Gon, volume 3

Notre avis : Les éditions Pika poursuivent la réédition de Gon, le formidable manga de Masashi Tanaka. Comme pour les deux premiers volumes, le lecteur retrouve avec beaucoup de bonheur le petit dinosaure, dernier de son espèce, qui continue d’explorer le monde qui l’entoure.

Afin de comprendre la genèse et l’histoire de Gon, vous pouvez parcourir la chronique des tomes 1 et 2.

Pour ce volet, le petit dino décide de descendre une rivière, d’y pêcher des poissons, de découvrir des oiseaux, ainsi que des crocodiliens, d’immenses serpents ou de jouer avec des dauphins d’eau douces. Plus tard, il aide des koalas, des autruches et des kangourous contre une meute de loups affamés. Il fera même appel à des crocodiles pour les chasser de ces terres paisibles.

Quelques jours après, il part cueillir des champignons dans la forêt avec ses amis les animaux. Mais au fur et à mesure, ces copains tombent comme des mouches après les avoir ingurgité. Pire, ils sont dans un état second…

Que dire de plus que nous n’ayons dit sur cette merveilleuse série muette ? Rien ! C’est beau, c’est fort, c’est instructif, c’est joyeux, c’est optimiste ! On en redemande !!!

  • Gon, volume 3
  • Auteur : Masashi Tanaka
  • Editeur : Pika
  • Prix : 6.95€
  • Parution : 24 août 2016

Résumé de l’éditeur : Gon continue d’explorer le monde et de se faire de nouveaux amis ! Toujours prêt à s’amuser, il trouve tout de même le temps de faire fuir un loup affamé, combattre un tigre de Sibérie et bien sûr déguster d’étranges champignons… Chaque jour est une aventure avec Gon !

Monster club, tome 2 : Décapodes et vieilles lanternes

Notre avis : Le dessinateur de la remarquable série De cape et de crocs Jean-Luc Masbou est de retour en tant que scénariste avec Monster Club. Après Thierry Leprévost pour le volume 1, il a fait appel à Faw pour ce deuxième tome aux éditions Delcourt.

Dans le premier volet, le lecteur faisait connaissance avec le Club de cryptozoologie (espèces disparues) de Baltimore et ses membres attachants voire loufoques.

Terre-Neuve, 1879. Un jeune garçon et son père découvrent un calamar géant échoué sur une plage. Artémus convoque alors les autres membres du Club afin de se rendre sur place. Avant cela, il a pris le soin d’imaginer un sous-marin en forme de cachalot. Il décide alors de partir avant, donnant des nouvelles tous les soirs. Mais depuis quelques jours, silence radio.

Quelques mois plus tard, le reste du groupe débarque alors à Port-aux-Basques, prend possession de la vieille bicoque qui leur servira de maison et découvrent le fameux sous-marin de Artémus…

Comme pour le précédent volume, le lecteur prend plaisir à suivre les aventures de ce Monster Club, notamment par ses membres à la folie-douce, ne réussissant pas toujours leurs missions. Sorte de pieds-nicklés anglais du 19e siècle, on rit parfois à leurs reparties ou les situations cocasses dans lesquelles ils se retrouvent. Jean-Luc Masbou met en scène une univers légèrement steampunk à la Jules Verne. L’action est au rendez-vous par des petits rebondissements çà et là qui maintiennent le suspense.

Ce joyeux et rafraichissant récit est idéalement restitué par Faw, un auteur marocain expérimenté. Son trait se marie parfaitement au scénario de Masbou.

  • Monster Club, tome 2 : Décapodes et vieilles lanternes
  • Scénariste : Jean-Luc Masbou
  • Dessinateur : Faw
  • Editeur : Delcourt, collection Terres de légendes
  • Prix : 14.50€
  • Parution : 17 août 2016

Résumé de l’éditeur : Depuis longtemps, de nombreux témoignages font mention d’échouages de calmars de taille considérable sur des plages de Terre-Neuve. Malheureusement, aucun de ces animaux n’a pu être ramené sur le continent afin de prouver de façon irréfutable leur existence à la science. Vous avez dit « une mission pour les membres du Monster Club » ?

