Le cœur de l’ombre

Notre avis : Froussard comme pas deux, Luc a du mal avec son environnement et à dormir la nuit; la faute à l’Uemo Nero qui vient hanter sa chambre. Un jour, le petit garçon disparaît… Le cœur de l’ombre raconte cette drôle d’aventure fantastique, un album Dargaud signé Marco Cosimo d’Amico, Laura Iorio et Roberto Ricci.

Lorsqu’il était bébé, la grand-mère de Luc aimait lui chanter une berceuse mettant en scène l’Uemo Nero, l’Homme Noir. Mais en grandissant, le petit garçon avait toujours en tête l’existence de cet homme sinistre qui enlève les enfants. Depuis, le moindre bruit, le moindre animal, le fait sursauter. Pire, il a du mal à s’endormir.  Même si ses parents tentent de le rassurer, Luc n’arrive pas à dormir sereinement. Il faut dire que toutes les nuits, l’étrange créature hante vraiment sa chambre.

Alors que sa sœur aînée a déjà été kidnappée par Uemo Nero, c’est à son tour de disparaître et de se retrouver dans un monde parallèle fantastique…

Marco Cosimo d’Amico et Laura Iorio proposent un voyage fascinant dans cet univers fantastique entre réalité, cauchemars et magie. Cette thématique – souvent utilisée dans la littérature pour enfant – est donc au cœur de cet album permettant aux jeunes lecteurs de frissonner. Ce conte s’inspirant des légendes italiennes est aussi connu dans d’autres pays sous le nom de Boogeyman aux Etats-Unis, El cucuy au Mexique ou Croquemitaine en France. Cette fable sombre est aussi construite comme une quête initiatique où Luc – voire le jeune lecteur – sort grandi de cette aventure rocambolesque.

Le gros point fort du Cœur de l’ombre, proche de l’univers de Tim Burton, reste la partie graphique proposée par Roberto Ricci et Laura Iorio. Le dessin singulier et d’une grande originalité du duo est enchanteur. Le trait aux crayons de couleurs leur permettent de composer des planches très belles.

  • Le cœur de l’ombre
  • Scénaristes : Marco Cosimo d’Amico et Laura Iorio
  • Dessinateurs : Roberto Ricci et Laura Iorio
  • Editeur : Dargaud
  • Prix : 17.95€
  • Parution : 29 avril 2016

Résumé de l’éditeur : « Coeur de l’ombre », Marco Cosimo d’Amico, Roberto Ricci et Laura Iorio, trois jeunes auteurs italiens, nous plongent au plus profond de nos terreurs enfantines. Luc a 10 ans, et il a peur de tout, absolument de tout, surtout de l’Uomo nero, sombre héros d’une comptine que lui chante sa grand-mère italienne. « Idioties ! » s’exclame son père. Pourtant, Luc n’a peut-être pas tort d’avoir peur. À la fois récit fantastique et conte initiatique, une bande dessinée au graphisme surprenant et haut en couleur, inspiré des primitifs italiens.

La cantoche, tome 1 : Premier service

Notre avis : A Comixtrip, on ne dira jamais assez combien on apprécie le travail de Nob, le talentueux auteur des merveilleuses séries Mamette et Dad (toutes les deux décryptées par nos soins). Le pyrénéen propose La cantoche, un nouvel univers jeunesse autour du self dans les écoles maternelles et primaires.

Tous les élèves ou anciens élèves qui un jour ont fréquenté la cantine d’une école retrouveront l’ambiance bien particulière de ce lieu. Comme pour Mamette, Nob joue avec les sentiments et le plaisir de la nostalgie dans sa nouvelle série. Pour cet album, il compile des mini-récits en une planche avec un gag à chaque fois. En 64 pages, il arrive à nous replonger dans notre enfance à travers des situations amusantes ponctuées d’un humour sans aucune méchanceté qui font rire ou sourire.

Sans personnage principal, il met donc en scène une ribambelle de petits enfants auxquels chacun pourra s’identifier. Les cuisiniers et les cantinières sont aussi de la partie; les plus petits et les plus grands, tout le monde s’amuse et mange dans la bonne humeur. Ces petites tranches de vie raviveront d’excellents souvenirs : car la cantoche c’est sympa ! Il délaisse parfois le self pour proposer des histoires en colonie, en classe verte ou chez les scouts; toujours avec autant de malice.

L’auteur de Mon ami Grompf dévoile des planches qui ont toujours une grande qualité de dessin. Il apporte un soin à la vivacité de ses personnages et aux couleurs merveilleuses qui enchantent le lecteur.

ça joue, ça grouille, ça mange, ça rit, ça pleure, ça chahute, ça rote ou ça goinfre… et ça nous fait un bien fou !

