Comixtrip vous propose une sélection des bandes dessinées sur les auteurs argentins. De Munoz & Sempayo à Jorge Zentner, en passant par Breccia ou Carlos Nine, découvrez notre sélection d’albums valant le détour.
Forcément subjectif, notre Top 10 des auteurs argentins de BD peut prêter à discussion. Si vous avez des coups de cœur dans ce domaine, n’hésitez pas à nous en faire part en nous présentant vos albums dans la rubrique commentaires.
1.
Alack Sinner, intégrale 1 : Le temps de l’innocence
de Carlos Sempayo et Jorge Munoz (Casterman)
Né dans un quartier pauvre de New York, Alack Sinner a quitté les flics, las de leur propension à effectuer des expéditions punitives -voir des massacres- et est devenu détective privé. Solitaire, lucide et sarcastique, il évolue dans le milieu des industriels véreux et des avocats marron. Sa bouée de sauvetage : l’amitié, dont il a fait une éthique
2.
Mort Cinder
de Hector German Oesterheld et Alberto Breccia (Rackham)
Les éditions Rackham publient l’intégrale de Mort Cinder, un des sommets de la BD argentine. C’est aussi la réunion de deux maîtres du genre, le dessinateur Alberto Breccia et le scénariste Héctor German Oesterheld.
3.
Mafalda, intégrale 50 ans
de Quino (Glénat)
On ne présente plus Mafalda, petite fille qui découvre la vie, ses joies, ses absurdités et ses horreurs. A travers l’éveil d’un enfant, Quino nous livre sa réflexion sur le monde et sur l’étrange animal qui le peuple : l’être humain. Quino donne naissance à Mafalda en 1964, personnage contestataire et anticonformiste de 10 ans, qui fera de lui un dessinateur mondialement reconnu. 2014 célèbrera les 50 ans de Mafalda (même si elle ne les fait pas) !
4.
Spaghetti Brothers, intégrale
de Carlos Trillo et Domingo Mandrafina (Vents d’ouest)
Des destins aussi savoureux et emmêlés que les pâtes auxquelles ils doivent leur nom. Entre drame et comédie pure, un joyau de polar ciselé par Trillo et Mandrafina.On ne s’ennuie jamais aux repas de famille des Centobucchi. D’abord parce que les 5 frères et soeurs qui la composent, Amerigo, Franck, Tony, Catarina et Carmela, se détestent cordialement. Ensuite parce que le premier est un mafieux cruel, le second un curé torturé, le troisième un flic inflexible, la quatrième une actrice en vogue, et la dernière une mère de famille tueuse à gages. Alors forcément on n’est pas toujours d’accord sur la valeur d’une vie humaine, ni sur l’importance de l’argent ou la manière de s’en procurer. Petit problème : ce genre de désaccords, chez les Centobucchi, se règle dans les extrêmes. C’est-à-dire à confesse ou à coups de couteau…Avec Trillo et Mandrafina, bienvenue dans une grande fresque familiale italo-américaine sur fond de dépression des années 30. Avec au menu grosses magouilles, petits meurtres ordinaires et mafia de proximité, le tout nappé d’une truculence omniprésente et servi par un dessin noir et blanc d’une classe impeccable. Tout simplement incontournable.
5.
Michigan, sur la route d’une War Bride
de Julien Frey et Lucas Varela (Dargaud)
Maud découvre que sa grand-tante était une War Bride. Qui étaient ces femmes qui se marièrent avec des soldats américains à la fin de la Seconde Guerre Mondiale ? Lucas Varela (Argentin), sur un scénario de Julien Frey, conte l’histoire vraie de l’une d’entre elles dans Michigan, sur la route d’une War Bride, un excellent récit touchant et instructif chez Dargaud.
6.
Batman, Dark Night : Une histoire vraie
de Paul Dini et Eduardo Risso (Urban Comics)
Dark Knight est certainement le surnom le plus approprié pour définir Batman. Dark Night est incontestablement le titre le plus éloquent pour résumer la nuit qui changea l’existence de Paul Dini. Ce dernier, scénariste de la série animée la plus populaire du héros masqué dans les années 90, dévoile un détail traumatisant de sa propre vie. Véritable autobiographie, Paul Dini se met à nu et nous permet d’entrer dans une conscience aussi noire que torturée. Avec la complicité d’Eduardo Risso l’Argentin au dessin, Dini exhume sa souffrance intérieure et physique qui ne trouvent répit que lorsqu’il retrouve son univers imaginaire. Un entourage connu du public et qui va peu à peu l’aider à affronter son anxiété. Une histoire bouleversante où le scénariste, comme souvent, met ses héros en second plan tout en étant très influents.
7.
Bandonéon
de Jorge Gonzalez (Dupuis)
« Bandonéon », c’est, entre autres, le récit de la destinée d’Horacio, enfant prodige au piano, fasciné par les musiciens de tango, devenu ce jeune homme doué, prêt à tout pour devenir l’égal des notables viveurs dont il envie l’aisance. Il ne reculera devant aucune compromission pour arriver, enfin, même si pour cela il lui faudra se renier soi-même et s’en mordre les doigts quand l’illusion se sera dissipée, et que la vie aura filé… Mais « Bandonéon », c’est aussi le récit, par Jorge Gonzalez, de son retour en Argentine, le temps de rendre visite à ses amis et sa famille. L’occasion d’une plongée introspective dans ce que créer, être argentin, aimer le tango, partir et revenir veulent dire.
8.
Saubon: Le petit canard
de Carlos Nine (Les rêveurs)
Chômeur, intellectuel de gauche, chanteur de boléro, Saubon le petit canard est très perturbé par ses origines : il serait le fruit coupable des amours d’une canne et d’un jars. Pour oublier, il soigne son mal de vivre près des comptoirs de bar. Et si Saubon doute beaucoup, il est une chose sur laquelle il ne se pose pas de questions : son amour immodéré de la femme et ses performances amoureuses qui les font toutes se pâmer d’aise et perdre la tête. Réédition du mythique Le Canard qui aimait les poules édités par Albin Michel en 2000, Alph Art du meilleur album étranger à Angoulême en 2001
9.
Dieter Lumpen, intégrale
de Jorge Zentner et Ruben Pellejero (Mosquito)
Petit frère de Corto Maltese, Dieter Lumpen promène sa longue silhouette dégingandée des sables du désert à la forêt amazonienne. Braqueur nonchalant, il évolue dans un univers exotique et désenchanté à la poursuite d’amours improbables. Pellejero (Espagnol) et Zentner (Argentin) associent leur immense talent dans de prenantes aventures teintées de fantastique.
10.
Cobalt
de Pablo de Santis et Juan Saenz Valiente (Michel Lafon)
Alors qu’il est retiré des affaires mais toujours dans les petits papiers, Cobalt doit réaliser une dernière mission : tuer quatre personnes. Pablo de Santis et Juan Saenz Valiente imaginent Cobalt, un très bon polar fantastique édité par Michel Lafon.