Descender, volume 2 : Lune mécanique

Notre avis : Après un excellent premier volume publié en janvier de cette année, les éditions Urban Comics proposent déjà le deuxième tome de Descender, la formidable série de science-fiction de Jeff Lemire et Dustin Nguyen.

Pour vous rafraîchir la mémoire, (re)lisez la chronique Comixtrip du premier opus, ici.

Toujours en fuite, Tim-21 et ses compagnons se réfugient sir la planète Gnish, une très ancienne monarchie. Là, ils rejoignent Psuis, leader de la résistance qui lui présente Tim-22, un robot quasi jumeau de l’espoir de l’Humanité. Mais son alter ego tue le monarque de la planète afin de rendre sa cause encore plus visible aux yeux de tous. Les gardes du souverain font feu mais le petit groupe, avec à sa tête Tesla, est poussé à partir.

A l’autre bout de la galaxie, un chasseur de primes apprend l’existence de Tim-21 et se met en tête de le retrouver. Cet inconnu ne l’est pas vraiment pour le petit robot d’accompagnement…

Cette rentrée est vraiment celle de Jeff Lemire !!! Après le deuxième de Sweet tooth (Urban Comics) et le fantastique Winter road (Futuropolis), il fait l’objet de la publication du deuxième volume de Descender. Comme pour le premier opus, il mise sur des ingrédients simples, souvent vus en science-fiction pour développer une intrigue forte et haletante. Accrocheuse, son histoire ne plaira pas uniquement aux amateurs de SF.

Pour l’accompagner au dessin, il y a Dustin Nguyen, toujours aussi talentueux qui fixe le récit par des planches à l’aquarelle d’une grande finesse d’exécution. Celui qui nous avait accordé un entretien pour la sortie du premier tome pendant le Festival d’Angoulême 2016, nous charme par son audace graphique singulière chez les auteurs américains (il fait l’encrage et les couleurs).

  • Descender, volume 2 : Lune mécanique
  • Scénariste : Jeff Lemire
  • Dessinateur : Dustin Nguyen
  • Éditeur : Urban Comics, collection Urban Indies
  • Prix : 14€
  • Parution : 30 septembre 2016

Résumé de l’éditeur : À court d’options, TIM-21 et ses compagnons rejoignent l’équipage de Psius, leader de la résistance robotique secrète, vers une destination inconnue. Le petit robot se découvre alors l’existence d’un autre androïde en tout point identique : TIM-22. Au même moment, à la bordure connue de la galaxie, un chasseur de primes écume le secteur à la recherche des foyers de racailles mécaniques. Sa traque le met sur la piste de TIM-21.

Jeu d’ombres, tome 1 : Gazi !

Notre avis : Cengiz, jeune turc lyonnais, se bat pour les droits des jeunes de banlieue. Grand frère, il est respecté par tous et séduit même les politiques. Pourtant la réputation de son frère aurait pu lui jouer des tours. Merwan Chabane et Loulou Dedola dévoilent le premier volume de Jeu d’ombres, une formidable chronique sociale.

Cengiz, étudiant en droit, a une vie plutôt paisible. Excellent élève, il file le parfait amour avec Viviane. Fils d’immigré turc, il est kémaliste et laïc comme son père. Parfaitement intégré, il va devenir un vrai héros auprès des jeunes de sa cité lyonnaise après avoir négocié habilement avec les forces de l’ordre.

Rapidement son parcours exemplaire, sa droiture et son intelligence vont plaire à la maire de son arrondissement. Pourtant, loin de lui, en Turquie, son frère Sayar est emprisonné…

Construit comme une très belle chronique sociale, Jeu d’ombres plait de suite. Accrocheur, vif et très intelligent, le récit de Loulou Dedola a plusieurs grille de lecture et propose de nombreuses thématiques : l’activisme, la laïcité, la religion, l’intégration, les difficultés économiques et la pauvreté en banlieue.

