic
  • Editeur : Les Humanoïdes Associés
  • Prix : 14.20€
  • Parution : 08 juin 2016

Résumé de l’éditeur : London Donovan et le Centenaire des Carpates se lancent dans une nouvelle traque ! Sur les traces de l’Amarok, un loup géant du grand Nord canadien, ils s’aventurent dans des paysages de neige et de glace. Lorsqu’ils découvrent que l’Amarok chasse en meute, la chasse s’avère plus dangereuse que prévue. De l’homme et du loup, qui sera le prédateur ? Réunissant à nouveau le duo de choc formé par London Donovan et le Centenaire des Carpates, cet épisode haletant fait la part belle à l’action.

Droit au but, tome 13

Notre avis : Milieu de terrain portant le numéro 13, Nino vit sa treizième aventure 13 pour Nino, un album dans l’univers du foot imaginé par Agnello, Davoine, Garréra et Colombo au éditions Hugo BD.

Nino et ses camarades de club de l’OM vont avoir le grand honneur de jouer le Mondial des Clubs pour les jeunes. Cet événement est encore plus fort pour eux car il va se dérouler à Marseille; la pression est donc importante sur leurs frêles épaules.

Les joueurs professionnels de l’équipe fanion leur font même la surprise de venir les encourager lors de leur dernier entrainement. C’est ce moment que choisit Rémy Cabella pour offrir son maillot au jeune Nino, capitaine des minots. Mais le plus délicat, c’est lorsqu’une journaliste l’interroge entre deux portes et qui lui tresse des louanges dans son papier, ce qui attire les jalousies de ses coéquipiers…

Alors que l’Euro de football débute vendredi 10 juin, les publications autour du ballon rond se multiplient. Le treizième album de Droit au but, une série pour les plus jeunes amoureux de l’Olympique de Marseille, sort donc juste avant ce grand événement sportif. Comme pour les précédents volume, l’histoire – pas d’une grande originalité et aux ressorts scénaristiques classiques – est néanmoins d’une grande efficacité. Idéale pour les plus jeunes, elle met en scène Nino, future vedette du ballon rond, à qui il arrive de nombreuses aventures. Dans 13 pour Nino, le duo de scénaristes imagine un récit autour de la jalousie. On se doute, un happy end attend le jeune lectorat pour achever l’album. C’est simple, ça se lit facilement et c’est assez bon dans ce genre de bande dessinée.

  • Droit au but, tome 13 : 13 pour Nino
  • Scénaristes : Agnello et Davoine
  • Dessinateurs : Garréra et Colombo
  • Editeur : Hugo BD
  • Prix : 10.45€
  • Parution : 09 juin 2016

Résumé de l’éditeur : Les jeunes de l’OM sont toujours en lice dans le Mondial des clubs accueilli par la cité phocéenne. Après une défaite contre Santos et une victoire contre le New England Revolution, ils doivent gagner face à l’étoile du Sahel pour rester dans la course et passer en quarts de finale. Et c’est un sans faute ! Une brillante victoire 3 buts à 1 permet à l’OM de se qualifier pour les quarts. Avec deux buts inscrits et une passe décisive, Nino est l’homme du match. Tout lui sourit et le nouveau coach, le sévère et mystérieux Pepe, semble lui faire confiance. À la fin du match, en se dirigeant vers les vestiaires, une équipe de la presse locale pose quelques questions à Nino. Tout Marseille s’intéresse à la coupe du monde des jeunes et parle des minots. Nino avoue qu’il est en forme, qu’il a beaucoup travaillé et qu’il est désormais meilleur qu’avant. Pourtant, le lendemain, à l’entraînement, les coéquipiers de Nino sont froids et distants. Personne ne lui passe le ballon, tout le monde semble l’ignorer. Pepe lui-même est cassant avec lui, l’appelle « la starlette », lui donne des exercices supplémentaires. Nino, déboussolé par cette attitude, comprend bientôt ce qu’on lui reproche quand un de ses camarades lui tend le journal. Il est titré : « Nino Fachetti :  »je suis le meilleur »». Les ennuis ne font que commencer… Comment Nino va t il se sortir de ce mauvais pas et comment va t il supporter cette pression et faire gagner l’OM ?

Highbone theater

Notre avis : Eric Palmer, colosse à la très longue barbe, connait de drôles d’aventures dans Highbone theater, un album signé Joe Daly aux éditions L’Association.

