14-18, tome 6 : La photo

Notre avis : Après cinq tomes très réussis, Eric Corbeyran et Etienne Le Roux poursuivent la peinture de leur grande fresque historique 14-18 avec un sixième volume La photo (août 1916).

1916. Jocelyne et Nini se promènent au bord de l’eau. Cette dernière lit une lettre de son mari au front mais cela ne plait guère à son amie qui elle n’en reçoit plus depuis un certain temps. En croisant un photographe, Nini propose à Jojo de prendre un cliché pour l’envoyer à son époux…

De leur côté, les officiers français reçoivent un drôle de cadeau de la part des anglais : un tank. Cette « boîte de conserve » ne les enchantent pas du tout. Ils ne veulent en aucun cas lancer l’assaut à l’intérieur de cet engin qui roule aussi vite qu’une tortue…

Dans les tranchées, la vie est délicate entre les bombes. D’ailleurs, Louis vient d’en faire les frais : il est défiguré…

Pari complétement fou et insensé de Corbeyran – celui de raconter la Première Guerre Mondiale à travers une bande d’amis par 10 albums en 4 ans – 14/18 commence vraiment à ressembler à une excellente fresque historique de très grande valeur. Le parallèle entre la vie mortifère dans les tranchées et celle des femmes restées au village est d’une grande maîtrise narrative. Malgré le quotidien très dur (certains sont morts, d’autres ont été blessés), les héros de la série se serrent les coudes et trouvent la force de poursuivre le combat et de survivre.

Comme depuis le début de l’aventure, Etienne Le Roux – accompagné aux décors et aux couleurs de Jérôme Brizard – rend une parfaite copie, pleine de réalisme et qui permet aux lecteurs de ressentir la violence des combats mais aussi la douceur de la campagne loin du front.

Pour découvrir le travail d’Etienne Le Roux, vous pouvez regarder L’atelier, un portrait vidéo Comixtrip.

  • 14-18, tome 6/10 : La photo (août 1916)
  • Scénariste : Eric Corbeyran
  • Dessinateur : Etienne Le Roux
  • Editeur : Delcourt, collection Histoire et Histoires
  • Parution : 05 octobre 2016
  • Prix : 14.50€

Résumé de l’éditeur : Alors qu’elle devait permettre une percée rapide des lignes allemandes, l’offensive de la Somme est stoppée par un barrage d’artillerie continu et s’enlise malgré l’apparition d’un nouvel allié sur le front : le tank… Juillet 1916. La bataille de la Somme est engagée par les Alliés pour sortir du piège de Verdun. Mais les échanges d’artillerie infligent de nouveau d’énormes pertes malgré le soutien de nouvelles armes d’assaut. Dans cet enfer quotidien, la vie de nos héros ne tient qu’à un fil et le désespoir n’est jamais très loin. Pourtant, l’amitié leur permet de trouver la force de poursuivre le combat.

Gammes chromatiques

Notre avis : Après le formidable Dieter Lumpen, les éditions Mosquito poursuivent leur travail de mémoire avec un nouvel album de Jorge Zentner et Ruben Pellejero, Gammes chromatiques.

Dans ce recueil de 5 histoires, le lecteur peut découvrir notamment :

  • Neige (1994). Marin, un petit garçon joue avec son train électrique. Dans le même temps, son père Luis, est installé dans un wagon dans le noir, sous la neige…

Un beau parallèle entre le jouet de Martin – il  met de la neige sur son train  – et le voyage de son papa, dans le noir et dans la neige. Etonnant par la personnalité du petit garçon et la virtuosité du dessin de Pellejero.

  • The pink neon (1993). Un vieil homme noir se tient devant The pink neon, un bar-hôtel avec prostituées. Il a travaillé de nombreuses années dans l’établissement qui s’appelait alors New Convention…

Une belle histoire emplie de nostalgie de ce vieil homme qui aimait The pink neon, pimentée par une enquête policière dans laquelle un assassin a tué un écrivain. Le trait de Pellejero (Corto Maltese) est le meilleur lorsqu’il met en image des histoires sombres.