L’auteur de 419 African mafia est tellement juste dans ses propos que l’on pourrait presque penser à un documentaire. Cette belle fiction aux dialogues modernes est merveilleusement mise en image par Merwan Chabane. Comme pour L’or et le sang ou Pour l’empire, il montre toute l’étendue de son talent à travers des planches d’une redoutable efficacité. Son trait semi-réaliste parfait est agrémenté de couleurs à l’aquarelle extrêmement bien maîtrisées.

  • Jeu d’ombres, tome 1 : Gazi !
  • Scénariste : Loulou Dedola
  • Dessinateur : Merwan Chabane
  • Editeur : Glénat
  • Prix : 14.95€
  • Parution : 21 septembre 2016

Résumé de l’éditeur : Fils d’immigré turc, Cengiz est un charismatique leader de la banlieue lyonnaise. Inspiré par l’humanisme de Mustapha Kemal, dit « Ataturk », il milite pour la laïcité aux côtés de Viviane dont il est amoureux. Les politiques voient en lui l’homme providentiel qui pourrait atténuer les tensions dans les banlieues depuis les récentes émeutes. Mais lorsque son frère Sayar, un gangster ultra-violent, s’évade de sa prison d’Istanbul et resurgit dans sa vie, le destin de Cengiz bascule… Avec Jeux d’Ombres, Loulou Dédola signe un captivant thriller social et politique somptueusement mis en image par le trait virtuose de Merwan (L’Or et le sang). Une aventure en deux tomes.

Trappeurs de rien, tome 2 : Le vieux fou

Notre avis : Après un premier excellent album (Coup de cœur Comixtrip), nous sommes heureux de retrouver Croquette, Mike et Georgie dans une nouvelle aventure de Trappeurs de rien signée Pog et Thomas Priou, aux éditions La Gouttière.

Croquette contemple avec envie un ours en train de pêcher. Visualisant sa technique, il convie Mike et Georgie, ses deux amis, à en faire de même mais le résultat est en deçà de leurs attente : ils n’y arrivent pas. Pire, leur quiétude est bouleversée par les cris du Vieux fou, le fameux trappeur complétement maboul…

Alors que le premier opus de Trappeurs de rien paraissait en mai de cette année, Le vieux fou est déjà en librairie. Comme pour la précédente publication, Pog imagine une petite aventure sympathique, idéale pour les jeunes lecteurs (à partir de 5 ans). Cette fois-ci pas de chasse dans la neige mais une partie de pêche dans une petite rivière de montagne, chalet à investir, indiens sur le sentier de la guerre et vieux singe un peu barré.

Comme pour le précédent volume, Thomas Priou charme le lecteur par son trait tout en rondeur et chaleureux qui lui permet de composer des planches avec de grandes illustrations efficaces car très lisibles. A noté, qu’il est aidé aux couleurs par Johann Corgié.

Trappeurs de rien : encore, encore, encore ! On en veut encore !!!

  • Trappeurs de rien, tome 2 : Le vieux fou
  • Scénariste : Pog
  • Dessinateur : Thomas Priou
  • Editeur : La Gouttière
  • Prix : 10.70€
  • Parution : 07 octobre 2016

Résumé de l’éditeur : Dans ce deuxième volume, nos trois trappeurs sont de nouveau réunis, autour d’une problématique existentielle : comment faire pour ne plus manger de haricots rouges ? Après une partie de chasse infructueuse, les trois compagnons décident de tenter leur chance en pêchant à coups de pattes ! Vont-ils réllement réussir à déguster leur poisson ? Et qui est ce drôle d’indien qui les espionne ?

Ikumen after, volume 2

Notre avis : Kentarô et Asakura sont deux jeunes papas qui mènent chacun de leur côté une vie paisible avec leur enfant. Alors que dans le volume précédent, ils s’étaient embrassés, celui-ci les met en scène la suite de cet étonnant baiser dans Ikumen after de Kazuma Kodaka.

Kentarô est un papa célibataire, père de Motoki. Depuis longtemps, il le sait, il est homosexuel, tandis que Asakura est le père de Hiromi, lui aussi seul mais hétérosexuel. Leurs deux enfants fréquentent le même classe et sont amis.