Homme immense au coeur tendre de 30 ans, Eric Palmer est gentil, sorte d’adolescent dans un corps de géant. Vivant depuis des années chez ses parents, Perry son ami, lui propose de venir s’installer chez lui pour une colocation. Avec un autre camarade de beuverie, Brewster, ils aiment boire beaucoup de bière, aller à la chasse au requin et regarder les femmes girondes.

Lorsqu’il prend ses marques chez son ami, de suite il a du mal parce que la saleté est partout, ce qui lui fait dire qu’il mangera dans sa propre vaisselle. Il doit même se recroqueviller sur son minuscule canapé et mettre à fond la musique lorsque Perry ramène ses conquêtes à l’appartement.

Rapidement, il s’éloigne de son colocataire pour se rapprocher de Billy Boy, un collègue de travail. Dans l’usine où ils bossent ensemble, l’homme est un peu marginal lui qui vit encore chez sa mère, dans le garage aménagé. La vie d’Eric change : il fait de la musculation, boit de l’huile de poisson et joue d’un instrument bizarre, le Chubush… Mais surtout, il tombe amoureux de Raquel.

Joe Daly imagine un récit délirant, psychédélique et amusant. A travers les 584 pages de son album, il met en scène des personnages à la marge de la société, des êtres complètement largués par la vie. Entre les joints, la bière et les femmes, Perry, Eric et Brewster s’amusent comme des fous. Les dialogues sont ciselés entrecoupés de moments de silence qui ponctuent les scènes de méditation sur la vie du héros. Après The red monkey et Dungeon Quest, l’auteur sud-africain tord les codes, joue avec des personnages maladroits et les blagues limites bêtes mais hilarantes. Leurs trips hallucinés donnent des moments absurdes mais emprunts d’une belle intelligence, qui fustigent les travers de nos sociétés contemporaines. Une belle réussite !

  • Highbone theater
  • Auteur : Joe Daly
  • Editeur : L’Association
  • Prix : 26€
  • Parution : 13 mai 2016

Résumé de l’éditeur : Chasse aux requins, mâles dominants, beuveries, défonce, désoeuvrement et inertie, le chaos règne sur le monde. Jeune ouvrier dans une usine à papier, Éric Palmer emménage en colocation avec Perry, un coureur de jupons désinvolte. Jusque-là, il supportait les dérives décadentes de ses amis, mais sa vie va prendre une tournure particulière lorsqu’il sympathise avec un de ses collègues, un marginal dénommé Billy Boy. Sous son influence, il plonge alors, tête baissée, dans un univers mystérieux et sinistre où triomphe la sorcellerie. Face au complot maçonnique, aux organisations souterraines, aux conspirations occultes, aux manipulations psychologiques et aux gnomes errants, notre héros n’a d’autres choix que de se lancer dans une quête moraliste impossible pour sauver l’humanité. Pour cela, il s’impose une discipline rigoureuse à grands coups d’introspection mystique, de gonflette et de régimes constitués uniquement de navets et d’huile de poisson. Tant que l’ordre des choses ne sera pas rétabli, le néant dominera la terre. Moïse des temps modernes, Palmer apprendra à ses dépens que nul n’est prophète en son pays. Highbone Theater raconte une saga étrange et hilarante imaginée par Joe Daly, l’auteur de la série Dungeon Quest. On retrouve dans cette fable psychédélique de 580 pages le goût du sud-Africain pour les blagues débiles, les personnages maladroits et les quiproquos vaudevillesques. Son style visuel troublant associé à son écriture, qui entremêle à outrance délires paranoïaques, références bibliques et ésotériques, évoque une série B hallucinée. Assurément, cette histoire aurait pu être une comédie « stoners », un genre cinématographique populaire aux États-Unis, prenant pour sujet de jeunes consommateurs de cannabis à qui il arrive de surprenantes péripéties.

Macha, Une histoire de l’Ile d’Errance

Notre avis : Alors que le premier volume de la série Bran nous avait séduit et enchanté, les deux auteures Flora Grimaldi et Maïke Plenzke sont de retour avec Macha qui conte les aventures des créatures mi-hommes mi-animaux quelques années avant le premier tome.

