L’étrange noël de Monsieur Jack

Notre avis : Sorti en 1993 sur les écrans, L’étrange noël de Monsieur Jack de Tim Burton et réalisé par Henri Selick, fut adapté en manga en 2004 par Jun Asuka. Les éditions Pika publient de nouveau cette histoire avec une nouvelle couverture, à quelques jours d’Halloween.

Les fêtes qui courent sur notre calendrier Saint-Valentin, Pâques, Noël et Halloween ont toutes une signification et proviennent d’un endroit particulier. C’est le cas de la Fête des morts qui se prépare à Halloween Town, la ville de la frayeur. Cette cité est gérée par Jack Skellington, le roi des citrouilles, épouvantable épouvantail ! Ce héros pour tout le monde doit maîtriser tous ses sujets, notamment : Sally, la poupée de chiffons, Monsieur le maire qui ne prend aucune décision, Zéro, le chien de Jack, Oogie Boogie détesté de tous et ses comparses Am, Stram et Gram et le Docteur Finkelstein.

Mais depuis quelques temps, Jack s’ennuie, la préparation d’Halloween ne lui suffit plus. Il découvre qu’il existe une autre fête, très prisée des enfants : Noël. Il visite Christmas Town et il est enchanté par les musiques symphoniques, les sourires radieux et le fait que tout le monde soit heureux. En rentrant chez lui, c’est décidé : il veut organiser Noël ! Mais cela ne va pas se dérouler comme prévu, notamment à cause des habitants qui font peur aux enfants…

L’un des films majeurs de Tim Burton, L’étrange noël de Monsieur Jack est un chef-d’œuvre ! Film d’animation musical de grande valeur (76 minutes), il sera multi-récompensé. Jun Asuka (Puchi no nikki) réalise une belle version manga en 2004, prépubliée au Japon dans la revue Nakayoshi des éditions Kodansha. Il faudra attendre 2012 pour que la France puisse découvrir cette histoire dessinée.

Œuvre étonnante et originale, L’étrange noël de Monsieur Jack met en scène de nombreuses thématiques contemporaines : la marginalité, le bien et le mal, Noël et Halloween – deux fêtes diamétralement opposées – mais aussi la fête (joyeuse pour l’une, macabre pour l’autre), l’ennui, la mort, la tristesse et la dépression, ainsi que l’envie d’un ailleurs meilleur.

Jun Asuka met tout cela en image de fort belle manière. L’étrange noël de Monsieur Jack : un bon manga familial (kodomo) !

  • L’étrange Noël de Monsieur Jack
  • Auteur : Jun Asuka
  • Editeur : Pika
  • Prix : 8.05€
  • Parution : 19 octobre2016

Résumé de l’éditeur : La ville d’Halloween est peuplée de gens bizarres qui ont un goût prononcé pour les farces macabres. Une fois par an, ils célèbrent Halloween en organisant une gigantesque fête au cours de laquelle toutes les manifestations d’humour noir sont permises et même encouragées. Jack Skellington, le roi des citrouilles est le grand ordonnateur de ces festivités. Au lendemain de la fête d’Halloween, il erre en solitaire, à la recherche d’idées pour la prochaine fête. Fatigué, il décide de quitter la ville. C’est alors qu’il découvre par hasard la ville de Noël qui rayonne de joie et de liesse. Il rentre chez lui avec la ferme intention de contrôler la fête de Noël, et fait kidnapper le Père Noël par trois garnements…

Les Verts, tome 2 : Contre-attaque

Notre avis : Contre-attaque est le deuxième tome de la série jeunesse des éditions Hugo BD, Les Verts, signé Frédéric Brrémaud, mis en image par Armentaro et qui met en scène les difficultés de composer une vraie équipe de football.

Alors que dans le premier volume, Melvin et Rémi – meilleurs ennemis – devaient ravaler leur fierté en jouant ensemble dans la même équipe et surtout après l’arrivée d’un skateur déniché par Julie, l’assistante du coach; tout n’était pas simple.