Trois jours auparavant, les deux hommes s’étaient embrassés mais plutôt dans un jeu que par désir. Alors qu’ils se croisent dans la rue en vélo, ils font comme de si rien n’était, ce qui finalement les arrangent bien. Le père de Hiromi offre un album photos à Motoki et propose à son voisin de l’aider dans le tri de ses clichés.

Peu après dans son restaurant, Kentarô croise Yamagishi, réalisateur de films pour adultes. En effet, le jeune papa avait participé à un tournage de film X gay plus jeune. L’homme lui propose de refaire un nouveau film avec un de ses fans, moyennant une forte somme d’argent. Hésitant à dire oui, il réfléchit car le montant pourrait l’aider, lui le jeune papa célibataire.

Venu l’aider pour trier ses photos, Asakura ouvre le fichier envoyé par Yamagishi où le jeune fan est nu. Mal à l’aise, les deux hommes n’en parlent pas vraiment et sont gênés par la situation. Surtout que Kentarô aime vraiment le père de Hiromi. L’incendie de l’appartement du papa gay va rapprocher encore plus les deux hommes. Asakura propose la chambre d’amis à Kentarô et Motoki

Très soft (pas de scènes de sexe), Ikumen after est un bon yaoi, agréable à la lecture. En parlant d’homosexualité masculine – par une idylle naissante – entre deux papas célibataires, Kazuma Kodaka livre une histoire simple mais très accrocheuse, faisant réfléchir aussi sur l’homoparentalité. Le lecteur se prend au jeu de suivre une aventure sentimentale bien écrite. Il a même l’impression de voir deux grands adolescents n’osant pas aller vers l’autre, aller plus loin et c’est plutôt touchant.

Prépublié au Japon en 2011 dans la revue Be X boy gold des éditions Libre Shuppan, Ikumen after bénéficie d’une belle partie graphique. L’auteure de A sex therapist et Kizuna dévoile des cases où les personnages sont d’une belle expressivité.

  • Ikumen after, volume 2
  • Auteure : Kazuma Kodaka
  • Editeur : Taifu comics
  • Prix : 8.99€
  • Parution : 14 septembre 2016

Résumé de l’éditeur : Jeune entrepreneur surmené et père célibataire d’un petit garçon, monsieur Asakura a du mal à gérer sa situation professionnelle et l’éducation de son fils en même temps. C’est alors qu’il rencontre Kentarô, lui aussi dans la même situation familiale. Les deux hommes au caractère et au rang social totalement opposé deviennent alors amis, avant de prendre petit à petit conscience de leurs sentiments réciproques…

Gaston, L’agenda-calendrier 2017

Notre avis : Les éditions Hugo Image proposent des déclinaisons de série de bande dessinée, dessins animés, jeux vidéo ou films en calendrier ou éphémérides. Assassin’s creed, Les lapins crétins, Les Simpson ou Moi moche et méchant peuvent ainsi trôner au milieu de votre salon, votre chambre ou être punaisés au mur.

Le 15 septembre la maison d’édition dévoilaient un agenda-calendrier 2017 de Gaston Lagaffe. Dépliable pour former un chevalet, cet objet pourra ainsi se poser sur un bureau ou sur une étagère. Ainsi, 52 dessins font face au 52 semaines de l’année. Des cases amusantes sont agrandies pour pouvoir goûter tout le sel de l’humour et la folie-douce de André Franquin, créateur du plus célèbre anti-héros du 9e art.

On y retrouve les personnages de la série : Lontarin, Mademoiselle Jeanne, Fantasio, Prunelle, Bertrand mais aussi les inventions les plus folles de Gaston (gaffophone, matelas pneumatique, sa voiture…).

Un calendrier pour les amoureux de Franquin et Gaston !

  • Gaston, L’agenda-calendrier 2017
  • Auteur : André Franquin
  • Editeur : Hugo Image
  • Prix : 14.99€
  • Parution : 15 septembre 2016

Résumé de l’éditeur : Utilisé dans ses déplacements, il permet de s’organiser grâce au calendrier hebdomadaire, simple d’utilisation. Ouvert sur le bureau, il donne à rêver sur de magnifiques photographies  de Gaston Lagaffe, personnage culte de bande dessinée. Un objet dont on ne peut plus se passer.

