C’est pas toujours pratique d’être une créature fantastique, tome 4 : Le dragon

Notre avis : C’est vrai, C’est pas toujours pratique d’être une créature fantastique peuvent entonner La licorne, La sirène, Le loup-garou et Le dragon ! D’ailleurs ce dernier confirme cet adage dans le très jolie et très drôle album pour enfants imaginé avec malice par Sibylline et Marie Voyelle.

Le dragon est une être fantastique assez imposant, qui crache du feu et qui peut voler mais dont tout le monde à peur. Pas simple donc dans leur quotidien auprès des Hommes; tout cela est délicat et n’est pas un mince affaire : souffler ses bougies d’anniversaire, monter dans un bus, s’habiller, aller à la piscine ou s’occuper des œufs qui n’ont pas encore éclos.

Album amusant, basé sur de l’humour de situation ravira les tout-petits (à partir de 4 ans). Il faut souligner que Sibylline (un nom prédestiné pour la bande dessinée et les livres pour enfants) a imaginé des scènes de la vie quotidienne de ces créatures fantastiques qui deviennent vite cocasses à cause de la silhouette imposante de ces bêtes ailées.

Cette histoire sympathique et optimiste bénéficie de très belles illustrations de Marie Voyelle. Ses dessins pleine-page participe à l’ambiance joyeuse du récit. Ses couleurs sont pétillantes et chaleureuses.

  • C’est pas toujours pratique d’être une créature fantastique, tome 4 : Le dragon
  • Scénariste : Sibylline
  • Dessinatrice : Marie Voyelle
  • Editeur : Des ronds dans l’o
  • Prix : 10€
  • Parution : 31 août 2016

Résumé de l’éditeur :C’est pas toujours pratique d’être une créature fantastique ! Alors un dragon ! Essayez de vous laver les dents, vous verrez !

 

 

Le joueur de flûte

Notre avis : Julie Nakache et Marie Caillou proposent leur version du conte populaire Le joueur de flûte aux éditions Eidola.

Hamelin, Saint-Empire-Romain-Germanique. Une très jolie ville fortifiée vit quasiment en autarcie. Ses habitants ne manquent de rien, mieux ils sont riches et heureux. Leur seul défaut était l’égoïsme. Une nuit, la cité fut envahie par des milliers de rats et même en cachant leurs vivres, les petits animaux se régalèrent. Paniqués, les dignitaires de Hamelin donnèrent à un petit joueur de flûte la mission de s’en débarrasser.

Qui n’a pas déjà entendu la légende du Joueur de flûte qui par son instrument à vent de débarrasser la ville de Hamelin de ses rats. Ici, Julie Nakache et Marie Caillou dévoilent leur version, assez répandue pour les jeunes lecteurs.

Les illustrations pleine-page de Marie Caillou (dessinatrice du très beau La ligne droite avec Hubert, Glénat) ressemblent à celles vues il y a quelques décennies. Ce côté rétro agrémenté de grands aplats de couleurs est idéal pour restituer le propos de ce beau conte. Les habitants de la ville sont pourvus de grosses têtes et bien en chair car ils sont bien nourris au contraire du joueur fin et élancé. La partie écrite s’accroche en haut des pages et n’excède pas 8/9 lignes.

Une version agréable et sympathique à la partie graphique chaleureuse.

  • Le joueur de flûte
  • Scénariste : Julie Nakache
  • Dessinatrice : Marie Caillou
  • Editeur : Eidola
  • Prix : 12€
  • Parution : 26 août 2016

Les nouvelles aventures de Gai Luron, tome 1

Notre avis : Après une pause de plus de 30 ans, Gai Luron, le chien le plus amusant de la bande dessinée, sort de sa longue léthargie. Un sommeil – qu’il affectionne – bousculé par Pixel Vengeur et Fabcaro qui se glissent dans les chaussons de Marcel Gotlib pour notre plus grand bonheur.

Le lecteur plus âgé retrouve Gai Luron (créé en 1964 dans Vaillant, 10 albums de 1975 à 1982 chez Fluide Glacial) Jujube, Belle Lurette et la souris quasiment là où ils les avaient laissés. Toujours en forme, placide, débonnaire, aimant la sieste, Gai Luron cherche toujours à séduire sa belle. Mais patatra ça se termine toujours en fiasco. Malgré les conseils avisés  mais folkloriques de Jujube, le chien rate tout ce qu’il fait. Il ira même jusqu’à chercher un travail pour accrocher son cœur (un comble pour un oisif de sa trempe). Pire, il devra faire face à John-Michaël, son rival, nouveau petit ami de Belle-Lurette.