Dans ce deuxième tome, la rencontre contre Lyon – vieux rival – est pour bientôt. Pourtant, le moral n’est pas au beau fixe : Melvin, Rémi et le coach sont sur la sellette après des résultats décevants. Les deux adolescents sont toujours aussi têtus et ne veulent toujours pas faire le paix. De plus, Julien, le skateur, est introuvable ! Les entrainements de foot n’ont pas l’air de l’intéresser. Julie part à sa recherche mais il a heurté une voiture de police. En attendant, le président, Julie et le coach vont superviser leur futur adversaire pendant le match OL-Reims…

Tout le monde connaît l’équipe de l’ASSE (Association sportive de Saint-Etienne), le club mythique de football qui a vu jouer les plus grands : Rocheteau, Larqué ou Platini. Dans le fameux Chaudron Vert, le stade Geoffroy Guichard de nombreux matchs ont vu la légende de ce club s’intensifier. Après le PSG ou l’OM, c’est au tour des Verts de voir des aventures dessinées se dérouler en album. Commande du club, le premier récit des Verts est l’œuvre de Frédéric Brrémaud, scénariste qui commence à compter dans le petit monde du 9e Art (plus de 30 séries à son actif), dont notamment la merveilleuse série Léonid (avec Stefano Turconi, Soleil).

Simple dans sa construction et dans son intrigue, l’histoire de Brrémaud est parfaite pour les plus petits, amoureux du ballon rond. En plus de la rivalité des deux héros, il ajoute une galerie de portraits assez bien sentie : président, entraîneur mais surtout jeunes joueurs donnent de la couleur à l’album, non dénué d’humour. Pour la partie graphique, Armentaro s’en sort avec les honneurs. L’auteur italien, dont c’est la première série, livre une prestation sympathique et efficace. Malgré quelques erreurs de débutant dans sa mise en scène, il prouve sa bonne volonté dans les mouvements de ses personnages (même si parfois cela semble figé). Il faudra néanmoins faire un grand travail sur les couleurs un peu fades.

  • Les verts, tome 2 : Contre-attaque
  • Scénariste : Frédéric Brrémaud
  • Dessinateur : Armentaro
  • Editeur : Hugo BD
  • Parution : 20 octobre 2016
  • Prix : 10.45€

Résumé de l’éditeur : Une équipe peut être composée des meilleurs joueurs de monde. S’ils ne sont pas soudés, ils perdront contre une équipe de centième division… C’est par un discours du coach sur la solidarité que ce nouvel épisode débute… On le sait, malgré un match nul et l’arrivée d’un skateur, l’équipe est sur la sellette. Le président attend le coach au tournant. Si les résultats ne sont pas à la hauteur de ses espérances, il le remerciera purement et simplement. Quant à Melvin, et Rémi, les frères ennemis du premier épisode, leur situation n’est pas plus enviable. Ils devront apprendre à collaborer, faute de quoi, ils entraineront avec eux leur pauvre coach. C’est donc sous pression, mais conscients de leurs qualités que les jeunes verts vont entamer le championnat. Le jour de la première rencontre approche. Et quelle rencontre ! À croire que les dieux du ballon rond s’amusent à tirer les ficelles, puisque Saint-Étienne accueille l’Olympique ! Un match haut en couleur, très important pour le président, l’éternel rival de son homonyme lyonnais. Mais qu’à cela ne tienne, Julie, l’assistante du coach est confiante. Elle croit dans la force du groupe, et participe à la cohésion. La cohésion, justement, parlons-en !… Julie qui visiblement ne laisse personne indifférent, reçoit des billets doux, anonyme bien évidemment. Au fil de l’album, elle mène l’enquête, et découvrira que Rémi, que l’on aurait pu penser insensible et sans coeur, en pince drôlement pour elle. Quant à Melvin? Il fait la part des choses et se met à apprécier ses compagnons, dont Rémi fait bien entendu partie. Enfin, servis par de bons ballons, Julien trouve les filets adverses. La victoire sera totale !

Petit Poilu, tome 19 : Le prince des oiseaux

Notre avis : Après un 17e volume (A nous deux) et un 18e volume (Superpoilu) excellent, Petit Poilu est de retour avec Le prince des oiseaux, une histoire merveilleuse pour les jeunes lecteurs de Céline Fraipont et Pierre Bailly (Dupuis).

Après avoir quitté sa maison pour aller à l’école, Petit Poilu donne du pain à des oiseaux multicolores. Ils l’emmènent alors dans un grande cage. Là se tient Le prince des oiseaux, assis sur son trône, triste. Il faut dire que Topor, son conseiller, surveille tous ses faits et gestes.

Comme à son habitude, Petit Poilu – être jovial, sympathique et serviable – veut aider son prochain en jouant au ballon avec lui ou en décidant de tout repeindre dans sa cage…

Avec Anuki (Stéphane Sénégas et Frédéric Maupomé, La Gouttière), Petit Poilu est l’une des séries muettes la plus agréable et plus intelligente dans le monde du 9e Art. Comme à son habitude, Céline Fraipont imagine une belle histoire pour son petit héros. Pour Le prince des oiseaux, elle met en scène des thématiques fortes, idéalement mises en scène pour les jeunes lecteurs : le fait d’être prisonnier dans une cage dorée, la solitude du pouvoir, la dépression, l’emprise psychologique sur une autre personne mais aussi les couleurs et la créativité.