Ile d’Errance. Macha, la femme-renard et Ronan, l’homme-cerf sont heureux, ils vivent en parfaite harmonie avec la nature et sont amoureux. Rien ne pourrait bousculer cette belle quiétude mais c’était sans compter sur trois matelots qui viennent explorer leurs terres. Ils s’en prennent aux Sylvains – un peuple inoffensif, pacifiste et proche des arbres – et en massacrent quelques-uns. Macha et son compagnon s’interposent mais les humains n’ont pas dit leur dernier mot, ce qui engendre des graves tensions entre les Créatures et les Humains…

Comme pour le premier opus de la série, Flora Grimaldi propose une excellente aventure fantastique dans un univers magique et féerique. Inspirée par les légendes celtiques, elle construit un beau conte proche de la nature avec des créatures fabuleuses mi-homme mi-animal. Ainsi, quelques années avant Bran, elle décline le passé de Macha – un des personnage du premier tome – et surtout les origines de sa quête. Les conséquences de cet album (les Sylvains, la perte de son amour…) la fait donc changer du tout au tout.

Elle a fait appel à Maike Plenzke pour le dessin et c’est une très bonne idée. L’auteure allemande née en 1989 propose une partie graphique moderne d’une grande élégance et au découpage rythmé.

  • Macha, une histoire sur l’Ile d’Errance
  • Scénariste : Flora Grimaldi
  • Dessinatrice : Maike Plenzke
  • Editeur : Glénat, collection Tchô l’aventure
  • Prix : 14.95€
  • Parution : 08 juin 2016

Résumé de l’éditeur : Sur l’île d’Errance, les Créatures sont des êtres magiques capables de passer de l’état d’animal à celui d’humain. Macha, une femme-renard, et Ronan, un homme-cerf, vivent au jour le jour, de chasse, de pêche, d’amour et d’eau fraîche. Jusqu’au jour où ils rencontrent des Sylvains agressés par un groupe d’humains, ces nouveaux venus qui saccagent la forêt et qui ne tuent pas que pour se nourrir. Macha et Ronan prennent alors conscience des tensions grandissantes entre Humains et Créatures. L’harmonie d’Errance est sur le point d’être brisée…

Aliénor Mandragore, tome : Trompe-la-mort

Notre avis : Suite de la petite série jeunesse signée Thomas Labourot et Séverine Gauthier, Aliénor Mandragore éditée par Rue de Sèvres.

Résumé du premier tome : Aliénor, la fille de Merlin, n’est pas très douée pour la magie. Alors que son père lui délivre un cours dans la nature, la fille est attirée par une mandragore. Son cri strident tue instantanément le célèbre magicien.

Le lecteur retrouve la jeune fille triste auprès de son ami L’ermite – qui a les traits d’un loup – elle lui confie qu’elle ne sait pas quoi faire depuis la mort de son père et qu’elle n’ose plus retourner dans sa maison. L’odeur et l’étrange champignon qui a poussé sur lui, tout cela la rebute. Il faut souligner que le fantôme de son géniteur est encore plus râleur que lorsqu’il était vivant.

Avec l’aide de Lancelot, elle essaie de trouver une solution pour le faire revenir d’entre les morts, lui qui ne le souhaite pas. Après l’apparition de Viviane, la fée du Lac qui leur a délivré une étrange prophétie, ils se mettent en quête de trouver un dragon… De plus, L’Ankou rôde aux alentours.

La première série du tandem, Séverine Gauthier (L’homme-montagne avec Amélie Fléchais ou Haïda avec Yann Dégruel) et Thomas Labourot, Aliénor Mandragore est un univers pétillant, décalé et à la folie-douce. La scénariste met en scène son héroïne dans la célèbre forêt de Brocéliande, celle de la légende arthurienne (Merlin l’enchanteur, Morgane la fée, Viviane la dame du lac ou encore Lancelot, ici apprenti chevalier) mais en tordant un peu la légende des Chevaliers de la table ronde, avec surtout une grosse dose d’humour, parfois anachronique, aux personnages déjantés et aux dialogues ciselés qui font mouche.

Il faut souligner que cette nouvelle série jeunesse a énormément d’atouts, qu’elle ravira les petits mais aussi les plus grands. Dans la même veine que Le chant d’Excalibur (Arleston et Hübsch, Soleil) sans le côté grivois ou la folie de Kaamelott (série télévisée d’Alexandre Astier), les deux auteurs dézinguent la légende musclée, fantastique et morale d’Arthur. Thomas Labourot livre de magnifiques planches. Son trait d’une belle lisibilité est d’une grande efficacité. Le dessin de l’auteur de Troll entre 2003 et 2006 (Morvan, Sfar & Boiscommun, Delcourt) est idéal pour restituer cette atmosphère amusante de la série.