  • Gris et rouge. Un homme marié, père de deux garçons s’ennuie ferme dans sa vie, trop rangée, trop bien huilée. Il s’invente une autre existence, notamment lorsqu’il découvre un train électrique…

Le noir et blanc (agrémenté de teintes grisées) de Pellejero qui marque la routine de l’homme glisse vers la lumière et des couleurs vives lorsqu’il joue avec son petit train. Là encore, la vie monotone du salary man est magnifiée par une plus folle.

  • Gammes chromatiques
  • Scénariste : Jorge Zentner
  • Dessinateur : Ruben Pellejero
  • Editeur : Mosquito
  • Prix : 14€
  • Parution : 07 octobre 2016

Résumé de l’éditeur : Cinq histoires brèves jouant avec virtuosité entre le réalisme et le fantastique. Déclinées en gammes chromatiques, cinq tranches de vie basculent selon les lois du hasard ou de ce que l’on pourrait appeler le Destin…

 

Fluide Glacial Q

Notre avis : Les éditions Fluide Glacial proposent un Fluide Glacial Q, un recueil des meilleures histoires érotiques parues dans le magazine ainsi que des récits inédits.

Comme le mentionne le sticker sur la couverture – très belle signée Jean Solé« Attention contenu sexplicite » ! Le lecteur est ainsi prévenu qu’il va entrer dans une zone très osée. Une quarantaine d’auteurs sont compilés dans ce recueil de 104 pages.

On peut ainsi découvrir des histoires de Michael Sanlaville, Hugot, Alexis, Dominique Bertail, Gotlib, Léandri, Jean-Claude Forest, Coyotte, Lindingre, Pluttark, Bouzard, Dylan Pelot, Christian Binet, Joubert, Pixel Vengeur, Arthur de Pins, Grégory Mardon, Cizo & Felder, Lerouge, Julien CDM, Witko, Sourdrille, Goossens, Julien Loïs, Carlos Gimenez ou Lefred-Thouron.

D’un camp scout où la cheftaine est délurée à Proud Mary de Gotlib, en passant par Enfantillages d’Alexis, des photos-romans avec Brigitte Lahaie, à un récit de Mammouth de Coyotte, des dessins pleine-page de Pluttark, à la vie sexuelle inexistante des Bidochon, des BD retouchées à cause de la censure  ou une histoire revisitée de Eve par Pixel Vengeur; tout y est : c’est osé et c’est surtout souvent très drôle !

  • Fluide Glacial Q
  • Auteurs : Collectif
  • Editeur : Fluide Glacial
  • Prix : 19 €
  • Parution : 19 octobre2016

Résumé de l’éditeur : À ses débuts, Fluide Glacial publiait régulièrement des pages assez hot… à la fois drôles et chaudes. Combien de lecteurs nous ont avoué avoir lu attentivement les histoires d’Édika où batifolaient de somptueuses créatures accortes à la poitrine opulente ! Notre petit père Gotlib n’était pas en reste… Même les Bidochon se sont montrés assez cochons à leurs heures !

Cet ouvrage consiste en partie en un panorama érotique de notre journal d’humour et bande…ssinée. De nos fouilles archéologico-érotiques ont émergé des trésors oubliés comme la très chaude Barbarella de Forest ou des histoires de Gotlib, Binet, Goossens, Alexis, De Pins, Coyote… Quant à l’immense Solé, il signe une magnifique couverture sans équivoque.

Une bonne partie est aussi consacrée à la nouvelle garde à qui nous avons donné carte blanche ! L’excellent Sourdrille, y réalise une BD de toute beauté. Nos fines lames Bertail, Sanlaville, Pixel Vengeur, Reuzé, Ju CDM, Lerouge et l’inénarrable Hugot y sont littéralement allés à fond !

Pour reprendre votre respiration, Bernard Joubert, grand pourfendeur de la pudibonderie, complète l’album avec des pages hilarantes retraçant une brève histoire de la censure dans la BD avec les cases avant/après.

Alors comme dirait Tartuffe : Baissez cette culotte que je ne saurais voir !

Contes & Rock’n’roll

Notre avis : Le Chat botté, Riquet à la houppe, Le chaperon rouge et Peau d’âne sont revisités par Maria-Paz Matthey de manière folle, moderne et très personnelle dans Contes & Rock’n’roll aux éditions Ankama.

