Interview de Moïse Kissous

À l’occasion des 20 ans de Jungle, nous avons eu le plaisir d’interviewer Moïse Kissous, le patron du Groupe Steinkis. Une autre vision du monde de l’édition que celle qui nous est généralement donnée et parfaitement complémentaire avec celles des auteurs et autrices que nous avons l’habitude de rencontrer.

Que se dit-on quand on réalise que cela fait vingt ans qu’on est dans le monde de l’édition ?

Je ne sais pas si j’avais envisagé d’en avoir pour 20 ans. Quand on se lance, on ne sait pas combien de temps cela va durer. On est toujours là et on est sûrs d’être là encore pour un moment. Au bout de 20 ans, on n’a pas toutes les certitudes, mais on en a quand-même !

Ressentez-vous une certaine fierté d’être encore là alors que d’autres ont chuté ?

La fierté, non, mais on a trouvé notre place. Et du plaisir, de la satisfaction d’avoir fait les bons paris, d’avoir trouvé les bons auteurs, d’avoir la bonne équipe. Les choses se sont mises en place de telle sorte qu’on est là et qu’on a beaucoup de projets.

Avant de travailler dans la bande dessinée, dans quel secteur d’activité étiez-vous ?

J’étais directeur international d’une filiale chez Publicis. Je voyageais dans le monde entier pour accompagner des entreprises dans leur stratégie de communication, interne et sociale.

Alors comment êtes-vous arrivés dans le monde du 9e Art ?

J’abordais le sujet du monde du travail, de l’emploi, des relations entre entreprises et collaborateurs. J’ai eu envie de me mettre à mon compte, malgré mes missions intéressantes dans le monde entier. Je souhaitais créer ma propre entreprise dans l’univers culturel. J’ai donc réfléchi à plusieurs pistes et celle qui s’est naturellement imposée, c’était dans le livre.

J’ai donc commencé dans le livre avec des enquêtes, des essais, des documents qui traitaient du monde du travail. Ma première activité éditoriale a eu beaucoup de mal à s’implanter en raison d’un petit diffuseur, qui n’avait pas la capacité à s’implanter de manière significative en librairie. Ça a donc duré un peu moins d’un an.

Qu’est ce qui vous a fait passer du livre à la bande dessinée  ?

Le jour où j’ai vu la série Caméra Café à la télévision, je me suis dis que ce serait une manière intéressante d’aborder le monde du travail. Cette bande dessinée pouvait me permettre de bien traiter cette dimension et cet univers-là.

J’ai donc pris les droits pour une adaptation en bande dessinée et je suis allé chercher des auteurs, ainsi qu’un partenaire. J’ai fait le tour des éditeurs et c’est Casterman qui a répondu favorablement et rapidement. Ils étaient intéressés pour s’associer avec moi sur ce type de développement.

Couverture Caméra café tome 1

La structure Jungle a donc été créée à parts égales en août 2003 et en octobre, on sortait le tome 1 de Caméra Café. Cette bande dessinée a connu un très gros succès, pas loin de 200 000 ventes qui ont permis de lancer Jungle en tant que maison dédiée à l’adaptation en bande dessinée d’univers populaires, comme le jeu et le cinéma.

C’est donc une série qui est à l’origine de Jungle ?

Oui, le succès de Caméra Café a propulsé Jungle sur le devant de la scène et nous a permis de d’être visibles quand on allait voir des ayants droit à qui on proposait d’adapter leurs univers.

Couverture Scènes de ménages tome 1 - à la folie... pas du tout !

Il y a donc eu ensuite de la jeunesse et de l’humour avec Scoubidou, Scènes de ménage, ou des humoristes comme Élie Sémoun ou des hommages à Desproges. Ça a été la première activité de Jungle pendant 10 ans.

Couverture pierre desproges en BD

J’ai donc apporté de mon univers professionnel précédent, ma bonne connaissance des sujets de marketing, de communication et mon côté entrepreneur.

Quels étaient, enfant, vos liens avec la bande dessinée ?

J’ai toujours été un grand lecteur, j’ai passé une bonne partie de ma vie d’enfant et d’ado en bibliothèque. Je me partageais entre le sport, les amis, le cinéma et les lectures. Peut-être un peu plus de lecture que d’autres. Même si la bibliothèque proche de mon école était poussiéreuse. Mais elle avait les collections complètes de Tintin, Astérix et Lucky Luke. C’est ainsi que j’ai démarré.