Le collège noir, tome 1 : Le livre de la lune

Notre avis : Découvert avec l’excellente publication Ankama, Kairos (coup de coeur Comixtrip), Ulysse Malassagne met en scène une histoire fantastique Le collège noir.

Au cœur d’une forêt se dresse le collège d’Ulysse. Isolé et paisible, il accueille des internes y compris pendant les vacances. Quelques élèves dont les parents ne peuvent pas venir les chercher, restent ici, surveillés par Lena, une jeune femme qui ne veut en aucun cas être embêtée, qui préfère réparer sa moto, qui ne s’occupe pas d’eux et qui est brut de décoffrage.

Les amis d’Ulysse forment ainsi une petite famille. Il y a là Krum, Step, Mei, Jonas et Ouss. Dès la première nuit, ils dorment ensemble et sont réveillés par le spectre de Jonas, qui est décédé en repartant chez lui dans l’après-midi. Ils décident alors de suivre cette petite lumière dans la forêt…

Excellent conteur, passé maître dans l’art de l’heroic-fantasy, Ulysse Malassagne dévoile de nouveau une très belle histoire fantastique où se mêle le réel et l’imaginaire. L’auteur raconte son enfance de façon fantasmée et c’est très réussi ! Sorcière, animaux parlant, main géante et créatures féroces peuplent ce récit excellemment écrit et très accrocheur. Idéal pour les adolescents ou les jeunes lecteurs, il met en scène une bande d’amis au caractère différent mais complémentaires. L’aventure est au rendez-vous, simple, intelligente et haletante.

Comme pour Kairos, Ulysse Malassagne met son histoire en image d’une très belle manière. Son trait tout en rondeur est d’une redoutable efficacité. On aime, on vous recommande Le collège noir !

Grafiteen : Les éditions Milan dévoilent Grafiteen, leur nouveau label en ce mois d’octobre. Romans illustrés (Warren 13 de Tania del Rio et Will Staehle; Les beaux gosses de l’apocalypse de Max Brallier et Douglas Holgate) et bandes dessinées (Hilo de Judd Winick) pour le plaisir de lire et une belle immersion visuelle pour une nouvelle génération de lecteurs, les tweens (plus enfants mais pas encore tout à fait ados).

Christophe Tranchant, directeur éditorial des éditions Milan explique le concept ainsi : « Avec Grafiteen, nous faisons le pari d’une nouvelle génération de lecteurs, biberonnés à l’image, habitués à interagir, un pied dans le réel, un pied dans le virtuel, mais plus que jamais demandeurs de fiction. Le pari de leur offrir un dialogue inédit entre textes et illustrations, de revisiter les codes littéraires et de porter des séries et héros à leur image. Le pari d’un imaginaire sans frontière ».

  • Le collège noir, livre 1 : Le livre de la lune
  • Auteur : Ulysse Malassagne
  • Editeur : Milan, collection Grafiteen
  • Prix : 11.50€
  • Parution : 05 octobre  2016

Résumé de l’éditeur :

Les pensionnaires d’un collège perdu dans les montagnes assistent à ce qu’ils ne devraient pas voir. Maudits, ils seront traqués chaque nuit par des monstres. Leur seul espoir ? Tenir jusqu’à l’aube…

La face crashée de Marine Le Pen

Notre avis : Après La face karshée de Nicolas Sarkozy, Richard Malka imagine La face crashée de Marine Le Pen, accompagné au scénario par Saïd Mahrane et au dessin de Riss.

Le dimanche 7 mai 2017 est une journée particulière pour Marine Le Pen. Arrivée au deuxième tour de l’élection présidentielle, elle attend impatiemment les résultats définitifs. En patientant, elle se souvient de son parcours semé d’embûches pour arriver jusqu’à ce moment important. De son enfance (son père Jean-Marie était à la pêche le jour de sa naissance et surtout aurait voulu un fils), à ses études d’avocat pour lesquels elle a très peu plaidé, en passant par ses tensions avec le Menhir ou sa nièce Marion Maréchal-Le Pen ou par son élection à la présidence du FN; tout y es. Sa garde rapprochée aussi : Aliot, Bay, Bilde, Briois, Philippot, Peninque, Chatillon et Collard.