Nous avons plus ou moins de souvenirs des contes entendus ou lus dans notre enfance. S’ils sont souvent très noirs (morts, magie, méchants très méchants…), voire cruels, ils sont dynamités de fort belle manière par l’auteure de Rosco le rouge (avec Jean-Louis Marco). Ainsi, elle s’inspire des grands auteurs pour proposer sa vision très rock’n’roll.

  • Le chat botté devient Pussy Boots. Un pauvre paysan va hériter d’un chat doué de parole et intelligent qui va faire de lui un homme riche en allant plaider sa cause à King Elvis. En mentant sur sa vie (il le fait passer pour le marquis de Maracas), il va réussir à obtenir la main de la fille du roi…
  • Riquet à la houppe devient Ricky à la touffe. Un garçon très laid nait chez le roi. Un bout de son intelligence, par un vœu de la fée, va être transféré à la princesse belle mais très bête…
  • Le petite chaperon rouge devient Le petit esquimau rouge. Le petit esquimau rouge est surexcitée : sa mère prépare une galette toute chaude (un vinyle). Sous pression de sa fille, elle accepte que cette dernière l’apporte à sa grand-mère. Parcourant les routes enneigées, elle croise le loup…

L’album de Maria-Paz, recueil de quatre histoires, est agréable à la lecture, plutôt réussi. On apprécie tout particulièrement Pussy Boots, Ricky à la touffe et Le petit esquimau rouge, très décalés avec un petite pointe d’humour bien sentie. On attend avec impatience la prochaine livraison de ses contes revisités.

  • Contes & Rock’n’roll
  • Auteure : Maria-Paz Matthey
  • Editeur : Ankama
  • Prix : 13.90€
  • Sortie : 14 octobre 2016

Résumé de l’éditeur : Quatre contes classiques revisités dans un seul album : Le Chat Botté, Riquet à la Houppe, Le Petit Chaperon Rouge et Peau d’âne. Le Chat Botté : Un paysan pauvre reçoit en héritage un chat fort intelligent. Grâce à différents stratagèmes le félin va convaincre le King Elvis que son maître est un grand seigneur digne d’épouser sa fille. Riquet à la Houppe : Le pauvre «Ricky» est né très laid mais très intelligent. Heureusement la bonne fée lui a promis qu’il pourrait faire don d’un peu d’intelligence à la personne de son choix. Dans le royaume voisin, une princesse très belle mais aussi très bête attend son prince charmant… Le Petit Chaperon rouge : Le petit chaperon rouge doit livrer un beau vinyle tout chaud à sa mère-grand, mais un loup fan de moonwalk et de Michael Jackson rôde dans les bois. Peau d’âne : Une jeune princesse échappe au mariage forcé avec son père en revêtant la peau d’un âne.

Bloody Harry

Notre avis : Tout le monde connait Harry Potter. Alexandre Arlène a décidé de s’amuser avec l’univers imaginé par JK Rolling dans Bloody Harry, une parodie éditée par Jungle.

En 2013, Alexandre Arlène crée un blog sur le monde magique de Harry Potter, A Poudlard. Ce recueil de 120 pages reprend donc les planches publiées sur internet. Pour rendre son propos amusant, l’auteur de Libellule (La Boîte à Bulles) a décidé de modifier légèrement les noms (personnages, lieux, écoles) afin de les lecteurs puissent les reconnaître. Ainsi Griffondor devient Grosfondor, Serpentar Serpentin, Dumbledore Crumbledore, Hermione Hermine, Sang-de-bourbe Sang-de-courge et ainsi de suite…

Il déforme ou invente des histoires de Harry Potter, se glisse dans les interstices pour faire rire son lectorat. Crumbledore est un sadique pervers qui est attiré par les petits garçons, Ron aime Harry, le saule cogneur est en très grande forme, les dragées sont immondes, la cape d’invisibilité permet aux deux amis de mater les filles et les hiboux sont un peu idiots.

Tout est détourné pour amuser les lecteurs. Il faut néanmoins connaître l’univers de Harry Potter pour pouvoir goûter tout le sel de cette parodie. C’est bête, les personnages sont parfois crétins, les situations sont folles et exagérées et ça fonctionne ! Avec seulement 3-4 vignettes par planche,  Alexandre Arlène met en scène des gags qui sont réussis.