Enfin de retour, Gai Luron connait une deuxième jeunesse grâce au duo Pixel Vengeur et Fabcaro, piliers de Fluide Glacial (le premier dessine et le second s’occupe de la partie scénario). Avec un tel maître en la personne de Marcel Gotlib, il était naturel d’hériter de ses dons graphiques et de gags. L’album est bon et très drôle.

Sur le projet, Fabcaro confie :« Tout au long du projet, faire marrer Gotlib a été mon vrai objectif ! Car lorsque j’avais 15-16 ans, cet homme était mon Dieu de la BD. […] Coup de chance, Gotlib a tout de suite donné son aval car il a trouvé les pages très drôles. Quand je l’ai appris, je me suis dit que je pouvais mourir tranquille ! » Quant à Pixel Vengeur, il a souligné : « Quand j’ai enfin rencontré le Patron pour parler de l’avancée du projet, tout a changé. Faut dire que l’animal nous a recommandé d’y aller à fond, de péter les plombs (ce sont ses termes). »

  • Les nouvelles aventures de Gai Luron, tome 1 : Gai Luron sent que tout lui échappe…
  • Scénariste : Fabcaro
  • Dessinateur : Pixel Vengeur
  • Editeur : Fluide Glacial
  • Prix : 10.95€
  • Parution : 21 septembre 2016

Résumé de l’éditeur : Il est enfin de retour ! Plus de vingt ans après ses dernières aventures, le personnage iconique de Gotlib prend son envol pour de nouvelles aventures, sous la direction inspirée de deux orfèvres : Fabcaro au scénario, et Pixel Vengeur au dessin ! Chien rêveur et poète, Gai-Luron, toujours secondé de Jujube et toujours amoureux de Belle-Lurette, s’élance dans une série de gags accessibles à tous et ancrés dans le monde moderne, faisant exploser les cases et les formats traditionnels. Vous y trouverez de nombreuses parodies de films et de BD absolument hilarantes !

Booksterz, volume 1

Notre avis : Après les excellentes séries City hall, Rémi Guérin et Guillaume Lapeyre (au dessin) sont de retour avec Booksterz, un manga à base de duels de personnages de contes enfantins. Ils sont accompagnés au scénario par Sylvain Dos Santos.

Bookademia, prestigieuse école des maîtres. Chacun d’entre eux possède un codex (puissant livre magique) qui lui permet d’invoquer des personnages de contes ou de romans célèbres. Ainsi Souleyman est le maître des contres de Perrault, Mister Ozzy celui d’Oz, Mégane celle des contres de Graal, Maya celle de 20 000 lieues sous les mers et Bao celui du Voyage vers l’Occident. Fréquemment l’ensemble des maîtres s’affronte lors de tournois où ils rivalisent d’ingéniosité pour gagner. Ainsi lors d’un partie, Soul fait appel au Loup du Petit Chaperon Rouge ou Barbe Bleue pour défier Le magicien ou Dorothy de Oz de Mister Ozzy.

Soul  est un jeune adolescent de 13 ans orphelin de mère qui était elle aussi maître de Contes de Perrault. Pourtant l’équilibre des maîtres est bouleversée par l’arrivée de Renard, un être fantastique au côté sombre.

Alors que leur deux précédentes séries nous avaient enchanté, Booksterz nous accroche moins. Pourtant l’idée de départ se rapprochant des duels du célèbre manga Yu-Gi-Oh ! couplée aux contes classiques est très originale. Les personnages de ces derniers sont bien choisis, remis au goût du jour et possèdent des supers pouvoirs à faire pâlir les supers-héros américains.

La deuxième intrigue autour de la disparition de la mère de Soul est plus classique. Le héros est plutôt attachant et le rapprochement entre le jeune adolescent, Maya et Bao peut augurer d’un très bon trio. Malgré les actions et les combats, la magie opère moins.

Reste la partie graphique de Guillaume Lapeyre (dessinateur de La brigade temporelle, excellent premier volume à découvrir ici) de grande qualité, enlevée et très rythmée. Aux confluences du manga japonais et des bandes dessinées européennes, le dessinateur réussit une belle performance. Mister Ozzy aurait bien pu faire partie du casting de Lastman (Vivès, Balak et Sanlaville).

