Exposition Julie Doucet

Julie Doucet, a toujours de grande classe ! La grand prix d’Angoulême est mise à l’honneur lors d’une très belle exposition rétrospective à l’hôtel Saint-Simon.

Julie Doucet by EvguenieSokolov (wiki commons)

Julie Doucet, pionnière du féminisme en bande dessinée

Si le grand public ne connaît pas bien l’oeuvre de Julie Doucet, l’exposition intimiste à l’hôtel Saint-Simon à Angoulême est la bonne occasion de se rattraper.

Née en 1965 à Saint-Lambert au Québec, Julie Doucet suit les cours d’arts plastiques à Cegep du vieux Montréal, puis étudie les arts graphiques à l’université du Québec à Montréal.

C’est une véritable pionnière dans le genre autobiographique de la fin des années 1980 à la fin des années 1990. C’est grâce aux scènes de sa vie racontées en bande dessinée qu’elle ouvre la voie aux autrices et aux auteurs canadiens mais aussi aux artistes femmes du 9e art.

De l’underground à la consécration à Angoulême

Cheffe de file de la bande dessinée alternative dans son pays, rapidement son talent traverse l’Atlantique pour être lue en France. Elle fait ses armes dans le fanzinat, quelle ne quittera jamais malgré le succès de ses albums. C’est avec Dirty Plotte (Maxiplotte en français à L’Association) qu’elle se fait connaître. Avec du recul et un grand sens de l’autodérision, elle met en scène toute sa vie. Son comics est sans filtre. Elle aborde tous les thèmes sans occulter les plus délicats.

Deux étages sont consacrés à Julie Doucet. Si toutes les planches ne peuvent pas être vu par un public très jeune, les adolescents pourront y découvrir ce qui fait encore leur quotidien. Une artiste à découvrir de toute urgence !

Article posté le jeudi 26 janvier 2023 par Comixtrip

Communiqué du festival

Après l’obtention du Grand Prix en 2022, la canadienne Julie Doucet, figure tout aussi singulière qu’essentielle du paysage de la bande dessinée, est à l’honneur. Le Festival a confectionné une rétrospective de son œuvre subversive, voire transgressive,qui a toujours été le signe d’une spontanéité sans fard.

Julie Doucet a d’abord fait ses armes dans l’univers du fanzinat au Canada et un peu plus tard, la bande dessinée américaine underground, alors qu’elle était encore étudiante à l’université. Son intérêt se mue vite en occupation à plein temps : Dirty Plotte, après avoir été photocopié à quelques dizaines puis plusieurs centaines d’exemplaires, est édité en 1991 chez Drawn et Quarterly.

Julie Doucet y raconte son quotidien, ses questionnements sur l’identité féminine et ses récits de rêves fascinants, entremêlés d’éléments autobiographiques dans des pages d’une richesse formelle époustouflante. L’autrice, alors âgée de 26 ans, intéresse, intrigue et stupéfie. Mais l’ossature de ses récits, épaisse et engravée, surtout faite de noir et blanc, repose sur un découpage étonnement classique qui voit très peu de compositions déstructurées.

Reprodukt la traduit en allemand et en France, c’est L’Association tout juste créée qui se charge de l’intronisation. L’artiste en pleine ascension, délaisse néanmoins la bande dessinée en 1999 pour mieux revenir à ses sources.

Alors âgée de 34 ans, Julie Doucet se consacre à d’autres formes artistiques comme le collage, la gravure sur bois, ou la sérigraphie. Une autre manière de se raconter avec des images et des mots.

Elle s’enrichit dans l’ombre et expérimente sans cesse, avant une nouvelle percée qui prendra la forme d’un livre Time Zone J. Et c’est notamment au fil de sa plume précise et acérée que cette grande rétrospective invite.

Renseignements complémentaires

Julie Doucet, toujours de grande classe

Commissaire d’exposition : Julien Misserey

du 26 au 29 janvier 2023

Hôtel Saint-Simon, 15 rue de la cloche verte, 16000 Angoulême

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