Et quand j’ai déménagé à Paris, il y avait à 200 mètres de chez moi une très grande médiathèque. Là encore, j’y ai passé du temps. J’empruntais tout le temps des romans et des bandes dessinées. Je lisais les deux, j’adorais me plonger dans l’imaginaire de chacun. J’étais également abonné au Journal de Tintin, au Journal de Spirou. Je lisais régulièrement Pif Gadget et Le Journal de Mickey.

J’étais moins branché Les Humanos et Métal Hurlant, c’était moins mon truc. La bande dessinée plus classique et d’humour me plaisait beaucoup.

Et à l’adolescence ?

Couverture Rubrique-à-brac tome 1

Adolescent, par l’intermédiaire des mes cousins, j’ai découvert Gotlib avec Les Dingosdossiers et La Rubrique-à-brac. J’ai été nourri par cette culture et quand j’ai vu Caméra Café, l’idée de la bande dessinée m’est arrivée très naturellement à l’esprit. La filiation avec la bande dessinée à gags ne me semblait pas folle et d’ailleurs Bruno Solo ne l’a pas démentie. Il était très fan de bandes dessinées lui-même et il reconnaissait que cela avait certainement joué dans son écriture et son travail sur Caméra Café.

Couverture Dingodossiers (Les) tome 1 - Les Dingodossiers (éd. 1967)

 

Donc vous avez une réelle appétence pour la bande dessinée d’humour ?

J’ai été élevé à l’humour de Goscinny, Franquin, Gotlib, mes auteurs favoris de longue date. Beaucoup plus que Tintin d’ailleurs, je n’accrochais pas trop parce que je trouvais ça trop sage pour moi. Le côté subversif de ces auteurs, sans être agressifs non plus, me plaisait.

Quels étaient vos objectifs quand vous avez monté votre structure avec Casterman ?

Dans l’accord avec Casterman, il fallait que Jungle se concentre sur ces aspects-là. Cela me convenait et j’ai démarré avec un beau succès comme Caméra Café. J’étais content d’être en contact avec des gens de l’audiovisuel et de pouvoir travailler sur des univers cultes comme L’âge de glace, Shreck et plus tard les Simpson avec un rôle de traducteur. Des univers très stimulants pour l’amateur de cinéma et de séries télé que je suis.

Couverture Simpson en picard tome 1 - Caming in foufièle

Puis j’ai ressenti le besoin de travailler sur des créations originales, mais j’étais bloqué par les accords avec Casterman qui prévoyaient pas ce type de développement. Ils avaient leur propre développement création jeunesse. Un peu moins dans l’humour, c’est pour cela qu’ils nous laissaient faire de la création dans ce domaine, sur des thématiques comme Les Parisiens, les Marseillais.

Fluide Glacial appartenait à Casterman, donc on ne pouvait pas aller sur l’humour d’auteur, sinon on marchait sur leurs plates-bandes.

Comment avez-vous alors procédé ?

Au début des années 2000, l’offre en romans graphiques était émergente. Donc j’ai eu envie de réfléchir à ce genre de développement, ce qui n’était pas du tout la ligne de Jungle. En 2010, j’ai donc lancé les Éditions Steinkis qui ont publié leurs premiers titres en 2011. Du roman graphique, du roman ou des essais, pour nous recentrer depuis cinq ans sur la bande dessinée uniquement.

Quand Gallimard a racheté Flammarion, la maison mère de Casterman, je leur ai proposé de leur racheter les parts de Casterman, parce que j’avais l’envie d’emmener Jungle ailleurs, vers de la création originale. J’ai appris le métier pendant neuf ans aux côtés de Casterman, puis je me suis senti assez formé pour y aller seul.

Pourriez-vous nous présenter les différentes entités de votre groupe ?

Jungle est la maison la plus ancienne, très orientée vers la jeunesse et l’humour avec la collection Parodie. La production humour reste marginale, quelques albums par an. En ce qui concerna la jeunesse, certains titres peuvent avoir une dimension comédie.
Ce sont environ 65/70 nouveautés par an, un chiffre stable depuis 5 ou 6 ans, sauf cette année avec la réédition d’une dizaine de titres pour l’anniversaire des 20 ans.

Steinkis, qui a donné son nom au Groupe Steinkis Éditions, a démarré en 2011 et tourne autour d’une vingtaine de nouveautés par an, essentiellement des romans graphiques de non fiction, avec une ouverture qui va se faire vers de la fiction. Donc de l’enquête, du documentaire, de la biographie. Cette maison commence à peser dans nos activités.