D4VE, tome 1

Notre avis : En quelques années, les robots ont conquis la Terre. Il n’y a plus une âme humaine qui vive. Parmi ces machines, il  a D4VE, ex-héros de guerre qui s’ennuie dans sa nouvelle vie. Valentin Ramon, sur un scénario de Ryan Ferrier, met en image le premier tome de D4VE, une série Ankama.

Dans le futur, tous les êtres humains ont été remplacés sur Terre par les Robots. La paix est de mise depuis plusieurs années. Les Intelligences Artificielles (IA) vivent normalement, copiant même le quotidien des humains qu’ils ont anéantis. Ainsi, D4VE travaille dans un bureau, tyrannisé par un petit chef. Pourtant, ce robot était le plus grand et le plus fort d’entre eux, un modèle, un super-héros ayant repoussé de nombreuses attaques extra-terrestres dans le passé mais aussi participé à l’extermination des Hommes. Ces moments, il se le remémore fréquemment, vivant dans une douce nostalgie.

Marié, mais peu sûr de son couple, il est déstabilisé lorsqu’un bébé leur est livré. Il va pourtant retrouver des couleurs lorsque des aliens vont tenter d’envahir la Terre…

Très fou et décalé dans son histoire, D4VE ravira les amateurs de science-fiction amusante et emplie d’actions. Sans être révolutionnaire dans la thématique de départ (les robots ont tué et remplacé tous les humains), le récit se lit bien et semble plaisant. Malgré quelques lourdeurs dans la narration, on apprécie les blagues, les reparties bien senties de D4VE. Cette histoire permet à Ryan Ferrier de glisser quelques belles réflexions sur l’Humanité, la technologie et l’hyper-connectivité.

Valentin Ramon fait le job sur la partie graphique. Son trait lui permet de mettre en scène des robots et des aliens très réussis. Manquant parfois de décors, les planches sont néanmoins équilibrées et d’une réelle efficacité.

Sur la même thématique, chez Ankama, on préfèrera mille fois, Bots des talentueux Aurélien Ducoudray et Steve Baker !

  • D4VE, volume 1
  • Scénariste : Ryan Ferrier
  • Dessinateur : Valentin Ramon
  • Editeur : Ankama, label 619
  • Prix : 14.90€
  • Parution : 26 août 2016

Résumé de l’éditeur : Sur Terre, les robots ont conquis le pouvoir et anéanti toute vie dans la galaxie. D4ve, un héros de guerre robot, est maintenant confiné derrière son bureau pour un travail qui l’aliène. Il rêve de son glorieux passé et de s’arracher à cette vie désolante lorsque la présence d’aliens inconnus est signalée.

Chi, une vie de chat, tome 7

Notre avis : Les éditions Glénat publient de nouveau Chi une vie de chat de Konami Kanata dans un format différent (plus grand 16.5 x 21.8cm).

Prépubliée entre 2004 et 2015 au Japon dans la revue Seinen Morning des éditions Kôdansha, Chi une vie de chat est une série de 12 mangas. Les histoires courtes sont compilées en recueil.

Yohei – 5 ans – et sa maman découvre un petit chaton abandonné par sa mère dans la rue. Alors que leur immeuble n’accepte pas les animaux, ils décident tout de même de garder le chat et le prénomment Chi. Ce chaton blanc et gris tigré est en fait une femelle de la race american shorter. EAu fur et à mesure des pages et des mini-récits, elle découvre la vie comme son petit maître, ce qui apporte beaucoup d’humour à la série.

Pour ce septième volume de la série, le lecteur découvre les préparatifs et le déménagement de la famille dans un immeuble qui accepte enfin les animaux. Chi s’amuse dans les cartons, la famille se remémore les bons moments passé dans leur appartement vide – notamment l’arrivée du chaton – et ce dernier se retrouve dans un panier en osier pour faire le trajet. Si le nouveau lieu possède un jardin, Chi a du mal à s’adapter à sa nouvelle vie, ses repères sont brouillés.