  • La cantoche, tome 1 : Premier service
  • Auteur :  Nob
  • Editeur : BD kids
  • Prix: 9.95€
  • Parution: 06 avril 2016

Résumé de l’éditeur : Bataille de nourriture, glissades et rigolade… Bienvenue à la cantoche ! Ici, on retrouve les copains et les copines, on papote, on joue, on se dispute, on s’amuse bien. Finalement, le seul truc pénible, c’est qu’on soit obligé d’y manger !

L’attaque des titans, Lost girl & Another, Celle qui n’existait pas

Notre avis : Les éditions Pika lancent Pika Roman, une nouvelle collection de son catalogue. Pour les deux premiers titres, elles proposent L’attaque des titans Lost girls et Another – celle qui n’existait pas. Ces light novels sont basés sur les deux séries mangas éditées par Pika.

L’attaque des titans – Lost girls est donc un spin-off de la série éponyme de Hajime Isayama, dont Comixtrip vous a présenté l’univers, adapté par Hiroshi Seko, un scénariste qui a travaillé sur la série animée télévisée. Publié au Japon par Kodansha en 2014, ce recueil de trois récits met en scène des histoires centrées sur Annie et Mikasa.

  • Lost in the Cruel World.
  • Wall Sina, Goodbye
  • Lost girls

Another – Celle qui n’existait plus est aussi un spin-off de la série Another de Yukito Ayatsuji, dont Comixtrip vous a présenté le troisième volume, est qui est adapté par le scénariste de la série manga. Prépublié au Japon dans la revue Yasei Jadai des éditions Kadokawa Shoten en 2009. L’histoire se concentre sur Kôichi – qui a de gros problèmes de santé – qui se retrouve dans la fameuse classe 3e3 où il croise Mei l’héroïne de la série-mère. Même si personne ne peut la voir…

  • L’attaque des titans, Lost girls
  • Auteur :  Hiroshi Seko d’après Hajime Isayama
  • Editeur: Pika
  • Prix: 14.95€
  • Parution: 14 avril 2016

Résumé de l’éditeur : Retrouvez Mikasa et Annie dans des aventures inédites à travers trois histoires : Lost in Cruel World dépeint la rencontre de Mikasa et d’Eren. Wall Sina Goodbye s’intéresse à une enquête menée par Annie alors qu’elle vient d’entrer dans les Brigades Spéciales. Lost Girls, enfin, illustre un moment de tension particulier entre Annie et Mikasa, guerrières au talent hors du commun…

 

  • Another, Celle qui n’existait pas
  • Auteur :  Yukito Ayatsuji
  • Editeur: Pika
  • Prix: 14.95€
  • Parution: 14 avril 2016

Résumé de l’éditeur : Lorsque Misaki, élève de 3e-3, trouve la mort, les autres élèves de la classe refusent de l’accepter, et font « comme si Misaki était toujours en vie ». Tant et si bien que leur camarade apparaît, pâle mais avec le sourire, sur la photo de classe de fin d’année ! Depuis, la « classe maudite » est le théâtre d’accidents en série, terrifiant élèves aussi bien que professeurs. Et si la 3e-3 était devenue l’antichambre de la mort… ?

Magic 7, tome 1

Notre avis : Léo change d’école pour le Collège Mercury. Ce petit garçon n’est pourtant pas comme les autres : il peut voir et parler avec les fantômes. Il découvre que d’autres élèves possèdent aussi des pouvoirs. Rosa La Barbera et Guiseppe Quattrocchi, sur un scénario de Kid Toussaint, proposent Magic 7, la nouvelle série jeunesse des éditions Dupuis.

Il y a bien des siècles, un puissant druide a légué à ses 7 disciples des pouvoirs magiques : démonisme, télépathie, divination, enchantement, alchimie, shamanisme et spiritisme, afin qu’ils rendent le monde meilleur.

Plus tard, Léo entre au collège, tout nouveau pour lui parce qu’il vient de déménager. Pour sa mère aussi, c’est une nouvelle page qui s’ouvre, elle commence un nouveau travail. Mais les débuts du petit garçon sont contrariés par deux élèves qui l’enferme dans un casier dans les sous-sol de l’établissement. En retard, il est convoqué par la directrice, croise la route de Farah et Hamelin. Comme lui, les deux enfants possèdent un don surnaturel. Lui voit des fantômes, la jeune adolescente a une puissante force, tandis que le garçon communique avec les animaux. Ce dernier est accusé de vol d’une coupe du collège…

Le récit proposé par Kid Toussaint repose sur une intrigue – plutôt convenue et peu originale – fantastique qui plaira aux jeunes lecteurs. Dans ce premier volume (deux autres sont prévus avant la fin de l’année 2016), il met en place ses personnages pour lesquels on découvre qu’ils ont chacun un pouvoir transmis par le fameux druide. Hamelin est un shaman, Léo un spirite et Farah une démoniste. Il manque donc encore 4 enfants pour former ce 7 magique.

