Rendez-vous pris un dimanche matin. Pour le dernier jour du festival Quai des Bulles de cette édition 2017, la journée commence tôt. Cecil nous attend à son hôtel situé en plein cœur de la cité intra-muros de Saint-Malo. Emprunter les rues étroites et pavées pour arriver à destination. Un contexte idéal pour s’imaginer dans l’Angleterre victorienne que le dessinateur de Holmes ne manquera pas de nous parler passionnément. Rencontre avec un auteur dont le talent graphique n’est plus à prouver. La richesse de cette heure passée ensemble se résumera en un mot : authenticité. En somme, un très bon moment.
Bonjour Cecil. Parlons tout de suite de ton actualité. Comment avance le cinquième tome de Holmes, série que tu as débutée en 2006 en compagnie de Luc Brunschwig ?
Alors, le tome cinq est en cours. À ce jour, je peux te dire qu’on est à mi-chemin. Entre la fin d’année 2016 et le début de celle-ci, j’ai été amené à travailler en pointillés sur Holmes. J’ai pu reprendre pleinement et réellement l’album au mois de mai. Désormais, j’espère pouvoir le finir pour fin 2018. Je souhaitais qu’il soit là bien avant, mais des contrariétés on fait que je n’ai pas pu avancer comme je voulais. La série est pas mal entrelardée de complications depuis le début. Ce qui implique des retards et fatalement, des incohérences dans la rythmique des sorties. Depuis que j’ai commencé à publier, j’ai l’impression parfois d’être un peu maudit. C’est difficile quand tu es confronté sans cesse à des obstacles qui t’empêchent d’évoluer correctement. Et ce, dès le Livre I.
Pour le making of du Livre III, vous confessiez avoir douté sur le bon chemin à prendre. Sans nous dévoiler quoique ce soit bien sûr, peux-tu nous dire si aujourd’hui, la voie que vous avez empruntée se dirige naturellement vers l’issue voulue ?
Effectivement… Concernant la fin du récit, nous la connaissons depuis l’origine. Cette ligne, début et fin, est le fil tendu sur lequel nous digressons. Dès la conception du premier tome, nous nous sommes risqués à dérouler d’autres fils qui nous ont amenés vers des développements beaucoup plus importants. Et c’est uniquement pendant l’élaboration du Livre III, que nous nous sommes rendus compte de la complexité que ça engendrait. On s’aventurait dans certaines voies qui nous demandaient un travail trop conséquent. Que ce soit sur le plan historique ou iconographique. Conan Doyle, du fait qu’il vivait à cette époque et qu’il était médecin, avait une connaissance qui donne du corps et de la réalité à Sherlock Holmes. Cela devenait donc très lourd pour être à la hauteur, trouver la bonne doc et ne pas faire d’anachronismes.
À un certain moment, nous nous sommes demandés si nous n’allions pas essouffler le lecteur en ne lui donnant pas à suivre assez tôt, la trame principale. Avec nos albums classiques d’une quarantaine de planches, nous ne voulions pas que l’on ressente une sensation de vide à la fin de chacun d’entre eux. On a donc resserré notre intrigue pour accéder plus vite à l’essentiel.
« Savoir que nous travaillons sur le berceau des grands moments de l’Histoire du XXe siècle, est quelque chose de très stimulant »
Dans le dernier tome, la Dame de Scutari, on peut se rendre compte de la multitude de travail qui a été fournie pour décrire cette Angleterre victorienne. Était-ce l’album le plus difficile à produire ?
Tous à leur manière ont été assez compliqués. Même si je suis très amoureux du XIXe siècle, n’étant ni documentaliste, ni historien et ayant un côté un peu brouillon, quand il a fallu que je trouve la doc pour illustrer cette Angleterre victorienne, cela a été assez laborieux pour moi. En plus, au début de notre série, je n’étais pas encore très au fait d’internet, j’étais plutôt comme un rat de bibliothèque. Je cherchais les bouquins anglais qui illustrent richement cette époque mais me les procurer était difficile.
Ensuite, quand j’ai pu développer mes recherches sur internet en complément des livres, l’iconographie est devenue de fait, plus consistante. Mais par rapport à ce que me proposait Luc sur le plan scénaristique, il fallait que j’étoffe bien plus la doc pour l’immersion dans les lieux. Que j’arrive à traduire l’angle unique d’une photo en trois dimensions, pour que je puisse bouger la caméra avec justesse dans l’espace. Et pour ça, je devais réaliser des petits plans de rues, d’appartements etc. Depuis, mes méthodes de recherche ont évolué et heureusement !