Série familiale très agréable, Chi une vie de chat possède ce petit plus qui en fait un manga attachant. L’humour et les personnages permettent cela. La mangaka dévoile des histoires amusantes à travers des situations cocasses et la naïveté de son petit chaton. Il faut souligner que les chats sont des vrais dieux au Japon et que de nombreux mangas sur ce thème sont publiés dans ce pays, notamment : Desperate housecat et Co (Akata), Le club des chats (Misma), Kuro un coeur de chat (Kana) ou Le journal des chats de Junji Ito (Tonkam). Le succès étant au rendez-vous au Japon, l’oeuvre de Konami Kanata a été adaptée en série télévisée (réalisation par le studio Madhouse et diffusée par TV Tokyo).

  • Chi, une vie de chat, volume 7 – grand format
  • Auteure : Konami Konata
  • Éditeur : Glénat
  • Prix : 9.99€
  • Parution : 24 août 2016

Résumé de l’éditeur : Retrouvez la suite des aventures de Chi, le chaton le plus mignon de la BD ! Cette édition reprend tous les chats-pitres du manga originel en format BD, identique aux Souvenirs de Mamette. Voici une version albums de 96 pages couleurs, en sens de lecture français, qui ravira les amateurs de BD qui ne sont en rien familiers avec le manga, mais qui se laisseront sans peine guider par les tribulations de notre boule de poils préférée !

 

Groom, le méga Spirou Hors-série

Notre avis : Groom, la revue issue du journal Spirou des éditions Dupuis est de retour dans un deuxième numéro spécial Réseaux sociaux. Le pari de Groom : celui de décrypter l’actualité en BD pour les adolescents.

Pour un petit prix (6.90€) et à travers 98 pages, la revue Groom a décidé de plonger son jeune lectorat dans les méandres des réseaux sociaux (twitter, facebook, instagram, snapchat…). Dès l’édito signé Munuera, le lecteur le sent, il va passer un bon moment, entre amusement et écrit parfois sérieux.

Parmi les mini-récits de Groom, nous pouvons retenir :

  • Celui de Ducoudray et Delfolie sur le harcèlement. L’auteur de L’anniversaire de Kim Jong-Il détourne le célèbre conte du Petit Chaperon Rouge et le loup avide de chair fraîche derrière son ordinateur.
  • Complotistes, la vérité est ailleurs. Une planche de Fabrice Erre qui tourne en dérisions toutes ces théories complétement folles.
  • Selfie facile. Téhem montre le grand pouvoir des réseaux sur la psychologie des adolescents après le post d’une photo ou d’un message.
  • Aurélie Neyret et Joris Chamblain, les auteurs de la très belle série Les carnets de Cerise (Soleil) mettent en garde les adolescents sur la véracité des choses trouvées sur le net ainsi que la « popularité » comme but à atteindre.
  • Le talentueux Nob (Dad, Mamette, La cantoche, Mon ami Grompf…) met en scène deux lycéens qui regardent des vidéos sur leur téléphone : le premier regarde l’agression de deux homosexuels au Maroc tandis que la jeune fille veut envoyer celle de mignons chats pour lui remonter le moral.
  • Arno Monin (L’adoption avec Zidrou, Bamboo) dévoile une histoire se déroulant à Cuba, pays qui commence petit à petit à s’ouvrir aux autres.
  • Après leur adaptation de Confidences à Allah, Marie Avril et Eddy Simon étaient à même de nous parler du Printemps arabe, première révolution 2.0.
  • Edith (Le jardin de minuit, Soleil) met en scène des parents qui s’inquiètent que leur fille de 17 ans ne soit pas déjà rentrée. Ils imaginent des choses et sur-interprètent ses derniers messages postés.
  • A travers une famille souris, Marion Duclos (Victor et Clint, La boîte à bulles) nous raconte sa vision des attentats à Paris en novembre 2015 et l’importance du #portesouvertes.

