Biscoto : la belle expo à Angoulême !

L’été est beau à la Cité BD d’Angoulême ! Avec Les super-héros Marvel, Lou et D’ici même, les éditions Biscoto s’exposent ! Un très joli moment de visite pour les plus jeunes à faire en famille et où ils découvriront la richesse de cette structure angoumoisine.

Le vaisseau Moebius : un bel écrin pour les expositions jeunesse

Tous les ans, la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image accueille des expositions jeunesse. Pour les mettre en valeur, les responsables de la structure publique proposent le Vaisseau Moebius. Un bel écrin de plusieurs espaces à côté de la bibliothèque. Un lieu idéal pour faire venir le jeune public.

Après Les enfants de la résistance, Petit poilu et Hôtel étrange, la cité BD dévoile l’exposition Biscoto. Une excellente idée pour mettre en lumière la structure éditoriale aujourd’hui installée à Angoulême et fêter avec un peu de retard ses 10 ans.

Biscoto, c’est une maison d’édition publiant 7 albums illustrés ou bandes dessinées par an mais également un journal dont le premier numéro fut imprimé en janvier 2013.

Biscoto, albums et journal hyper costauds

Biscoto, c’est l’aventure éditoriale un peu folle qu’ont décidé de mener Julie et Catherine Staebler, deux sœurs proches de la bande dessinée.

Leur but : s’adresser aux jeunes lecteurs. Pour cela, elles créent un journal mensuel dont le 129e numéro sortira en septembre 2024. En parallèle, Julie et Catherine Staebler développent une maison d’édition du même nom. On y retrouve notamment de jeunes auteurices comme Oriane Lassus (Le meilleurissime repaire de la terre, Les gardiennes du grenier), Tanja Esch (Super cool), Charlotte Pollet (Pipistrelli) ou encore Marine Blandin (La petite chienne et la louve). Autant d’excellents albums !

Biscoto, engagé dans le monde réel

Ainsi, Biscoto s’inscrit complètement dans les univers jeunesse. Journal, albums illustrés ou bandes dessinées sont le support d’histoires qui font réfléchir.

Comme le souligne l’une des éditrices de la structure, Biscoto “est engagé sur les questions anti-sexistes et anti-racistes. On pose des questions mais on n’y apporte pas spécialement de réponses. On laisse les enfants cheminer pour trouver eux-mêmes leurs réponses.” Pour cela, le journal accueille des autrices et auteurs venus d’horizons différents.

Elle poursuit : “On a une équipe assez fidèle mais tous les mois, on a de nouveaux auteurs. On a fait travailler entre 300 et 400 auteurices.” Une richesse qui se retrouve dans la ligne éditoriale du mensuel. Tous les mois, un thème est défini et il est décliné selon les envies des auteurs. Ainsi, avoir des autrices et des auteurs différents, “ça permet de comprendre que l’on peut avoir des visions différentes d’un thème.”

Ce sont ainsi des auteurices confirmé.es ou non qui se retrouvent dans les pages. Si ce n’est pas un tremplin pour les jeunes artistes, cela y ressemble fortement.

Pour l’éditrice, il est important de préciser que “Biscoto est un espace de création, d’expérimentation et de liberté”. Des aspects que l’on retrouve dans le journal mais aussi dans les livres édités. “ll y a beaucoup de liberté dans la forme, dans le fond, dans le graphisme en jeunesse, poursuit-elle. Ces libertés nourrissent les imaginaires des enfants.”

“On aime bien les histoires d’aventures et la science-fiction. On n’est pas uniquement sur l’humour. Les récits d’aventure permettent de faire passer plein de choses, de thématiques ou de sentiments”

Il semblait donc logique que la Cité BD d’Angoulême veuille soutenir ce très beau projet engagé. L’exposition se décline donc en 3 grands espaces.

L’expo Biscoto : 3 entités pour découvrir la richesse du catalogue

“Nous avons proposé une exposition en 3 volets : Comment créer un journal ?, les livres illustrés avec un espace autour de Charlotte Lemaire et la bande dessinée avec la série Violette d’Emilie Clarke.” Pour aider au mieux Catherine et Julie Staebler, elles ont choisi le collectif toulousain MMM. Cette entité composée de Margot Criseo, Marine La Rosa et Milena Ducoudray a l’habitude de créer des scénographies d’expositions et cela se voit tant il est simple de déambuler dans les différents coins.

Il n’est pas obligatoire de connaître le journal ou les livres Biscoto pour entrer dans l’exposition. C’est aussi une façon de découvrir la maison d’édition.

“On a voulu une expo ludique, participative, didactique, à hauteur d’enfant, qui s’adresse aux enfants en premier. Ça permet de découvrir le journal, la maison d’édition et de circuler à travers 3 univers très différents”, fait valoir l’éditrice.

