Entretien avec Jean-Philippe Peyraud

Auteur de bandes dessinées depuis plus de 30 ans, Jean-Philippe Peyraud s’est associé à Didier Tronchet pour réaliser Première dame aux éditions Glénat. Il s’est beaucoup amusé pour mettre en image cette comédie romantique et politique comme il nous le confie dans cet entretien dans un bar-restaurant de Poitiers.

Première dame de Didier Tronchet et Jean-Philippe Peyraud (éditions Glénat)

Avec Catherine Romat, Jean-Philippe Peyraud, vous avez décidé d’habiter à l’Isle-Jourdain. Pourquoi avoir voulu vous installer dans le Sud de la Vienne ?

Je suis né à Poitiers et j’en suis parti vers 22-23 ans pour suivre Catherine à Paris. Nous y sommes restés 27-28 ans.

Nous avions envie de partir de Paris. Nous avions pensé à Nantes ou Bordeaux parce que nous avions des copains installés dans ces régions.

Là où nous habitons actuellement, c’est la maison de mon grand-père. Nous étions en train de la vider pour la vendre au décès de mon père. Et comme Catherine adorait cette maison, moi aussi car j’y avais passé beaucoup de vacances, nous nous sommes dit : pourquoi ne pas y habiter.

Le village est beau et il est attractif. Donc nous n’étions pas isolés et nulle part.

Première dame de Didier Tronchet et Jean-Philippe Peyraud (éditions Glénat)

« Je pense qu’il y a un état de “transe” quand on dessine qui demande une certaine solitude. »

C’est dans cette maison que vous travaillez ? Avez-vous un atelier spécifique ?

Ce qui est assez rigolo, c’est que j’ai aménagé mon atelier dans l’atelier de mon grand-père qui était menuisier.

Je n’ai jamais travaillé dans un atelier collectif même lorsque j’habitais à Paris. On me l’avait proposé plusieurs fois mais ça ne s’était jamais fait.

J’aime bien écouter ma musique, faire ma petite tambouille tranquille dans mon atelier. Je pense qu’il y a un état de “transe” quand on dessine qui demande une certaine solitude. Un moment où je m’abandonne au dessin.

Première dame de Didier Tronchet et Jean-Philippe Peyraud (éditions Glénat)

Est-ce que vous connaissiez Didier Tronchet avant de travailler sur Première dame ?

Pas du tout. En tant que lecteur, je le connais depuis longtemps. Notamment ses bandes dessinées d’humour chez Delcourt, Sacré Jésus ou La bite à Urbain, mais aussi ses histoires dans Fluide Glacial.

C’est l’éditeur Glénat qui nous a donc réunis.

Première dame de Didier Tronchet et Jean-Philippe Peyraud (éditions Glénat)

« On partage les envies de réaliser des récits rythmés, assez denses et toujours clairs. »

Pourquoi avoir dit oui à Didier Tronchet pour l’accompagner dans ce projet de Première Dame ?

C’est surtout pour son scénario. Je l’ai trouvé génial. J’ai ensuite découvert l’homme qui est un vrai bosseur, un vrai amoureux du récit. On partage les envies de réaliser des récits rythmés, assez denses et toujours clairs.

Franck Marguin, notre éditeur chez Glénat, a pensé à moi à cause du sujet. Le fait également que ce soit une comédie romantique et aussi parce que c’étaient des thématiques que j’avais déjà abordées dans mes précédents albums.

Première dame de Jean-Philippe Peyraud - recherches graphiques (Photo : Jean-Philippe Peyraud)

Qu’est-ce qui vous a plu dans ce projet ?

Tout d’abord parce que c’est une comédie romantique. J’avais aussi envie de réaliser une histoire un peu drôle, car on sortait du Covid.