  • Aliénor Mandragore, tome 2 : Trompe-la-mort
  • Scénariste : Séverine Gauthier
  • Dessinateur : Thomas Labourot
  • Editeur : Rue de Sèvres
  • Prix : 12€
  • Parution : 08 juin 2016

Résumé de l’éditeur : Rien ne va plus à Brocéliande : les grenouilles s’agitent, annonciatrices d’une catastrophe, Merlin est toujours fantôme et ne veut pas revenir à la vie, tandis Aliénor, effrayée, ne cesse de voir l’Ankou… quand revient Viviane, la fée du Lac. Elle délivre à Lancelot et Aliénor une mystérieuse prophétie, qui va les guider sur les traces de l’Ankou, loin de la forêt. Les surprises seront nombreuses et les défis de taille pour nos héros, qui devront affronter des dragons et leurs peurs pour sortir indemnes de cette nouvelle aventure.

Munch avant Munch

Notre avis : Rendu célèbre par son tableau Le cri, Edvard Munch est un peintre plutôt méconnu en dehors de cette peinture. Pourtant, il possède une œuvre riche et passionnante. Giorgia Marras raconte sa vie dans Munch avant Munch aux éditions Steinkis.

Norvège, 1880. Edvard Munch, à peine 16 ans et orphelin de mère depuis l’âge de 5 ans, le sait : il veut être peintre ! Huit années plus tard, à Kristina, on retrouve le jeune homme plein de joie et de folie. Il aime être entouré de ses amis avec lesquels il passe ses journées à refaire le monde. Pourtant lorsqu’il rentre chez lui, ce n’est pas la même chanson : son père très dur avec lui, essaie de le faire changer de vie et le met en garde contre ses mauvaises fréquentations. Lui ne jure que par la peinture, il apprend le français – attiré par ce pays de culture et des Lumières -, prend des cours de dessin avec Christian Krhog et devient vite un excellent peintre…

Pour fonder son récit, Georgia Marras a utilisé les plus de 13 000 pages écrites par Edvard Munch. Ses correspondances, journaux intimes, ses notes et carnets sont une mine précieuse pour comprendre le peintre, sa vie et son enfance. Il faut souligner que l’homme est hanté par la maladie – la tuberculose a emporté sa mère et l’un de ses soeurs – et cela va influer sur ses tableaux et qu’il n’a qu’une envie : se démarquer de son éducation stricte, protestante et qu’il épris de liberté : par la peinture, ses rêves ou la France…

A la lumière de cette existence hors-norme, l’auteure italienne dévoile un très bon roman graphique – son premier – et fait naviguer son personnage en Norvège et à Paris (celui de la Belle Epoque), le tout avant qu’il ne soit connu. C’est simple, efficace mais le gros point fort reste la partie graphique tout en délicatesse, en noir et blanc et agrémentée de touches de couleur bleue pour souligner les objets importants.

  • Munch avant Munch
  • Auteure : Giorgia Marras
  • Editeur : Steinkis
  • Prix : 18€
  • Parution : 25 mai 2016

Résumé de l’éditeur : Edvard Munch est né il y a 150 ans en Norvège, à quelques kilomètres d’Oslo. Famille puritaine, quartier ouvrier, nuits de bohème. MUNCH AVANT MUNCH propose un voyage illustré à la découverte de cet Edvard, moins connu. Pour son incursion dans la vie profonde du peintre, Giorgio Marras crée une atmosphère lithographique envoutante.

L’exécuteur, le jeu mortel

Notre avis : Thriller fort et d’une redoutable efficacité, L’exécuteur est signé John Wagner et Arthur Ranson. Rééditée par Delirium, l’histoire met en scène un ancien mercenaire qui reprend du service pour une ultime mission.

Cabinet du Docteur Spalding. L’homme de science reçoit tardivement Harry Exton, ancien soldat, mercenaire et tueur-à-gage très habile. Rangé des missions depuis plusieurs années, il confie à ce psychiatre qu’il ne peut pas réellement décrocher et qu’il aime toujours autant tuer. Il faut dire qu’il vient d’accepter un nouveau contrat très délicat passé avec un ex-commanditaire : il doit tuer une cible précise qui elle-même doit l’exécuter et ainsi de suite; à savoir un jeu mortel où de nombreux tueurs s’entre-tuent. Une nuit, dans sa modeste maison de campagne, il est réveillé par un homme dehors, il doit alors l’éliminer et entre ainsi de plein pied dans l’engrenage…

Par le plus grand des hasards, comme le souligne Arthur Ranson le dessinateur dans la préface, c’est dans la revue anglaise AD2000 spécialiste de récits de science-fiction (notamment Judge Dredd) que parait L’exécuteur en 1992 et c’est tout de suite un grand succès. Il faut dire que John Wagner propose une remarquable histoire digne des plus grands thrillers. Le scénario est fort, empli d’un suspens habile et subtil.