  • Bloody Harry
  • Auteur : Alexandre Arlène
  • Editeur : Jungle
  • Prix : 15€
  • Sortie : 05 octobre 2016

Résumé de l’éditeur : La prophétie raconte que cette BD est la plus drôle du monde des sorciers et que chaque page a été enchantée pour vous faire mourir de rire ! C’est un artefact bien trop dangereux, mieux vaut ne pas l’ouvrir.

Le renard Tokela

Notre avis : Alors qu’elle doit tuer son animal-totem, Winona d’une tribu indienne croise Tokela, le renard qui va l’aider. Accompagné de Marianne Alexandre, Pog imagine Le renard Tokela une très belle histoire pour les enfants à partir de 5 ans aux éditions Des ronds dans l’o.

Chez les Oceti-Sakawin oyate, le peuple de sept feux. Tous les ans, cette tribu célèbre le Départ des Caribous et les jeunes doivent se choisir un animal-totem. Ils le cherchent et doivent alors le tuer. C’est le cas de Winona, jeune indienne. Elle part vers la rivière mais au fond d’elle, elle le sait : elle ne veut pas tuer de renard, son animal choisi. Elle croise alors Tokela qui la remercie de ne pas l’avoir tuée. Il imagine alors un stratagème pour le retour de Winona dans sa tribu…

Le mois d’octobre est le mois de Pog. Après le deuxième volume de Trappeurs de rien (avec Thomas Priou, La Gouttière), il voit son album jeunesse Le renard Tokela publié. Construit comme une légende indienne, le récit de l’auteur de L’événement (avec Agnès Ernoult) est un bel hymne à la nature (comme dans la série Trappeurs de rien), aux traditions et aux tribus indiennes.

Illustratrice vivant à Angoulême, Marianne Alexandre commence à être connue dans le monde de l’édition Jeunesse avec une dizaine d’albums déjà publiés (notamment Des oranges à la menthe avec Mathilde Pascal, Le royaume blanc ou Les cercles de Goldie). Elle dévoile de grandes et belles illustrations pleine-page, idéales pour les enfants. On soulignera le travail soigné et excellent autour des couleurs et plus particulièrement pour les textures des peaux d’animaux leur donnant un effet strié grâce aux feutres.

  • Le renard Tokela
  • Scénariste : Pog
  • Dessinatrice : Marianne Alexandre
  • Editeur : Des ronds dans l’o
  • Prix : 16€
  • Parution : 12 octobre 2016

Résumé de l’éditeur : La jeune Winona vit heureuse dans la tribu des Oceti Sakowin Oyate, le peuple des sept feux où chacun y vit respecté de tous. Au départ des caribous, la tradition veut que les jeunes partent à la chasse et tue leur animal-totem. Ils devront se recouvrir de leur peau et rentrer au village. Le totem devient alors leur protection. Mais Winona ne veut pas tuer. Elle va croiser Tokela, le renard, qui épargné, va l’aider à rentrer au village parée d’une peau de bête.

Le cycle d’Inari, tome : L’âme et la matière

Notre avis : Winston ne sait plus trop où il en est : il hésite d’un côté entre Paris, sa famille et son exposition et de l’autre le Japon et sa future fiancée qui l’attend. Winston Wilsteiner dévoile le premier volume du son diptyque Le cycle d’Inari chez Delcourt.

Jeune dessinateur et illustrateur, Winston est content : il prépare sa première exposition de dessins à Paris. Sans vraiment savoir pourquoi, une violente douleur lui parcourt la jambe alors qu’il rejoint la galerie. A l’hôpital, le médecin parle de ménisque et d’opération, tandis que sa mère – chercheuse en immunologie – préfère un autre diagnostique. Rapidement les hommes de science sont démunis, ils ne savent pas ce qu’il a. Ce mal le fait même halluciner.

Alors qu’il attend son départ pour le Japon et ses retrouvailles avec Natsuki, sa future femme, il rencontre Elsa – elle aussi en couple – avec qui il vit une aventure volage. Entre cette nouvelle confidente, son mal aux jambes, son envie de partir à Takamastu et son travail, il ne sait plus où il en est…

On se laisse doucement embarquer dans cette belle histoire romantique et parfois dramatique – une autobiographie – grâce à un rythme qui nous berce tendrement. Malgré les obstacles, les doutes, les problèmes physiques et les questionnements parfois délicats, on est accroché par ce récit si intime.

