A quai des Bulles, Comixtrip a dévoilé l’album lauréat du Grand Prix des 10 ans Comixtrip : Shangri-La, de Mathieu Bablet, publié chez Ankama par le Label 619. Pour l’occasion, nous vous offrons un échange réalisé avec Run, le fondateur du Label 619. C’est aujourd’hui Rue de Sèvres qui accueille le label, ses auteurs phares et ses jeunes pépites en devenir. Regardons avec lui d’où vient le label et d’où vient sa propre oeuvre de bdéaste.
Run, aujourd’hui tu es auteur, scénariste, éditeur… Comment te définis-tu toi-même ?
Tu veux la vérité ? Je dirais bricoleur. Je ne me sens toujours pas légitime dans la bande dessinée. Je pense que j’ai une espèce de syndrome de l’imposteur qui à mon avis est lié au syndrome de la porte fermée. C’est à dire qu’avant de démarrer, j’ai essuyé des refus d’à peu près tout le monde dans le monde de l’édition. Je pense que ça me reste. Et même si aujourd’hui c’est vrai que le label 619 commence à devenir incontournable dans le monde de la Franco-Belge, malgré tout, j’ai toujours au fond de moi ce manque de légitimité.
C’est un ressenti hein ? Mais tu vois le succès du label, je le lie beaucoup aux auteurs qui composent le catalogue, pas forcément ni à moi, ni au label à proprement parler. Même si je sais qu’il y a un effet d’entraînement. Mais à mon avis ce sera comme ça jusqu’à la fin de ma carrière.
J’aime beaucoup raconter des histoires. Je dessine mais je ne me sens pas dessinateur. Je suis directeur de collection, c’est un travail qui me tient beaucoup à cœur et je pense que mes retours sont plutôt bons par rapport aux auteurs.
Je ne sais pas si c’est un manque de reconnaissance de la profession, je ne sais pas à quoi c’est lié, mais globalement oui, je me sens toujours illégitime dans le milieu.
Revenons donc aux débuts du label. Quelles étaient vos ambitions collectives quand vous vous êtes lancés ?
Il n’y avait pas de « vous ». Le collectif n’existait pas, au début. Le Label 619 jusqu’en 2019, je le gérais tout seul. Les gens s’imaginent souvent que le label 619, c’est une espèce d’entité collective, où tout le monde a un pouvoir décisionnel et tout le monde choisit, où il y a une espèce d’émulsion. Mais en fait, jusqu’à 2019, c’était moi qui étais l’épicentre. Je faisais du suivi d’auteur, ni plus ni moins. Il y avait des auteurs qui ne s’étaient jamais parlé, ni même rencontrés. Moi-même je pense collectif, mais la notion de collectif au sens où toi tu l’entends, n’existait pas tout à fait.
En revanche, il y avait bien une dynamique de groupe, qui était beaucoup liée aux envies des uns et des autres, au fait que quelque part c’est moi qui décidais et donc j’allais vers là où j’avais envie d’aller, tout simplement. Et puis aussi, je bossais avec Yuck, le graphiste avec qui je travaille toujours. Ça doit faire un truc comme 25 ans qu’on se connaît et je savais que c’était l’homme de la situation pour accompagner graphiquement les titres. Donc ça aussi, ça a créé une identité visuelle qui a fait que, oui, beaucoup de gens ont perçu le label 619 comme un collectif. Et c’est d’ailleurs l’image que je voulais créer.
Mais en vérité, on était tous aux quatre coins de la France. Moi j’étais salarié chez Ankama à l’époque et je gérais la direction éditoriale du label.
À quel moment est-ce que ça commence à changer ? Parce qu’on est d’accord que depuis 2019, Guillaume Singelin, Mathieu Bablet et Florent Maudoux ont pris plus de place ?