Tout ce petit monde s’agite en coulisse pour que ce moment tant attendu depuis 2002 soit un instant de gloire.

Richard Malka et Saïd Mahrane dévoilent une bonne histoire du clan Marine Le Pen, très documenté, très vrai avec ses coups bas, ses tensions, ses rires et ses pleurs. Plutôt amusant, cet album ravira les amateurs de ce genre satirique (Sakozyx, Hollande et les femmes, Sarko et les femmes…). Sans tout révolutionner, le lecteur passera un moment sympathique sans plus.

Le récit est mis en image par Riss, directeur de la rédaction de Charlie Hebdo après l’attentat du 07 janvier. Blessé lors de cet événement tragique, il met son talent de caricaturiste au service de cet album assez drôle.

Néanmoins sur le même thème, on préférera l’album de François Durpaire et Farid Boudjellal, La Présidente (Les Arènes), une fiction politique forte et glaçante !

  • La face crashée de Marine Le Pen
  • Scénaristes : Richard Malka et Saïd Mahrane
  • Dessinateur : Riss
  • Editeur : Grasset
  • Prix : 14.90€
  • Parution : 05 octobre 2016

Résumé de l’éditeur : 7 mai 2017 : matin du second tour de l’élection présidentielle. Marine Le Pen se réveille sur un air de Dalida.
Le soir même, sa vie basculera. Peut-être. Une longue journée l’attend…
D’abord, une visite secrète chez son psychanalyste : plongée trouble dans l’enfance et les années de fête. Puis, un ultime complot du vieux Front à déjouer. Florian Philippot qui se voit à Matignon et ne pense qu’à son 20 heures. Marion en embuscade, médaille de la Vierge autour du cou. Jean-Marie Le Pen qui se confie à son ami Serge Moati. Les dossiers secrets du parti. Le déjeuner mensuel des trois conspirateurs, Zemmour, Villiers, et Buisson. Les anciens du GUD qu’il faut cacher. L’envers de la dédiabolisation. Les affaires et les lingots que nul ne saurait voir. Les idées nouvelles de Soral et Dieudonné. Et, par-dessus tout, le marketing.
Présidente, oui, mais pour quoi faire ?

McCurry, NY 11 septembre 2001

Notre avis : Après Capa et Cartier-Bresson, la collection Magnum Photos/Aire libre accueille Steve McCurry. Comme pour les précédentes publications c’est Jean-David Morvan qui s’occupe du scénario, accompagné par Séverine Tréfouël. Les dessins de McCurry NY 11 septembre 2001 sont confiés à Kim Jung Gi.

Etonnant témoin des attaques terroristes du 13 novembre 2015, Steve McCurry est un photographe reconnu dans le monde entier. Ce soir-là, il était au Stade de France mais il ne savait pas vraiment ce qui ce passait ni les attaques simultanées dans la capitale (Bataclan et terrasses). Tout cela lui fait remonter des souvenirs : ceux du 11 septembre 2001, alors que les deux tours du World Trade Center s’écroulent.

Il faut dire que le photographe est allé sur de nombreuses zones de conflits dans le monde lors de sa carrière, a failli perdre plusieurs fois la vie (en Slovénie, à Bombay, en Afghanistan ou à Goa). Mais son cœur fit une vrille lors de l’attaque des Twin Tower. A peine rentrée d’un reportage, il entend la nouvelle, se rend sur le toit de son agence et commence à prendre des clichés, aidé par son assistante. Rapidement, il tente de se rapprocher au plus près des gravas…

Le récit de Jean-David Morvan et Séverine Tréfouël est écrit à la première personne comme si Steve McCurry se confiait sur sa vie. Il a accepté avec enthousiasme de raconter ses mémoires et ces instants si importants, faisant un parallèle entre le 13 novembre 2015 et le 11 septembre 2001. Le commandant Massoud est aussi présent, lui qui sera tué quelques jours avant la destruction du WTC.

