Des abeilles meurent sans savoir pourquoi. Un mystère que Caleb le chat-samouraï et son serviteur Doglass tentent de résoudre dans Les larmes du yôkai. Cette jolie aventure jeunesse humoristique est signée Loïc Clément et Margo Renard. Sympathique !
Explosif (volé)
Caleb est en mauvaise posture. Célestin – il n’aime pas qu’on l’appelle comme ça – l’a attrapé pour le tuer. Le chat-samouraï a découvert que le chef des malfrats a volé l’explosif du daimyo, le seigneur de la région.
Après un tour de passe-passe de Doglass, le serviteur de Caleb, ils mettent le feu à la poudre volée. Explosif !
Explosion de bourre-pifs
Doglass et Caleb se rendent alors au palais du daimyo pour toucher la récompense. Mais avant, ils font une halte à Chidori dans le restaurant de Béryle et son fils Tristan.
Mais, c’était sans compter sur la légendaire empathie du chat. Une embrouille avec son serviteur se termine par une énorme bagarre avec les autres clients du restaurant.
Le duo se retrouve alors emprisonné dans les geôles du daimyo. Dans leur cellule se trouve Atsuhiko, un apiculteur. Même si cela n’était pas prévu, l’éleveur d’abeilles peut prendre audience avec le seigneur. Il tente de lui expliquer son problème : les abeilles connaissent une surmortalité. Une épidémie ?
Un mystère à résoudre pour Caleb et Doglass…
Les larmes du yôkai : drôles d’enquêteurs
Loïc Clément aime les ambiances asiatiques. Après Mitsuko (avec Qin Leng), il plonge son lectorat dans un Japon médiéval fantasmé. Loin de l’univers de la céramique de son précédent ouvrage, il imagine une aventure complètement décalée et drôle pour les jeunes lecteurs.
L’auteur de la collection Les contes de cœurs perdus (Chaussette, Merlin, Chaque jour Dracula, Le voleur de souhait, Mauvais sang) met en scène un duo aussi fou qu’opposé. Caleb Inari est un chat-samouraï, peu diplomate, cynique et qui possède un katana surpuissant. Doglass, un chien-samouraï, tente de servir son maître au mieux. Mais, il est toujours excédé par les turpitudes de Caleb.
Les larmes du yôkai : de la folie de l’aventure
Caleb et Doglass sont rejoints dans leur enquête par Béryle et Tristan. La jeune mère cache elle aussi un secret autour de son défunt mari. Tout ce petit monde tente de comprendre pourquoi les abeilles meurent brutalement.
Cette quête importante pour les habitants de la région se transforme vite en road-trip, entre mensonges, argent et combats épiques.
Les larmes du yôkai : ça tourne en ridicule
Loïc Clément n’oublie pas de glisser des éléments autour de l’écologie, une thématique qui lui tient à cœur comme dans Héloïse et les larmes de givre. Les larmes, il en est encore question dans cette nouvelle série. Cette fois-ci, elles ne concernent pas le froid mais autre chose, que je ne vous dévoilerai pas pour ne pas gâcher votre plaisir de lecture.
Le gros points forts de Les larmes du yôkai, c’est l’atmosphère complètement folle. L’auteur du Temps des mitaines amuse avec les traditions japonaises médiévales, avec des situations gaguesques et des dialogues très drôles. Si les jeunes lecteurs seront ravis de lire une aventure humoristique, les adultes y verront des clins d’œil en sous-texte qui les feront aussi rire.
Du Kung Fu (Panda) pour les abeilles
Les références pop sont nombreuses dans ce premier volet, Les abeilles se cachent pour mourir (tiens, tiens. Abeilles, oiseaux, c’est kif kif). Du Sel et des abeilles (AB comme producteur ?) à la scène d’embrouille de Caleb et Doglass autour d’un bol de nouilles digne de Kung Fu Panda, tout est réjouissant.
Souvent le chat-samouraï n’a pas le beau rôle. Il est tourné en ridicule par sa vanité. Le pauvre chien-samouraï est d’ailleurs son souffre-douleur mais n’hésite jamais à un bon mot pour le remettre à sa place.