Lorsqu’il arrive dans la cage, Petit Poilu remarque que tout est en noir et blanc (Topor, le Prince, le trône ou la fontaine), noires comme les idées du souverain et le salut viendra de la couleur qui met du baume au cœur dans la vie.

Ce dix-neuvième tome est merveilleusement mis en image par Pierre Bailly. Comme pour les précédentes publications, il fait preuve d’une grande maîtrise du découpage et son trait tout en rondeur est chaleureux.

  • Petit Poilu, tome 19 : Le prince des oiseaux
  • Scénariste : Céline Fraipont
  • Dessinateur : Pierre Bailly
  • Editeur : Dupuis
  • Parution : 21 septembre 2016
  • Prix : 9.50€

Résumé de l’éditeur : Dans le monde des oiseaux où Petit Poilu s’est cette fois retrouvé parachuté règne un prince bien malheureux. Prisonnier d’une grande cage dorée, le prince comme le décor qui l’entoure sont en noir et blanc. La faute à Topor, un sinistre corbeau qui le suit à la trace. Petit Poilu essaie tant bien que mal d’insuffler un peu de joie au prince avec des jouets colorés, mais le satané corbeau les détruit à chaque fois… Inébranlable, notre petit héros préféré sort alors de son sac à dos peintures et palette et entreprend de repeindre le triste prince et son monde. Avec succès : les couleurs s’étalent, la vie reprend ! Et, cette fois, le prince ne se laissera pas faire. En quelques habiles coups de pinceau, il transforme le vilain Topor en oiseau rose à pois verts et s’affranchit même de sa cage ! Avec cette nouvelle fable juste, sensible et ludique, Petit Poilu apprend aux petits lecteurs comment réagir aux influences néfastes.

Marco Polo, la route de la soie

Notre album : Son récit de voyage Le livre des merveilles influença les futurs explorateurs tel Christophe Colomb, pourtant de tous les explorateurs célèbres, Marco Polo est peut être celui dont l’histoire est la moins connue. Marco Tabilio répare cet oubli dans Marco Polo, la route de la soie, une belle biographie Urban China.

Alors qu’il est enfermé en prison par les Génois lorsqu’il a 26 ans en 1298, Marco Polo décide de raconter son histoire, son enfance et tous ses voyages à son compagnon de cellule Rustichello de Pise.

Né en 1254 à Venise, Marco vit loin de son père Niccolo, marchand négociant dans les produits orientaux. Il est élevé par son grand-père. Son oncle et son géniteur reviennent dans leurs foyers après avoir rencontré le premier empereur mongol Kubilai Khan, petit-fils de Gengis Khan. Ils vont servir le souverain pendant presque 20 ans : le monopole du commerce orient-chrétienté contre une centaine de savants et artistes à la cour de monarque. C’est grâce à cette collaboration fructueuse par des missions impériales que Marco Polo va visiter plusieurs pays de l’Orient.

Fantasmées, inventées ou vraies, les histoires de Marco Polo vont fasciner les lecteurs de l’époque malgré les grandes réticences de ses pairs. Peu importe ! Comme le montre l’album de Marco Tabilio, la vie de l’explorateur est multiple et envoutante. En faisant dialoguer Marco et Rustichello dans leur geôle, il délivre un récit agréable et accrocheur. Son trait simple est d’une grande lisibilité. Ses couleurs en bichromie (blanc-vert, blanc-bleu en alternance selon les chapitres) sont bien senties.

A noter qu’une post-face revient sur la vie de Marco Polo à laquelle est ajoutée une bibliographie.

  • Marco Polo, la route de la soie
  • Auteur : Marco Tabilio
  • Editeur : Urban China
  • Prix : 19.95€
  • Parution : 07 octobre2016

Résumé de l’éditeur : La vie et les exploits de messire Marco Polo de Venise, le plus grand explorateur de tous les temps. Marchand italien né au milieu du XIIIe siècle, il n’a que dix-sept ans quand il part sur la route de la soie pour rencontrer Kubilaï Khan, petit fils de Gengis Khan et empereur de Chine. Traversant la Palestine, l’Arménie et le désert de Gobi jusqu’à atteindre le coeur de l’Empire du Milieu, où il deviendra ambassadeur, c’est lui qui a fait découvrir l’Asie aux Européens grâce à son Livre des merveilles. Marco Tabilio relate de manière très documentée une vie et un destin extraordinaires, qui ont toujours fait rêver les voyageurs.