Il faut souligner que Winston Wilsteiner livre un très beau témoignage sur sa vie, sa belle histoire d’amour avec des thèmes contemporains forts : la maladie, vivre avec un mal que l’on ne peut nommer, la mort, le déracinement, l’intégration dans un autre pays mais aussi la spiritualité. L’auteur – infographiste, directeur artistique de grandes marques (Nike, Dassault) – connait très bien le Japon pour y avoir travaillé dans le domaine de l’animation (comme le montre la deuxième partie de l’album). Ainsi, son trait doux et chaleureux emprunte avec intelligence, les codes du manga. Il mélange habilement ces derniers avec ceux plus européens; ce qui donne le point fort du récit. Le lecteur est charmé par les très belles planches et les couleurs pastel de l’album.

On attend le second volume de cette très belle histoire avec envie !

  • Le cycle d’Inari, volume 1 : L’âme et la matière
  • Auteur : Winston Wilsteiner
  • Editeur : Delcourt, collection Encrages
  • Prix : 15.95€
  • Sortie : 12 octobre 2016

Résumé de l’éditeur : Un matin, Winston se retrouve mystérieusement paralysé de la jambe. La médecine étant incapable de le soigner, celui-ci entre dans une librairie ésotérique pour trouver une solution à sa douleur. Une série d’expériences troublantes va alors changer son destin. À travers ce récit initiatique autobiographique, Winston Wilsteiner livre un témoignage étonnant sur la spiritualité, l’amour et la mort.

Legoramart

Notre avis : Les éditions Glénat lancent une nouvelle collection Over the pop, un label autour des nouveaux modes de création et de la pop culture. Ainsi, elles proposent Les tribus urbaines (Caroline Young), New York Comics (Christopher Irving, Seth Kushner et Howard Wollach), Des comics et des artistes (Christopher Irving et Seth Kushner), Culture Lego (Joe Meno) ou encore Legoramart, un ouvrage collectif.

Legoramart est un livre dont « l’objectif est en effet de se consacrer ici à une création le plus souvent enjouée et, toujours en « en jouets » « . Toutes les créations sont donc fabriquées à partir de briques de Lego. Ainsi 7 artistes se partagent les pages de Legoramart :

  • Leon Keer, plasticien, spécialiste du trompe-l’œil urbain. L’artiste dévoile de nombreuses fresques immenses visibles à Hambourg ou Legoland.
  • Nathan Sawaya, sculpteur. Il propose des créations autour du corps humain (celle de l’homme qui s’ouvre le thorax est très célèbre). Il possède 3.5 millions de briques dans ses ateliers.
  • Cole Blaq, street artist. Il a travaillé sur des sculptures ou des peintures extérieures.
  • Angus MacLane, inventeur des CubesDudes, petits bonhommes carrés stylisés (Alien, Babar, Batman, Banksy, Beetlejuice, Björk, C-3PO, Boba Feet, Jack Sparrow, Darth Vador, Chuk Norris…).
  • Jason Freeny, plasticien. Il propose des coupes anatomiques à partir de bonhommes Lego.
  • Mike Stimpson, photographe. Il reconstitue des moments célèbres de l’Histoire à partir des petites briques (Tian’anmen, le débarquement d’après Robert Capa ou un lever de drapeau sur Iwo Jima).
  • Dean West, qui photographie les œuvres de Nathan Sawaya.

A noter que les premières pages regroupent d’autres artistes : Mike Doyle (créateur du monde d’Odan, diorama de 200 000 pièces), Sachiko Akinaga (créatrice d’animaux musiciens) ou encore Zbigniew Libera (qui a produit 4 boîtes de Lego pour construire son camp de concentration).

De belles illustrations, de belles photographies et des petits questionnaires pour chaque artistes ponctuent ce très beau livre.

Legoramart : un formidable ouvrage autour des célèbres briques Lego dans l’Art.

  • Legoramart
  • Auteur : Laurent Bramardi
  • Editeur : Glénat, collection Over the pop
  • Prix : 27€
  • Sortie : 07 septembre 2016

Résumé de l’éditeur : Les briques LEGO ne sont plus uniquement utilisées pour le jeu ou pour des utilisations pédagogiques, elles sont devenus un support d’expression artistique à part entière.