On attend mieux du deuxième volume de Booksterz.

  • Booksterz, volume 1
  • Scénaristes : Rémi Guérin et Sylvain Dos Santos
  • Dessinateur : Guillaume Lapeyre
  • Editeur : Kana, collection Shonen
  • Prix : 5.95€
  • Parution : 09 septembre 2016

Résumé de l’éditeur : Grâce à de puissants livres magiques appelés codex, les Bookmasterz du monde entier s’affrontent dans des duels magiques lors d’un grand tournoi. Le vainqueur de ce tournoi gagne le pouvoir de créer un nouveau codex à partir du livre de son choix. Soul, 13 ans, et nouveau maître du codex des contes de Perrault, n’a qu’une seule idée en tête : remporter le tournoi pour créer le codex du roman de sa grande sœur… et ainsi redonner vie à ses parents.

Au fil de l’eau

Notre avis : Juan Diaz Canales – scénariste de Blacksad et du nouveau Corto Maltese – revient à ses premières amours – le dessin – avec Au fil de l’eau où il dévoile un polar et une chronique sociale autour de la vieillesse.

Madrid, de nos jours. Niceto – octogénaire – et ses amis aiment se retrouver à un carrefour d’une rue principale de la ville. Là, les joyeux copains revendent au marché noir des objets qu’ils ont volés. Fréquemment le vieil homme se fait arrêter par la police et plus particulièrement une bonne amie de son petit-fils Alvaro qui travaille pour le SAMU.

Lui ça le fait rire, mais pas son père Roman – médecin légiste proche de la retraite – ou sa petite amie qui attend un heureux événement. D’ailleurs Alvaro propose à Niceto de rester chez lui quelques jours au grand dam de la future maman.

Dans le même temps, Roman est appelé sur une scène de crime : Loginos – un ami de Niceto – est retrouvé mort dans une barque. Il a reçu un violent coup derrière la nuque qui l’a tué.  C’est le début d’une longue série de meurtres dans la petite bande de vieux…

Juan Diaz Canalès dévoile un bon polar, construit comme une chronique sociale. En effet, l’auteur brosse le portrait d’une Espagne pauvre, touchée de plein fouet par la crise, qui a mis ses petits vieux dans la rue et qui leur a imposé divers trafics pour survivre. De plus, il met en scène trois hommes de la même famille qui vivent bien ensemble : le petit-fils invite le grand-père chez lui, le père à la fin de sa carrière professionnelle, catholique fervent alors que Niceto est un vrai anticlérical.

Il porte aussi un regard parfois acide et cynique sur le temps qui passe et sur la vieillesse; les rapports à la mort et les nouveaux rapports avec les plus anciens dans les familles. Et c’est plutôt réussi !

La partie polar est quant à elle plus prévisible avec un air de déjà vu; les morts s’accumulent mais l’on sent déjà qui et pourquoi. Reste la partie graphique de très grande qualité. Le trait en noir et blanc semi-réaliste de Canalès est d’une belle efficacité. Avec l’encre de Chine, il dépeint des personnages haut-en-couleur – notamment les petits vieux très réussis – mais aussi les décors de la capitale espagnole.

  • Au fil de l’eau
  • Auteur : Juan Diaz Canales
  • Editeur : Rue de Sèvres
  • Prix : 17€
  • Parution : 14 septembre 2016

Résumé de l’éditeur : Madrid, aujourd’hui. Niceto octogénaire passe sa retraite entouré de sa bande de vieux copains, de son fils Roman et de son petit-fils Alvaro. Dans l’Espagne marquée par la crise, le quotidien n’est pas simple. Il devient réellement inquiétant lorsque les amis de Niceto commencent à mourir les uns après les autres, dans des circonstances de plus en plus étranges et violentes… Quand Niceto disparaît à son tour, c’est une véritable course contre la montre qui démarre pour Roman et Alvaro.

Cinémonstres : Menace d’outre-espace

Notre avis : Parrain et grand ami de Comixtrip, Laurent Audouin nous entraine dans une nouvelle aventure de Cinémonstres avec son complice Stéphane Tamaillon. Le lecteur suit Harry Hausen et son équipe de tournage en Alaska. Cette belle histoire illustrée pour les plus jeunes est publiée chez Sarbacane.