Luc est plus concentré sur le travail psychologique et a tendance à négliger parfois certaines mœurs. La façon dont, au quotidien, quelques éléments peuvent conditionner les gestuels, les rapports humains de cette époque. Pour ma part, c’est important de respecter tout cela. Je veille donc à ce que l’on ne s’en écarte pas. Même si grosso modo, je connais cette période, on balaye l’histoire de l’Angleterre sur cinquante ans ! Pour exemple, lorsqu’on décrit l’époque de la jeunesse de la mère de Sherlock, les codes vestimentaires changent fortement. Les femmes, dans certaines catégories sociales, s’habillaient différemment le matin, le midi ou le soir. Un homme pouvait savoir à quel moment de la journée il se situait en fonction de la tenue que portait sa femme ! C’était complètement fou !
Toute cette richesse peut nous perdre, et mon intérêt pour cette époque avec ses us et coutumes, m’a parfois égaré. Car bien que je l’aime passionnément, je me suis rendu compte que j’étais très ignorant du XIXe siècle. Savoir que nous travaillons sur le berceau des grands moments de l’Histoire du XXe siècle, est quelque chose de très stimulant.
Le Londres de l’époque victorienne était le terrain de jeu principal pour Conan Doyle et les enquêtes de son héros. Dans votre série, les Holmes traversent eux aussi cette Angleterre du XIXe siècle. N’y a-t-il pas un côté indissociable entre cette époque et cette famille ? Comme si elle se nourrissait l’une de l’autre ?
Oui, nos personnages sont très conscients de la modernité qui s’installe, de la révolution qu’elle représente et des conséquences que cela va engendrer. C’est ce que nous mettons en place, en essayant de tisser tous ces liens. Le fond historique est l’appui de notre récit, ce qui le rend indissociable de nos personnages.
Personnellement, je pense que pour l’œuvre de Doyle, même si son protagoniste est très observateur et conscient de son époque, ce n’est pas ce sujet qui domine. Sherlock est un héros tellement fort et habité, qu’il peut aisément voyager à travers différentes périodes. Sa psychologie, son caractère sont adaptables au XXe siècle. Il est très introverti, limite agoraphobe et la société anglaise d’aujourd’hui par beaucoup d’aspects, n’est pas si éloignée de celle du XIXe siècle. Holmes me semble vraiment intemporel.
Concernant notre histoire, nous avons à cœur d’exposer le contexte social de cette époque. Il ne faut pas oublier que nous parlons d’une période terrible avec une Angleterre hégémonique, coloniale et très libérale. Elle a largement contribué à poser certains mauvais côtés fondamentaux du XXe siècle. Par notre récit, nous aimerions, modestement, montrer que rien n’est acquis. Et que nous pouvons de nouveau glisser vers ces conditions sociales inhumaines que nous pensions avoir quittées.
« Watson est notre point de départ et nous avons pas mal d’affinités avec lui »
Parlons un peu de Watson. Un personnage qui évolue constamment depuis le premier tome. On l’observe tour à tour groggy, triste, perdu, dépressif, sceptique et toujours dans l’ombre de son ami disparu. On le quitte dans la Dame de Scutari avec une arme à la main. Nul doute que Watson va s’affirmer de plus en plus. N’est-ce pas le personnage le plus agréable à développer de par ses différentes facettes ?
Ils le sont tous bien sûr, mais Watson est pour Luc et moi un personnage bien particulier. Il est notre point de départ et nous avons pas mal d’affinités avec lui. Dans son œuvre, Doyle l’accable un peu. Il le met intellectuellement en dessous du lecteur. C’est celui qui nous laisse à penser que nous déduisons plus vite que lui face à Holmes.
L’écrivain le présente comme un personnage courageux mais pas toujours très vif. Watson, par son caractère, est régulièrement identifié à son créateur par à priori. En effet, le visage bonhomme de Doyle laisse souvent à penser qu’il s’agissait d’une personne tranquille voire pantouflarde. Mais quand on connaît un tant soit peu sa vie, on s’aperçoit que ce n’est pas du tout le cas. C’était un homme d’action, un aventurier et un grand sportif. Un homme pétri de convictions, un va-t-en-guerre qui n’a pas hésité à s’impliquer en Afrique du Sud lors de la Guerre des Boers. On tenait vraiment a réinscrire ce véritable aspect de Doyle dans Watson.
Quand Watson fait face au deuil du détective et qu’il découvre que Holmes, qu’il considérait comme son ami, pouvait peut-être lui mentir, montre la réaction d’un homme empreint de tristesse et de doutes. Il y a un peu de Luc dans ce développement. Alors que, lorsque l’attitude colérique prend forme chez Watson, face à toutes les inconnues qu’il subit et affronte, c’est plutôt moi qui prend la main. Luc a tendance a amener Watson dans l’accablement. De mon côté, je contrebalance pour qu’il cesse de subir et qu’il réagisse. En l’habillant de colère, cela nous permet aussi de nous approprier Watson en exposant une émotion qu’il cache peut-être aussi dans ses écrits.