Ce livre d’exception 100 % photos présenté comme un livre d’art, ravira les amateurs de belles choses désirant découvrir les possibilités toujours plus grandes de ces briques en plastique.

L’année du dragon

Notre avis : La Boîte à Bulles réédite L’année du dragon de Vanyda et François Duprat à l’occasion de la sortie de L’année de la chèvre, la suite de cet album.

Parisien un peu glandeur, Franck a enfin trouvé un emploi. Ce jeune homme de 25 ans va travailler dans un centre de loisirs. Toujours en retard – même pour son premier jour – il croise Bernadette, animatrice dans le même établissement. Rapidement, la jeune femme est séduite par son côté grand enfant et son humour. Il faut dire que Franck ne sait pas trop où il en est : il squatte le canapé de l’appartement de son frère Bernard et de sa copine Mathilde qui attend un heureux événement; son père est atteint d’un cancer et son amie Kim est partie rejoindre son ami à Paris. Il est amoureux de cette dernière. Ainsi, après son départ, il se console dans les bras de Bernadette et oublie la belle serveuse…

Edité pour la première fois chez Carabas en 2003, L’année du dragon est une très belle chronique sociale, construite comme une comédie romantique dramatique et écrite à 4 mains par Vanyda et François Duprat. Si le scénario est signé par ce dernier, ceux sont les deux auteurs qui ont travaillé sur le dessin.

Si l’histoire pourrait paraître très simple, peu engageante et très classique, François Duprat réussit le tour de force d’en faire un récit accrocheur, grâce à la justesse de la psychologie des personnages. En mettant en scène un trio singulier, il permet de passer un agréable moment de lecture. Franck qui ne sait pas vraiment vers qui aller, lui qui aime deux femmes en même temps. Même loin de lui, il éprouve toujours une attirance pour Kim. Pour pimenter son récit, il glisse des thématiques fortes, très modernes : le premier emploi, les relations tendues avec son frère, la naissance de son neveu, la cohabitation, la recherche d’un nouvel appartement, la maladie de son père et le deuil. Les situations et les dialogues sonnent juste et c’est aussi ce qui fait le charme de ce petit album. Ajouter à tout cela de l’humour et l’on obtient une histoire sympathique.

Le parallèle et la mise en scène avec le dragon apporte son lot de scènes amusantes mais aussi de scènes contemplatives et réfléchies.

La partie graphique de Vanyda et François Duprat est, elle aussi, très réussie. Le dessin moderne est très expressif et possède beaucoup de mouvements.

  • L’année de la chèvre. Le lecteur retrouve Bernadette 15 ans après son histoire avec Franck. Mariée, mère de deux enfants, professeur, elle a maintenant 36 ans. L’année qui s’annonce – celle de la chèvre – est aussi celle de sa fille aînée Anaïs, qui vient d’entrer dans l’adolescence. Le démon de midi sonne aussi à la porte de la jeune femme puisqu’elle est attirée par Samuel, son coach sportif… Le lecteur retrouve avec beaucoup de plaisir Bernadette par les dessins et le récit des deux auteurs. Là encore, une belle réussite !
  • L’année du dragon
  • Scénariste : François Duprat
  • Dessinateurs : Vanyda et François Duprat
  • Éditeur : La Boîte à Bulles, collection Hors-champ
  • Prix : 23€
  • Parution : 05 octobre 2016

Résumé de l’éditeur : Franck, 25 ans, squatte le canapé de son grand frère. Il vient tout juste de trouver un emploi dans un centre aéré où il rencontre Bernadette, une jolie blonde rapidement séduite par son humour particulier. Auprès d’elle il se console du départ de Kim, une amie dont il est amoureux. Mais l’effet placebo est de courte durée… Kim rentre de Paris et Franck sombre en pleine confusion amoureuse. Ajoutons à cela son frère qui l’exhorte à trouver un logement et son père atteint d’un cancer qui s’aggrave… Franck doit-il vraiment écouter ce que Kim lui certifie ? Que cette année, celle du Dragon en astrologie chinoise, est « son année » ? Plongée tout en délicatesse dans l’intimité d’un jeune homme au coeur éprouvé, cet album précédemment paru chez Carabas, est dorénavant réédité par la Boîte à Bulles. Un préambule à L’Année de la Chèvre, deuxième tome inédit à paraître en 2016 !