En fait, en 2019, on ne peut plus travailler ensemble, avec Ankama pour des raisons multiples. D’un commun accord, on a décidé d’arrêter, parce qu’on n’avait pas les mêmes ambitions, peut-être pas les mêmes envies… Donc l’idée, c’était que le Label 619 devienne indépendant. Jusque-là, j’étais salarié. Alors je les ai appelés les uns après les autres. Parce que c’étaient les auteurs historiques, les premiers avec lesquels j’avais bossé. Et je sais que quand on se voyait en festival on discutait beaucoup de nos goûts respectifs. Mathieu avait déjà eu un pied dans l’édition, avec The Midnight Tales. Guillaume, je le connaissais bien et Florent aussi, donc j’ai été direct. C’était soit le Label 619 se terminait ou soit ils s’impliquaient dans sa direction. Parce que moi tout seul je ne pouvais plus le faire. Je voulais aussi me concentrer sur mon travail d’auteur que je laisse toujours un petit peu de côté.
Ils étaient chauds pour travailler en ce sens, alors on a monté une boite ensemble pour gérer le label 619 à l’époque, en collaboration encore avec Ankama. C’était à la demande de l’éditeur, en fait. Ça a duré jusqu’après le COVID, 2020 je pense, et l’arrêt définitif de la collaboration avec Ankama. Ils gardaient le catalogue existant mais nous avons commencé à rencontrer les éditeurs pour parler de la suite et nous nous sommes arrêtés sur Rue de Sèvres, qui nous paraissait le partenaire idéal.
En 2006, quand tu te lances dans cette aventure, tu arrives avec une culture jeune, populaire, urbaine, décalée du monde de la bande dessinée franco-belge. Mais aujourd’hui, est-ce que le Label 619 n’est pas devenu une forme de mainstream de la BD franco-belge ?
On aimerait ça. C’est à dire que moi, j’ai toujours dit que nous n’étions pas en rupture avec la Franco-Belge. On voulait juste la faire évoluer. Or, on nous classe toujours, encore aujourd’hui dans les comics, simplement par le format. Je me suis rendu compte que nos grands formats dos toilés étaient directement rangés, eux, dans la franco-belge.
Mais c’est vrai qu’en 2006 j’avais le cul entre deux chaises avec Mutafukaz. Ce n’était pas tout à fait de la BD underground, mais pas non plus de la BD grand public. Et moi, c’est quelque part ce qui m’intéressait. Le trop underground, je trouve que parfois c’est illisible, pas très frais. Et le trop grand public c’est lisse, inintéressant. Donc quand les auteurs ont proposé leur projet, que ce soit Mathieu, Guillaume, ou Florent, il y avait toujours ce truc-là en plus. À la croisée des deux.
Maintenant, est ce qu’on est mainstream ? Même si j’aimerais qu’on le soit dans la tête des gens, on ne l’est pas tant que ça. Je trouve qu’on est quand même encore un peu invisibilisés. Dans la niche de la niche, on commence à être connus. Mais tu vois, pour le grand public, ils ne savent pas ce que c’est, le Label 619. Les gamins adorent les vidéos d’horreur de Squeezie sur YouTube, mais ils ne connaissent pas Low Reader par exemple. Alors que pour moi, c’est évident que s’ils avaient ça dans les mains, ils aimeraient.
Tu fais une distinction intéressante entre le grand public et le grand public de la bande dessinée, qui sont deux choses différentes. Un album comme Hoka Hey par exemple, me semble incarner à la fois quelque chose de très moderne et en effet quelque chose d’absolument compatible avec le lecteur Franco-Belge. C’est une intention que vous aviez envie de pousser ?
Pas vraiment en fait. Si tu veux, on s’adapte à chaque projet. Hoka Hey quand Neyef est arrivé, il a proposé un 19×27 cm. Moi je me suis dit qu’entre ses planches et cet aspect western classique au récit très efficace mais très classique, il fallait le présenter en format 24×32 cm. C’était un projet qui méritait un écrin plus grand. Il fallait que ça respire, tous ces grands paysages. Et puis ce côté dos toilé, ça marquait un côté classique dans la tête des gens. Les gens se disent : « Ah ça, c’est une bédé classique et c’est un beau cadeau en plus ».