L’auteur de Holly Ann imprime beaucoup de rythme à son récit parsemé d’un bel humour notamment par les personnages secondaires et plus particulièrement les fantômes de Léo, célébrités mondiales avec lesquelles il discute (Houdini, Shakespeare, Armstrong, Django Reinhardt ou Buster Keaton). Si les enfants sont attachants et amusants – leur pouvoir renforce cet aspect – l’histoire est elle un peu classique. Le duo Rosa La Barbera et Guiseppe Quattrocchi proposent une partie graphique plutôt réussie. Ils restituent parfaitement l’ambiance magique et humoristique de la série. Les deux auteurs italiens, qui ont travaillé pour les Studio Disney, ne prennent néanmoins pas trop de risque par un trait classique mais efficace.

  • Magic 7, tome 1 : Jamais seuls
  • Scénariste : Kid Toussaint
  • Dessinateurs : Rosa La Barbera et Guiseppe Quattrocchi
  • Editeur : Dupuis
  • Prix : 9.90€
  • Parution : 1er avril 2016

Résumé de l’éditeur : Ils sont sept : le Spirit, l’Alchimiste, l’Enchanteur, le Télépathe, la Démoniste, le Devin et le Shaman. Sept adolescents dotés de dons surnaturels uniques qu’ils ont du mal à comprendre. Bientôt, ils réaliseront que leurs pouvoirs sont immenses et ensemble, ils pourront sauver le monde… ou le détruire. Léo, qui est capable de communiquer avec les fantômes, débarque dans une nouvelle école où il est très tenté d’utiliser ses dons pour se défendre contre les petites frappes qui font régner leur loi dans la cour de récré. Mais il va surtout faire la connaissance de Farah, qui partage son corps avec une entité démoniaque, et Hamelin, qui comprend le langage des animaux. À trois, ils vont enquêter sur des vols dont Hamelin est injustement accusé, ce qui va les amener à découvrir d’autres enfants aux pouvoirs étonnants. Dans cette grande saga, les sept vont se rencontrer, se heurter, puis s’unir pour affronter une menace commune. Parmi les ennemis que rencontreront nos mages rebelles, il y aura des robots, une créature démoniaque, un huitième et mystérieux mage, une société secrète… et leurs propres parents ! Cependant, l’ennemi principal de ces jeunes, c’est avant tout eux-mêmes : le mal-être de Léo, l’oisiveté de Hamelin, le cynisme de Farah, la révolte de Lupe et le manque d’expérience d’Alice seront autant d’adversaires qu’il leur faudra combattre.

A.S.T, tome 3 : Bas les masques

Notre avis : Voilà le troisième opus de A.S.T (Apprenti Seigneur des Ténèbres), la série fantasy pour les jeunes lecteurs de Cédric Asna et Jean-Philippe Morin aux éditions Sarbacane. En terres d’Alkyll, un petit être appelé Seigneur des Ténèbres veut conquérir et dominer le monde. Accompagné de deux monstres crétins, il débute sa longue ascension vers les sommets…

Dans le premier volet de la saga, le lecteur découvrait Stéaras qui régnait en maître absolu sur la région des terres d’Alkyll. Faisant régner la terreur, il fut chassé du royaume par un héros. Alors que le pays commençait tout juste à se réorganiser, un petit être maléfique entre dans une boutique pour y acheter un masque. Ce petit homme c’est le Seigneur des Ténèbres dont le seul but est de conquérir le monde. Pour débuter sa quête, il commence par cette région si paisible.

Dans le deuxième tome, AST s’était débarrassé de l’infâme Stéaras, avait jeté le roi dans les oubliettes et avait enfin réussi le rêve de sa vie : monter enfin sur le trône du souverain déchu. Et dans ce troisième volume, AST part en quête de trouver une relique afin d’apparaitre aux yeux de tous comme le plus fort et le plus redouté des tyrans. Pour cela, il est toujours accompagné de Gonzague, le gobelin stupide, Slurp, le monstre et de la fille du roi…

Découpé en scénettes courant sur une ou deux planches, le récit de Céd est décalé. Jouant avec le côté absurde, il met en lumière un univers d’héroïc-fantasy où les principaux personnages sont de sombres idiots : entre le Seigneur des Ténèbres et ses deux acolytes, l’honneur des super-héros est mis à mal. Aussi bêtes que méchants, ils n’ont pas inventé la lumière. Si le lecteur passera plutôt un bon moment de lecture, il ne sera pas surpris par l’histoire au ressorts classiques. Les dialogues sont assez tranchants et savoureux. A mi-chemin entre Trolls de Troy (Arleston et Mourrier) ou Merlin (Sfar et Munuera), l’album, même s’il est drôle, ne parvient pas aux mêmes subtilités que ces prédécesseurs. Le trait plutôt simple de Jean-Philippe Morin fait la part belle aux personnages. Misant sur des décors a minima, il permet d’accentuer le côté comique de la série.