Base scientifique en Alaska. En pleine nuit claire, un MENI (machin étrange non-identifié) traverse le ciel et vient s’écraser près de la base. Les hommes de science décident de récupérer le vaisseau et son habitant. Le lendemain, l’équipe de Harry Hausen débarque par hélicoptère pour un tournage de long métrage. Après l’Amazonie – tome 1 – voilà Brooks, Pikwik, Rose et Edward sur la banquise de ce bout d’Amérique.

Comme à son habitude, Edward – l’acteur – essaie de charmer toutes les femmes sur le plateau. Mais cette fois-ci, il tombe sur Jenny qui le met KO en un rien de temps. Brooks, la fille de Jerry, et son singe Pikwik sont aux anges en regardant la scène.

Mais le tournage commence mal : les pellicules ont toutes été volées et l’acteur-séducteur se rend dans le hangar où se trouve le vaisseau spatial…

Comme pour le précédent volume, Stéphane Tamaillon imagine une histoire folle sous forme d’aventure où le frisson et l’humour sont au programme. Les jeunes lecteurs (8/12 ans) retrouvent avec plaisir les personnages un peu fous du tome 1 : Harry Hausen le réalisateur un peu trop dirigiste et qui aime inventer des mots-valise; Brooks sa fille débrouillarde et intelligente; Pikwik le singe amusant et Edward, l’acteur un peu loser.

Pour pimenter son récit, il le situe en Alaska, lieu où le jour ne se lève jamais et dur dans ses conditions climatiques. Il y ajoute des scientifiques et des militaires (dont la belle Jenny) mais surtout une créature tentaculaire. Cela entraine de la tension, du suspense voire du frisson. Tout cela est mâtiné d’humour pour ne pas trop effrayer le jeune lectorat. Des frissons doux pour résumer.

Comme à son habitude, Laurent Audouin charme les lecteurs par son trait tout en rondeur et ses magnifiques couleurs. Le dessinateur des Enquêtes de Mirette (bientôt sur les petits écrans en dessin animé sur TF1) et dont Comixtrip avait brossé le portrait dans son atelier restitue admirablement l’ambiance de suspense et d’humour du bon récit de Stéphane Tamaillon.

  • Cinémonstres, Menace d’outre-espace
  • Scénariste : Stéphane Tamaillon
  • Dessinateur : Laurent Audouin
  • Editeur : Sarbacane
  • Prix : 12€
  • Parution : 24 août 2016

Résumé de l’éditeur : Brook adore le cinéma ! Normal : fille du célèbre réalisateur Harry Hausen, elle a grandi sous les projecteurs. Les stars et les techniciens, c’est sa famille ! Harry prépare un film de science-fiction en Alaska Mais voilà qu’Edward, le rôle principal, a un drôle d’air tout bleu, et un étrange comportement. Brooks elle-même, pourtant fine mouche, ne se reconnaît plus ! Stupéfiant ! Que se passe-t-il ?

Retour au centre de la Terre, tome 3 : Les prophètes ignorants

Notre avis : Retour au centre de la Terre est une très bonne série de Ludo Lullabi qui s’inspire très librement du chef-d’œuvre de Jules Verne, Voyage au centre de la Terre. Il dévoile ici le troisième opus intitulé Les prophètes ignorants.

Dans le premier volume, résumé de l’éditeur : Au cours d’une traversée au milieu de l’océan, Dilly Ross, une célèbre criminelle, fait naufrage sur une île mystérieuse surgie du fond des eaux. Avec elle se trouvent le capitaine du bateau, le mécanicien ainsi qu’un jeune passager clandestin. Ils découvriront malgré eux un passage vers un monde peuplé de créatures extraordinaires et de civilisations perdues aux portes d’un cataclysme. Débute alors un voyage épique au centre de la Terre…

Deuxième volume, résumé de l’éditeur : Voilà 2 ans que nos héros sont piégés sous la surface de la Terre, où vivent les Sidérons. Un peuple a pour mission de contenir les dangereuses créatures qui émergent de No’or, une étrange sphère située au centre de la Terre. Mais les naufragés sont encore loin d’imaginer tous les secrets qui entourent ce lieu, mystérieux et fascinant à la fois… Alors qu’un cataclysme s’annonce, le jeune Tod Morden tente un record que nul n’a encore accompli, car il est dit que celui qui le tenterait mourrait sur le coup : un saut dans l’atmosphère de No’or !