Au fil du temps, même s’il est notre vecteur commun, nous nous sommes rendus compte que nous étions complémentaires dans l’approche de notre personnage principal. Par exemple, quand Luc intègre la notion de couple chez Watson et qu’il enquête en compagnie de son épouse. Il développe cette culpabilité de notre personnage à faire passer son amitié avant son couple. De mon côté, j’essaie d’appuyer le côté protecteur qu’il a envers sa moitié.
Quand tu parles de ce moment où Watson tient son arme et la regarde à la fin de ce quatrième tome. À l’origine, cette planche n’était pas prévue. J’ai proposé à Luc de la rajouter. D’une part parce qu’on quittait l’aventure sans le personnage principal et cela m’ennuyait fortement. De plus, je ne voulais pas qu’on néglige le danger qui plane et qui est omniprésent. Mais surtout, je voulais remettre en avant que notre Watson a du tempérament et qu’il ne se laisse pas abattre. En même temps, on ne néglige pas la culpabilité qui l’habite vis-à-vis de sa femme.
À mon point de vue, cette menace autour de Watson et de son couple avait été négligée par Luc. Après en avoir discuté ensemble, il a validé cette idée et m’a laissé la mettre en place. Dans le prochain tome, je vais pouvoir aussi continuer à développer ce Watson en « homme d’action ».
« C’est cette vision en miroir brisé que je trouve délicieuse »
Holmes est, bien évidemment, au centre de l’intrigue, mais on a l’impression que sa présence survole chacune des cases. Est-ce quelque chose de primordial dans votre conception de l’histoire ?
Le thème de l’enquête c’est de comprendre et de découvrir Holmes. Tous nos protagonistes semblent connaître une facette différente du personnage. Où se situe la vérité dans tous ces témoignages ? Avec ses parents, c’est comme il y avait un genre de non-dit, et qu’il ne faut surtout rien révéler. Son absence attise toutes les curiosités et les interprétations. En fin de compte, elle ne fait qu’accroître sa présence. C’est ce paradoxe qui structure notre récit. C’est cette vision en miroir brisé que je trouve délicieuse. Même sur le plan du physique, je ne l’ai pas trop fixé, comme si j’essayais graphiquement de faire émaner un visage en puzzle. Sherlock est le moteur du récit. Il est l’énergie qui fait avancer tout le monde.
Entre Holmes et ton autre publication majeure qu’est le Réseau Bombyce, les personnages ont un réel point commun : celui d’avoir un esprit quelque peu torturé. Traiter de leur complexité, l’expliquer, la justifier, est-ce un exercice qui te passionne ?
C’est même l’origine de mon pseudonyme d’une certaine façon. Je l’ai déjà expliqué plusieurs fois mais ça vient de ma lecture de Céline. Je ne m’étalerai pas sur son génie, ni sur son côté contestable en tant qu’homme. Mais de l’impact émotionnel que son oeuvre à développé chez moi quand j’ai lu Mort à crédit, Voyage au bout de la nuit ou Casse-Pipe. C’est la première fois qu’un auteur me faisait ressentir l’intériorité d’un humain mais dans tout ce qui le caractérise. C’est à dire, comme si je pouvais voir son âme à travers ses viscères. C’était quelque chose de très, très particulier. Mon vocabulaire graphique s’en est trouvé métamorphosé. Quand j’ai découvert cet écrivain, je me suis mis à dessiner d’une certaine façon, un peu comme Rabaté quand il a fait Ibicus. D’ailleurs, quand ce roman graphique est sorti, j’ai eu les jambes coupées ! Cela m’a tellement parasité que j’ai du arrêter de dessiner ainsi. Je suis donc revenu à un style déformé mais qui essayait de tendre à nouveau vers le réalisme.
De plus, j’ai eu une enfance assez violente et compliquée. Tous les éléments sont en place pour comprendre pourquoi j’aime développer ce type de personnages. Si on prend l’exemple d’Eustache et Mouche dans le Réseau Bombyce, tu as symboliquement toute la dualité qui m’habite.
Ces deux héros révèlent donc ton état d’esprit de l’époque ?
Oui, c’est tout une émotion qui était en moi à cette période. Elle s’est ainsi exprimée à travers eux et a même parfois exacerbé mon état. Quand ton enfance a été, on dira, très particulière, la psychanalyse te fait ressentir quelque chose de très bizarre. Ce sentiment qu’il y a toujours un gamin qui te tient par la culotte en te criant plein de « Pourquoi ? » jusqu’à t’en noyer. Alors que toi, tu cherches à marcher le plus vite possible pour grandir. Cet enfant te ramène toujours à lui jusqu’à ce qu’il baisse ton pantalon et soit un obstacle pour que tu ne puisses plus avancer…
Ma démarche avec Eustache et Mouche était claire. Je voulais les faire se confronter. Puis ils devaient se rencontrer et s’apaiser. Eric Corbeyran n’était pas dans la même démarche, et des incompréhensions sont nées entre nous. Le scénariste qu’il est, voulait davantage développer la notion d’aventure. Alors que je souhaitais tout autant m’attarder sur la psychologie des héros.
