Désormais, on tue pour de simples dessins. « Simples »? Pas si sûr. Comprendre et apprécier une bonne caricature est en fait très compliqué. Une même image peut entraîner de nombreuses interprétations différentes, et bon nombre de méprises…
Depuis que l’affaire Charlie Hebdo a commencée, les gens du monde entier regardent les caricatures de ce « petit fanzine de lycéens ». Et bien souvent, ne les comprennent pas (heureusement, des sites internet commencent à apparaître pour les aider).
Pourquoi? Parce que comme le dit Daniel Goosens, « C’est incroyable la quantité de références, de connaissance, de sens commun qu’il faut avoir pour comprendre un dessin d’humour. »
Et, piège supplémentaire: certains symboles et codes graphiques voudront dire quelque chose pour les uns, et quelque chose de complètement différent pour les autres.
Des symboles qui ne veulent pas dire la même chose partout dans le monde
Depuis le début de cette affaire, c’est une déferlante d’images et de symboles auxquels la société française fait face. Des mots (Charlie, barbare, islamistes, islam, terroristes, attentat…) dont personne n’a la même définition, des symboles et slogan (« Je suis Charlie », un simple crayon brandi…), et des images à ne plus savoir qu’en faire. Des images qui sont bien souvent beaucoup plus complexe qu’elles n’apparaissent au premier abord, et qui, comme les caricatures de Charlie Hebdo, n’ont jamais été pensées pour un public international.
Une véritable guerre des cultures graphiques, pourrait-on penser.
Et si on tentait, en analysant quelques images, de comprendre pourquoi on ne se comprend pas?
- Premier volet: Un monopoly, un chien, et tout un tas de symboles
- Second volet (à venir): Charlie Hebdo, la Une du 14 janvier
- Troisième volet : La Une de Fluide glacial
- Quatrième volet : Un chien à tête de Mahomet sur un rond-point suédois
À propos de l'auteur de cet article
Thierry Soulard
Thierry Soulard est journaliste indépendant, et passionné par les relations entre l'art et les nouvelles technologies. Il a travaillé notamment pour Ouest-France et pour La Nouvelle République du Centre-Ouest, et à vécu en Chine et en Malaisie. De temps en temps il écrit aussi des fictions (et il arrive même qu'elles soient publiés dans Lanfeust Mag, ou dans des anthologies comme "Tombé les voiles", éditions Le Grimoire).
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