Troisième volume : Tod découvre avec étonnement que le chef des No’or est un humain. Cela aurait pu être formidable pour le jeune homme puisqu’ils sont tous les deux de la même espace mais ce n’est pas le cas. Le dirigeant souhaite détruire les piliers qui soutiennent la Terre pour délivrer son peuple de l’immense sphère qui les entourent…

Même si les ressorts scénaristiques sont un peu classiques, le récit de Ludo Lullabi est très dynamique et bien construit. Il propose un véritable show : des tensions, des explosions, des combats et des monstres ; rien n’est oublié pour que le lecteur soit accroché. Le gros point fort de cette série réside dans la partie graphique : les planches représentant les monstres, le vaisseau et les décors sont éblouissants ; l’auteur de Elyne (avec Corbeyran) en met plein les yeux au lecteur et c’est d’une belle efficacité. De plus, les visages anguleux de ses personnages empruntent les codes des mangas et c’est une belle réussite.

  • Retour au centre de la Terre, tome 3 : Les prophètes ignorants
  • Auteur : Ludo Lullabi
  • Editeur : Glénat
  • Prix : 14.95€
  • Parution : 07 septembre 2016

Résumé de l’éditeur : Le jeune Tod Morden a découvert que le chef des habitants de No’or est un humain comme lui ! Il apprend surtout que ce dernier a un terrible plan pour délivrer son peuple de la sphère où ils sont prisonniers : détruire les piliers qui soutiennent la croûte terrestre, quitte à provoquer la pire des catastrophes. Pendant ce temps les autres naufragés, pourchassés par les Sidérons, sont également en route pour No’or. Leur seul espoir de retourner à la surface se trouve peut-être dans les plus grandes profondeurs de la Terre… Avec son dessin moderne, énergique et flamboyant, Ludo Lullabi s’inspire librement du chef d’oeuvre de Jules Verne et livre une série d’aventure épique ! Vivez une extraordinaire aventure au centre de la Terre…

Lost on the Lot

Notre avis : Guillaume Guerse et Marc Pichelin – auteurs notamment de Vermines – ont accepté l’invitation de Fred Sancère à une résidence d’auteurs à Capdenac dans le Lot. Ils décident alors de raconter les errements et leurs voyages le long du Lot dans Lost on the Lot aux Requins marteaux.

Derrière le hublot est une structure culturelle gérée par Fred Sancère. Entre 2011 et 2015, Guillaume Guerse et Marc Pichelin ont accepté l’invitation de cet homme, ami pour l’un, frère de la femme de l’autre. Les deux auteurs sont donc venus fréquemment dans le lieu pour y travailler. Ils ont surtout eu l’idée de raconter le Lot, la rivière qui coupe en deux Capdenac mais est aussi la frontière naturelle entre deux départements (Lot et Aveyron). Ils sont allés à la rencontre des gens qui ont une relation particulière avec la rivière mais ont aussi laissé le hasard faire les choses lorsqu’ils marchaient le long du Lot.

Ils ont rencontré au fil du temps de nombreux habitants vivant ici depuis plus ou moins de temps mais qui sont attachés à la cité, à la campagne et à la rivière. Ainsi, ils naviguent avec Jean l’ancien cheminot, entrent dans un bar désaffecté, croisent Fred le jardinier, visitent la SHEM une entreprise qui nettoie les entrées des eaux, dialoguent avec Jean l’ex directeur de cette dernière, découvrent un cimetière où plus personne n’est enterré, mangent chez Yvette, recueillent les souvenirs de Ripette, écoutent André et Marie-Thé les charcutiers ou participent à l’organisation et la mise en place de L’autre festival.

Lost on the Lot est à la fois un drôle de carnet de voyage et un livre-témoignage. Drôle parfois, bucolique et doux tout le temps, il permet au lecteur de plonger (pas tête baissée) dans les méandres de la rivière. Tout cela est surtout un prétexte aux rencontres avec les habitants du coin. A l’aide de mini-récits, ils brossent le portrait de ces anonymes qu’ils ont compilés dans Les gens de culture, rubrique qui parsème l’album autour du rapport de ces gens à la culture. La douceur et la belle lenteur de l’ouvrage permet de prendre son temps, de savourer tous ces petits instants de bonheur, mais grands pour ces habitants. Guerse et Pichelin réussissent le tour de force de raconter le réel et le « banal ». Chapeau ! Tous à l’eau !

A noter qu’un CD est adossé à l’album. Il reprend les sons enregistrés par les deux auteurs lors de leurs pérégrinations, telle une photographie sonore de leurs différents voyages le long du Lot.