Surtout avec Eustache. Mouche étant plus l’entrave du couple. En principe, dans la série, ils devaient entrer dans une très forte relation conflictuelle et ainsi se séparer. Et c’était après avoir cheminé chacun de leur côté qu’il devaient se retrouver, Sur fond de première guerre mondiale, où l’Humanité se déchire. Où on ne distingue plus les psychopathes des valeureux. Eustache prenait conscience de tout ça et sa colère s’amoindrissait et il finissait par déserter. Mouche et lui reformaient le duo, partaient aux États-Unis pour devenir justiciers. Et s’épanouissaient ensemble comme monte-en-l’air à New-York, tels des super-héros. En parallèle, ils bossaient dans un cirque américain que j’avais fantasmé.
Mais un peu comme pour Holmes, entre ma vie privée compliquée, nos tensions avec Eric, ajoutées aux déboires liées à l’économie des Humanos… Tous ces éléments m’ont fait perdre la stabilité nécessaire pour faire progresser l’histoire en ce sens. Par ailleurs, je crois que ce que je voulais traiter était tellement intime qu’en fin de compte cela me détruisait. Mais je ne voulais pas abandonner les lecteurs du Réseau Bombyce. Alors, tout en resserrant l’intrigue j’ai terminé la série.
Je ne te cache pas que si j’en avais l’énergie, je referais ce tome trois et trouverais un éditeur pour en faire deux de plus. Mais je ne veux plus m’engager sur des séries réalistes, surtout en couleurs directes. Je n’ai pas la vitesse de réalisation qu’il faut pour ça. Cela engendre trop de frustrations pour tout le monde. Je pense que Holmes sera ma dernière. Désormais, je souhaite me concentrer sur des one shot.
Concernant les lieux ou décors que tu représentes, un autre point commun ressort entre ces deux séries, c’est Bordeaux. Que cette ville soit fantasmée dans Le Réseau Bombyce ou bien que tu dessines son port dans le troisième tome de Holmes, est-ce un hasard ou bien un pur hommage à la ville ?
Le Bordeaux de Holmes et du Réseau Bombyce – Planches de Cecil
Dans Holmes, le passage à Bordeaux vient du fait que Sherlock a des racines Paloises du côté de sa mère : le peintre Vernet. Et puis pour Luc, c’était comme pour me soulager sur le plan documentation. Il m’a dit : « Au moins, tu seras déjà dans la ville pour chercher de la doc ! » En fait, c’était tout aussi complexe ! (rires) Mais cela m’a fait découvrir certains aspects de la ville. Que ce soit sur le nombre de gares existantes à l’époque ou bien comment fonctionnait le port quand il était encore actif.
Il y avait cette gare Napoléon III qui, par la suite, aura cette construction dix-neuvième avec un style assez Eiffelien. Luc rêvait de la voir dans les planches. Mais au moment où nos personnages passent à Bordeaux, la structure en métal n’existait pas ! Je me suis donc pris le chou à trouver l’arrière de cette gare sans cet habillage métallique. Le hasard fera que j’ai pu m’appuyer sur la seule photo trouvée dans une vieille revue. Cela aura été assez frustrant. Moi qui pensais me rendre tout simplement à la gare pour trouver mes angles et faire des photos… Dommage ! J’ai ainsi dû me résigner à inventer l’intérieur de l’époque en mélangeant des souvenirs de l’édifice quand j’étais gamin et ces anciennes photos très difficilement lisibles.
Ce type de repérage est essentiel pour la crédibilité de l’ambiance. Lorsque nous avons visité Londres avec mon épouse, nous avions prévu un parcours à pied pour comprendre l’ergonomie de la ville. C’était important pour que les déplacements de Holmes soient cohérents. Et quand on arrive de Bordeaux, cette petite ville purement dix-huitième siècle sur le plan architectural et qu’on appelle le p’tit Paris… On pense que Londres pourra se visiter de la même façon. Mais j’ai vite compris mon malheur ! (rires) Je peux donc t’assurer que Holmes, en passant d’un point A à un point B dans les rues londoniennes a dû souvent avoir mal aux pieds ! (rires)
Dans Holmes, il faut souligner tous les détails que tu nous offres. Que ce soit sur les expressions des personnages jusqu’aux petits objets en arrière-plan. La case est remplie comme si chaque élément avait son importance. Comment se passe ces « dispositions » ? Vous les travaillez avec Luc ? Ou bien te donne-t-il lui-même les indications que tu te charges de mettre en évidence ?
Cela dépend de plein de choses en fait. Même s’il propose une mise en case, Luc a une façon bien particulière d’écrire, de scénariser. C’est comme si à travers son travail de description, il ne te racontait pas la mise en scène mais plutôt la façon dont le personnage est habité mentalement. Ainsi, une fois que j’ai lu ses pages, je les mets de côté en ne gardant que la structure dialoguée.