Le ressort classique de la comédie romantique, c’est de mettre ensemble deux personnes qui n’ont rien à voir, dans un milieu un peu extraordinaire. Là, c’était le milieu politique. Le but n’était pas de se moquer des politiques – ils y arrivent bien tout seuls – mais de montrer comment ce milieu peut interagir avec le sentiment amoureux.

Ce qui plaisait aussi à Didier, c’est que depuis Sarkozy, les présidents ont des vies amoureuses “normales”, comme tout le monde. Il n’y a pas de maîtresse cachée ou d’enfant caché comme les présidents précédents.

Aujourd’hui, ils ont des sentiments amoureux affichés, ils divorcent, se remarient. Je trouve ça plutôt bien. Ils ont des vies sentimentales compliquées comme tout le monde.

J’aimais bien l’idée de cette romance plongée dans ce monde de machinations politiques pour avoir le pouvoir. Je trouvais ça très drôle à dessiner.

Première dame de Didier Tronchet et Jean-Philippe Peyraud (éditions Glénat)

« Les lecteurs vont forcément reconnaître des éléments que l’on a vécus. Thierry Langlois est un mélange de plein d’hommes politiques. »

Jean-Philippe, comment pourriez-vous présenter Thierry Langlois ? Qui est-il ?

C’est un président de la République, que je mettrais au centre de l’échiquier politique. Il le dit lui-même : “Je suis un jeune con du centre”. On se rend compte qu’il est en grande demande de réussite vis-à-vis de sa mère. Il arrive à ce stade ultime juste pour faire plaisir à sa mère !

Première dame de Jean-Philippe Peyraud - recherches graphiques (Photo : Jean-Philippe Peyraud)

C’est un jeune président dynamique – peut-être un peu trop – qui vient du Sud-Ouest, rugbyman et qui se retrouve un peu sur ce poste par hasard. Sûrement par ambition mais aussi par hasard. Les jeux politiques l’ont amené au poste suprême.

Les lecteurs vont forcément reconnaître des éléments que l’on a vécus. Thierry Langlois est un mélange de plein d’hommes politiques.

Première dame de Jean-Philippe Peyraud - recherches graphiques (Photo : Jean-Philippe Peyraud)

Qui est Victoria Coraly, l’autre personnage principal de Première dame ?

C’est une comédienne, plutôt habituée aux films d’auteurs français à caractère social. Elle possède une petite notoriété dans ce milieu-là. Elle vient d’une famille bourgeoise. Victoria découvre que ce qu’elle fait au cinéma n’est pas suffisant et que ça ne change pas vraiment le monde. Elle veut changer les choses aussi. En découvrant le milieu associatif, elle découvre une autre façon d’agir sur le monde. C’est plus discret mais plus efficace.

Victoria est une maman solo d’un petit garçon Valentin, de gauche et écologiste. Elle vit dans un quartier parisien où il y a des problèmes d’immigration. Elle va d’ailleurs aider des sans-papiers. Tout cela la touche profondément. Avec le milieu associatif, elle découvre qu’elle peut influer sur la vie de personnes précaires.

En rencontrant Thierry, Victoria est confrontée à l’amour et à la politique ; la realpolitik.

Première dame de Jean-Philippe Peyraud - recherches graphiques (Photo : Jean-Philippe Peyraud)

Est-ce que l’on peut dire que Victoria et Thierry ont un caractère tempétueux ?

Oui, ils ont un caractère bien trempé. Lorsqu’ils se rencontrent, l’amour fait effet.

« Ce qui lie les deux personnages, Thierry Langlois et Victoria Coraly, c’est la sincérité. »

Première dame est un récit extrêmement riche en thématiques (la politique, avec ses coups bas, ses complots, sa communication, les migrants, les sans-papiers, l’écologie, le paraître, l’amour sous conditions…). Avez-vous pris plaisir à le dessiner ?