Pour cela, il met en scène les pires tueurs-à-gages, sans foi ni loi et sans scrupules dans un jeu mortel où l’engrenage est passionnant. Se détachant pourtant du lot, Exton est plus habile et plus intelligent que les autres concurrents qui se dressent sur son passage.

Arthur Ranson propose une partie graphique forte et efficace, dans la veine des albums des années 80-90, idéale pour restituer l’ambiance de suspens du récit. Réaliste, son trait envoute le lecteur notamment par de fines hachures pour les costumes ou les ombres.

  • L’exécuteur, le jeu mortel
  • Scénariste : John Wagner
  • Dessinateur : Arthur Ranson
  • Editeur : Delirium
  • Prix : 20€
  • Parution : 23 mai 2016

Résumé de l’éditeur : Ancien soldat et mercenaire, Harry Exton est un tueur à sang-froid qui n’a plus ni cause ni contrat. De retour dans la vie civile, il vit désormais à l’écart d’une société qui n’a plus besoin de ses talents lorsqu’un ancien collègue lui parle du « Jeu », véritable chance pour un homme tel que lui de continuer à exercer ses compétences et de s’enrichir rapidement. Le principe du « Jeu » est simple. Des organisateurs anonymes, les « Voix », parient de fortes sommes sur les « Exécutants », pour la plupart anciens professionnels retournés dans le civil, qui vont devoir s’affronter tels des gladiateurs modernes dans des combats mortels pouvant se dérouler en n’importe quel lieu. Harry décide d’y participer mais réalise vite que s’il est possible pour un homme comme lui d’y entrer et de s’enrichir, il n’y a semble-t-il qu’une seule façon d’en sortir…

Fullmetal knights, Chevalion

Notre avis : Que font les super-héros lorsqu’ils au chômage ? A quoi passent-ils leur journée ? Nostalgique de ses années où il défendait la veuve et l’orphelin, Red, l’un d’entre eux, essaie tant bien que mal à continuer ses missions. Sawako Arashida dévoile le premier volume de Fullmetal Knight Chevalion, un manga d’aventure humoristique édité par Akata.

Ancien grand super-héros à la combinaison d’acier, Red était aussi le chef des Chevalion : il est maintenant SDF et sans emploi. Un jour, il vient en aide à une jeune femme dont un motard vient de voler son sac, mais c’est un désastre. Il découvre alors son ex-camarade de super-pouvoirs, Sakura. Si elle et les autres se sont rangés de missions depuis qu’ils ont refoulé et anéanti des aliens de la Terre, lui n’arrive pas à tourner la page. Pire, il ne peut même plus enlever son armure.

Il est tellement fauché qu’il récupère avec beaucoup de soin l’argent laissé par un petit garçon amateur des Chevalion. Pourtant, très loin dans l’espace, au-dessus de notre planète, d’étranges extra-terrestres surveillent les faits et gestes des habitants. Et si les super-héros étaient amenés à reprendre du service ?

Si le récit de Sawako Arashida démarrait par des pages amusantes, délirantes et absurdes, rapidement la mangaka fait prendre un tournant différent et plus sérieux à son album. En effet, dans la première partie, le lecteur sourit et rit aux facéties des ex-Chevalion qui galèrent dans leur quotidien d’ex-super héros. Entre Red, sans le sou et qui ne peut pas enlever sa combinaison, Sakura qui ne peut plus utiliser correctement son arme car trop lourde ou Yellow qui est devenu cascadeur; tout partait sur les chapeaux de roue. Mais, le seconde partie semble plus classique et cela est dommageable, car l’idée de départ était elle d’une grande originalité. Ce changement narratif pourra alors perdre un peu le lecteur.

Petite déception donc pour le scénario alors que la partie graphique est, elle de belle facture. L’auteure propose un dessin efficace, rythmé où les scènes de combats sont très réussies. A noter que les 7 premières pages sont colorisées.