Ce qui se passe dans la forêt

Notre avis : Premier album de Hilda-Maria Sandgren, Ce qui se passe dans la forêt met en scène les adolescentes Aida et ses amies qui vont vivre des histoires avec des garçons.

Région du Smaland, Suède. Aida, 14 ans et ses amies Tess et Marlène sont en classe de 5e. Avec leur classe, elles partent en séjour d’intégration en pleine nature : animaux, fourmis ou arbres sont au programme. Sans compter les garçons ! C’est l’âge qui veut qu’elles commencent à s’y intéresser; et inversement.

De retour au collège, les relations entre les adolescents se poursuivent, devenant parfois ambiguës…

D’une grande mélancolie et d’une grande douceur, Ce qui se passe dans la forêt est une belle chronique sociale. Ce beau portrait de l’adolescence en Suède par Hilda-Maria Sandgren plaira aux amateurs de ce genre littéraire. Ses petits riens qui forment un grand tout sont parfaitement contés souvent de manière subtile, en sous-entendu. Comme dans les albums de Max de Radiguès (L’âge dur ou Un été en apnée), l’auteure suédoise réussit son pari, sans jamais être donneuse de leçon et sans aucun jugement. Son histoire simple est d’une belle sensibilité et d’une grande justesse de ton. Son trait en noir et blanc au fusain restitue parfaitement cette ambiance douce et forte du récit.

  • Ce qui se passe dans la forêt
  • Auteure : Hilda-Maria Sandgren
  • Editeur : çà et là
  • Prix : 18€
  • Parution : 14 octobre2016

Résumé de l’éditeur : Aida Karlsson, une jeune suédoise de treize ans, vit à proximité d’une petite ville dans la région du Småland. Elle et ses amies, Tess et Marre, viennent de rentrer en classe de cinquième et se retrouvent confrontées à de nombreux changements dans leurs relations avec les garçons ; nouvelles règles du jeu, nouveaux comportements, attouchements qui dégénèrent en agressions, relations amour/haine et cette frontière parfois ténue entre les simples jeux d’enfants et la violence… Les trois amies réalisent qu’elles vont devoir s’endurcir pour ne pas perdre leur place dans la nouvelle hiérarchie qui s’instaure dans ce monde où les adultes sont presque perçus comme une menace, un monde où elles ne peuvent compter que sur elles-mêmes. Dans son premier livre, publié en 2014 en Suède, Hilda-Maria Sandgren dessine au crayon le récit sensible de ces prémices du passage à l’âge adulte, les rires et les blessures de l’enfance qui ne vont peut-être jamais tout à fait guérir. Elle retranscrit le temps qui s’écoule et ses bouleversements ; cette métamorphose des corps et des caractères reflétée par les changements de la nature au fil des saisons, avec de magnifiques dessins de paysages, les champs, les cours d’eau et les forêts où des drames se nouent parfois…

Les tuniques bleues, Des histoires courtes par…

Notre avis : Alors que Raoul Cauvin et Willy Lambil vont publier la soixantième aventure des Tuniques bleues, Carte blanche pour un bleu le 28 octobre, les éditions Dupuis proposent Les tuniques bleues, des histoires courtes par…, un recueil hommage par 19 auteurs admirateurs de l’œuvre des deux auteurs belges.

Ainsi, le lecteur pourra découvrir notamment :

  • Tireur au flanc (de Denis Bodart et Thierry Gloris). Encore une fois, Blutch a décidé de se carapater mais cette fois-ci, il ne part pas loin : il va intégrer le bataillon de tireur d’élite…
  • La victoire du corned-beef (de Munuera). Dans le camp, c’est l’effervescence ! Un représentant vient d’arriver avec des boîtes de conserve contenant de la viande…
  • La cicatrice (de Renaud Collin). Comme à chaque fois qu’il se rase, Chesterfield contemple ses cicatrices. Il y en a une qui lui tient plus à cœur que les autres : une sombre histoire d’indienne que le sergent aurait aidé…
  • Les mots bleus (de Olivier Dutto). Blutch est un vrai nostalgique ! Il a gardé contact avec de nombreuses personnes que lui et Chesterfield ont croisé lors de leurs aventures. Il entretient avec eux une correspondance écrite…
  • Le garçon au tambour (de Aimée de Jongh). Après un nouvel assaut, Blutch retrouve Arabesque, sa jument, blessée. Il obtient l’aide du petit garçon au tambour pour lui mettre une atèle…
  • Des bleus en rose et blanc (de Baba et Lapuss’). Alors que les deux héros arrivent au fort, ils apprennent que Amélie va convier tous les officiers à une fête le soir même. Le sergent doit faire laver sa chemise…
  • Blue futur (de Blutch). Blutch et Chesterfield sont à la retraite. Le premier récupère son saloon tandis que l’autre vient y boire tous les jours…

L’ensemble est très réussi ! Les univers graphiques loin de ceux de Lambil et Cauvin sont pourtant très proches, simples mais dans un hommage qui sent bon l’admiration des deux auteurs belges. Certains d’entre eux ont expliqué pourquoi ils ont accepté de participer à ces histoires courtes.