Première partie : la création du journal Biscoto

Après des vrais-faux collés sur les vitres, le jeune public découvre comment est créé un numéro de Biscoto. Avec l’aide de personnages imaginés par Émilie Clarke, ils peuvent manipuler, lire et découvrir comment on passe de l’idée du thème à l’impression. Des éléments en relief, des textes, des dessins et une vidéo immergent les enfants dans cet univers méconnu.

Pas le temps de trop rigoler – même si chez Biscoto, on adore ça – que l’on peut s’allonger sur un énorme journal en plastique et en mousse ! Tourner les grosses pages, lire ou faire les fous, tout est possible !

Dans l’antre des autrices et des auteurs

L’une des belles idées de l’exposition conçue par MMM, c’est l’envie aussi de montrer l’envers du décor. Ainsi, pour l’espace de Charlotte Lemaire comme celui sur la création du journal, les visiteurs peuvent entrer dans les ateliers des auteurices.

Ici, sur trois grands panneaux sont représentés les ateliers de Léo-Louis Honoré, Alexandre Géraudie et Zelda Précigout. Ainsi, on fait le lien entre leurs lieux de création et la possibilité de créer sa propre Une du journal. Feuilles imprimées, crayons, scotch et le tour est joué ! Il suffira de venir accrocher sa production sur le grand mur prévu à cet effet !

Deuxième partie : Charlotte Lemaire et ses peintures-paysages

Après un espace participatif, quoi de mieux que de se plonger dans un monde de rêves. Le monde de Charlotte Lemaire. Biscoto a publié plusieurs livres illustrés de la dessinatrice : William, la longue-vue et le tigre, La maison-ski & Les chaussures lentes et le curieux chemin.

“Cet espace fut imaginé pour montrer le travail très pictural de Charlotte. Elle les appelle d’ailleurs ses “peintures paysages””, précise l’éditrice Biscoto. Ses illustrations à l’acrylique sont somptueuses !

On y découvre un coin lecture dans une maison apaisante mais également une partie recherches avec des photos de son atelier,ses carnets, du travail sur la typographie et le lettrage et des dessins de couverture.

Troisième partie : Violette d’Emilie Clarke

Après le monde enchanteur de Charlotte Lemaire, il suffit de monter quelques marches pour se retrouver dans un univers complètement différent. Voici la série Violette d’Emilie Clarke.

Violette est une collégienne affublée d’une paire de lunettes magiques. Grâce à elles, elle peut notamment mettre à mal un harceleur dans son établissement scolaire.

Une fresque avec tous les personnages accueille les jeunes lecteurs. Il y a des recherches, des planches, des entretiens et même un endroit pour se faire photographier avec l’héroïne Violette.

Plus loin, un “mur de la honte”. Dans Violette, il y a la thématique du harcèlement. Les visiteurs peuvent ainsi dessiner leur pire photo honteuse puis l’accrocher sur ce pan. Une façon d’exorciser ses angoisses en faisant des grimaces.

Pour terminer, quoi de mieux que de se rendre chez le lunetier pour trouver la paire de lunettes qui vous ira au teint !

Une exposition drôle, joyeuse et colorée

L’exposition Biscoto est très généreuse dans son contenu. Il y a beaucoup de choses à voir, à lire ou à manipuler. Une exposition comme son nom l’indique : rigolo et facile à lire. Un mot qui sonne bien !

En plus des particuliers, des élèves des écoles angoumoisines et des centres de loisirs ont été conviés à voir l’exposition. Et ça, c’est appréciable ! La culture pour tous. Une culture qui sort des marges, rafraîchissante et intelligente.

Alors finalement, pourquoi vouloir s’adresser aux enfants ? L’éditrice y répond avec malice : “Parce que ce sont les adultes de demain. Il est important de bien s’adresser à eux, ne pas être trop directif parce qu’ils sont en construction. C’est hyper noble de s’adresser à des gens qui ont un statut qui fut le nôtre, il y a des années, mais dont on ne fait plus partie.”

Foncez au Vaisseau Moebius pour découvrir Biscoto, l’expo ! Un moment entre parenthèses et hors du temps. Un moment sympathique, coloré et drôle. Et en plus, c’est gratuit !!!

Biscoto, l'expo

Compléments d'informations

À propos de l'auteur de cet article

Damien Canteau

Damien Canteau est passionné par la bande dessinée depuis une vingtaine d’années. Après avoir organisé des festivals, fondé des fanzines, écrit de nombreux articles, il est toujours à la recherche de petites merveilles qu’il prend plaisir à vous faire découvrir. Il est aussi membre de l'ACBD (Association des Critiques et journalistes de Bande Dessinée). Il est le rédacteur en chef du site Comixtrip.

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