De plus, Rudy Spiessert tente d’expliquer aux plus jeunes lecteurs les différents réseaux sociaux que sont Facebook, Instagram, Twitter ou Snapchat, à travers une planche pour chacun d’eux.

  • Groom n°2, Réseaux sociaux
  • Auteurs : Collectif
  • Éditeur : Dupuis
  • Prix : 6.90€
  • Parution : 1er septembre 2016

Résumé de l’éditeur : Accros ? À cran ? On a tous une opinion sur les réseaux sociaux, devenus incontournables dans nos vies quotidiennes. Mais mesurons-nous pour autant les portées d’un simple like ou d’un banal retweet ?

What the future

Notre avis : Après les excellents Forbidden zone, Klébar le chien (Fluide Glacial) ou Blattes (Le Lombard), Mo/CDM est de retour avec What the future, un album d’anticipation humoristique aux éditions Fluide Glacial.

Terre, dans le futur. La famille Futur – composée du père, de la mère, de la fille et d’un garçon un peu crétin – vivent le plus simplement du monde. Le plus simplement ? Non, Monsieur Futur a du mal avec les nouvelles technologies dans son quotidien. Du robot-coach sportif au robot-ménager, en passant par l’anniversaire de sa mère, les bouchons sur le périph’, la visite médicale, la panne sexuelle ou les voyages grâce à la télétransportation, tout est bon pour faire rire le lecteur.

Mo/CDM adore jouer avec ce qui nous entoure et tordre les modes, avec une belle malice et beaucoup de dérision. Pour cela, il met en scène des anonymes (une famille lambda) qui sont submergés par tant de connexions à la robotique. Le pauvre père en paie toujours les pots cassés.

L’auteur – qui illustre des pages de Science et Vie Junior ou Psikopat – propose des planches où les personnages sont mis en valeur le plus possible afin de rendre le gag le plus efficace. Son trait humoristique gros nez est idéal pour restituer la folie de la thématique.

  • What the future
  • Auteur : Mo/CDM
  • Editeur : Fluide Glacial
  • Prix : 14€
  • Parution : 24 août 2016

Résumé de l’éditeur : Si l’avenir n’est jamais écrit d’avance, il peut en revanche être dessiné. Droïdes domestiques trop humains, incivilités interdimensionnelles, clonages entrée de gamme, fins de vie provisoires… partagez les déboires de la famille FUTUR et découvrez en avant-première quel sera le monde de demain. LE FUTUR ! Si tu avances, lui il recule, comment veux-tu, comment veux-tu… l’atteindre ? Ce problème, également inhérent à d’autres sujets (arc en ciel, ombre, cerf-volant) a peut-être trouvé sa solution. Time machine ? Poulets éventrés ? Boule de cristal ? ahahah ! Mais non idiot ! WHAT THE FUTURE ! L’album de BD relatant des faits réels ne s’étant pas encore déroulé. L’auteur Mo/cdm a mis au point une technique empirique révolutionnaire basée sur l’extrapolation néo-technologique du présent à travers l’étude approfondie de la théorie des probabilités et de l’interprétation de diverses statistiques afin de capter les évènements clefs de notre monde à venir… Toutefois, étant lui-même dans l’incapacité de relire et de comprendre le sens de cette dernière phrase, il s’est engagé vite fait sur une tout autre voie que nous qualifierons d’« invention totale ». Au cours de ces 72 pages, vous découvrirez que si l’avenir n’est jamais écrit d’avance, il peut en revanche être dessiné. Nous attirons l’attention des lecteurs désireux d’appréhender leur destin au jour le jour sur le fait que de nombreux « spoilers » concernant le futur sont présents dans cet album… Mais si vous ne craignez pas de vous tourner vers des lendemains qui chantent (plus ou moins juste) et de laisser le passé derrière vous, n’hésitez pas, sautez dans la locomotive du train en marche de l’innovation: Lisez WHAT THE FUTURE ! Départ immédiat. Prochain arrêt : après-demain, si vous le voulez bien !