  • Chevalion, Fullmetal knights, volume 1
  • Auteure : Sawako Arashida
  • Editeur : Akata, collection WTF
  • Prix : 7.95
  • Parution : 26 mai 2016

Résumé de l’éditeur : « Fullmetal Knights Chevalion ». C’est sous ce nom que sont connus les cinq valeureux héros qui ont sauvé l’Humanité d’une disparition certaine. Après avoir éradiqué pour de bon les Death Universe, extra-terrestres venus conquérir la planète Terre, les différents membres de ce groupe de justiciers sont retournés à une vie normale. Tous, sauf Chevalion Rouge qui, depuis la fin du grand combat, n’arrive pas à se réintégrer socialement !!! Chômeur et presque SDF, il tente – tant bien que mal – d’aider la police à faire régner… l’ordre et la justice ?! A moins qu’en réalité, il ne se contente de troubler, bien malgré lui, l’ordre public… La belle Sakura, ex-Chevalion Rose, et secrètement amoureuse de son ancien collègue, le prend alors en pitié et décide de l’aider. Mais une question subsiste : depuis la fin de l’ultime combat, pourquoi Chevalion Rouge n’a-t-il toujours pas retiré son armure ?!

Le vilain petit canard

Notre avis : Après Le bon petit Henri de Hamo, Boucle d’or et les 3 ours de Bruno Bessadi ou encore Les musiciens de Brême de Hélène Beney et Thomas Priou, les éditions Bamboo complètent leur collection Ma première BD avec Le vilain petit canard de Hélène Beney et Curd Ridel, d’après le contre de Hans Christian Andersen, paru en 1842. Comme pour les autres titres, l’album est construit de la même manière : des planches indépendantes avec un titre qui se succèdent pour former une seule histoire, le tout sans aucune parole.

Une cane est heureuse : elle vient de pondre 4 beaux œufs. Malgré l’angoisse de son canard de mari, les trois premiers canetons sont très beaux. Mais le dernier est très différent des autres par sa couleur et le son de son caquètement. Rapidement les parents  et ses frères se détournent de lui et le rejettent. Il est contraint de partir loin de chez lui…

Tout le monde connaît l’histoire du Vilain petit canard qui va trouver une nouvelle famille auprès de très beaux cygnes. Tout y est donc et cela de manière simple et très accessible pour les primo et non-lecteurs, à partir de 3 ans. Version illustrée sans texte, cet album est idéal pour appréhender cet belle histoire universelle du rejet, de l’acceptation et de l’amour malgré les différences. La partie graphique de Curd Ridel est parfaite pour restituer l’ambiance de ce récit. L’auteur de Gowap ou Angèle & René donne même des conseils de dessins dans un cahier adossé à l’album.

  • Le vilain petit canard
  • Scénariste : Hélène Beney, d’après le conte de Andersen
  • Dessinateur : Curd Ridel
  • Editeur : Bamboo, collection Ma première BD
  • Prix : 10.60€
  • Parution : 1er juin 2016

Résumé de l’éditeur : Il était une fois, un vilain petit canard qui ne ressemblait pas à ses frères et soeurs de couvée. Rejeté de tous à cause de ce physique différent, il partit à l’aventure afin de découvrir sa vraie nature… Les enfants de 3 ans et plus se régaleront avec ce conte dans une version illustrée et sans texte. Une histoire également à raconter le soir grâce à la version classique du conte, incluse.

Anus beauté, volume 1

Notre avis : Prépublié au Japon dans la revue Young king ours depuis 2013 sous le titre malicieux Kiss my ass, Anus beauté est un manga signé Takeshi Ohmi et qui met en scène « un sujet tabou dont on n’ose pas parler ou que l’on évoque en riant » comme le souligne Marina Carrère d’Encause – la célèbre médecin officiant sur France 5 dans Le magazine de la santé aux côtés de Michel Cimès – les hémorroïdes et dont l’auteur se moque gentiment dans cette histoire folle et très drôle, éditée par Kurokawa.

Mitsuki Yakushiji, 16 ans est un adolescent comme les autres – enfin presque ! Il souffre en silence d’hémorroïdes et essaie de le cacher le plus possible à ses camarades et autres élèves de son lycée afin de ne pas subir leurs moqueries. Les personnes qui en sont porteuses ne le revendiquent ni ne le crient sur tous les toits. Par pleins de stratagèmes, il réussit tant bien que mal à passer des journées « normales » dans son établissement scolaire.