Donc je trouvais que ça collait. Mais on ne cherche pas à faire des Hoka Hey, on ne cherche pas à faire des coups. On s’adapte simplement à chaque projet. Par exemple, Guillaume Singelin, après avoir fait PTSD qui est un grand format parce que ça appelait de la respiration, on va repartir sur un 15×21. Mathieu Bablet et lui font une bande dessinée qui va plus ressembler à un manga de luxe qu’à une BD franco-belge. Dans le format, encore une fois, parce que pour moi c’est toujours de la BD franco-belge.
Donc c’est vrai que c’est vrai qu’il y a beaucoup de gens qui pensent que c’est une ligne directrice qu’on est en train d’aborder, mais en fait pas du tout. On a déjà sorti des BD comme ça auparavant et on continuera à en sortir quand les projets s’y prêteront.
Dans ce cas, est-ce que ce n’est pas le support de rue de Sèvres qui permet de toucher un public qui avant, ne vous aurait pas regardé chez Ankama ?
Alors ça c’est sûr. Je pense à la fois que c’est un plus, mais qu’à la fois ça pourrait être un frein. Parce que du coup pour les autres projets un peu plus underground peut être que ça fait l’effet inverse. Rue de Sèvres ont été très intelligents sur ce coup-là. Sur les couvertures, ils ne se sont pas mis en avant. En revanche, ils ont les leviers qu’Ankama n’avait pas forcément. Il y a une équipe de communication qui fait le job et qui a un carnet d’adresses phénoménal et ils savent vendre ce genre de projets. Donc c’est sûr que ça fait la différence.
Mais je pense aussi que ça fait quand même quinze ans qu’on est là, donc que ça commence à s’imprégner dans la tête des gens. Mais sur des titres on va dire un peu plus classique, on fait de meilleures performances par rapport à ce qu’on aurait fait auparavant, je pense grâce à Rue de Sèvres.
Après tout, il y a eu quand même de beaux succès avant Rue de Sèvres.
Oui, bien sûr, Carbone & Silicium par exemple. Tu remarqueras que les plus gros succès, ce sont souvent les 24×32 dos toilés.
Autre aspect de votre travail aujourd’hui, ce sont les jeunes pousses, que vous poussez via Low reader ou Doggy bags. Comment est-ce que vous explorez aujourd’hui ces nouveaux talents ?
Encore une fois, c’est du cas par cas. C’est à dire que moi, sur Instagram, dès que je vois un truc qui me tape à l’œil, je contacte le mec directement. On vient d’ouvrir notre site Internet au printemps. Jusqu’à présent, les gens ne savaient pas où envoyer des projets maintenant c’est le cas. Grâce à cela des projets viennent à nous. Et puis parfois c’est le pote d’un pote qui connait un mec qui voudrait bien faire une BD chez nous et puis on voit ce que ça donne. Ça vient de partout, ça vient de Mathieu, ça vient de Guillaume, ça vient de Florent… Des fois il y a des auteurs qui sont plus malins et qui aimeraient bien se faire éditer- j’avais vu ça avec Petit rapace– et qui font un dessin de Mutafukaz sur Instagram. Donc forcément le hashtag le remonte et si je trouve ça bien, je regarde un peu le profil du gars et si c’est intéressant je le contacte.
Nous avons beaucoup parlé du Label 619, mais il y a aussi ta carrière d’auteur. Quand tu crées, Mutafukaz, quelles sont tes inspirations à cette époque-là ?
C’est un peu une digestion de tout ce qui m’a plu quand j’étais jeune, mais sans trop faire le distinguo entre les différentes influences. Ça allait d’Akira à Watchmen, de Dark Knight de Frank Miller, à Astro, le petit robot. C’était plus mon dessin lacunaire qui m’empêchait d’être un peu trop ambitieux dans la narration. Donc ça a créé un tout qui ressemblait à un truc un peu underground. Ça ressemblait à tout et à rien en même temps.