  • Renaud Collin a « commencé à réfléchir a ce qui [lui] plaisait dans la série, aux thèmes qui n’avaient pas été abordés ». C’est ainsi qu’il a imaginé une histoire autour des indiens en se documentant un maximum. Ainsi, il propose un sergent à contre-emploi :« J’ai adoré cet exercice de style, faire sortir Chesterfield de son rôle habituel ».
  • Blutch pour qui l’on sait que Les tuniques bleues ont eu un impact plus jeune et qui choisit son pseudonyme en référence au petit caporal chauve. C’est son ami Marc Carrère qui l’affubla de ce surnom à cause de sa ressemblance physique avec Blutch. Il confie ainsi : « Qu’ils [Lambil et Cauvin] m’ont énormément apporté. Lambil est un dessinateur que j’ai toujours beaucoup aimé, qui a réussi une synthèse harmonieuse entre Franquin et Jijé. J’aime aussi beaucoup la veine sarcastique de Cauvin. »

Les tuniques bleues, des histoires courtes par… : un excellent recueil-hommage au savoureux travail de Willy Lambil et Raoul Cauvin. Tous les amateurs de la série se doivent de posséder cet album dans leur bibliothèque !

  • Les tuniques bleues, des histoires courtes par …
  • Auteurs : Collectif
  • Editeur : Dupuis
  • Prix : 19€
  • Parution : 28 octobre2016

Résumé de l’éditeur : À l’occasion de la parution du 60e tome de la mythique série, 19 auteurs s’emparent des personnages de Blutch et Chesterfield, et célèbrent les héros de Lambil et Cauvin. Au programme, exclusivement des grands noms de la bande dessinée franco-belge actuelle (Jose Luis Munuera (Spirou et Fantasio, Les Campbell), Zidrou, Éric Maltaite (Choc), Renaud Collin (Les Minions), Olivier Schwartz, Olivier Dutto (Les p’tits diables), Denis Bodart ou encore Joris Chamblain (Les carnets de Cerise)) pour des histoires courtes mettant en scène, avec une grande diversité de traitement, les deux soldats les plus célèbres de la guerre de Sécession. La couverture de cet étonnant album est par ailleurs signée par Blutch, dont le pseudonyme ne laisse aucun doute sur l’importance des Tuniques Bleues au sein même de sa carrière ! Drôle, tendre, original, Des histoires courtes des Tuniques Bleues par est l’occasion de redécouvrir l’univers créé par Raoul Cauvin et Willy Lambil sous les traits de nouveaux auteurs !

Akissi, tome 7 : Faux départ

Notre avis : La petite Akissi est de retour avec un septième recueil de ses aventures, signé Marguerite Abouet et Mathieu Sapin.

A travers 7 histoires qui courent sur 48 pages, le lecteur pourra découvrir notamment :

  • Amour Forcé. Les parents de Pélagie vont divorcer et la petite fille va devoir quitter ses amies pour rentrer au village…
  • Poésie quotidienne. A l’école, le professeur demande à ses élèves de composer une poésie sur leur quotidien. Akissi cherche alors un thème original…
  • Faux départ. Pélagie et Akissi sont tristes. La première doit partir vivre au village, tandis que l’oncle de la seconde souhaite l’emmener avec lui à Paris…

Après un très bon sixième volume, Marguerite Abouet poursuit les aventures de Akissi, petite fille ivoirienne sympathique et espiègle, entourée de ses amis. La lecture de ces mini-récits (6 planches maximum) est idéale pour les enfants à partir de 6 ans. Série recommandée par l’Education Nationale (Akissi, tome 1 : L’attaque des chats), elle est prisée des parents et des jeunes lecteurs (100 000 exemplaires déjà vendus).

Si la personnalité de la petite fille est en grosse partie le succès de la série, les histoires imaginées par l’auteur de Aya de Youpogon (bientôt en intégrale, en décembre) y sont aussi pour beaucoup. Là, elle insiste sur le divorce, l’anticipation d’un ailleurs différent que l’on ne veut pas. Ajouter à cela la sublime partie graphique de Mathieu Sapin et l’on obtient une très belle série jeunesse.