Alors oui ! Ce qui lie les deux personnages, Thierry Langlois et Victoria Coraly, c’est la sincérité. Lui est sincère en politique. Il veut faire bouger les choses. Elle, dans le cinéma et dans l’associatif. Elle veut aussi faire bouger les choses.

Mais, ils sont confrontés à tout un petit monde qui gravite autour d’eux et qui a de l’ambition. Par exemple, Lombard, le ministre de l’intérieur de Langlois, rêve d’être calife à la place du calife. Il tente de se servir de leur histoire d’amour pour arriver à ses fins.

Tout cela, c’est du pain béni à dessiner. C’est rigolo ! Et faire des têtes de méchants, c’est aussi amusant ! En France, tous les ministres de l’intérieur ont des têtes de méchants de James Bond ! Il ne faut pas en ajouter plus au dessin pour souligner leur caractère.

Première dame de Jean-Philippe Peyraud - recherches graphiques (Photo : Jean-Philippe Peyraud)

J’ai remarqué que les portes claquaient souvent dans le récit. C’est une passion de dessiner des portes qui claquent ?

Comme dans un vaudeville, j’avais envie que les portes claquent ! Et puis aussi les portables qu’on casse par colère. C’étaient les deux éléments du comique de situation qui revenaient souvent.

L’humour de Didier Tronchet est connu et reconnu dans Fluide Glacial ou dans ses albums. Qu’est-ce qui vous connecte à cet humour ?

Dans Première dame, j’aimais ce côté vaudeville, comédie romantique.

Ce qui nous a liés, avec Didier, c’était d’être vraiment au service de cette histoire. Le scénario n’était pas totalement écrit lorsque j’ai commencé à dessiner. Didier m’envoyait les demi-chapitres au fur et à mesure. On savait où on allait, comment se finirait l’album mais pas dans le détail.

Ça m’amusait vraiment quand je découvrais les bouts d’histoire. J’essayais aussi de le faire rire en dessinant des gags visuels. Des choses grotesques comme les portables éclatés au sol par le président et les huissiers apportant un nouveau sur un petit coussin.

Je lui ai proposé des choses et parfois cela a débloqué le scénario comme la cause de l’hospitalisation de la mère du président ou encore la scène de photos à l’Élysée.

Souvent les personnages nous échappent et l’histoire s’écrit malgré nous. Chacun y ajoute quelque chose. Un dessin, une ambiance et l’autre rebondit dessus. C’est magique et assez jouissif.

Première dame de Jean-Philippe Peyraud - recherches graphiques (Photo : Jean-Philippe Peyraud)

« Je pense plutôt que l’on est metteur en scène de bande dessinée. »

Nous parlions de vaudeville, est-ce que cela veut dire qu’un dessinateur est un metteur en scène ?

J’ai une théorie sur ça. Le mot de dessinateur de bande dessinée est totalement faux ! Je pense plutôt que l’on est metteur en scène de bande dessinée. Notre métier, c’est de mettre en scène mais en images, en dessin. On peut donc être un piètre dessinateur mais être doué pour la mise en scène. Didier Tronchet le dit lui-même qu’il n’a pas un dessin formidable. Mais son dessin, il arrive à le modeler et le mettre en scène suffisamment pour que ses histoires suivent sans problème.

« Le côté ligne claire me permettait d’y voir plus clair, d’être moins brouillon. »

Pourquoi avoir voulu modeler votre dessin dans un style ligne claire ?

J’ai eu des influences lorsque j’étais à l’école d’art à Poitiers dans les années 80. Notamment Yves Chaland ou Serge Clerc. À l’époque, ces auteurs étaient d’abord reconnus pour leurs travaux publicitaires plus que pour leurs bandes dessinées. Et comme l’école où j’étais était plutôt orientée publicité, ces influences étaient logiques.

Alors qu’à la base, mes influences sont plutôt Morris ou Franquin et un peu Hergé. Le côté ligne claire me permettait d’y voir plus clair, d’être moins brouillon. Ça m’a aussi permis de comprendre que je voulais raconter des histoires en dessin.