L’album est formidablement mis en image par Kim Jung Gi, le talentueux dessinateur coréen. L’auteur de Spygames (avec le même scénariste, Glénat) dévoile des cases sublimes qui font écho aux photographies de McCurry qui parsèment l’album. Une belle alchimie entre ces deux beaux auteurs !

  • McCurry, NY 11 septembre 2001
  • Scénaristes : Jean-David Morvan et Séverine Tréfouël
  • Dessinateur : Kim Jung Gi
  • Editeur : Dupuis Aire Libre / Magnum Photos
  • Prix : 24€
  • Parution : 09 septembre 2016

Résumé de l’éditeur : Steve McCurry était à New York le 11 septembre 2001. Manhattan est son île, son port d’attache entre deux reportages de l’autre côté du globe. Les tours jumelles étaient au centre de son horizon. Il les a vues tomber, s’est approché au plus près, photographiant sans comprendre, cadrant les cicatrices de la ville et de ses habitants. Quinze ans après cette tragédie, Aire Libre et l’Agence Magnum se devaient de revenir sur les événements ; ce sera à travers les yeux de ce faiseur d’images, et sous la plume du si talentueux dessinateur coréen Jung Gi Kim. Construit autour des disparus du World Trade Center, le récit déborde pourtant pour évoquer les nombreux voyages de ce photographe de guerre « par accident » et les images iconiques qu’il en a ramenées. Mêlant presque 80 photographies (dont huit clichés inédits) et des entretiens à la fiction, McCurry NY 11 septembre 2001 nous offre le témoignage d’un homme qui observe le monde et ses habitants basculer du siècle d’avant au jour d’aujourd’hui.

Il était une fois l’Homme, tome 1 : La préhistoire

Notre avis : Créée en 1978 pour la télévision, Il était une fois l’Homme a bercé de nombreux enfants de la génération 70/80. Cette année, les éditions Soleil ont décidé d’adapter en bande dessinée ce fabuleux dessin animée au succès jamais égalé !

Série française d’animation de 26 épisodes de 26 minutes chacun, Il était une fois l’Homme fut créée en 1978 par Albert Barillé. Diffusée sur FR3, elle connue tout de suite le succès, faisant de ce dessin animé un vrai phénomène de société. Les enfants adoraient, les professeurs l’utilisaient en cours et les parents étaient conquis par la qualité des dessins et du contenu.

La série animée avait pour but de raconter l’histoire de l’Humanité (de la création de la vie sur Terre au 20e siècle). Pour fidéliser les spectateurs, les personnages identiques parcouraient le temps avec toujours le même rôle (les gentils et les méchants). Ainsi, on pouvait retrouver : Maestro, le sage qui incarnait l’inventeur, Pierre et Pierrette les parents, Pierrot l’enfant du couple, Le Gros l’ami de Pierre et Petit Gros le fils de ce dernier. Les vilains étaient incarnés par Le Teigneux et le Nabot.

Quant au générique, il reprenait en accéléré l’évolution de l’Homme sur une musique de Jean Sebastien Bach, Toccata et Fugue en ré mineur. Le succès est tel que d’autres séries seront commandées : Il était une fois la vie, Il était une fois l’espace ou Il était une fois les découvreurs.

Pour cet album, l’adaptation en bande dessinée de la période de la Préhistoire a été effectuée par Jean-Charles Gaudin (scénariste prolixe des éditions Soleil : Marlysa, Garous ou Les arcanes du midi-minuit). Agréable et intelligent, il sera idéal pour les jeunes lecteurs. Pour l’accompagner aux dessins, le Studio Minte adapte les personnages créés par Jean Barbaud. Ce merveilleux auteur d’une grande gentillesse, qui donne des cours de dessins à l’Ecole Brassard de Tours, nous avait ouvert les portes de son atelier (à découvrir ici en vidéo) qu’il partage avec sa femme Afroula Hadjiyannakis, qui s’est occupée des couleurs de l’album.

Il était une fois l’Homme : une madeleine de Proust pour tous les amoureux de la série mais une belle découverte pour les nouveaux lecteurs.