Concernant le plan du récit, Luc et moi sommes très en phase. Psychologiquement, je pense qu’on doit avoir un rapport parental commun. Même si notre passif est différent, nos questionnements semblent être les mêmes. Ainsi, il est beaucoup plus facile pour moi de bâtir la narration et la gestuelle de nos personnages. Ensuite, lorsque je sens qu’au niveau mental, quelque chose doit se dégager via un personnage, et que ça passe par le dialogue, je vais plus travailler le cadrage, mon « posé de caméra » ou l’environnement. Le but étant d’amener le lecteur aux émotions que nous souhaitons. C’est comme ça qu’on travaille.
J’aimerais revenir sur la colorisation. Pour Holmes, tu travailles avec deux bichromies. L’une aux tons gris-bleus pour évoquer l’instant présent, l’autre plutôt proche de l’ocre qui habille les flashes-black. Lorsque dans le tome III, Wiggins relate sa rencontre avec Holmes à des gamins de rue, tu gardes ce ton gris-bleu. Est-ce parce que ce souvenir n’était pas assez éloigné dans le temps ?
C’est ça. Mais tu remarqueras aussi que je différencie cet instant par le changement de vocabulaire autour de la case. Dans ces flashes-back plus proches du présent des personnages et qui ne mêlent pas trop la mère, ces cases sont à bords perdus. Elles s’arrêtent à la coupe de la page et elles ne sont pas cernées. Cet exercice n’était pas évident. En plus, comme Luc aime bien me compliquer la tâche (rires), par moment on intègre des scènes d’hallucinations. Comme celle dans le premier tome où on pénètre dans les rêves ou les ressentis intimes de Watson.
Donc oui, avec ces codes couleurs, on essaie de fluidifier tout ça, pour une meilleure compréhension du lecteur. Bien que l’on soit sur de la quadrichromie, je travaille avec deux teintes franches. Il y a aussi des demi-teintes. D’ailleurs avec ces effets-là, mes couleurs ne sont pas stables. Par moment, dans l’ocrée, il y a un peu plus de rouge ou de vert, du froid, du chaud. Ça bouge pas mal. On utilisera ce procédé jusqu’à la fin.
Il n’y a que sur une toile, dans le tome deux, où il y a une vraie quadrichromie avec une peinture qui génère une fantasmagorie chez la mère de Holmes. Qu’on retrouve d’ailleurs dans le tome quatre quand celle-ci accouche…
Un mot sur les animaux. Tu en dessines quelques-uns de fort belle manière dans cette série. Un cerf, des animaux de ferme, des chevaux… Aimes-tu les représenter ?
Je regrette même de ne pas plus en dessiner. Pour ce qui est des chevaux, à une époque, j’en représentais régulièrement et j’étais plus à l’aise. C’est moins le cas aujourd’hui. J’adorerais être comme ces dessinateurs que sont Matthieu Bonhomme ou, bien sûr, Giraud. Ils ont ce style très marqué où ils arrivent à plier brillamment l’anatomie ou toutes les caractéristiques animalières à leur langage graphique. Mais là, on parle de grands dessinateurs. J’ai encore une approche très scolaire. Regarde le chien de ferme. je ne l’ai pas bien senti. Je le trouve un peu pataud, statique.
Mais mon trait est un peu raide parce que je ne suis pas naturellement un dessinateur réaliste. Étant vraiment accroc de narration et de composition, j’essaie de tenir l’œil du lecteur le mieux possible. Et ce, jusqu’aux placements des phylactères. Malgré cela, je pense que ce côté très tenu accompagne bien le récit victorien.
Pour le deuxième et le quatrième tome, j’ai pris beaucoup de plaisir à illustrer les séquences bucoliques. Je pense à la scène de poursuite avec les chevaux, par exemple. Dans le tome 5, il y a des scènes sous les arbres, et je suis très content de dessiner ça. Il faut dire que pour Holmes, je suis pas mal enfermé dans les chambres ! (rires)
À la limite du huis-clos comme dans le deuxième tome ?
Oui je l’ai vécu comme ça. Mais je peux te dire que même les scènes extérieures étaient du huis-clos ! (rires) La mise en scène de Luc a un peu ce travers. Et je ne te parle pas du tome quatre ! La Dame de Scutari a été très usant en tant que dessinateur. Il y a beaucoup de scènes d’intérieur avec des gens couchés, qui racontent d’autres intérieurs avec d’autres gens couchés ! Pour aller à Scutari dans un lieu où ne se trouve que des gens couchés ! On va dans un village et son se couche pour se faire couper la jambe ! (rires) Et le peu de fois où on monte sur un cheval, on finit par se coucher par terre !
