Dans le monde de Spawn, il y a bien entendu Al Simmons, le légendaire Hellspawn. Mais on oublie souvent que l’univers créé par Todd McFarlane est d’une grande richesse. Les éditions Delcourt comblent cette lacune en republiant La Malédiction de Spawn dans une anthologie démoniaque. Embarquons pour un aller simple en direction de l’Enfer.
La Malédiction de Spawn : quand les cauchemars prennent forme.
Cela fait 400 ans qu’Al Simmons est mort. Et en l’Anno Demonicus 500, l’Enfer sur Terre n’est plus qu’une simple expression. Les humains, ou ce qu’il en reste, doivent lutter pour leur survie. Et ils auront fort à faire, face à des démons aussi impitoyables que Bune et ses hordes de Navkies, Dessicator ou encore Abbadon le Destructeur. C’est alors que celui qui jadis répondait au nom de Daniel Llanso se relève d’entre les morts. Et il devient le nouveau Hellspawn. Mais tiraillé par la rage et le désir de revanche, la tâche qui lui incombe désormais s’annonce ardue.
La Malédiction de Spawn : Un triptyque démoniaque.
Publiée il y a quelques années en hors-série chez Semic, La Malédiction de Spawn n’avait jamais eu les honneurs d’une édition en librairie. C’est désormais chose faite avec une anthologie qui permet de découvrir la forêt que cache l’arbre Spawn.
Le fait est que même si on a tendance à l’oublier, l’univers de Spawn est d’une richesse impressionnante. Et au programme de ce premier tome, trois histoires faisant la part belle à des personnages secondaires qui ne demandent qu’à être placés sous les feux des projecteurs infernaux.
Trois histoires, une ambiance.
La première saga met en scène Madrid et son fils Mattew dans un monde où le salut ne semble pouvoir venir que d’un défunt torturé, Daniel Llanso, réincarné dans le corps d’un impitoyable Hellspawn.
La deuxième met sur le devant de la scène un duo de détectives, Sam et Twitch. Les deux compères auront fort à faire en enquêtant sur la disparition de la jeune Gretchen Culver. Quand le démon Suture rôde, l’expression « avoir les tripes bien accrochées » prend tout son sens.
Enfin, pour clore ce premier volume, on découvrira les aventures d’Angela, l’ange chasseresse. Et l’occasion est rare. En effet, créé par le légendaire Neil Gaiman (Une étude en émeraude), le personnage a quitté l’univers de Spawn, à la suite d’une dispute entre Todd McFarlane et le scénariste de Sandman.
Et pour dévoiler ces facettes de l’univers, Todd McFarlane a prêté ses jouets à un auteur qu’il connaît bien.
Sombre comme l’Enfer.
Le fait est qu’en tant que scénariste du film réalisé en 1997, Alan McElroy sait à quoi il s’attaque. Mais les comics offrent une liberté sans doute plus grande que celle du cinéma grand public. Ainsi, le scénariste va loin, très loin dans l’horreur. Que ce soit dans l’ambiance mise en place dans la première histoire, ou dans les situations décrites par la suite, on comprend vite qu’Alan McElroy s’interdira peu de choses. Alors il est vrai qu’on pourra le trouver bavard en début d’ouvrage. Mais bien vite, on comprend que les longs cartouches contribuent à alourdir l’ambiance oppressante qui règne. Et au bout de quelques pages, on ressent même un malaise qui ira crescendo pour trouver un aboutissement dans le deuxième récit avec une scène d’une violence rare. Qu’on ne s’y trompe pas, La Malédiction de Spawn est une œuvre sombre et violente qui est réservée à un public averti, à l’estomac bien accroché.
La charte graphique infernale.
Quand Todd McFarlane confie ses crayons à un artiste, il entend que le style de l’univers qu’il a créé soit respecté. C’était le cas avec Greg Capullo (Batman Metal). Ça le sera bien plus tard avec les séries parallèles Gunslinger et King Spawn. Et ça l’est aussi bien entendu dans le cas présent. Dwayne Turner reprend en effet tous les attendus d’une histoire inscrite dans l’univers de Spawn. L’action est omniprésente et les scènes de combat sont aussi dynamiques que souhaité. Mais en outre, à l’unisson avec son compère scénariste, le dessinateur va loin dans l’horreur. Parfaitement secondé par l’encrage infernal de Danny Miki, il contribue à nous faire voyager dans les affres de l’Enfer de Spawn.
En publiant La Malédiction de Spawn d’Alan McElroy et Dwayne Turner, les éditions Delcourt ouvrent les portes de l’Enfer et nous font pénétrer dans un lieu où l’horreur prend vie.
- La malédiction de Spawn 01
- Scénaristes : Todd McFarlane, Alan McElroy
- Dessinateurs : Dwayne Turner
- Encreur : Danny Miki
- Coloristes : Todd Broeker, Roy Young, Mark Nicholas
- Traducteur : Alex Nikolavitch
- Editeur : Delcourt
- Collection : Contrebande
- Prix : 29.95 €
- Parution : 23 août 2023
- ISBN : 9782413077015
Résumé de l’éditeur : L’univers de Spawn ne se limite pas à une succession d’arcs narratifs, mais est riche de nombreux personnages secondaires ou d’incarnations du suppôt de l’Enfer. Cette série – écrite par l’auteur du film Spawn, Allen McElroy, et dessinée principalement par Dwayne Turner – passe en revue divers personnages créés par Todd McFarlane.
À propos de l'auteur de cet article
Victor Benelbaz
Tombé dans la marmite de la bande dessinée depuis tout petit, Victor est un vrai amateur éclairé. Comics ou récits jeunesse sont les deux genres préférés de ce professeur de français.
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