Splash, la troisième maison est moins connue mais connaît un beau succès.  Elle a eu une première vie dès 2013 avec du livre jeunesse à partir de licences ou de la presse. Depuis 2016, on l’a totalement réorientée avec une collection qui s’appelle Qui n’aimait pas, avec deux autrices qui travaillaient dans la bande dessinée : Séverine de la Croix au scénario et Pauline Roland au dessin. On en est, mine de rien, à 500 000 ventes, ce qui en fait une des collections pour enfants les plus vendues en France. Elle va d’ailleurs connaître un développement de dérivées. La maison Splash a vocation à grandir, maintenant qu’on a très bien installé cette collection.

Couverture Le chat qui n'aimait pas les poils

Cela permet à des auteurs qui travaillent avec nous en bande dessinée de pouvoir, s’ils le veulent, créer aussi des albums illustrés jeunesse qui entrent dans cette maison. Nos auteurs peuvent aller de Jungle à Steinkis, en passant par Splash ou Philéas, qui est la quatrième maison entreprise avec Editis.

Quelle est la particularité de Philéas ?

Philéas est dédiée à l’adaptation de romans en bande dessinée. On a donc eu le plaisir de travailler avec de nouveaux auteurs comme Christian De Metter avec l’adaptation de La Nuit des temps ou Richard Guérineau pour Seul le silence. Les deux ont même accepté de collaborer sur l’album collectif Le crime parfait.

Seul le silence

Cette maison est pour l’instant encore légère dans sa production mais elle a vocation à le rester. La programmation maximum sera de dix nouveautés par an. Cela nous permet de bien les travailler et de les accompagner.

Couverture La nuit des temps

 

Pourriez-vous nous dire de quoi est fait votre quotidien de patron d’édition ?

Le plaisir de ce métier est qu’il est fait d’une grande diversité et d’une grande richesse. Je trouve important d’être proche de tout ce qui se passe. Notre maison a grandi mais est restée à taille humaine avec une vingtaine de personnes. On fait travailler une bonne centaine d’auteurs à l’année, pour qui je veux rester très accessible. Je suis régulièrement sur le terrain pour rencontrer les libraires dans toute la France. C’est important d’être sur le terrain pour comprendre comment les choses bougent.

Mon quotidien est fait d’analyses de projets avec nos différentes éditrices, de discussions sur les couvertures des albums ou sur les scénarios qui nous sont proposés. De l’éditorial, de la direction artistique, de l’accompagnement promotionnel des nouveautés. Je suis toujours présent quand les discussions sont complexes et nécessitent d’en discuter à plusieurs, pour trouver les bonnes solutions.

Et pour ce qui est de la partie gestion ?

Le quotidien d’un chef d’entreprise, c’est également la bonne gestion. S’assurer que ce qu’on fait  chaque jour est toujours un peu mieux pour répondre aux attentes de nos auteurs. Mon rôle est d’être présent auprès de mes collaborateurs et de les aider quand ils rencontrent des difficultés.

Il faut être aussi attentif à la bonne gestion de nos capacités financières et c’est ce qui rend ce métier si riche et si varié.

Où sont situées les différentes entités de votre groupe ?

Tout le monde est au même endroit, excepté pendant le télétravail, mais la règle est qu’on se retrouve tous ensemble le mardi et le mercredi. Et chacun doit venir le troisième jour de son choix.

Comment se porte financièrement le Groupe Steinkis aujourd’hui ?

Ces dernières années ont été bonnes. Ça a été très compliqué quand on a décidé en 2013 d’arrêter la production de bandes dessinées adaptées d’univers populaires. La période de transition a été complexe, puisqu’on avait des mises en place qui allaient de 10 000 à 50 000 exemplaires. Même s’il pouvait y avoir de gros retours ou même de gros échecs.

Dans la création originale, il y a de la concurrence face à des maisons d’éditions qui peuvent avoir 100 ou 120 ans d’existence. Les nouveaux auteurs ne venaient pas d’emblée signer chez nous. Mais c’est avec eux qu’on a pendant quelques années construit Jungle. La mise en place en librairie était petite ou moyenne, mais la qualité de nos projets a fait que nos univers se sont installés. Notre nouvelle approche avec de nouveaux auteurs nous a obligés à faire nos preuves progressivement avec nos séries, entre 2015 et 2018.

Quelle est la part des séries dans l’activité de Jungle ?

Dès 2019, nos séries se sont installées et notre activité aujourd’hui provient à plus de 50% de notre fonds. Donc on est beaucoup moins dépendants des nouveautés. Ce qui nous permet de connaître le niveau d’activité qu’on peut raisonnablement espérer avoir l’année suivante. Ainsi notre production est stable avec des suites de séries et la maison continue à progresser d’année en année avec des nouveautés et des récits plus forts.