Je n’en pouvais plus. J’avais l’impression, pour ce livre, de ne dessiner que des oreillers ou des gens couchés. Et pour que le lecteur n’ait pas cette même impression, il a fallu que j’amène une variété d’angles… C’était chaud ! À un moment je me souviens avoir dit à Luc : « Tu veux me perfectionner dans le plissé d’oreiller ou quoi ? » (éclats de rire)
« J’ai d’autres projets qui sont en cours de développement… »
Pour cette préparation du cinquième de Holmes, comment se passe une journée type de travail pour toi ?
C’est très simple. Je me lève à 6h45 et et petit-déjeune avec mes enfants. Une fois que tout le monde est à l’école, et au travail, je prends un café devant ma planche et je me mets au boulot jusqu’à midi. Petite récré avec mon fils qui rentre à la pause méridienne. Et je m’y remets jusqu’à la fin de la journée. Le soir, je m’accorde un temps précieux à me défouler physiquement avec des exercices de style renforcements (il faut préserver son dos dans ce métier). Voilà comment Holmes se peaufine jour après jour.
Et il y a toujours un jour dans la semaine où je met Holmes de côté. Je dessine pour le plaisir ou bien je continue mon travail sur d’autres projets. Ceux-ci sont en cours de développement et sont un peu particuliers. C’est mon occupation de certains soirs. C’est aussi un gros investissement que je ne peux pas encore proposer à des éditeurs tant que je ne suis pas sûr du résultat. Mais j’avance.
Cela fait des semaines bien remplies. Le weekend, je garde une journée que je consacre à ma famille. Être la famille d’un dessinateur, c’est parfois un vrai calvaire. Car c’est bien plus qu’un travail, c’est une passion. On pense pratiquement toujours à ça. C’est en tout cas comme ça que je fonctionne.
Et puis, comme toi, je suis un boulimique de bandes dessinées mais aussi de romans, de séries, de cinéma etc. Tout ce qui peut nourrir mon mode d’expression. Mais la BD reste mon grand amour. J’adore ce qu’elle amène par la variété des formes narratives, la richesse des vocabulaires graphiques. Aujourd’hui, la production est telle que je ne peux malheureusement pas accéder à toutes les publications. Heureusement, mon épouse qui est bibliothécaire, commande bon nombre de BD. De temps à autre, je me permets de lui suggérer quelques titres. Cela permet de les faire découvrir à son public et j’en profite par la même occasion !
« Mon rythme et l’investissement que j’y mets ne sont pas appropriés à la cadence d’une série »
Vous avez prévu de terminer cette aventure en six tomes. Tu auras donc passé une quinzaine d’années avec Holmes. Au moment du mot « Fin », éprouves-tu une anxiété de ce qui se passera ensuite ou pas du tout ?
Comme je te le disais, je ne vis pas exclusivement avec Holmes. Ne serait-ce qu’avec le Réseau Bombyce que j’ai terminé en parallèle. Les autres projets dont je te parlais sortiront probablement en cours de route. Mais je pense qu’à la fin de Holmes, je ressentirai une forme de soulagement. Je m’investis tellement dans cette aventure que par moment, ça me pèse. Comme évoqué précédemment, mon rythme et l’investissement que j’y mets ne sont pas appropriés à la cadence d’une série.
Et puis il y a nos rapports avec Luc qui s’éloignent fatalement. En aucun cas dans notre travail, mais nous n’habitons pas tout près. Il y a beaucoup de temps entre chaque tome et Luc a aussi un boulot colossal à côté. C’est une organisation à distance qui nous a amenée à nous voir de loin. Je sais que quand notre série sera terminée, cette frustration partira aussi. Je suis quelqu’un d’assez casanier, ce n’est pas ma maison d’édition qui te dira le contraire ! Même avec elle, mon rythme occasionne de la distance. Cela ne m’empêche pas de m’intéresser à la production de Futuropolis, mais je ne suis pas ce qu’on peut appeler un membre actif. En fait, je suis un électron libre à qui on accorde gracieusement le droit d’avoir ce rythme d’escargot ! (rires)
Le lectorat qui te suit sait qu’il te faut un certain temps pour confectionner un album. Il y a donc toujours une impatience mais jamais d’agacement tant il sait qu’il ne sera pas déçu. Comment expliques-tu cette confiance que le public et toi entretenez ?
Tu sais je me sens malgré tout coupable. Mais je suis dans un entre-deux. Luc, en fin de compte, n’a pas écrit une série. Il a écrit un roman. Un vrai roman graphique qu’on a artificiellement coupé en tronçons. Je n’ai jamais l’impression de finir un tome mais plutôt un chapitre. Parfois j’ai cette sensation que lorsque un album de Holmes est fini, nous n’apportons pas systématiquement de réponses, mais une tension. Qui devient une frustration à cause de mon temps de réalisation. Je porte une forme de culpabilité vis-à-vis de nos lecteurs. Mais je l’ai aussi envers Luc ou mon éditeur.