Et il se trouve que la mayonnaise a pris. J’avais conscience du côté segmentant du projet. Mais quand les gens commençaient à lire, s’ils s’en donnaient la peine, ils rentraient dedans quand même. C’est peut-être lié à mon écriture, au fait que les deux personnages eux-mêmes semblent complètement perdus dans cet univers. Peut-être que le lecteur s’y retrouve aussi. Il se dit qu’il n’est pas le seul à être paumé. Il y a un truc qui s’est créé comme ça et moi je n’avais pas de volonté particulière, mise à part faire une bande dessinée que j’aurais éventuellement aimé lire moi-même.
Et aujourd’hui, qu’est ce qui vient nourrir les nouveaux albums que tu fais sur Mutafukaz ?
Il y a surtout des choses que je ferais plus aujourd’hui, comme je le faisais en 2006. A l’époque, YouTube n’existait pas encore. Il y a plein de prises de conscience que j’ai pu avoir sur le tard, des choses que j’aurais faites un peu différemment. Mais en même temps, c’est peut-être aussi cette fraîcheur, entre guillemets, qui a fait que ça a fonctionné. Maintenant je sais qu’il y a des choses sur le fond qui m’intéressent davantage.
Ce qui m’embêtait avec Mutafukaz, c’est que quelque part, je jouais avec tous les codes des théories du complot. C’est un truc qui m’intéressait beaucoup au début des années 2000… non encore avant, j’ai envie de dire fin 90. On appelait ça des hoax, ou des rumeurs.
C’était quelque chose qui m’intéressait en termes de gymnastique intellectuelle, presque en termes d’uchronie. C’est intéressant, je trouve. Mais quand j’ai repris en 2022, je me suis dit que je ne pouvais plus faire un Mutafukaz comme ça. C’est à dire qu’aujourd’hui les théories du complot, ce n’est plus un truc un peu underground et marrant. C’est vraiment présent, c’est rentré dans la tête des gens, ça crée des drames et ça va en créer d’autres. Donc je ne pouvais plus faire la même chose. Par contre, je tenais à garder quand même mon lore parce que c’est quand même la base, la théorie du complot, dans l’arc 1 de Mutafukaz. J’ai utilisé l’apparition des téléphones portables, des réseaux sociaux, pour jouer un peu avec ça. En gros, comment dénoncer les théories du complot actuel en sachant que la théorie du complot fait partie de ma diégèse ? Ce n’est pas évident.
Donc j’espère que je ne m’en sors pas trop mal. Peut-être que les gens ne voient pas trop où je veux encore en venir avec les deux tomes, mais le tome trois, le dernier, sera je pense assez significatif.
Tu parles du changement de saison. Ce concept, est-ce que c’est un outil marketing pour signifier le changement d’éditeur, ou bien était-ce une séparation que tu avais en tête depuis longtemps ?
En vrai, c’est les deux. C’est-à-dire que narrativement, je voulais arrêter à l’arc 1, en fait. J’étais éreinté à la fin, notamment avec le film qu’il fallait porter. J’avais un peu perdu le mojo, Je me suis dit : « bon allez, c’est bon, je boucle ». Et puis après, au fil du temps, les personnages continuaient un petit peu à vivre dans ma tête. C’est là que j’ai réalisé que je n’avais pas tout dit ! En fait, il y avait plein de choses intéressantes à évoquer que je n’avais pas faites, donc je me suis dit : « ok, je vais remettre le couvert ».
Et puis oui, il se trouve que le passage chez Rue de Sèvres nous a amené à repenser le titre. Il fallait éviter toute confusion avec Mutafukaz arc 1, parce qu’il existait Mutafukaz l’intégrale. En appelant la suite aussi Mutafukaz, les gens auraient pu penser qu’ils avaient déjà toute la série. Donc ça c’était embêtant et à un moment donné, si on appelait ça Mutafukaz 2, il pouvait y avoir confusion avec Mutafukaz tome deux.