  • Il était une fois l’Homme, tome 1 : La Préhistoire
  • Scénariste : Jean-Charles Gaudin
  • Dessinateur : Studio Minte, d’après les personnages de Jean Barbaud
  • Editeur : Soleil, collection Jeunesse
  • Prix : 10.95€
  • Parution : 05 octobre 2016

Résumé de l’éditeur : Un classique indémodable du dessin animé adapté en bande dessinée ! Il était une fois. l’Homme est une série animée de vulgarisation scientifique et historique créée en 1978 par Albert Barillé. Elle connut un succès immédiat et immense qui se poursuit aujourd’hui auprès des nouvelles générations. Retrouvez Maestro, le Nabot, Pierre, Pierrette, le Gros, Petit Gros, Petit Pierre et le Teigneux dans cette adaptation en bande dessinée fidèle à l’oeuvre d’origine.

La trilogie de la citadelle, livre 1 : L’escalier vers les nuages bleus

Notre avis : Song Lu, tout nouveau postier, s’occupe des courriers non-distribués. Il se rend alors dans la Citadelle de Kowloon pour retrouver leurs destinataires. Etonnant roman graphique de Anne Opotowsky et Aya Morton, La trilogie de la citadelle est édité par Urban China.

Jeune homme qui vit seul avec sa mère au-dessus d’un bordel, Song Lu commence aujourd’hui son nouveau travail à la poste. Une drôle de tache l’attend : il doit trier les lettres mortes, c’est à dire des courriers jamais distribués. Etonnament, les montagnes de papier ne lui font pas peur et il effectue son travail avec ardeur, sans rechigner. Rapidement, ses collègues le voient d’un mauvais œil, à cause de son trop grand zèle. C’est à la suite de dénonciation qu’il change d’horaires et doit travailler de nuit.

Pris d’un désir de satisfaire le client, il décide d’aller porter lui même le courrier, en dehors de ses heures de travail, dans la Citadelle de Kowloon, un lieu étrange, véritable Cour des miracles…

Malgré quelques longueurs et un problème de rythme, La trilogie de la Citadelle est un manga surprenant et étonnant. Le récit de Anne Opotowwsky dépeint l’univers riche de la Citadelle de Kowloon qui n’apparait sur aucune carte, une foule bigarrée et pauvre mais qui aime la vie, qui essaie de survivre très sociable et solidaire. Et au milieu de Song Lu, un garçon qui lui aussi vit dans un quartier populaire de Hong-Kong et qui donc connait la différence et la mise au ban. Il veut rétablir la justice en redistribuant ces lettres mortes.

La scénariste fustige aussi les fonctionnaires qui ne travaillent pas assez. Elle met en lumière les arts du cirque, les gens qui aiment la vie.

La partie graphique de Aya Morton est elle aussi étonnante par un traitement chromique singulier avec des aquarelles aériennes. Ses grands aplats de peinture parfois traversent les planches avec une maîtrise parfaite. Voilà le point fort de l’album : le dessin.

  • La trilogie de la citadelle, livre 1 : L’escalier vers les nuages bleus
  • Scénariste : Anne Opotowsky
  • Dessinateur : Aya Morton
  • Editeur : Urban China
  • Prix : 15€
  • Parution : 23 septembre 2016

Résumé de l’éditeur : Dans l’effervescente Hong Kong des années 1920, alors que le jeune Song tente comme il peut de gagner sa vie et de devenir adulte, son travail de facteur va l’amener jusqu’aux portes de la citadelle de Kowloon, refuge des pauvres, des criminels et des marginaux. Ce véritable labyrinthe échappant aux lois chinoises et aux colons britanniques va bientôt le happer dans son univers chaotique et poétique.

Sukedachi 09, volume 1

Notre avis : Après un excellent premier volume, les Sukedachi 09 sont de retour dans un deuxième tome toujours aussi bon !

Pour vous rafraichir la mémoire, vous pouvez (re)lire notre chronique du premier opus.