  • Akissi, tome 7 : Faux départ
  • Scénariste : Marguerite Abouet
  • Dessinateur : Mathieu Sapin
  • Editeur : Gallimard
  • Parution : 20 octobre 2016
  • Prix : 10.50€

Résumé de l’éditeur : À Yopougon, c’est le drame ! Pélagie vient d’apprendre que ses parents se séparent et qu’elle risque de déménager. « Divorcer, c’est la mort » . et pour éviter ça, tous les coups sont permis ! Sans compter qu’Akissi a aussi des ennuis : un oncle venu de France veut l’emmener dans ce lointain pays, royaume des ours polaires ! Il va donc falloir faire des pieds et des mains pour que personne ne parte de ce petit paradis ivoirien.

 

Leem

Notre avis : Un bonhomme gigantesque et cyclope vit d’étranges aventures dans Leem, un album de Stéphane Noël édité par L’employé du moi.

Leem est un énorme géant avec un seul oeil et sans bouche. Etrange créature se comportant comme un animal, il doit quitter la ville car il effraie tout le monde. Il essaie de (sur)vivre entre les éléments qui se déchaînent ou les autres animaux qui peuvent être inamicaux.

Il parcourt alors la nature (les montagnes, la mer ou les plaines). Blessé, il se laisse même presque mourir. Mais sur une île déserte et mystérieuse, il croise une autre créature comme lui, femelle. Après les découvertes de l’autre, les premiers émois ou le sexe, sa compagne accouche de quatre petits. C’est le début d’une belle vie de famille…

Très belle métaphore dessinée de sa propre vie, comme il le concède dans la post-face : « Les premiers dessins de Leem ont été jetés à la hâte après la naissance de mon deuxième enfant. » Un moment de bonheur pour Stéphane Noël mais aussi un moment de doute car il se demandait alors s’il devait continuer dans le domaine de la bande dessinée. En effet, il est l’un des auteurs  et piliers à l’origine de la création de la maison d’édition L’employé du moi en 2000.

Du départ vers un autre ailleurs, une envie d’évasion (son envie d’arrêter) à la naissance des bébés Leem, tout y est : la course-folle sans se retourner, les montagnes qui évoquent les obstacles, la soif et la faim (le savoir ? l’envie d’apprendre ?).

Construit en petit chapitre qui peuvent se lire individuellement mais qui forment un tout, ce livre muet de 140 pages, pourra charmer les lecteurs par son accès facile et ses dessins (les techniques changent, le trait évolue aussi).

  • Leem
  • Auteur : Stéphane Noël
  • Editeur : L’employé du moi
  • Prix : 16.50€
  • Parution : 10 octobre2016

Résumé de l’éditeur : Leem est un bibendum géant à la peau laiteuse, un cyclope sans bouche qui court sans relâche à travers des paysages de campagne et aux abords des villes dans un but mystérieux. Il se nourrit d’eau et de soleil, s’effondre pour dormir avant de repartir, jour après jour. La course de Leem est remplie d’obstacles. Prédateurs, steppes désertiques, orages, villes, montagnes, sécheresse, et humains sont autant de dangers sur sa route. Leem ne les anticipe pas, il court. Naître, grandir, se reproduire, puis vieillir et mourir, chacune des 140 pages du livre est conçue comme un moment scandé et circonscrit, une unité graphique avec son propre rythme narratif, ce qui fait du récit un étrange documentaire animalier, à la fois grave et fantaisiste, dans lequel chacun peut retrouver une part de ses souffrances, ses difficultés mais aussi ses moments d’insouciance et de grâce. La diversité des situations nous amène dans les montagnes enneigées, au fond de l’océan, sur des îles paradisiaques, et n’épargne pas le lecteur ! Stéphane Noël est un des membres de l’Employé du Moi. Après avoir participé à plusieurs collectifs et dessiné Ressources humaines dans la collection Vingt-Quatre de l’Employé du Moi, il livre ici un récit de plus de 140 pages au dessin fin et régulier, entamé il y a plusieurs années et en partie pré-publié sur le site Grandpapier.

 

Scènes de la vie hormonale, tome 1

Notre avis : Après le merveilleux album La légèreté – qui racontait son trauma post-attentat de Charlie hebdo – Catherine Meurisse revient enfin à la bande dessinée plus légère avec Scènes de la vie hormonale (Dargaud).

Publiées dans Charlie Hebdo, les histoires de Scènes de la vie hormonale sont donc ainsi compilées en album. Elles mettent en scène des femmes trentenaires qui racontent leurs désirs, leurs amours, leurs frustrations dans la vie ou le sexe. Ces femmes là n’ont pas de difficulté à se confier à leurs amies, leur conjoint, leurs enfants ou leurs simples plans.