Pourtant un jour, Shiori, une élève qu’il ne connaît pas et qui ne lui a jamais adressé la parole, lui fonce dessus et lui demande de venir la rejoindre le soir dans une salle de classe après les cours. Là, elle lui explique qu’elle connaît son secret. Tentant de nier et de se justifier comme il le peut, il doit l’admettre après que la jeune adolescente lui ait donné un violent coup de pied dans les fesses, ce qui lui réveille ces pauvres hémorroïdes.

Après lui avoir administré de force une crème anti-douleurs, elle lui explique qu’ils seront à jamais liés par cet événement. A partir de ce moment-là, elle répètera sans cesse qu’ils sont les « sidekick-ass »  (jeu de mots sur kick-ass botter le cul et sidekick pote). Elle vient chez lui, inspecte de fond en comble – ses parents sont rarement chez eux, le laissant se débrouiller seul – fait un diagnostique et commence à lui donner des conseils pour mieux vivre avec sa maladie et attendre l’opération en été…

Varices du rectum, les hémorroïdes peuvent avoir de nombreux facteurs (alimentation, stress…) et nombreux sont ceux qui ont du mal à passer au diagnostique médical. Il faut dire qu’il est des plus délicat de montrer son derrière à un docteur – même s’il est spécialiste – et se retrouver dans une posture peu avantageuse. Dans Anus beauté, Takeshi Ohmi – lui même atteint de ce mal – essaie de le démystifier, de le tourner en ridicule par l’humour et de donner un maximum de détails et de conseils pour mieux vivre avec (traitements, chirurgie, hygiène…). A l’aide de schémas – un peu kawaï pour les protubérances – il explique sans cesse.

Pour permettre de prendre du recul, il cisèle ses dialogues et met en scène des situations cocasses avec beaucoup de drôlerie. De plus, il utilise un adolescent garçon (dans tes postures amusantes, le pauvre) et une adolescente (pourtant peu sujet aux hémorroïdes) pour faire rire son lectorat. Le mangaka réalise une histoire d’une redoutable efficacité notamment par un trait simple d’une belle lisibilité.

A lire : pour rire et s’instruire !

  • Anus beauté, volume 1
  • Auteur : Takeshi Ohmi
  • Editeur : Kurokawa
  • Prix : 8.90€
  • Parution : 14 avril 2016

Résumé de l’éditeur : Mitsuki Yakushiji, 16 ans, a tout pour être heureux. Sauf qu’il traîne avec lui un lourd fardeau : il souffre d’hémorroïdes. Personne n’est au courant, bien sûr, jusqu’à ce qu’une de ses camarades de classe le démasque. Frappée du même mal que lui, Shiori Miura connaît tout de cette maladie et elle est bien décidée à aider Yakushiji à la combattre, même contre son gré…

Terminus #1

Notre avis : Publié en 1959, Terminus est un roman imaginé par Stefan Wul. Après les excellentes séries La peur géante (de Lapière et Reynès), Piège sur Zarkass (Yann et Cassegrain), Niourk (Vatine) ou Le temple du passé (Hubert et Le Roux), les éditions Ankama poursuivent les adaptations en bande dessinée de l’Univers de Stefan Wul, le maître de la science-fiction française des années 50/60 avec Terminus signé Serge Le Tendre et Jean-Michel Ponzio.

A la fondation Natividad de la planète Luxale, deux enfants visitent le domaine botanique en compagnie de Diaz. Ils découvrent stupéfaits « L’homme-arbre » issue de la planète Walden. Lorsque quelqu’un mange une grappe de ses fruits, il oublie, perd la mémoire. Il est aussi appelé L’arbre des suicidés. Le vieil homme commence alors à leur raconter l’histoire de Madame Natividad – qui a fait construire cette fondation – et surtout comment elle a fait fortune.

Argole, quartier de la Capitale. Julius joue aux cartes et vient de gagner. Soupçonné de triche, il est alors poursuivit par ses adversaires énervés. Grâce à son don de télépathie, il réussit à se cacher et entre chez Marje, une belle femme qu’il a rencontré il y a quelques années lorsqu’il était jeune mousse et elle une pseudo aventurière spatiale…

Alors que les séries citées en préambule nous avaient beaucoup plu, on ne peut pas dire que Terminus nous enchante. D’un grand classicisme narratif et thématique, cet album se lit plutôt bien et est efficace. Il faut souligner que Serge Le Tendre est un des très grands scénaristes contemporains (La quête de l’oiseau du temps, Chinaman, ou encore Jérôme K Jérôme Bloche) sait y faire lorsqu’il faut tenir en haleine son lectorat. Accompagné au dessin par Jean-Michel Ponzio, il délivre une histoire simple et plaisante, sans plus. Le dessinateur, dans son style unique et original, hyper-réaliste quasi photographique, joue de nouveau sur une froideur qui sied à ce style d’album. Il faut savoir que sa partie graphique ne plait pas à tous les lecteurs et cette fois-ci on est moins accrocher par son dessin.

