Après Mortelle Adèle en 2022, le quartier jeunesse du Musée de la bande dessinée d’Angoulême a décidé de mettre en valeur le travail de Marguerite Abouet à travers une exposition qui lui est consacrée à l’occasion de ce 50e Festival International de la Bande Dessinée.
Si vous ne connaissez pas encore l’univers d’Aya, d’Akissi et du Commissaire Kouamé, prenez-vite un billet pour aller à la rencontre de ce magnifique univers coloré. Et Bienvenue à l’exposition Marguerite Abouet, La vie comme elle va !
Une enfance en Côte d’Ivoire
Marguerite Abouet est née à Abidjan, plus précisément à Yopougon, un des quartiers populaires de la capitale économique de la Côte d’Ivoire. C’est à l’âge de 12 ans qu’elle quitte son pays pour venir vivre en France.
Après avoir commencé par l’écriture de romans, la jeune femme va s’orienter vers à la bande dessinée et en 2005 , elle sort le premier tome d’Aya de Youpougon en collaboration avec Clément Oubrerie au dessin et à la couleur.
Aya sera rejointe à partir de 2010 par Akissi, une petite fille téméraire pour qui les bêtises sont une seconde nature (10 tomes), et par le Commissaire Kouamé, en 2017 (2 tomes). Ainsi la scénariste nous présente sa vision de son pays, loin des clichés véhiculés habituellement.
Une exposition pour découvrir un univers
Les visites des expositions au Quartier jeunesse sont toujours d’excellents moments, surtout quand vous les faites le jeudi et le vendredi, alors que les écoliers, les collégiens et les lycéens assistent eux-aussi à cette fête annuelle de la bande dessinée.
En plus d’être parfaitement adaptées aux plus jeunes, ces expositions permettent aux visiteurs d’être actifs et surtout de pouvoir, selon les salles, manipuler pour s’immerger totalement dans l’univers de l’auteur ou de l’autrice invité.e.
Au début, de grands panneaux représentant les personnages de Marguerite Abouet, permettent de faire connaissance avec eux. On peut ainsi découvrir les liens qui les unissent, puisqu’il font partie d’une grande famille. Puis les planches en noir et blanc encadrées vont bien sûr rassurer les puristes de la bande dessinée et montrer le travail de la scénariste avec :
Clément Oubrerie (Aya de Youpougon),
Mathieu Sapin (Akissi),
Donatien Mary (Commissaire Kouamé)
et Singeon (Bienvenue).
Accessible à tous
Mais c’est en avançant vers les dernières salles, que les plus jeunes vont pouvoir plonger dans la vie des personnages en effectuant des gestes de leur quotidien : se vêtir d’une tenue traditionnelle, attacher un bébé dans son dos ou apprendre à tresser les cheveux d’une petite fille. Les cours de géographie et d’histoire n’auront jamais eu une telle saveur et donné une telle envie de découvrir.
Cette exposition qui permet d’aborder de nombreuses thématiques, auparavant abordées dans les albums de l’autrice, telles que la tradition, l’éducation. Une très belle mise en lumière et une vision réaliste qui ne pourront que toucher les visiteurs, quel que soit leur âge et leur connaissance de l’œuvre de Marguerite Abouet.
Communiqué du festival
En mettant à l’honneur l’œuvre de la scénariste Marguerite Abouet, créatrice entre autres de l’opiniâtre Aya et de l’espiègle Akissi, le Festival d’Angoulême pare cette année son Quartier Jeunesse des couleurs, des parfums et des sons de la Côte d’Ivoire.
Marguerite Abouet a douze ans lorsqu’elle quitte, avec son frère, Abidjan pour Paris. Depuis une quinzaine d’années, les scènes quotidiennes de ces deux villes sont des toiles de fond incroyablement drôles, vivantes, délirantes et envoûtantes, qui lui inspirent ses œuvres. Elle y puise les ressorts de ses histoires qui touchent toutes les générations.
Avec Akissi, Aya de Yopougon, Commissaire Kouamé ou encore Bienvenue, Marguerite Abouet convoque ses souvenirs ou plonge dans son imaginaire pour écrire en lettres piquantes des histoires s’adressant à un public large : adolescents et adultes dèles de la première heure ou lecteurs en herbe. Duale, l’exposition propose aux premiers de se laisser guider par la sagesse d’Aya, dont l’acuité permet d’aborder des sujets de société de tout ordre, des plus légers aux plus sérieux (l’éducation, le poids des traditions, l’homosexualité, le mariage forcé, la sororité, etc.). Quant aux seconds, ils sont invités à prendre la main d’Akissi, qui les conduit, avec malice, dans les secrets de la création d’une bande dessinée, pour comprendre le travail de scénariste et de collaboration avec les dessinateurs. C’est aussi l’occasion de découvrir la culture populaire et les contes traditionnels africains. Pour tous, il s’agit surtout de se mettre à l’écoute d’une ambiance festive, d’un langage proverbial qui fait la part belle aux joutes verbales, et de la voix enveloppante de Marguerite Abouet.
La première salle recrée, au moyen d’agrandissements, le quartier de Yopougon cher à l’autrice, offrant une plongée dans l’œuvre comme dans la ville. Dans la salle suivante, des objets, des livres et autres souvenirs d’enfance nous convient à un tête- à-tête avec Marguerite Abouet. Le parcours se poursuit à la découverte du travail des collaborateurs qui donnent corps à ses écrits (Clément Oubrerie, Mathieu Sapin, Donatien Mary et Singeon), puis à celle de ses différents engagements associatifs, en faveur de la lecture notamment. L’exposition se referme enfin sur des invitations ludiques : projections, jeux, musique, voyage culinaire…
Renseignements complémentaires
Marguerite Abouet, la vie comme elle va
du 26 janvier au 29 janvier 2023
Commissaires d’exposition :
Romain Gallissot, Benjamin Roure et Sonia Déchamps
Scénographe : Elodie Descoubes
PRODUCTION
9E ART+/ FIBD
À propos de l'auteur de cet article
Claire Karius
Passionnée d'Histoire, Claire affectionne tout particulièrement les albums qui abordent cette thématique, mais pas seulement. Elle aime également les lectures qui savent l'émouvoir et lui donnent espoir en l'Homme et en la vie. Elle partage sa passion de la bande dessinée dans l'émission Bulles Zégomm sur Radio Tou'Caen et sur sa page Instagram @fillefan2bd.
En savoir