  • A.S.T, tome 3 : Bas les masques
  • Scénariste : Cédric Asna
  • Dessinateur : Jean-Philippe Morin
  • Editeur : Sarbacane
  • Prix : 12.50€
  • Parution : 4 mai 2016

Résumé de l’éditeur : Vainqueur de Stéaras, l’apprenti seigneur des ténèbres l’a remplacé sur le trône. Comme tous trouvent qu’il fait un mignon maître des ténèbres, il se lance à la recherche d’une relique qui lui fera gagner en crédibilité et part en compagnie du gobelin Gonzague, de Slurp le monstre et de son amie la princesse.

Ogres et Cie

Notre avis : Après Sorcières et magiciens, Le pont des pirates et Cromalin et Cromignonne, Vincent Wagner enchante de nouveau les jeunes lecteurs avec Ogres et Cie, un recueil de cinq histoires courtes édité par Le Long Bec.

  • L’ami de mes nuits. Comme toutes les nuits, un petit garçon attend la venue d’un géant qu’il affectionne. A cheval sur sa tête, il parcourt les chemins de sa petite ville jusqu’à la mer…
  • Loch Ness. Sur le fameux lac, deux enfants essaient de pêcher mais leurs prises sont infructueuses. Pourquoi les poissons les fuient ?
  • Le glouton. Un jeune garçon et sa maman confectionnent un gâteau pour le goûter. Impatient de le manger, il doit pourtant attendre 4 heures. Il laisse alors le dessert sur la table à la merci de son chien…
  • Le théâtre de Monsieur Ogre. Une fille et un garçon partent à la chasse aux papillons. Ils sont surpris par un ogre qui enlève ce dernier et l’enferme dans une cage chez lui…
  • Pas fait exprès. Trois créatures malfaisantes s’approchent d’une fille et d’un garçon venus pêcher le long de la falaise. Ils essaient alors de les kidnapper…

A travers cinq histoires muettes, Vincent Wagner livre un album qui s’adresse aux non-lecteurs ou aux primo-lecteurs. En effet, ces petites histoires courtes ne comportent pas de dialogues – la seule marque d’écriture étant le titre – ce qui permet à chacun de faire fonctionner son imagination et se construire ses propres phrases. Pour rendre ses histoires attachantes et poétiques, le dessinateur de Sorcières ou L’or du Rhin (avec Roger Seiter, Long Bec) met en scène des enfants à qui il arrive des aventures où interviennent des géants ou des ogres. Construites comme des fables, ces mini-récits courant sur quelques pages permettent de donner le beau rôle à ces jeunes aventuriers.

Comme pour son précédent album, Cromalin et Cromignonne, l’auteur alsacien propose des aplats noirs suggérant les personnages en ombres chinoises, ce qui permet d’imprimer de jolis mouvements. Afin de mettre en avant ces enfants, il distille de la couleur pour les décors, par de beaux aplats. Une très belle réussite, un bel album.

  • Ogres et cie
  • Auteur : Vincent Wagner
  • Editeur : Le Long Bec
  • Prix : 12.50€
  • Parution : 18 mars 2016

Résumé de l’éditeur : Cinq histoires de gentils monstres et semeurs de rêves, d’ombres complices et de gros gourmands pour rire et imaginer. Une bande dessinée sans paroles, tout en ombres chinoises, où petits et grands trouveront leur « conte » !

Deadlock #1

Notre avis : Accusé du meurtre de son coéquipier, l’ex-agent de police Yûto est incarcéré dans la prison de Schleger. Il doit naviguer entre les différents clans, devient une cible à abattre et pour sortir plus rapidement doit retrouver un terroriste. Il est approché par Dick mais refuse son aide et sa protection. Saki Aida et Yuh Takashina dévoilent cette très belle histoire policière dans Deadlock, un manga très accrocheur aux éditions Taifu Comics.

Tombé dans un guet-apens, Yûto est accusé de l’assassinat de son collègue. Alors qu’il clame son innocence lors de son procès, il est quand même reconnu coupable et envoyé dans la prison de Schleger, un établissement de haute sécurité où règne en maître différents clans : les latinos, les chinois et les afros; à la tête desquelles on retrouve des chefs tyranniques qui n’hésitent pas à éliminer tous ceux qui n’obéissent pas.

