Touchée par un mystérieux virus qui ramène les morts à la vie, la petite ville de Riverdale va faire l’expérience des affres de l’Enfer. Dans Afterlife with Archie, le héros et sa bande auront fort à faire pour lutter contre des zombies cannibales. Une histoire à vous glacer le sang, éditée chez Glénat comics.
ET SI, DANS RIVERDALE…
Par une nuit noire, la veille d’Halloween, Jughead court à en perdre haleine, aveuglé par les larmes qui inondent son visage.
Dans ses bras, il tient son plus fidèle compagnon : Hot Dog, son chien, renversé par un chauffard qui n’a pas eu la décence de s’arrêter.
Ivre de tristesse, il se dirige instinctivement vers la demeure de la seule personne capable de lui venir en aide : Sabrina, la sorcière.
Désespéré, le jeune homme la supplie alors de pratiquer un rituel dangereux et blasphématoire : de la nécromancie.
Malgré les mises en garde de ses tantes, la jeune sorcière décide d’aider son ami. Mais avant de réaliser l’interdit, elle le met en garde :
« Ne raconte à personne ce qu’on a fait cette nuit ou nous aurons de très gros problèmes. »
LA TRANSPOSITION DANS LES COMICS.
Roberto Aguirre-Sacasa, l’actuel directeur artistique d’Archie Comics, exploite là le concept de l’uchronie. On découvre ainsi une réalité alternative qui met en scène des personnages bien connus, mais dans un registre inattendu.
En matière de comics, ce principe a été particulièrement utilisé par les éditions Marvel, dans une série nommée « What if », qu’on traduira simplement par « Et si ». Elle prend bien souvent la forme de clins d’œil adressés aux fans (de type Et si Loki avait trouvé le marteau de Thor le premier ou encore Et si Spiderman rejoignait les 4 Fantastiques), pourtant, on a aussi pu y lire des histoires de grande qualité, réalisées par de grands noms, tel 1602 écrit par Neil Gaiman (L’étrange vie de Nobody Owens, Sandman) et dessiné par Andy Kubert.
Dans Afterlife with Archie, outre l’incursion de personnages que les fans de de la série Sabrina, l’apprentie sorcière auront repérée, les héros de Riverdale se retrouvent plongés dans un univers horrifique.
UN CHANGEMENT DE REGISTRE.
Qu’on ne s’y trompe pas : il n’est nullement nécessaire d’avoir une quelconque connaissance de Riverdale pour apprécier ce comic book. Mais pour les fans, il est toujours amusant de voir les personnages évoluer dans un univers décalé.
Ainsi, les amateurs de la série de comics ou bien télévisée le savent bien, le terme « paisible » n’est pas le premier qui vient à l’esprit pour qualifier la ville de Riverdale. Il faut dire qu’Archie, Betty, Veronica ou encore Jughead ont vécu des aventures trépidantes : meurtres, disparitions, trahisons… Rien ne leur a été épargné.
Rien ?… Pas si sûr…
Car dans Afterlife with Archie les héros de la série vont devoir lutter contre des morts vivants dans une ambiance digne des grands films de genre.
Tous les attendus seront présents : suspens, retournements de situation, combats désespérés et bien entendu, morts revenus d’outre-tombe…
« C’est ainsi que la fin du monde a commencé. »
AFTERLIFE WITH ARCHIE : UN HOMMAGE AU PULP.
Outre le registre horrifique, ce qui frappe dans ce comic book, c’est le style graphique aussi maîtrisé que cohérent avec l’ambiance.
Francesco Francavilla est en charge des dessins. Ce choix apparaît d’ailleurs comme une évidence, tant son coup de crayon colle à l’atmosphère qui se dégage de l’œuvre. L’artiste, bien connu pour ses impressionnantes couvertures, fait en effet montre de son savoir-faire en matière d’horreur.
Mais surtout, il s’inspire du style si caractéristique des magazines Pulp qui fleurissaient dans la première moitié de XXème siècle.
L’esthétique y est rugueuse, retro, délicieusement désuète.
Le découpage des planches, quant à lui, est aussi traditionnel que maîtrisé. Par ailleurs, on constate avec plaisir que l’artiste dirige la création graphique du début à la fin, puisqu’il se charge lui-même d’une colorisation sombre et inquiétante. L’œuvre gagne ainsi en cohérence puisque tout concourt à célébrer le style si particulier qui se dégageait des films d’horreur des années 30.
En réussissant à s’adjoindre les services du dessinateur de renom, Francesco Francavilla, récompensé aux Eisner Awards et spécialiste du genre horrifique, Roberto Aguirre-Sacasa frappe un grand coup. Il réussit ainsi à transposer l’univers bien connu de Riverdale dans un monde fantastique où les morts se relèvent pour terroriser Archie, ses amis et un lecteur conquis par cet hommage réussi au genre Pulp. Et pour ceux qui préfèrent les vampires aux zombies, la collection Riverdale présente propose un autre ouvrage au titre évocateur : Vampironica. Les monstres sont de sortie !
- Afterlife with Archie
- Auteur : Roberto Aguirre-Sacasa
- Dessinateur : Francesco Francavilla
- Coloriste : Francesco Francavilla
- Editeur : Glénat
- Collection : Glénat comics
- Prix : 14,95 €
- Parution : 03 février 2021
- ISBN : 9782344042212
Résumé de l’éditeur : Ainsi débute la fin du monde.
Riverdale s’apprête à devenir le théâtre d’une catastrophe directement venue des enfers. Le cycle de la vie a été brisé, d’occultes maléfices sont en causes et les entrailles de la terre régurgitent des morts animés par un désir unique : la soif de sang frais. Le virus se répand à une vitesse incontrôlable et, face à la mort, Archie, Betty et Veronica devront garder leur sang-froid et rassembler leurs forces pour combattre ce mal infernal.
Roberto Aguirre-Sacasa et Francesco Francavilla ramènent les morts à la vie dans un récit horrifique pop à l’humour piquant qui flirte avec les codes du slasher. Un Marvel Zombies dans le monde d’Archie sublimé par un dessin sombre et magnétique.
À propos de l'auteur de cet article
Victor Benelbaz
Tombé dans la marmite de la bande dessinée depuis tout petit, Victor est un vrai amateur éclairé. Comics ou récits jeunesse sont les deux genres préférés de ce professeur de français.
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