Petit à petit, des auteurs confirmés nous ont rejoints grâce à ce cercle vertueux ainsi que par le bouche à oreille ou l’obtention de Prix à Angoulême ou aux États-Unis. L’image de Jungle d’il y a 10 ans a évolué. Nous sommes tous très heureux d’accueillir de nouveaux arrivants pour leur montrer qu’ils font bien de venir chez nous.

Quels sont vos axes de développement pour Jungle dans les années à venir ?

Jungle va continuer ainsi suite aux changements effectués il y a 10 ans et l’enjeu va être de rester concentrés sur la bande dessinée jeunesse.

Miss Jungle est dédié au développement d’héroïnes, car il y en avait peu qui étaient proposées. Je voulais trouver de nouvelles séries qui changent des séries patrimoniales qu’on connaît depuis plus de 50 ans.

Avec la collection Frissons, on a décidé de raconter des histoires qui font peur. Je trouvais qu’il y en avait assez peu dans ce registre et on a un beau succès avec La Brigade des cauchemars.

Couverture La brigade des cauchemars tome 1

On a voulu aussi créer des bandes dessinées historiques avec des séries comme Le Réseau Papillon, qui a trouvé un bon lectorat puisqu’on en est au septième tome.

Couverture Le réseau Papillon tome 1

Récemment, on a développé une ligne de romans graphiques jeunesse et jeune adulte. On est avant tout dans des traductions venues des États-Unis. La production est de qualité et intéressante.

Nous avons récemment lancé la collection Chimères, pour des albums plutôt dans l’univers fantasy. Nos deux séries L’Alchimiste et Alia fonctionnent bien.

Couverture L'alchimiste tome 1

Depuis cinq ans, nous avons une très jolie collection avec Jungle Pépites pour des adaptations en un tome de romans lus ou prescrits à l’école. La Rivière à l’envers a eu un très beau succès.
On a toujours de nouveaux projets de collections dans cet univers jeunesse.

Couverture La rivière à l'envers tome 1

Et avec Jungle Ramdam, on fait une incursion dans un univers plus adulte avec des récits one shot, comme Mort aux cons. Et toujours pour nos auteurs la possibilité de passer d’une collection à une autre.

Couverture Mort aux cons

Avec Jungle, on veut rester fidèles à ce qu’on fait depuis dix ans avec une qualité toujours meilleure pour attirer des auteurs importants.

Et en ce qui concerne Steinkis ?

La maison a pour vocation à rester relativement stable dans sa production. Là encore, notre chiffre d’affaires a augmenté avec un nombre de nouveautés qui reste égal.

La collection Dyade, ce seront une à deux nouveautés par an. On est très content du succès des Choses sérieuses, même si le premier titre Derrière le rideau a eu plus de mal à trouver son lectorat en librairie.

Couverture Jean Cocteau et Jean Marais - Les choses sérieuses

Mais on arrive à faire vivre nos titres dans la durée. Certains sont proposés à nouveau à l’occasion d’une autre édition, parce qu’on sait qu’ils sont de qualité. Le succès parfois se joue à pas grand chose. On est confiants dans la qualité de nos projets, même s’ils ne réussissent pas immédiatement, on aime bien trouver des idées pour leur faire chercher leur lectorat.

Quelles sont vos fiertés quand vous vous retournez sur ces 20 années ?

Je suis très content qu’on ait réussi à trouver notre place dans la bande dessinée jeunesse. Ce n’était pas gagné. Et si aujourd’hui on enlève la bande dessinée patrimoniale, Jungle aujourd’hui, d’après les données fournies par notre diffuseur, fait partie des cinq premiers éditeurs de bande dessinée jeunesse. On est contents d’être arrivés là, mais on peut faire encore bien mieux.

On apprend et on progresse chaque jour. J’ai la chance d’avoir une équipe éditoriale de longue date. Une directrice artistique et responsable éditoriale Estelle Dumesnil qui est avec moi depuis 18 ans. Mélanie Rouzière, éditrice, est là depuis une douzaine d’années. Anne-Charlotte Velge nous a rejoints depuis cinq ans.

Quand vous avez une équipe éditoriale bien ancrée, bien implantée avec une assistante éditoriale comme Cyrine Farhat, vous pouvez construire et réfléchir dans le temps. Dès juin, nous accueillerons une nouvelle éditrice, qui œuvrera aussi bien pour Jungle que pour Steinkis.

Parlez-nous un peu de vos séries ?

On a la satisfaction de voir que des séries s’installent dans la durée. Mistinguette, qui a démarré en 2011, continue à bien marcher en 2023. Les lectrices de 2011 ont une vingtaine d’années aujourd’hui, elles peuvent continuer à lire cette série comme une madeleine. Mais le succès de cette série doit également se faire avec les nouvelles générations. Les auteurs de Mistinguette (Grég Tessier et Amandine) sont très attachés à se renouveler pour toucher aussi les lecteurs d’aujourd’hui.