Yûto, forte tête et ex-agent de la brigade des stups, ne veut en aucun cas s’aligner sur les propositions de Bob dit BB, qui veut en faire « sa femme ». En effet, sans elles, les hommes se mettent en couple avec des hommes. En disant oui à toutes leurs faveurs, ils sont alors sous leur protection et vivent leur incarcération plus facilement. En refusant les avances de BB, il devient la cible à abattre. Pour l’aider à surmonter tout cela, son compagnon de cellule, Dick, lui propose la même chose. De nouveau, il refuse car il pense être plus fort et s’en sortir seul.

Dans le même temps, des agents du FBI lui propose un marché : retrouver Corbus – qui a tué un terroriste recherché et qui dirige ses opérations extérieurs depuis la prison – en contrepartie d’une libération. Entre les hommes qui essaient de lui faire la peau et cette recherche, rien ne va être simple pour Yûto…

Après Chara Bunko, le duo Saki Aida et Yuh Takashina est de retour avec une nouvelle très bonne série. Prépublié dans la revue Chara des éditions Takuma Shoten au Japon depuis 2006, Deadlock est un yaoi à part dans cet univers. En effet, le récit de Aida relègue au second plan les relations entre hommes – ce qui est appréciable – pour mettre en avant la tension et l’intrigue policière de son récit. Pas de romance homosexuelle pure mais des rapports de « protection » et de domination entre les hommes comme dans Caste Heaven (de Chise Ogawa).

Le huis-clos dans cette prison de haute sécurité apporte son lot de grande tension entre les différents clans – prêts à tout pour asseoir leur pouvoir sur les autres – d’ailleurs tous les nouveaux doivent se positionner pour l’un d’entre eux s’ils veulent que leur incarcération se déroule le mieux possible. Yûto est donc un être à part et se rebelle contre cela – son passé de policier plaide en cette faveur – et tient tête à tout le monde. Ce thriller en milieu carcéral ravira les amateurs du genre.

La partie graphique signée Yuh Takashina est d’une grande qualité restituant parfaitement l’ambiance de la prison. Les traits de ses personnages sont néanmoins très féminins comme dans pur yaoi.

  • Deadlock, volume 1
  • Scénariste : Saki Aida
  • Dessinateur : Yuh Takashina
  • Editeur : Taifu Comics
  • Prix : 8.99€
  • Parution : 25 février 2016

Résumé de l’éditeur : Agent de la brigade de lutte contre la drogue à Los Angeles, Yuuto Lennix, 28 ans, est accusé du meurtre de son coéquipier après que ce dernier ait été retrouvé assassiné dans son appartement. Deux semaines auparavant, ils avaient réussi à démanteler l’un des plus gros gang de drogue de New York après un an d’infiltration. Victime d’un coup monté, Yuuto est condamné et envoyé à la célèbre prison de Schelger où il devient rapidement la cible des autres détenus. Face à cette situation, Yuuto refuse l’aide de son co-détenu, Dick Burnford, un homme énigmatique respecté par tous les autres détenus. Quelque temps après son arrivée, Yuuto reçoit la visite de Mark Hayden, un agent du FBI venu lui proposer sa libération s’il arrive à retrouver Corvus, le mystérieux leader d’un groupe terroriste.

Ugly Princess #1

Notre avis : Mito Meguro n’a pas de chance, elle aimerait attirer l’attention des garçons mais elle n’est pas très belle. Après de nombreuses désillusions, elle essaie de se débarrasser de ses complexes et tente de se prendre en main. Natsumi Aida dévoile ses aventures dans le premier volet de Ugly Princess, un shôjo Akata.

En dernière année de collège, Mito Meguro est souvent très triste – car malgré le signification de son nom « belle personne aux yeux noirs » – elle n’est pas très belle. Tout le monde se moque d’elle – de ses camarades de classe aux autres élèves collégiens – à cause de son physique disgracieux.

Au contraire de filles de son âge – qui sont portées sur des choses futiles et les garçons – Mito, elle, rêve. Grâce aux jeux vidéos et aux mangas qu’elle lit, elle se perd dans de belles histoires d’amour, comme ses deux autres amies, Maru et Haru.

Un jour, Kunimatsu, un camarade de classe, lui adresse la parole et à partir de ce moment-là, tout s’affole dans sa tête : elle le sait, elle peut espérer trouver un copain. Elle se reprend alors en main et essaie de dépasser ses complexes…

Comme retenir l’attention du lecteur avec le destin d’une jeune fille laide, voilà le tour de force qu’a tenté et réussi Natsumi Aida. Débutée en 2014 au Japon, la série Ugly Princess compte pour l’heure 6 tomes. D’ailleurs la première partie est prévue en 4 volumes. Ce très beau shôjo d’un genre nouveau – à travers la personnalité attachante de Mito – ravira les amateurs de ce style de manga. La mangaka a fondé son récit sur une partie de son histoire, avec en son coeur des questionnements sur l’adolescence, la différence et surtout la beauté  (Qu’est-ce que la beauté ? Suis-je beau/belle ? La normalité par rapport à qui, à quoi) au début de chaque chapitre.