Symphonie à Bombay

Notre avis : Les éditions Ici Même rééditent Symphonie à Bombay, un étonnant voyage entre l’Inde, la Turquie et la Russie signé Igort.

Inde, 1949. Le pays est depuis peu devenu indépendant après plusieurs décennies sous le joug du Royaume-Uni. Hélios, jeune pratiquant du yoga, est un étudiant en écritures sacrées. Convoqué par ses supérieurs qui lui confient une mission, il part pour Bombay, la capitale. En effet, il doit retrouver Aparna Tagore, une jeune femme mystérieusement disparue. Après un long voyage en train, il est accueilli par le sultan Othmar Babula qui aurait déjà rencontré Aparna…

Grâce à une édition de belle facture (reliure cartonnée, dos toilé), le lecteur est embarqué dans cette aventure étonnante et passionnante. Il faut souligner que Symphonie à Bombay fut prépublié la première fois dans Alter Alter, une revue italienne en juillet 1983. Il confie d’ailleurs dans la post-face : « Pendant 30 ans, j’ai attendu de republier cette histoire, de la rendre lisible, imprimée comme il faut, croyant que c’était encore une belle petite chose que j’avais faite. Voilà, à présent, elle renaît, à présent elle dit ce qu’elle avait à dire. »

C’est en 1982, que l’auteur italien découvrit l’histoire incroyable de Elissa Rhaïs dans le quotidien La Repubblica. Cette femme qui fut enfermée 17 ans dans un harem, de force et qui fut libérée à la mort de son geôlier par son neveu. « J’y ai perçu un jeu de miroirs déformants et un labyrinthe de passions qui m’a beaucoup intrigué » poursuit-il.

D’une grande intelligence narrative, n’ayant pas pris une ride, encore très moderne dans ses thématiques (l’enfermement, les mariages forcés, la religion, la place de l’islam minoritaire en Inde), le récit très fort de Igort, fascine, envoute et tient en haleine les lecteurs. Cet aventure écrite comme un polar (par petits chapitres) met aussi en scène, une belle histoire d’amour.

Le point fort de Symphonie à Bombay est sa partie graphique, très dans l’air du temps de l’époque; proche du cubisme comme les dessins de Serge Clerc, Daniel Torrès ou Yves Chaland alors à leur zénith dans les années 80 (ils développèrent la ligne claire). Les teintes restituent parfaitement l’atmosphère chaudes de la Turquie et de l’Inde. Dans ce travail de jeunesse, on perçoit déjà les prémices d’un grand dessinateur, de son style si original et très beau qu l’on pourra entrevoir dans 5 est le numéro parfait (Casterman) ou Les cahiers russes et Les cahiers ukrainiens (Futuropolis).

  • Symphonie à Bombay
  • Auteur : Igort
  • Editeur : Ici Même
  • Prix : 22€
  • Sortie : 26 août 2016

Résumé de l’éditeur : En Inde, et en rêve, le jeune Helios est convoqué par les Mères sacrées du temple d’Orissa pour se voir confier une mission : aller à Bombay, y retrouver la trace d’une jeune fille disparue. La route d’Helios croisera celle du riche sultan Othmar Babula, qui le mènera à la rencontre de la belle et mystérieuse Aparna Tagore, elle-même éperdument amoureuse du fantôme du célèbre danseur Nijinsky. C’est une histoire d’amour et de captivité. Un récit de destins croisés à Bombay, la ville des souvenirs infinis et des passions qui ne veulent pas mourir. Ce livre fut inspiré à son auteur par l’histoire vraie d’Elissa Rhais, une danseuse enlevée par son prétendant et enfermée dans un harem pendant 17 années. Rendu fou de rage par son amour non partagé, le sultan tout-puissant se vengera sur la belle en la gavant telle une bête, déformant à dessein le corps désiré et inaccessible. Igort se livre ici au jeu de boîtes chinoises qui lui est cher, offrant une déambulation entre Inde, Turquie et Russie. De longs voyages, colorés et mystérieux, en quête de quoi ? D’une identité qui se dérobe. D’un amour qui confine à l’enfermement.