Et comme le titre aux États-Unis, et le titre du film, c’était MFKZ, je m’étais dit que ça pouvait être pas mal de transformer le Z en 2 pour faire la passerelle. Honnêtement, je ne suis pas sûr que c’était la meilleure décision. J’ai l’impression que les gens n’ont pas compris. Je crois même qu’il y a des gens qui n’ont pas compris que c’est la suite de Mutafukaz. On en parle souvent avec Rue de Sèvres, il y a une incompréhension vis à vis du titre.
Tu disais que tu avais vécu la fin de l’arc 1 assez rincé, comment tu te sens aujourd’hui, avec ton univers ?
Je le sens bien, mais je pense en avoir fait le tour en bande dessinée. Vraiment. Soit je passe la main à un autre auteur qui voudrait éventuellement développer l’univers avec moi ou sans d’ailleurs. Soit j’arrête. Je pense qu’il y a encore des choses à développer mais plus dans le domaine de la figurine, du jeu vidéo, de l’audiovisuel.
La bande dessinée, je t’avoue que c’est un métier qui est assez particulier dans le sens où tu y passes ta vie pour un résultat qui n’est pas toujours très motivant. J’ai l’impression que les gens lisent de moins en moins. Il y a une incompréhension vis-à-vis de ce qu’on fait au label. Pas sur tous les titres, Frontier, là ça cartonne. Mathieu quand il sort une bande dessinée, ça cartonne. Mais je ne comprends pas, par exemple sur Low reader, pourquoi ça ne décolle pas plus.
Sur Mutafukaz, par rapport au temps que ça me prend et par rapport à l’énergie que j’y mets, je me demande si finalement ça vaut le coup. J’y passe ma vie tu vois ? Donc franchement, ce sont des questions que je me pose en ce moment.
Il y a eu un spinoff Mutafukaz, il y a eu le film… Est-ce que tu as déjà des plans crossmedia en tête pour prolonger ?
Tant que je suis sur la BD, je suis sur la BD. Mais. C’est un truc que j’aimerais éventuellement pousser, mais avec Mutafukaz comme avec autre chose en fait.
En fait, si tu veux, ce qui me désole, c’est que j’ai l’impression – sans aucune prétention- de toujours essuyer les plâtres en fait. D’arriver trop tôt. C’est à dire qu’avec Debaser, le manga de Raf Chan, on a fait du manga français avant tout le monde et ça n’a pas pris à l’époque. Je suis sûr qu’on le ressortirait aujourd’hui, ça marcherait.
Pareil pour le film. C’est-à-dire qu’il n’y avait pas encore Netflix. À l’époque Netflix, c’était de la livraison de DVD. Le dessin animé pour adultes ou en tout cas pour un public averti, c’était directement le cinéma. Il n’y avait pas d’autre alternative. La série télé, c’était tout de suite pour enfant.
Mutafukaz, c’est un film qui a mis huit ans à se faire. S’il y avait eu Netflix à la base, on l’aurait pensé autrement, comme une mini-série. Ça aurait fait plus de vues, peut-être que ça aurait appelé une autre saison, je n’en sais rien.
Mutafukaz, c’est un film qui a été financé sur fonds propres d’Ankama. C’est du jamais vu, ça n’existe pas dans la vraie vie. Donc c’est à la fois une bénédiction, mais à la fois aussi une malédiction dans le sens où il n’y a pas les chaînes de télévision, il n’y a pas la VOD, il n’y a rien de prévu. Tout cela s’est créé par la suite. Le film est sorti comme ça, un petit peu à la va comme je te pousse. C’est bien, il y a eu 80 bobines, mais ce n’était pas suffisant. C’est assez démotivant quand tu vois que ça a mis huit ans. Et encore une fois, c’est sorti au cinéma. Pour que ça tienne bien, il aurait fallu trois heures. Il aurait fallu une mini-série. Là, on devait faire moins d’une heure et demie, c’était lacunaire. Mais bon, c’est comme ça, c’était encore une fois trop tôt je pense.
Merci à Run pour cet échange.