Je ne sais pas, par exemple, comment le vit l’auteur Eric Bourgier qui dessine l’excellente série Servitude. Même si la pagination est plus conséquente, je ne perçois pas de reproche concernant son rythme. On sait, on voit que son travail est conséquent et très investi. Il crée un véritable univers et comme il y a cette notion de crédibilité d’un monde fantasmé, on comprend que son rythme est logique. Alors que mon travail résulte de la reconstitution. On se dit peut-être qu’il y a de l’appui et que ça devrait aller plus vite…
Qui plus est, le XIXe siècle est énormément traité en bande dessinée et je regarde cette production ! Il peut être parfois très fantaisiste. C’est la même chose quand tu regardes les séries télévisées qui relatent cette époque. Je peux me rendre compte de certains anachronismes. C’est une des raisons de ma lenteur. J’essaie au maximum de respecter les codes d’une époque. C’est très important pour moi. Avec Luc, nous souhaitons tellement donner une réalité crédible et digne de l’œuvre de Doyle que je me mets pas mal la pression.
Et pourtant je ne suis pas à l’abri d’une coquille ! Je peux te dire qu’il y en a une belle dans le tome quatre ! À la dernière page je me suis trompé dans les uniformes des policiers. Je leur ai fait porter un couvre-chef de 1904. À la place de la casquette, ils devaient porter un bicorne. Je m’en suis aperçu juste après l’impression !
Autre anecdote. Cela a été très délicat de trouver de l’iconographie pour la reconstitution de Scutari. J’avais quelques livres sur le sujet mais très peu qui décrivaient ou montraient l’hôpital. Même dans certains téléfilms anglais où l’hôpital apparaissait, ils resserraient les plans pour ne pas trop montrer les lieux. Alors j’ai fait avec le peu de documents en ma possession en essayant de comprendre comment il était bâti.
Lorsque notre livre est sorti, je parlais de cela à un copain. En insistant sur le côté galère pour trouver la doc. Je lui expliquais qu’on n’en trouvait aucune sur le net. Pour lui prouver, je saisis « Scutari » sur un moteur de recherches. Et là, apparaît sur la toile une quantité infinie d’images qui n’étaient pas loin de celles que j’avais fantasmées et reconstituées ! Et là, je me dis : « c’est pas possible ! » J’ai cherché les raisons de l’apparition de tous ces documents en me disant qu’il y avait peut-être eu un événement autour de Florence Nightingale, mais rien ! C’était dingue ! Par moment, il y a ce petit côté calvaire dans ce job… (rires).
Mais après, j’ai eu mon petit moment de grâce. La jolie fin de cette histoire, c’est lorsqu’au détour d’une dédicace avec Luc, nous avons rencontré un documentaliste. Il nous a fait remarquer à quel point il n’en revenait pas du travail de reconstitution et de sa justesse. Cela m’a fait du bien… même venant d’une seule personne, ça fait vraiment du bien… (rires)
Une dernière question. De plus en plus, sont dévoilées quelques bouts de cases du prochain tome de Holmes, sur les réseaux sociaux sur la page FB de la série. Est-ce nouveau pour toi de partager de cette façon ?
Effectivement, je poste de temps en temps des images sur Facebook avec un compte dédié à la série. Il y a une telle distance entre chaque tome que j’ai envie de montrer des petits bouts de l’avancé de l’album. Mais je suis économe. Concernant les réseaux sociaux, même si je ne suis pas friand de ce mode de communication, j’y ai trouvé quelques intérêts. D’abord pour partager mon travail et aussi parce qu’il me permet de sortir de ma caverne et de rester en lien avec les copains du métier. J’ai une page perso qui me sert à ça et aussi à partager les travaux des dessinateurs que j’aime et d’autres choses.
Et puis, comme je suis un grand solitaire, je peux être très volubile quand je rencontre les gens. Ainsi, grâce aux réseaux sociaux, j’épargne leurs oreilles et économise leur attention ! (rires)
Merci Cecil d’avoir accordé à Comixtrip ce moment et d’avoir dévoilé quelques facettes de ton travail.
C’est moi qui te remercie. Cela a été un véritable plaisir !
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Entretien réalisé le dimanche 29 octobre 2017 à Saint-Malo
- Holmes (1854/†1891?), livre I : L’adieu à Baker Street
- Scénariste : Luc Brunschwig
- Dessinateur : Cecil
- Éditeur : Futuropolis
- Prix : 12,00 €
- Sortie : septembre 2006
- ISBN : 9782754800488
Résumé de l’album : À la suite du Docteur Watson, Brunschwig et Cécil se lancent sur les traces de Sherlock Holmes, à la découverte de l’homme qui se cache derrière le détective. 4 mai 1891, Sherlock Holmes disparaît en Suisse aux Chutes de Reichenbach, entraînant avec lui dans la mort son plus grand ennemi, le professeur Moriarty. Quelques jours plus tard, l’appartement du détective au 221 b Baker Street est mis à sac par des hommes de main envoyés par Mycroft Holmes, le propre frère de Sherlock. Mycroft tente ainsi de détruire toutes les preuves de la folie de son frère, qu’il accuse de s’être abandonné à la cocaïne. Pour lui, la mort de Holmes est le suicide déguisé d’un homme qui ne pouvait se résoudre à voir son cerveau détruit par la drogue. Malgré les preuves apportées par Mycroft, Watson se refuse à croire cette version des faits. Il se lance à travers toute l’Europe dans une incroyable enquête qui va tout lui révéler de l’histoire de Sherlock Holmes et de sa famille.