Mito Meguro est une drôle de jeune fille. Telle la série télévisée américaine Ugly Betty, l’héroïne est hyper complexée, ne peut pas regarder les autres et tenir une vraie discussion avec les garçons. Même si elle a deux amies, elle semble bien seule, dans son monde fantasmé des jeux vidéos de drague. Elle fera preuve d’un immense courage pour surmonter sa timidité, ses formes non-avantageuses et ses points faibles. Quelques jeunes filles pourront ainsi se retrouver facilement dans le propos plutôt positif et optimiste de cette série. Pour faire passer tout cela, Natsumi Aida mise sur un bel humour très bien pensé.

A grand renfort de publicités autour de cette nouvelle série, les amateurs de shôjo ne peuvent pas passer à côté : poster et  extrait de lecture (10 000  exemplaires), cartes postales distribués gratuitement, poster et stop-pile pour les libraires, concours avec tirage au sort et enfin publicités dans la presse et les sites spécialisés.

Si Ugly Princess est loin de l’univers de Switch girl, Natsumi Aida nous régale. Il faut dire que sa précédente publication (entre 2008 et 2014) s’est vendue à plus de 80 000 exemplaires (35 000 en moyenne par volume, soit 25 tomes) et encore actuellement (33 000 vendus en 2015 !) et que forcément les éditions Akata misent sur ce nouveau titre.

  • Ugly princess, volume 1
  • Auteure : Natsumi Aida
  • Editeur : Akata
  • Prix : 6.95€
  • Parution : 14 avril 2016

Résumé de l’éditeur : Mito Meguro est en dernière année de collège. Mais son quotidien n’est pas tout rose… À cause de son physique peu flatteur, elle est la risée de tous. Surtout depuis que quelqu’un a découvert qu’elle était amoureuse d’Umeda, un des beaux gosses de sa classe. Depuis ce jour, son quotidien est un enfer. Heureusement qu’elle peut compter sur Maru et Haru, ses deux amies geeks qui aiment se plonger dans les jeux vidéo et les mangas tout autant qu’elle. Un jour, toutefois, Mito va décider de se prendre en main, et de refuser cette fatalité ! Car depuis que Kunimatsu lui a adressé la parole, elle ne peut s’empêcher d’espérer à nouveau, d’avoir une vie meilleure, de peut-être connaître l’amour, ou tout simplement d’être heureuse.

Les aventuriers de l’Intermonde, tome 2 : L’ombre de Morok

Notre avis : Alors que le premier volet de la série jeunesse Les aventuriers de l’Intermonde, nous nous avait pas réellement convaincu, le deuxième tome L’ombre de Morok nous plait beaucoup plus. Peut-être que la précédente publication était trop une mise en scène de l’intrigue et des personnages pour nous accrocher vraiment. Cette fois-ci Jérôme Erbin et Auren réussissent à mettre en scène une histoire plaisante pour les plus jeunes.

Alex, Nephti et Jie font leurs premiers pas dans l’Intemonde, un univers enchanteur et paisible où tous les habitants ont eu vent de leurs aventures, leur succès en Grèce Antique et deviennent ainsi des veilleurs de l’Intermonde. Ils découvrent ainsi leur immense demeure et font aussi la connaissance de Log, un robot capable de faire voyager les humains dans le temps. Ainsi, Alex, malgré les recommandations du Grand Maître, décide d’utiliser les pouvoirs de ce robot pour revoir une dernière fois ses parents, morts dans un accident de voiture.

Accompagné de Nephti et Jie – qui ne veulent en aucun cas le laisser partir seul – Alex se retrouve 14 ans auparavant, en Russie, quelques heures avant la tragédie. S’il avait dit à ses amis qu’il voulait juste les revoir, il a une autre idée : les sauver. Seulement le bébé – lui donc plus petit – est enlevé par un homme de Morok…

Le récit de Jérôme Erbin – ancien journaliste dans le monde du jeu vidéo, devenu scénariste de séries animés – accroche le jeune lecteur grâce à une intrigue enlevée à travers les époques, comme une enquête policière et une véritable aventure haletante. Ses trois personnages principaux – très différents mais complémentaires – sont attachants et les plus petits pourront facilement se projeter dans l’un d’entre eux. Pour ce deuxième volet de cette belle saga, le dessinateur Julien Meyer s’efface derrière son pseudo Auren. Après des études de peintre en lettre puis des études d’arts appliqués à Chambéry où il obtient un diplôme en 2007, il travaille sur des bandes dessinées institutionnelles. Actuellement, il est membre de l’atelier l’Appendix et collabore aux magazines du groupe Bayard (DLire, Astrapi, J’aime Lire ou Syros). Son trait d’une belle lisibilité est idéal pour restituer l’ambiance magique et fantastique de l’album. Son découpage dynamique permet d’imprimer un rythme accrocheur à ce tome 2.