Depuis tout petit, j’aime raconter des histoires, même quand je jouais. Avec des figurines, des Playmobil et c’est resté. Gamin, je mettais vraiment en scène mes personnages avec une histoire.

Pour mes dessins avec de simples traits à La comédie illustrée, ils étaient aussi influencés par des peintres comme Matisse. J’ai découvert à cette époque, un autre auteur de bandes dessinées, Andi Watson, qui avait le même style graphique que moi.

Mine de rien de Jean-Philippe Peyraud

Je ne suis pas un virtuose du dessin, donc il a fallu que je trouve des astuces graphiques pour raconter des histoires.

À l’époque de La comédie illustrée, j’étais intermittent du spectacle et je dessinais quatre planches par jour. Ces pages ont ensuite été rassemblées dans Mine de rien. Je prenais ma feuille et je faisais un gaufrier et j’y allais comme ça. Ça m’a beaucoup libéré.

Pour en revenir à l’album, Première dame est un récit de 272 pages. Est-ce que ce fut une mise en dessin au long cours ?

C’était long mais pas pénible à dessiner parce que c’était drôle.

Interview de Jean-Philippe Peyraud pour Première dame à Poitiers (Crédit photo : Comixtrip / Damien Canteau)

Dans votre carrière, débutée dans les années 1990, quelle place tiendrait Première dame ?

Il fait partie des albums que j’ai pu réaliser avec d’autres personnes, soit en tant que scénariste, soit en tant que dessinateur. Il m’a beaucoup apporté grâce au travail avec Didier. Je pense d’ailleurs qu’on va essayer de refaire quelque chose ensemble, tellement on s’est amusés à faire celui-ci.

« Les planches de Berthet donnent quelque chose que je n’avais pas du tout imaginé et c’est chouette. »

Du côté scénario, est-ce que vous avez des projets ?

Il y a un western que j’avais écrit il y a déjà plusieurs années. J’avais eu la bonne idée de l’envoyer aux éditeurs au moment où il y a eu le confinement. Je peux te dire qu’il avait été enterré.

Puis, il est ressorti au début de l’année 2023. Un moment où je l’avais un peu oublié. J’avais même tenté de le dessiner. Mais mon dessin ne collait pas trop à l’histoire. Chez Glénat, ils ont eu l’idée de mettre mon scénario dans les mains de Philippe Berthet, qui a tout de suite été emballé.

Les planches de Berthet donnent quelque chose que je n’avais pas du tout imaginé et c’est chouette. L’album sortira en 2026.

Linette Les pieds qui poussent de Catherine Romat et Jean-Philippe Peyraud (La Gouttière) décrypté par Comixtrip

« Les histoires de Linette, ce sont donc nos souvenirs d’enfance. »

J’ai entendu dire qu’un nouvel album de la série Linette avec Catherine Romat est en préparation pour 2025. Où en êtes-vous ?

Le dessin est terminé et il me reste quelques pages à mettre en couleur. Ce tome 7 a pour titre : Opération peau de banane. Linette doit aller au fond de son jardin pour mettre sa peau de banane sur le compost.

Qui est vraiment Linette ?

C’est un mélange de Catherine et moi. Nous avons tous les deux eu la chance d’avoir un jardin lorsque nous étions petits et d’y vivre plein d’aventures. J’avais l’impression que mon jardin était un immense terrain de jeux.

Les histoires de Linette, ce sont donc nos souvenirs d’enfance.

Linette Les pieds qui poussent de Catherine Romat et Jean-Philippe Peyraud (La Gouttière) décrypté par Comixtrip

Comment travaillez-vous la série Linette ?

Je dessine tout au crayon de papier et j’ajoute la couleur en numérique. Comme pour Première dame.

Je n’encre pas. Je scanne ma planche puis je joue sur les niveaux de couleur pour que le trait soit plus ou moins fort.