  • Lost on the Lot
  • Auteurs : Guillaume Guerse et Marc Pichelin
  • Editeur : Les Requins Marteaux & Ouïe/Dire
  • Prix : 15€
  • Parution : 22 août 2016

Résumé de l’éditeur : À l’invitation de l’association Derrière Le Hublot, Guillaume Guerse et Marc Pichelin ont séjourné régulièrement à Capdenac-Gare pour réaliser un livre autour du Lot, la rivière qui, à cet endroit, traverse la ville et sépare les départements de l’Aveyron et du Lot. Cinq années durant, les deux complices se retrouvent sur ce territoire pour explorer les lieux, observer les paysages, rencontrer les habitants, mais aussi pour s’intéresser à l’histoire de Derrière Le Hublot et s’interroger sur leur travail d’auteurs de bande dessinée. Ce livre-CD retrace l’errance de deux auteurs et témoigne du fort ancrage d’un projet artistique et culturel singulier en milieu rural.

Infiltrés, tome 2 : Les larmes de Jolène

Notre avis : Après un très bon premier volume, Olivier Truc, Sylvain Runberg et Olivier Thomas dévoilent le deuxième tome de Infiltrés qui met en scène l’extrême-droite danoise et son appel à l’expulsion des musulmans de son pays projetant un attentat terroriste (Soleil).

Dans le premier opus, le lecteur découvrait un groupuscule d’extrême-droite qui projetait un attentat au Danemark. Pour tenter de comprendre, de faire capoter ce sinistre projet et de démanteler l’organisation secrète, une cellule policière demande à un des ses membres d’infiltrer le groupuscule.

Dans le second volume, l’attaque est proche, Suzanne Hennings et ses coéquipiers sont à cran, en planque non loin du repaire des extrémistes. Surtout que l’agent infiltré à quelques problèmes…

Le point fort d’Infiltrés réside avant tout dans son formidable récit imaginé par Olivier Truc, journaliste correspondant à Oslo pour Le Monde et Le Point, et Sylvain Runberg, scénariste de plus d’une vingtaine de séries de bande dessinée. En prenant comme point de départ la théorie conspirationniste élaborée par Gisèle Littman, chercheuse britannique d’origine juive, ils confectionnent une excellente histoire. Selon elle, il existerait un accord depuis les années 70 entre les élites européennes et les pays musulmans producteurs de pétrole. Ces derniers auraient accepté de livrer du pétrole en échange de quoi l’Europe devait ouvrir ses frontières aux musulmans. Cette idéologie nauséabonde, Counter Jiha aurait alors fait sienne.

Si ce groupuscule d’une dizaine de personnes avait jusqu’à présent peu fait parler de lui, depuis la tuerie perpétrée par Andreas Breivik en Norvège (77 personnes assassinées), les consciences de ses membres s’éveillent mais ils sont surveillés de près par le groupe antiterroriste danois PET et notamment grâce à l’infiltration d’un de leurs agents.

Aidé par un auteur reconnu, Olivier Truc apporte son expertise dans le domaine de l’extrême-droite danoise. Pour incarner au mieux leur histoire, ils ont décidé de mettre en scène Suzanne, policière et mère célibataire en proie à l’éveil de sa fille à l’adolescence. Entre pouvoir politique par sa ministre de la Justice qui presse les services de renseignements pour obtenir des résultats rapides, un chef de service coincé entre deux chaises et un agent infiltré toujours sur le fil du rasoir pour ne pas se faire démasquer ; les personnages sont clairement identifiés et bien campés. Ajouter à cela des néo-fascistes prêts à en découdre à travers un attentat de grande envergure et l’on obtient un polar politique extrêmement efficace.

Olivier Thomas, quant à lui, livre une prestation correcte. Si ses décors sont très aboutis mais ses personnages peuvent parfois être figés. Néanmoins l’ensemble est assez réussi.

  • Infiltrés, tome 2 : Les larmes de Jolène
  • Scénaristes : Olivier Truc & Sylvain Runberg
  • Dessinateur : Olivier Thomas
  • Editeur : Soleil, collection Quadrants
  • Prix : 14.95€
  • Parution : 07 septembre 2016

Résumé de l’éditeur : La pression règne intensément sur toute l’équipe de Suzanne Hennings et de son supérieur. Ils savent qu’un attentat va avoir lieu, avec du C4, dans un lieu public. Mais où, quand et sur quelle cible ? Mystère. Ni les écoutes téléphoniques, ni l’agent infiltré n’ont pu obtenir de réponse. Comment épargner la population civile, et comment débusquer « Le Faucon », le terroriste dont on ignore tout, jusqu’à son visage ?