  • Les aventuriers de l’Intermonde, tome 2 : L’ombre de Morok
  • Scénariste : Jérôme Erbin
  • Dessinateur : Auren
  • Editeur: BD Kids
  • Parution: 04 mai 2016
  • Prix: 9.95€

Résumé de l’éditeur : Après leurs aventures en Grèce Antique au secours de Périclès, Alex, Jie et Nepthi ont finalement réussi à pénétrer dans l’Intermonde. Leur but ? Empêcher Morok d’accomplir son triste dessein : voyager dans le temps pour remodeler l’Histoire à sa guise ! Les trois amis font la connaissance de Log, un robot capable de faire voyager à travers les siècles ceux qui le souhaitent. Alex, contre les recommandations du Grand Maître, décide de retourner en Russie quelques années plus tôt, au moment de l’accident qui a coûté la vie à ses parents. Son idée secrète ? Les sauver… Sauf que Morok en profitera pour ourdir un plan machiavélique. Avicenne, médecin et mathématicien autrefois perse, représente leur dernier recours. Lui seul peut aider les enfants à sauver l’Intermonde. Résolument, les trois amis s’embarquent alors pour un nouveau voyage à travers les âges…

Ligne de flottaison

Notre avis : Lucy Knisley, jeune auteure, est désignée par sa famille pour accompagner ses grands-parents pour passer une semaine en croisière dans les Caraïbes. Elle raconte cet étonnant périple dans Ligne de flottaison aux éditions Steinkis.

Lucy, jeune auteure américaine de 27 ans et célibataire, se porte volontaire pour accompagner ses grands-parents, Phyllis 91 ans et Allen 93 ans en croisière dans les Caraïbes. Ce trajet sur un énorme paquebot est réservé aux seules personnes âgés. Dans ses bagages, un vieux maillot de bain mais surtout Les mémoires de guerre de son grand-père.

Après un passage chez Allen et Phyllis pour les récupérer, direction l’aéroport. Il faut souligner que s’occuper des valises, ce n’est pas si simple : Lucy vérifie tout car c’est le couple qui lui même les a préparées. Des médicaments, une chaussette seule… Puis vient la croisière avec les pertes de mémoire, les angoisses, les escapades et les nuits d’insomnie.

An age of licence fut édité l’année dernière par Fantagraphics Books Inc. Cette très belle autobiographie de Lucy Knisley possède ce petit côté charmant qui en fait une belle histoire. Née en 1985 à New-York, l’auteure américaine publie French Milk en 2008 puis participe à divers projets pour Marvel ou Valiant comics. Puis elle imagine Relish (Délices – ma vie en cuisine, Delcourt) qui décrit son enfance aux côtés de sa mère – chef cuisinier – recevra de nombreux prix.

Ligne de flottaison est donc un très bon roman graphique. C’est une très belle déclaration d’amour pour ses deux grands-parents, même si elle est angoissée tout au long de son séjour, elle est apaisée après son retour : elle est heureuse de l’avoir fait et d’avoir passé du temps avec eux. D’ailleurs on appréciera plus la seconde partie de l’album, où elle révèle encore plus ses sentiments. C’est touchant, poignant et agréable à la lecture.

  • Ligne de flottaison
  • Auteure : Lucy Knisley
  • Editeur : Steinkis
  • Prix : 20€
  • Parution : 06 avril 2016

Résumé de l’éditeur : Jamais Lucy n’aurait imaginé échapper aux rigueurs de l’hiver sur un bateau de croisière dans les Caraïbes.
Recrutée par sa famille pour accompagner ses grands-parents, la voilà pourtant bien partie pour dix jours d’escapade tropicale.
Promenades sur le pont, buffet médiocre, bouleversant carnet de souvenirs de guerre de son grand-père, voisins de table flippants, rares moments de quiétude à la piscine, soirées spectacles d’un goût discutable, pharmacopée envahissante… les péripéties et les crispations ne manquent pas. La tendresse non plus.

Lisa de la Nasa

Notre avis : Après Vaisseau spécial de Yann Rambaud (Vraoum), l’odyssée spatiale compte une nouvelle aventure humoristique avec Lisa de la Nasa de Léo Louis-Honoré aux éditions Flblb.