Ce deuxième volume s’ouvre sur la fâcheuse position de Haneka Yanase, la journaliste amie de Yamagishi. Voulant enquêter sur les Sukedachi, elle se retrouve ligotée dans une salle insonorisée en sous-sol par une femme sadique qui a déjà assassinée plusieurs journalistes. Folle de rage depuis que son frère a subit la peine de réparation et que sa mère s’est suicidée par la suite, elle voue une haine aux Sukedachi mais aussi aux médias complaisants.

Yanase est alors secourue par Sakurada qui la délivre et récupère la folle dangereuse. En revenant à son travail, sa supérieure lui demande de se faire draguer par le ministre de la Justice afin d’obtenir des révélations sur les peines de réparation…

Toujours aussi addictif et fort, le récit de Seishi Kishimoto emporte le lecteur dès ses premières pages. Le passé de certains Sukedachi, mort de l’un des membres et la relation étonnante entre Yanase et Yamagishi, tout plait !

De plus, beaucoup de voix s’élèvent contre la loi de réparation (les journalistes mais aussi la femme qui séquestre Yanase, voire quelques habitants au Japon). Elle interroge, dérange et met mal à l’aise. Doit-on rendre justice en infligeant la même mort au meurtrier ? Débat encore ouvert au Japon, fermé en Europe, il ressurgit néanmoins souvent après des affaires sordides, étonnant !

On attend la suite avec impatience !!!

  • Sukedachi 09, volume 2
  • Auteur : Seishi Kishimoto
  • Editeur : Kurokawa
  • Prix : 7.65€
  • Parution : 08 septembre 2016

Résumé de l’éditeur : La perte d’une vie ne concerne pas uniquement le meurtrier de la victime, elle retombe aussi sur les familles toute entière. Haïr fortement les crimes et agir au nom des familles des victimes. Tel est le travail des Sukedachi ! Haruka, la petite amie de Yûji et reporter dans un journal, a été enlevé par une femme qui hait les médias, et se trouve dans une situation très dangereuse. Le dernier membre des Sukedachi, Kôta, va enfin exécuter sa première sentence et se pose de nombreuses questions. Une autre version des miroirs 3 et 4 va nous révéler une partie du passé du jeune Kôta.

Stray souls, volume 1

Notre avis : Les éditions Pika dévoilent les deux premiers volumes de Stray Souls, manga fantastique de Ryu Fujisaki.

Edo, terre souillée. Furao Shibo est attaqué par un Onryô en pleine rue. Malgré l’intervention de Ame et Saruta-Hiko, il meurt.

Lorsqu’une personne meurt, son âme quitte le Arawayo (monde des hommes), s’enfonce dans le Kakuriyo (monde des esprits). Si certaines personnes décèdent en gardant des regrets tenaces en s’accrochant à la vie, elles posent problème et sont appelées Onryô. A cause de leur rancœur élevée, elles deviennent des êtres malfaisants. Elles sont alors apaisées par  des êtres fabuleux comme Ame et Saruta-Hiko. La jeune réussit à ressusciter Shibo

Plutôt bien écrit – même si le début est peu lent et multiplie les infos sur les Onryô – le lecteur se plait à découvrir cette histoire fantastique. Ryu Fujisaki  part des légendes japonaises (arawayio et kakurio) pour développer récit. Les deux personnages sont plutôt sympathiques (on ne connait pas encore trop d’éléments sur eux) et les combats pour maîtriser les Onryô bien décrits.

Son trait est efficace malgré quelques erreurs dans la mise en scène. Ne s’embarrassant pas de décors, le mangaka livre une partition graphique assez intéressante.

  • Stray souls, volume 1
  • Auteur : Ryu Fujisaki
  • Editeur : Pika
  • Prix : 7.20€
  • Parution : 21 septembre 2016

Résumé de l’éditeur : La princesse Ame et son ami d’enfance, Saruta-hiko, vivent dans le monde des esprits. Ils ne viennent dans le monde des vivants que pour aider les humains lorsque de terribles esprits vengeurs, les onryô, les attaquent. Depuis quelque temps, les apparitions de ces monstres sont de plus en plus fréquentes ! Qui est responsable de ce phénomène ? Ame et Saruta-hiko vont devoir payer de leur personne pour le découvrir…