La bande à Renaud

Notre avis : Pour les trente ans de la première parution de La bande à Renaud, les éditions Delcourt proposent une version enrichie de l’album autour du célèbre chanteur aux succès populaires immenses.

En plus de la vingtaine de titres déjà connus mis en image – entre autre Mistral gagnant par Max Cabanes, Morgane de toi par Laurent Vicomte, Laisse béton par André Juillard, Gérard Lambert par François Boucq ou Dès que le vent soufflera par Michel Plessix – le très beau recueil se voit offrir une nouvelle couverture de Riff’s Reb, une quatrième de couverture par Richard Guérineau mais surtout de nouvelles histoires :

  • J’ai embrassé un flic par Guérineau
  • La nuit en taule par Terreur graphique
  • L’entracte par Rabaté
  • Docteur Renaud et Mister Renard par Chauvel & Lereculey
  • Elle a vu le loup par Simon Léturgie
  • Manhattan-Kaboul par Edith

Le lecteur, qui a connu la première version, retrouvera avec plaisir les anciennes illustrations de Chaland, Dany, Uderzo et Juillard.

Les éditions Delcourt ont eu une excellente idée de rééditer La bande à Renaud surfant sur la sortie il y a quelques mois de son nouvel album Toujours debout, véritable succès avec notamment J’ai embrassé un flic, chanson-hommage aux victimes de Charlie et à la marche du 11 janvier 2015.

  • La bande à Renaud (édition des 30 ans)
  • Auteurs : Collectif
  • Éditeur : Delcourt
  • Prix : 18.95€
  • Parution : 14 septembre 2016

Résumé de l’éditeur : Parcourez la carrière de Renaud en BD. De Laisse béton à Toujours debout en passant par Mistral gagnant, les plus grands auteurs du 9e Art contribuent à l’album, chacun s’emparant de sa chanson favorite. L’histoire d’amour entre Renaud et la bande dessinée est connue et semble ne jamais devoir finir. Loisel, Margerin, Rabaté, Boucq, Juillard… Plus d’une vingtaine d’auteurs parmi les plus prestigieux se sont prêtés avec bonheur au jeu de l’adaptation en BD de ses chansons et nous livrent un album à la fois drôle et touchant, à l’image de la carrière de l’un des chanteurs français les plus populaires.

Prométhée et la boîte de Pandore

Notre avis : Quasiment tout le monde connait le mythe de Prométhée, titan qui donna la raison et le feu aux Hommes et qui fut condamné à être enchaîné à vie à une montagne; un aigle lui mangeant quotidiennement le foie.

Luc Ferry, ancien ministre de l’Education Nationale, se lance un défi bande dessinée, La sagesse des mythes pour « donner un nouveau souffle aux grands épisodes de la mythologie grecque par le biais de la bande dessinée », ainsi deux albums sortent simultanément L’Iliade (trois tomes prévus) et Prométhée et la boîte de Pandore. Pour aider le philosophe, Clotilde Bruneau s’occupe de la partie scénaristique et Guiseppe Baiguera de la partie dessin.

Alors que les Dieux Olympiens viennent de terrasser les Titans, ils se partagent la Terre (Poséidon les mers, Hadès les Enfers…) mais rapidement ils s’ennuient. Zeus a alors l’idée de créer des êtres inoffensifs et qui les divertiront. Il demande à son cousin Prométhée de s’atteler à cette tache. Son frère, Epiméthée lui demande alors de l’aider. Contraint, il lui confie la création des animaux. Mais voilà, le jeune homme a donné toutes les capacités à ces nouvelles créatures sans en laisser aux Hommes. Prométhée décide alors de voler du feu à Héphaïstos, la roue à Athéna et confère aux futures êtres, la raison.

Simple et efficace, l’album s’adresse à toute la famille. Sans être trop didactique et trop rébarbatif, il se lit facilement et possède un petit suspense qui accroche le lecteur même si l’on connait déjà le grand mythe fondateur. Clotilde Bruneau (Charlemagne, Soliman le magnifique et quelques volumes de Petit Prince, tous chez Glénat) fait le travail, proprement, sans révolutionner la bande dessinée. Quant à Guiseppe Baiguera, son trait réaliste est efficace. Aidé par Simon Champelovier aux couleurs, il propose des planches sobres et efficaces.