Tout y est : les psy, les gardes alternées des enfants, l’hérédité, l’homme proche de sa maman, avoir un bébé, la performance sexuelle, la panne, la routine dans le couple, les relations père/fille, le célibat, les plans ou le lâcher-prise.

Souvent justes et drôles, ces mini-récits (gag en une planche) ressemblent à celles des Frustrées de Claire Bretécher en version moderne. C’est pas politiquement correct, c’est cru, c’est dur pour les hommes et ça fait mouche surtout dans les dialogues bien pensés.

Côté dessin, c’est toujours aussi bon pour l’auteure de Moderne Olympia (Futuropolis). C’est surtout virevoltant, aérien et plein de mouvement.

  • Scènes de la vie hormonale, tome 1
  • Auteure : Catherine Meurisse
  • Editeur : Dargaud
  • Prix : 17.95€
  • Sortie : 07 octobre 2016

Résumé de l’éditeur : Scènes de la vie hormonale est une chronique publiée sous forme de strips dans Charlie Hebdo. Son sujet, brûlant : le désir, les amours, les frustrations des trentenaires d’aujourd’hui. Les hormones sont parmi nous ! Elles nous envahissent, nous régissent et sont prétexte, sous la plume sans pitié de Catherine Meurisse, à des récits hilarants et d’une grande justesse, où l’inconscient fricote avec la réalité. Qu’ils soient au lit ou autour d’un verre, ses personnages ne sont pas avares de confidences sur la libido, la maternité, les hommes, l’amour… autant d’obsessions qui s’épanouissent sans gêne sous le trait féroce et jubilatoire de l’auteure.

 

Les petits mythos, tome 7 : Les raclées d’Héraclès

Notre avis : Les petits mythos sont de retour dans un septième tome de leurs aventures, Les raclées d’Héraclès signé Cazenove et Larbier (Bamboo).

Dans cette série (7 volumes, La foudre à gratter, premier tome en 2015), les jeunes lecteurs apprennent la mythologie grecque mais de façon amusante. Il faut dire que Cazenove a tendance à tordre les légendes pour en délivrer d’autres. Ainsi, on retrouve les héros grecs lorsqu’ils sont enfants : Atlas, Aphrodite, Totor le minotaure ou Hercule.

Hercule, il en est question dans Les raclées d’Héraclès. Depuis plusieurs jours, le jeune demi-dieu se prépare pour ses 12 travaux. Mais le jeune garçon, un peu maladroit, n’a aucune chance de les réussir. Il pense d’ailleurs que ces travaux ne lui sont pas destinés, lui qui s’appelle Hercule et pas Héraklès. Il va donc tenter de s’entrainer avec l’aide de ses amis : Atlas, Totor et Aphrodite. Il démarre alors ses grandes taches, mais cela ne se déroule pas comme il le voudrait…

A travers des histoires courtes de quelques planches, Christophe Cazenove pulvérise les mythes fondateurs de la Grèce Antique. Tout est prétexte à la rigolade et ça plait aux plus jeunes. En choisissant les héros lorsqu’ils étaient enfant, il peut ainsi jouer avec eux et les mettre dans des situations folles et cocasses. Pour l’accompagner aux dessins, Philippe Larbier de son trait humoristique, restitue parfaitement l’ambiance amusante des récits. Le dessinateur dont Comixtrip avait consacré un portrait vidéo (L’atelier de Philippe Larbier) est aussi connu pour ses travaux dans le journal régional La Nouvelle République sous le pseudonyme Péhel.

  • Les petits mythos, tome 7 : Les raclées d’Héraclès
  • Scénariste : Cazenove
  • Dessinateur : Philippe Larbier
  • Editeur : Bamboo
  • Parution : 12 octobre 2016
  • Prix : 10.60€

Résumé de l’éditeur : Depuis la Grèce antique, tout le monde a entendu parler des douze travaux d’Héraclès, mais qui pourrait en citer ne serait-ce que trois ? Le pauvre Héraclès, lui, les connaît tous, mais n’arrive même pas à en réaliser un seul ! Et pourtant, il essaie : avec de nouvelles armes, en demandant à ses copains d’y aller à sa place, en espérant même qu’on finisse par oublier ces histoires de lion monstrueux, d’hydre abominable et d’amazones susceptibles. Aucun risque, les Petits Mythos sont là pour raconter comment le plus grand héros de tous les temps a affronté ces épreuves impossibles !

School judgement, volume 1

Notre avis : Après l’excellent A l’assaut du roi, les éditions Kana dévoilent leur nouveau très bon shônen School judgment de Nobuaki Enoki et Takeshi Obata.