Couverture Mistinguette tome 1

Ils ont d’ailleurs proposé une nouvelle série dérivée de Mistinguette qui s’appelle Anissa, sa meilleure ennemie. C’est d’ailleurs une bande dessinée que Mistinguette ne recommande pas évidemment ! Elle est sortie en mars et démarre dans la lignée de Mistinguette.

Couverture Anissa

Il y a également les histoires du chat de Mistinguette qui ont été développées avec la série Cartoon. Cela permet petit à petit de mettre en avant d’autres personnages, de renouveler l’univers et de montrer sa richesse. Cela pour donner envie aux lecteurs et lectrices de continuer à apprécier Mistinguette dans la durée. Cette série en est aujourd’hui à 1,2 million d’exemplaires vendus.

Couverture Cartoon tome 1

 

Vous avez d’autres séries qui sont également de beaux succès.

On a un certain nombre, même si ne sont pas des best-sellers immédiats, mais elles se vendent bien au fil du temps.

Couverture les filles au chocolat tome 1 - coeur cerise

Dans les autres séries qui vendent également très bien, on a aussi Les Filles au chocolat un million de ventes et Enola Holmes plus de 500 000 ventes. Avec même de très gros succès à l’étranger, comme pour cette dernière en ce moment aux États-Unis.

Couverture Enola Holmes tome 1

C’est sûr que les deux longs métrages Netflix et ceux qui sont prévus, ont aidé à avoir ce beau succès. Notre premier éditeur américain avait jeté l’éponge, mais on a récupéré les droits et on les a revendus à un deuxième éditeur, qui lui en a fait ce succès.

Qu’avez-vous prévu pour fêter ce 20e anniversaire ?

Le 11 mai, on va fêter avec nos auteurs et tous nos partenaires la soirée anniversaire de Jungle. on va traverser la Seine sur un bateau, ce sera sympa une petite croisière.

Le 12 mai, nous avons un après-midi professionnel consacré à nos auteurs, pour ceux qui souhaitent les entendre s’exprimer sur les scénarios, la création de couverture, les couleurs. Nous serons dans les locaux de Babelio avec trois tables rondes pour nos auteurs et futurs auteurs.

Le 13 mai de 11h à 19h, ce sera le festival Jungle pour la première fois, on espère que ce sera un succès. En tout cas on y travaille. Il aura également lieu dans les locaux de Babelio et une douzaine de nos auteurs seront là en dédicace. De nombreuses animations sont prévues, comme des battles de dessin, des escape games. C’est donc ouvert à tous, il faut juste s’inscrire en ligne parce qu’il faut vérifier si on peut accueillir tout le monde.

C’est la première fois qu’on organise un événement de cette ampleur à Paris. On met tout en place en espérant que ça fonctionnera.

Pouvez-vous nous parler des autres fonctions que vous avez eues dans le monde de la Bande dessinée ?

J’ai été Président du groupe des éditeurs de bande dessinée de 2018 à 2021 du Syndicat National de l’Édition. C’est Benoit Pollet qui depuis a pris le relais. J’ai fait cela pendant trois ans et demi, mais cette activité est très chronophage et il fallait que je me concentre sur mes activités de patron de maison d’édition.

Mais j’ai aussi lancé et dirigé pendant longtemps les 48h BD. J’ai fait cela pendant huit ans, mais j’ai remis la présidence à un confrère il y a deux ans et j’en suis très content. Tout se passe très bien et ça me fait plaisir de voir que cette initiative se prolonge et fonctionne bien.

Un très grand merci Moïse Kissous d’avoir pris tout ce temps pour répondre à nos questions et nous avoir aidés à mieux connaître le Groupe Steinkis.

 

ENTRETIEN RÉALISÉ LE LUNDI 24 AVRIL PAR DAMIEN CANTEAU ET CLAIRE KARIUS.
RETRANSCRIPTION ET MISE EN PAGE : CLAIRE KARIUS
Article posté le mercredi 10 mai 2023 par Damien Canteau

À propos de l'auteur de cet article

Damien Canteau

Damien Canteau est passionné par la bande dessinée depuis une vingtaine d’années. Après avoir organisé des festivals, fondé des fanzines, écrit de nombreux articles, il est toujours à la recherche de petites merveilles qu’il prend plaisir à vous faire découvrir. Il est aussi membre de l'ACBD (Association des Critiques et journalistes de Bande Dessinée). Il est le rédacteur en chef du site Comixtrip.

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