- Holmes (1854/†1891?), livre II : Les liens du sang
- Scénariste : Luc Brunschwig
- Dessinateur : Cécil
- Editeur : Futuropolis
- Prix : 12,00 €
- Sortie : novembre 2008
- ISBN : 978-2754800464
Résumé de l’album : À la suite du Docteur Watson, Brunschwig et Cécil se lancent sur les traces de Sherlock Holmes, à la découverte de l’homme qui se cache derrière le détective. Attendu depuis des mois, le tome 2 est enfin disponible !
4 mai 1891, Sherlock Holmes disparaît en Suisse aux Chutes de Reichenbach, entraînant avec lui dans la mort son plus grand ennemi, le professeur Moriarty. Quelques jours plus tard, l’appartement du détective au 221 b Baker Street est mis à sac par des hommes de main envoyés par Mycroft Holmes, le propre frère de Sherlock. Mycroft tente ainsi de détruire toutes les preuves de la folie de son frère, qu’il accuse de s’être abandonné à la cocaïne. Pour lui, la mort de Holmes est le suicide déguisé d un d’homme qui ne pouvait se résoudre à voir son cerveau détruit par la drogue. Malgré les preuves apportées par Mycroft Holmes, le docteur Watson se refuse à croire cette version des faits. Il se lance à travers toute l’Europe dans une incroyable enquête qui va tout lui révéler de l’histoire de Sherlock Holmes et de sa famille. Chez les parents d’Holmes, le mystère s’épaissit. Watson fait de bien mystérieuses découvertes en fouillant dans la chambre d’enfance de son ami. Quelle influence a bien pu avoir Mycroft Holmes sur son frère Sherlock ? Comment interpréter les propos de Mycroft qui affirme que l’ennemi mortel d’Holmes, le professeur Moriarty, n’a jamais existé ?
- Holmes (1854/†1891?), livre III : L’ombre d’un doute
- Scénariste : Luc Brunschwig
- Dessinateur : Cécil
- Editeur : Futuropolis
- Prix : 13,00 €
- Sortie : novembre 2012 (réédition)
- ISBN : 9782754809467
Résumé de l’album : A priori Sherlock Holmes est mort lors d’un combat avec l’empereur du mal, le professeur Moriarty. C’est toutefois ce que pensait le fidèle Watson. Il apprend rapidement qu’en réalité le célèbre détective se serait suicidé pour échapper à la folie qui menaçait de s’emparer de lui. Après s’être rendu chez la famille de son ami, il est assailli de doutes compte tenu de ce qui s’y passe et des zones d’ombre relevées dans le passé de ce clan pour le moins singulier. Accompagné de son épouse, il part en France sur les traces de la nourrice de Holmes. Pendant ce temps, Wiggins se rend à Londres pour enquêter sur l’étonnante infirmière chargée de s’occuper de Holmes père.
- Holmes (1854/†1891?), livre IV : La Dame de Scutari
- Scénariste : Luc Brunschwig
- Dessinateur : Cécil
- Editeur : Futuropolis
- Prix : 13,50€
- Sortie : octobre 2015
- ISBN : 978-2754809153
Résumé de l’éditeur : Dans ce nouvel épisode : Alors que Wiggins suit la plaidoirie du docteur Parks au procès de Judith Brown, sous l’oeil attentif de Mycroft, dont l’issue va provoquer l’émoi dans le pays tout entier, Mary et John Watson sont au chevet de la nourrice de Sherlock, blessée par balles. Les révélations de celle-ci vont les mettre sur la piste d’une femme dont le nom fut aussi au cœur du procès : Florence Nightingale. La célèbre infirmière et pionnière des soins modernes, a mis en pratique ses théories lors de la guerre de Crimée à l’hôpital de Scutari où officièrent le jeune docteur Parks et une certaine… Violet Holmes.
À propos de l'auteur de cet article
Mikey Martin
Mikey, dont les géniteurs ont tout de suite compris qu'il était sensé (!) a toujours été bercé par la bande dessinée. Passionné par le talent de ces scénaristes, dessinateur.ice.s ou coloristes, il n'a qu'une envie, vous parler de leurs créations. Et quand il a la chance de les rencontrer, il vous dit tout !
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