Depuis 2012, le système scolaire japonais connait des problèmes de persécution et de châtiments corporels. Pour enrayer ces actes odieux, le gouvernement a mis en place dans toutes les écoles primaires, à travers une heure de cours, des tribunaux d’exception tenus par des enfants.

A l’école de Tembin dans la ville de Himawari, deux nouveaux élèves d’une autre école arrivent dans une classe ayant connu un meurtre avec des ciseaux. Il y a là Pyne Hanzuki, une belle jeune fille qui fait tourner toutes les têtes des garçons et Abaku Inugami, garçon de 12 ans qui adore avoir le dernier mot.

Pyne est la procureure tandis que son camarade est avocat. Ils sont ici pour faire toute la lumière sur le fameux assassinat de Suzuki, le poisson de la classe…

Prépubliée depuis 2014 au Japon dans la revue Shônen Jump des éditions Shûeisha, la série School judgement est terminée en trois tomes et sortent en France en même temps. Donc pas besoin d’attendre longtemps pour connaître toutes les histoires. Pour ce premier volume, Nobuaki Enoki dévoile trois mini-récits concernant des procès (On a retrouvé le corps de Suzuki découpé en morceaux, Un voyeur a pris des photos de notre idole Airi Takanaski à son insu et L’affaire des antisèches de Shuichi Higashide). Plutôt tout public, ce shônen ravira les plus jeunes lecteurs car les histoires sont bien ficelées, intelligentes et possèdent un rythme fou.

C’est le grand mangaka Takeshi Obata qui accompagne le scénariste au dessin. Après Death Note et Platinum end, il met agréablement en image les procès scolaires. Pour ces huis-clos, il ne développe pas trop les décors pour mieux mettre en avant les personnages.

  • School judgment, volume 1
  • Scénariste : Nobuaki Enoki
  • Dessinateur : Takeshi Obata
  • Editeur : Kana, collection shônen
  • Prix : 6.85€
  • Parution : 04 novembre 2016

Résumé de l’éditeur : Pour enrayer les problèmes de persécutions et de châtiments corporels dans les écoles, le gouvernement japonais a introduit dans les programmes d’enseignement une heure de « tribunaux scolaires ». Il s’agit d’une nouvelle forme de justice, organisée par les enfants et pour les enfants !

Anus beauté, volume 2

Notre avis : Après un très bon premier volume – instructif et très drôle – Takeshi Ohmi dévoile le deuxième tome de Anus beauté chez Kurokawa.

Komatsu demande des conseils à Shiori concernant ses hémorroïdes. Pour donner un maximum d’explications, elle dévoile une photographie de ceux de Yakushiji sur son ordinateur. Ainsi, la jeune fille n’en est qu’au stade II, ce qui n’est pas encore trop grave.

Enervé, le jeune adolescent ne sait surtout pas où se mettre après que la jeune fille ait vu ses fesses. Aurait-il un faible pour elle ? Elle fait maintenant partie du club des «sidekick-ass» et il n’y a plus de pudeur à avoir entre eux. Les trois camarades de lycée partagent ainsi leurs problèmes physiques. Shiori sort ses schémas, commence les explications et met en lumière une phénomène étrange : les pieds auraient une incidence sur les hémorroïdes…

Toujours aussi décalée, l’histoire de Takeshi Ohmi fait beaucoup rigoler. Il faut dire que le sujet mais surtout les sujets (personnages) prêtent à rire : Shiori n’a pas de limites, Yakushiji est toujours aussi mal à l’aise et maladroit. Ils sont rejoints par Komatsu, belle jeune fille, charmante et douce. Les situations cocasses se multiplient et les gags s’enchaînent. Rien n’est épargné aux protagonistes et le lecteur se délecte.

  • Anus beauté, volume 1
  • Auteur : Takeshi Ohmi
  • Editeur : Kurokawa
  • Prix : 8.90€
  • Parution : 08 septembre 2016

Résumé de l’éditeur : Mitsuki Yakushiji a enfin une alliée dans sa lutte secrète contre les hémorroïdes ! Depuis que Shiori Miura le coache, la vie de notre héros a en effet pris un nouveau tournant. les deux lycéens découvrent bientôt qu’une autre de leur camarade est frappée du même mal : Saya Komatsu, dont Yakushiji est amoureux, est elle aussi victime d’hémorroïdes. L’occasion est trop belle pour Yakushiji de se rapprocher de la jeune fille. Mais d’autres sentiments vont aussi éclore lors de cette aventure… Découvrez la lutte acharnée de deux adolescents pour trouver la voie de la paix intérieure… par le derrière.