Le monde d’après

Notre avis : Après un merveilleux premier tome Le reste du monde, voici le second volume du diptyque de Jean-Christophe Chauzy Le monde d’après, édité par Casterman.

Pour vous rafraîchir la mémoire, vous pouvez (re)lire le premier opus de cette merveilleuse histoire, ici.

Marie, Jules, Hugo et Théo, accompagné de Pluto, le chien, poursuivent leur fuite après la catastrophe. Les éléments naturels sont détraqués, le chaud et le froid s’entremêlent. Dans la montagne, ils peuvent contempler l’ampleur des dégâts, plus bas dans la vallée : le barrage est explosé et un train s’est écrasé après la chute d’un pont.

Les survivants qu’ils croisent sont dans un état second, n’hésitant pas à tuer leur prochain pour de la nourriture ou des objets du quotidien. Les quatre membres de la famille tentent de s’introduire dans des maisons abandonnées mais sont toujours chassés. Ils croisent aussi des animaux qu’ils tuent pour survivre. Ils sont alors de retour dans leur propre maison…

Alors que le premier opus nous avait laissé une sublime impression, ce second volume est toujours aussi passionnant. Ce récit de fin du monde est accrocheur, simple, fort et intelligent. En choisissant une mère et des enfants – sans père qu’ils recherchent – il met en lumière une femme forte (un point commun à de nombreuses bandes dessinées qu’il a publié). Comment cet être si aimant va devenir une mère protectrice, prête à tuer père et mère pour ses enfants ? Il brosse ainsi un très beau portrait de femme, d’une grande modernité.

Pour pimenter son récit, Jean-Christophe Chauzy glisse des survivants complétement fous pour prendre le pas sur les autres. Les rebondissements sont nombreux pour tenir en haleine son lectorat. La grande force du Monde d’après réside dans le grand réalisme du récit. Son histoire bénéficie d’une partie graphique de grande valeur. Ses aquarelles lui permettent de réaliser des pages sublimes !

On aime Chauzy et on le dit !

  • Le monde d’après
  • Auteur : Jean-Christophe Chauzy
  • Editeur : Casterman
  • Prix : 18€
  • Sortie : 05 octobre 2016

Résumé de l’éditeur : Le désastre semble avoir tout balayé. Seul subsiste pour Marie et ses jeunes protégés l’espoir de rejoindre la civilisation.

Klaw, tome 6 : Les oubliés

Notre avis : S’il y a une série fantastique pour adolescents qu’il faut retenir ces derniers années, c’est bien Klaw, un excellent univers surnaturel animalier de Antoine Ozanam et Joël Jurion. Les éditions Le Lombard dévoilent le sixième opus : Les oubliés.

Pour rafraichir la mémoire, vous pouvez (re)lire la chronique du cinquième volume qui présentait la série, ici.

Alors que tout le monde les croyaient définitivement disparus, les 12 dizhis ancestraux sont de retour ! Afin d’être plus fort face à eux, Ange décide de réunir d’autres êtres surnaturels qu’il connait pour former un groupe (tigre, singe, lapin, cheval)…

Déjà le sixième volume pour Klaw, sérié débutée en 2013 ! A un rythme effréné, Antoine Ozanam entraine son lecteur toujours plus loin dans l’univers qu’il a imaginé. Ces hommes dotés de pouvoir de transformation en animal surpuissant sont toujours prêts à se battre pour leur survie voire leur hégémonie.

Joël Jurion continue sur sa lancée, aidé aux couleurs par Yoann Guillé dans un style moderne, vif et haletant.

  • Klaw, tome 6 : Les oubliés
  • Scénariste : Ozanam
  • Dessinateur : Joël Jurion
  • Éditeur : Le Lombard
  • Prix : 12€
  • Parution : 26 août 2016

Résumé de l’éditeur : À New York, douze dhizis ancestraux, supposés morts depuis bien longtemps, refont surface. Ces « Oubliés » n’envisage pas un instant une possible cohabitation avec les autres. Ange n’a d’autre choix que de réunir ses co-équipiers pour les préparer à l’affrontement… La guerre des dhizis peut commencer !