  • La sagesse des mythes, Prométhée et la boîte de Pandore
  • Scénariste : Clotilde Bruneau, sur une idée de Luc Ferry
  • Dessinateur : Guiseppe Baiguera
  • Editeur : Glénat
  • Prix : 14.50€
  • Parution : 14 septembre 2016

Résumé de l’éditeur : Olympe. La guerre contre les Titans vient de s’achever. Mais l’euphorie de la victoire laisse vite place à l’ennui, et les dieux ont besoin de se trouver une nouvelle occupation. Aussi Zeus a l’idée d’une source de divertissement infinie, en constante évolution : la vie ! Il charge le Titan Prométhée de sa conception en créant l’harmonie sur ce nouveau monde à sa disposition. Mais très vite, Prométhée imagine une espèce qui dépasserait toutes les autres. Une espèce à qui il donnerait un pouvoir rivalisant avec celui des dieux. Quitte à s’attirer les foudres de Zeus… Symbole de l’apport de la connaissance aux hommes, Prométhée est l’un des mythes fondateurs de la civilisation européenne, et probablement celui dont on retrouve le plus de versions équivalentes chez les autres peuples. Il semblait inévitable qu’il inaugure cette collection des grands mythes grecs en bande dessinée.

Odyssée sous contrôle

Notre avis : Comix Buro & Ankama dévoilent un nouvel album dans la collection Les univers de Stefan Wul, Odyssée sous contrôle de Dobbs et Stéphane Perger. Après les excellents Niourk (Vatine), La peur géante (Lapière & Reynès), Le temple du passé (Le Roux & Hubert) ou Piège sur Zarkass (Cassegrain & Yann), encore une belle adaptation du maître français de la science-fiction.

Pink-Moon est la planète des délices et de tous les plaisirs. Pour y accéder, il faut pourtant du temps et de nombreuses escales. Parmi les voyageurs qui s’y rendent, il y a Michel Maistre qui croise Inès. Au bar du vaisseau qui relie la Terre à ce lieu paradisiaque, ils discutent et décident de finir la soirée dans la chambre de la jeune femme. Mais avant cela, l’homme demande au manager de changer de chambre pour se retrouver à côté de celle d’Inès. En cela, il évite l’explosion de sa propre chambre. Entonnement, le commandant le prie de ne pas révéler l’attentat, le fait passer pour mort afin de retrouver plus rapidement le terroriste.

Avant de débarquer sur Pink-Moon, Inès confie une lettre à un policier pour Michel. On apprend alors que ce dernier est un agent spécialisé dans les disparitions suspectes et que la jeune femme fait partie de sa longue liste de victimes…

Publié en 1959 par les éditions du Fleuve Noir, l’histoire courte de Stefan Wul est à la fois étonnante, accrocheuse et surprenante. Pour son adaptation dessinée par Dobbs, l’auteur a procédé de la même façon que le romancier français, à savoir ne dévoiler le nœud de l’intrigue que dans les dernières pages (Wul l’a énoncée que dans les 5 dernières pages). Même si le lecteur peut parfois être un peu perdu tant le scénario est labyrinthique et multiplie les fausse pistes, l’album est bon.

Le gros point fort de Odyssée sous contrôle est sans conteste la partie graphique de Stéphane Perger. Son découpage est efficace et rythmé et son trait à la fois moderne et rétro. L’auteur de Sir Arthur Benton (avec Tarek) ou de Sequana dévoile de magnifiques planches hypnotiques et très belles.

  • Odyssée sous contrôle
  • Scénariste : Dobbs
  • Dessinateur : Stéphane Perger
  • Editeur : Ankama, collection Les univers de Stefan Wul
  • Prix : 14.90€
  • Parution : 09 septembre 2016

Résumé de l’éditeur : Sur la planète Emeraude, colonie prise aux tentaculaires Cépodes, un agent secret enquête sur de mystérieuses disparitions d’humains. Lorsqu’on tente de l’assassiner, il est alors contraint d’opérer en marge des autorités officielles. Sa mission prend un tour inattendu lorsque la poétesse qu’il a séduite lors de son voyage est à son tour kidnappée de façon très médiatique. Comment l’ennemi connait-il tous ses faits et gestes ? Pourquoi doute-t-il désormais de tout ? Et si le pire restait à venir… Un récit complet d’anticipation, noir et tortueux. Le xénothriller qui vous fera glisser de l’aventure au cauchemar…