  • Terminus, tome 1 : L’homme à la valise
  • Scénariste : Serge Le Tendre
  • Dessinateur : Jean-Michel Ponzio
  • Editeur : Ankama, collection Les univers de Stefan Wul
  • Prix : 13.90€
  • Parution : 20 mai 2016

Résumé de l’éditeur : Piqué par des insectes télépathes lors d’un séjour sur une planète lointaine, Julius lit dans les pensées et se sert de ses dons pour de minables arnaques. Un soir, poursuivi par les perdants rancuniers d’une partie de cartes, il se réfugie par hasard chez une ancienne connaissance, Marje. Autrefois meneuse d’hommes et flamboyante aventurière au passé sulfureux, elle lui propose une mission dangereuse mais lucrative : une chasse au trésor dans le cimetière d’astronefs de la planète Walden.

Jambon d’épaule, 18 mois en capsulite

Notre avis : Capsulite : Drôle de nom pour une maladie ! Rita, ex danseuse, en est atteinte. Et on ne peut pas dire que ce soit la joie. Cette inflammation de l’articulation la fait souffrir comme un grand nombre de femmes autour de la cinquantaine. Marie-Pascale Lescot et Fanny Benoît dévoilent Jambon d’épaule, 18 mois en capsulite, un album Des ronds dans l’o.

Rita, approche de la cinquantaine. Kerbot, une amie de cette ancienne danseuse – donc grande sportive – observe que son bras gauche est à la traîne lorsqu’elle bouge. Il faut dire que sa copine a subit les assauts de cette étrange maladie, il y a quelques années. Appelée capsulite, cette douleur est insupportable, comme si l’épaule subissait des coups de couteau. Le bras ne répond plus, il est tout mou et ne possède plus de force.

La vie de Rita, comme de nombreuses femmes, est alors bouleversée. Pendant environ 18 mois, c’est une galère totale : les gestes du quotidien sont une grande souffrance, plus rien n’est comme avant. Le moindre mouvement relève d’une effort surhumain. Elle apprend alors à n’utiliser que son bras droit. Elle tente le tout pour le tout pour afin soulager cette douleur : les poches de gel glacé, les spécialistes médicaux, les médicaments, des séances de balnéothérapie en cure ou même encore de l’acuponcture. Puis comme il est venu, Le jambon d’épaule repart sans rien dire…

Teinté d’un très bel humour, Jambon d’épaule met en lumière une maladie méconnue du grand public mais présent chez de nombreuses femmes, qui souffrent de douleur. Cette « affectation douloureuse de l’épaule responsable d’une impotence fonctionnelle majeure du membre supérieur […] survient majoritairement chez les femmes entre 48 et 55 ans » comme le souligne le Vidal (dictionnaire médical de référence). Marie-Pascale Lescot s’inspire de sa propre vie et de sa capsulite pour imaginer la vie de Rita. Comme elle, ancienne danseuse, l’auteure a subit les attaques contre son épaule. C’est frais et c’est drôle !

Sous forme de gags en une planche, mais qui forment une histoire complète, l’album est mis en image par Fanny Benoît dont c’est la première bande dessinée. Son trait d’une belle modernité est vif et d’une grande lisibilité.

  • Jambon d’épaule, 18 mois en capsulite
  • Scénariste : Marie-Pascale Lescot
  • Dessinatrice : Fanny Benoît
  • Editeur : Des ronds dans l’o
  • Prix : 17€
  • Parution : 08 juin 2016

Résumé de l’éditeur : Chronique burlesque et poétique mettant en scène Rita, une ancienne danseuse atteinte d’une maladie bien réelle malgré un nom impossible à prendre au sérieux : la capsulite. Cette inflammation de l’épaule s’installe pour 18 mois environ et affecte surtout les femmes autour la cinquantaine.
En bref, Rita ne peut plus lever le bras. Au quotidien, elle partage ses maux avec ses amies Kerbot et Prudence, son mari et son fils, et trompe sa douleur à coup de nomadisme médical. Qui ou quoi sauvera Rita ? Les fées ? Les pilules ? Les aiguilles ? Paris ? La balnéo ? Abba ? Ou le temps ?…