Et en plus de tout cela, Jean-Philippe Peyraud, vous donnez des cours. Où êtes-vous professeur ?

J’anime des workshops à l’école Émile Cohl à Lyon, deux fois dans l’année. Je suis les projets des 5e année Multimédia. Cette année, dans la promotion, j’ai Guillaume Padilla, le lauréat du concours Jeunes Talents de Quai des Bulles que vous connaissez bien.

Merci Jean-Philippe Peyraud pour cet excellent moment de discussion.

Entretien réalisé le mercredi 15 janvier 2025 à Poitiers.
Article posté le dimanche 19 janvier 2025 par Damien Canteau

Première dame de Didier Tronchet et Jean-Philippe Peyraud (éditions Glénat)
  • Première dame
  • Scénariste : Didier Tronchet
  • Dessinateur : Jean-Philippe Peyraud
  • Éditeur : Glénat
  • Date de publication : 22 janvier 2025
  • Nombre de pages : 272
  • Prix : 25€
  • ISBN : 9782344052280

Résumé éditeur : Remue-ménage à l’Élysée : et si la première dame détenait le véritable pouvoir ? Le président Thierry Langlois traverse une période délicate… À un an des élections, sa cote de popularité est en chute libre. Alors qu’il est au plus bas dans les sondages, son ex-femme vient d’entamer l’écriture d’un livre sanglant, tandis que son propre ministre de l’Intérieur ne rate pas une occasion pour se mettre en avant. Mais pas de panique, ses conseillers ont un plan : lui trouver la « première dame » capable de redorer son image. Une ex-Miss France serait une candidate idéale. Mais ils n’avaient pas prévu que le président allait bientôt faire une rencontre improbable, celle de Victoria Coraly ! Quand Victoria, égérie du cinéma d’auteur indépendant s’engage en faveur de la cause des migrants, M. le président n’a que faire de la misère du monde, surtout en ce moment… Quand Victoria, lutte pour des oeuvres de charité, M. le président préfère les soirées d’inauguration. A priori, tout oppose ces deux-là ! Et Victoria, militante, n’a aucune intention de se laisser charmer par un homme qui va à l’encontre de ses valeurs ! Alors que le coeur du président s’emballe, Victoria va se retrouver propulsée au-devant de la scène par un concours de circonstances aussi hasardeux que rocambolesque. En acceptant d’endosser ce « rôle de composition », peut-être que certains dossiers sensibles pourraient enfin avancer ? Malgré les intrigues pilotées par le ministre de l’Intérieur, Victoria pourrait bien s’installer au « château » au grand dam de ses amis. C’est le début d’une idylle inattendue au sein du pouvoir, affolant la presse et mettant une sacrée pagaille au sein d’un gouvernement déjà fébrile. Didier Tronchet nous offre une comédie romantique réjouissante sur fond d’intrigues politiques, une fantaisie documentée où le ridicule côtoie le tragique et le grandiose. La ligne claire pleine d’énergie de Jean-Philippe Peyraud nous ouvre les portes d’un quinquennat pas si éloigné de notre réalité où retournements de situations, petits drames et grandes ambitions jalonnent cette uchronie virevoltante ! Un coup de coeur made in France.

À propos de l'auteur de cet article

Damien Canteau

Damien Canteau est passionné par la bande dessinée depuis une trentaine d’années. Après avoir organisé des festivals, fondé des fanzines, écrit de nombreux articles, il est toujours à la recherche de petites merveilles qu’il prend plaisir à vous faire découvrir. Il est aussi membre de l'ACBD (Association des Critiques et journalistes de Bande Dessinée) et co-responsable du prix Jeunesse de cette structure. Il est le rédacteur en chef du site Comixtrip. Damien modère des rencontres avec des autrices et auteurs BD et donne des cours dans le Master BD et participe au projet Prism-BD.

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