Lisa, pilote d’une navette spatiale est accompagnée par Paul et Ed dans ses missions au-dessus de la Terre. Leur but intercepter des astéroïdes menaçant notre planète, les harponner et les faire dévier de leur trajectoire. C’est encore le cas, ce jour, avec cette énorme roche qui fonce dans l’espace. Le souci pour la responsable de la fusée, c’est que ses deux compagnons sont très limites… Ils n’en ratent pas une, ont des jeux de mots foireux, jouent parfois même à cache-cache dans les recoins de la navette… font tout pour l’énerver et la faire tourner en bourrique. Ils auraient été frappé par un mal mystérieux.

Sur Terre, ce n’est guère mieux. Dans les locaux de la Nasa, le patron est adepte des mots croisés, son assistante est mal luné et lorsque le livreur vient avec des paquets, il doit se rendre dans les sous-sols pour y retrouver un étrange personnage qui espionne les faits et gestes de la mission de Lisa. De plus, David, un employé spécialisé, possède le don de se dédoubler grâce au Virtuodôme…

Le récit de Léo Louis-Honoré – auteur qui participa à la création de la revue Catapulte et qui travaille pour la petite structure éditoriale Les machines – imagine un récit complètement fou entre science qui dérape, complots, suspens et enquête policière, le tout saupoudré par un humour décalé. Il faut dire qu’ils met ses personnages dans des situations les plus loufoques pour le plus grand plaisir du lecteur. Sa galerie de héros est sympathique, les deux idiots Ed et Paul sont barrés, le patron à la ramasse, David qui intervient toujours à contre-temps ou encore la secrétaire qui engueule tout le monde, auxquels on ajoutera Jack, l’inspecteur du FBI. Son trait d’une grande lisibilité accroche de suite le lecteur. Ils agrémente ses planches de couleurs très prononcées pour renforcer l’ambiance humoristique de son histoire.

  • Lisa de la Nasa
  • Auteur : Léo Louis-Honoré
  • Editeur : Flblb
  • Prix : 18€
  • Parution : 14 avril 2016

Résumé de l’éditeur : Venez découvrir le petit monde feutré de la Nasa, avec son sas de décontamination, les étonnantes propriétés du Virtuodôme, le télédédoubleur qui permet à un homme unique de tout faire marcher et le chef qui trouve une solution à chaque problème. En même temps, c’est pas le moment de poser trop de questions, car ce matin le QI des astronautes s’est effondré dangereusement, et un saboteur a bousillé la machine à café. Les deux affaires sont-elles liées ? Et si l’humanité était condamnée ?

Katz

Notre avis : Prépubliée dans le magazine Spirou depuis 2006 (numéro 3567), la série Katz connait une seconde vie en album aux éditions Makaka (4 tomes). Les aventures humoristiques pour toute la famille de ce chat espiègle sont signées Del et Ian Dairin.

A l’instar de Garfield de Jim Davis (Dargaud), Katz est un chat gourmand et malicieux qui vit dans la famille de Côme et Héloïse, les enfants du couple Albert et Catherine. Il partage ses aventures avec Lenny, son compagnon félin, affublé d’un bonnet et d’une écharpe jaunes.

De la gourmandise maladives des deux chats (les asticots, les poubelles de la maison, les croquettes, la gamelle sous un arbre, les oiseaux dans un buisson, le plat mexicain hyper épicé ou les barbe-à-papa de la fête foraine) tout est prétexte pour manger et faire rire le lecteur. Côme et Héloïse ne sont pas en reste. Les deux enfants de la famille mais aussi leurs parents vivent des mini-récits souvent drôles : les cauchemars, le spray anti-bagarre, la visite chez le vétérinaire, le noël et les paquets à déballer, les poissons panés à qui on rend leur liberté ou encore la machine à laver.

Les aventures de Katz (depuis 2013 en album) raviront les plus jeunes lecteurs grâce à des situations cocasses amusantes, aux dialogues ciselés et à la folie des deux chats (le gag avec les mouches et Lenny est formidable !). Le trait simple tout en rondeur de Ian Dairin est idéal pour restituer l’ambiance folle des gags en une planche.

  • Katz, tome 4
  • Scénariste : Del
  • Dessinateur : Ian Dairin
  • Editeur : Makaka
  • Prix : 12€
  • Parution : 25 février 2016

Résumé de l’éditeur : Retrouvez Katz et sa famille: le petit Côme et sa grande soeur, jamais à court d’idées, et leurs parents, mi-amusés, mi-désemparés devant les trouvailles de leur matou préféré ! Des aventures rocambolesques à découvrir dans un ouvrage en grand format.