De monkey Family aux Larmes du yôkai : Margo Renard s’amuse aussi
Si l’histoire est amusante, elle le doit aussi à la partie graphique de Margo Renard. Aidée par Stéphane Benoît pour le story-board et Grelin pour les couleurs, elle met en scène des animaux anthropomorphiques très réussis. Il faut souligner que ce type de personnages lui va bien puisqu’elle a auparavant publié deux très jolis albums aux éditions La palissade : Monkey Family et Le masque du soleil. Ses aquarelles y faisaient merveille !
Les larmes du yôkai : une série jeunesse qui démarre bien. Un duo devenu quatuor qui déboule dans des aventures complètement décalées. C’est sympa et drôle. Et en plus, chaque tome correspond à une enquête.
- Les larmes du yôkai, tome 1 : Les abeilles se cachent pour mourir
- Scénariste : Loïc Clément
- Dessinatrice : Margo Renard
- Coloriste : Grelin
- Story-board : Stéphane Benoît
- Éditeur : Glénat
- Prix : 15,95 €
- Parution : 11 septembre 2024
- Pagination : 88 pages
- ISBN : 9782344053218
Résumé de l’éditeur : Un nouveau duo d’enquêteurs impayable dans un univers médiéval ! Caleb, un brillant chat-samouraï enquêteur, sillonne l’île d’Onogoro avec son serviteur Doglass, en quête de mystères à résoudre. Dans ce Japon médiéval fantastique entre science et magie, une larme de yôkai est transmise par un père noble à son fils sur son lit de mort. Ce legs inestimable est un sabre qui renferme l’âme d’une créature légendaire, lui conférant par là même des pouvoirs extraordinaires. Caleb, enfant adopté, est ainsi l’un des rares gaijins à posséder un tel trésor. Privilégiant la résolution de ses enquêtes par l’usage de son intellect hors pair plutôt que par la force, Caleb Inari n’est pourtant pas le dernier à la bagarre. Surtout si son souffre-douleur Doglass est en première ligne… Lorsque ce duo atypique arrive dans la ville de Chidori pour de nouvelles aventures, l’accueil n’est pas des plus chaleureux. Les étrangers n’y sont pas forcément bien vus. Pas de quoi se départir de sa nonchalance et de son humour corrosif habituels pour Caleb, qui va faire la connaissance de Béryle. Cette patronne d’auberge, veuve et gaijin elle aussi, s’occupe seule de son commerce aux côtés de son jeune fils Tristan, et sa vie n’est pas simple tous les jours. Quoi qu’il en soit, la situation à Chidori s’avère rapidement explosive. La petite communauté d’apiculteurs qui assure l’économie de la ville est désemparée par la mort mystérieuse de ses abeilles. Le manque d’intérêt des pouvoir locaux finit d’asseoir des tensions bien installées. Le daimyo local, représentant de l’empereur, serait-il corrompu ? Avec ses compagnons, Caleb va mener l’enquête, qui les mènera à découvrir les secrets cachés dans les profondeurs de la ville… Loïc Clément au scénario, Stéphane Benoit pour le découpage, Margo Renard au dessin et Grelin à la couleur, imaginent les aventures d’un savoureux duo à travers cette nouvelle série, qui comptera une enquête par tome. Avec ses dialogues drôles et mordants, ce premier tome ouvre les portes d’un univers anthropomorphique aux dessins pétillants et aborde subtilement l’écologie, la tolérance ou l’acceptation des différences. Une joyeuse aventure qui mêle combats de sabre, traditions et mystères.
À propos de l'auteur de cet article
Damien Canteau
Damien Canteau est passionné par la bande dessinée depuis une vingtaine d’années. Après avoir organisé des festivals, fondé des fanzines, écrit de nombreux articles, il est toujours à la recherche de petites merveilles qu’il prend plaisir à vous faire découvrir. Il est aussi membre de l'ACBD (Association des Critiques et journalistes de Bande Dessinée). Il est le rédacteur en chef du site Comixtrip.
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