Je viens de m’échapper du ciel

Notre avis : Laureline Mattiussi nous invite à la suivre dans une très belle histoire, chronique sociale dramatique Je viens de m’échapper du ciel aux éditions Casterman.

Poe est un petit malfrat qui multiplie les entourloupes pour survivre. Avec son pote Harly, il essaie de déposer une mallette pleine de billets – du blanchiment vraisemblablement – à la banque. Mais comme d’habitude avec son ami, ça foire parce que comme il le fait d’habitude, il boit pour se donner du courage.

Cet argent, Poe en aurait vraiment eu besoin parce que Lola, sa compagne, veut qu’il travaille avec elle dans le bar qu’elle vient d’acheter. En aucun cas, il ne voulait arriver les mains vides. Enervé, le quadragénaire, enlève ses postiches et rejoint celle qui le fait chavirer. Leur relation pourtant n’est pas des plus simples…

Laureline – un prénom prédestiné pour la bande dessinée – Mattiussi s’empare avec une grande maîtrise et de l’intelligence une nouvelle de Carlos Salem, un romancier argentin. Après s’être rencontré en 2013 dans un festival, ils ont décidé de mettre leur talent en commun. Comme elle le souligne sur son blog : « Il fricote avec les bas-fonds, le roman noir, les soûlards désemparés et leurs fantômes fessus. Il rêve d’amour tendre avec beaucoup d’alcool fort. » En effet, je viens de m’échapper du ciel rend un très bel hommage aux polars américains des années 50, aux bars, à l’alcool et aux petits malfrats, souvent au grand cœur.  L’auteure de Petites hontes enfantines (La Boîte à Bulles), L’île au poulailler (Treize étrange – prix Artémisia en 2010) ou de La lionne (avec Sol Hess) met surtout en scène une belle histoire d’amour, étrange relation entre ses deux protagonistes.

Pour restituer au mieux l’ambiance sombre, sale des bistrots, des braquages et de violence, Laureline Mattuissi utilise le noir et blanc d’une très belle manière. Ses grands aplats noirs lui permettent de souligner le côté polar du récit.

  • Je viens de m’échapper du ciel
  • Auteure : Laureline Mattiussi
  • Editeur : Casterman, label Ecritures
  • Prix : 18.95€
  • Parution : 24 août 2016

Résumé de l’éditeur : Pour Lola, Poe ira jusqu’au bout de la nuit. Poe, loser magnifique, trimballe son désoeuvrement et sa mélancolie de bars enfumés en salles des coffres, de plages interlopes en ruelles malfamées. Il joue son existence au gré du nombre d’allumettes qu’il pioche au hasard dans la poche de son veston, en ne pensant qu’à une chose. À Lola. Incapable de se déclarer à cette femme quand la réalité autour de lui ne cesse de s’effriter, il s’égare dans des aventures hallucinées : des braquages grotesques, de longues errances en compagnie de fantômes ou encore une étreinte avec un ange fantasque…

Iroquois

Notre avis : Le Roi de France missionne Samuel de Champlain pour pacifier les terres du Saint-Laurent, celui-ci doit s’enfoncer en Iroquoisie. Patrick Prugne dévoile Iroquois un récit historique d’après une histoire vraie aux éditions Daniel Maghen.

Québec, 1609. Samuel de Champlain fonde la ville de Québec pour le compte du Roi de France, Henri IV. Après avoir fait bâtir une forteresse en bois, il doit déjà négocier avec les Indiens de la région mais aussi avec Le Basque, contrebandier, vendeur de peaux de bêtes. Il le menace de dénonciation : il accepte de le suivre vers le Nord ou il le livre au roi.

N’ayant pas le choix, le malfrat et ses hommes embarquent sur un navire qui remontera le Richelieu. Par son intelligence et les alliances, il doit pacifier les rives du fleuve afin de faire venir d’autres Français sur ces terres prospères. Pour cela, il a acheté aux Algonquins, Petite Loutre, fille d’un chef Iroquois. Elle servira d’interprète surtout s’ils croisent la route des Agniers (Mohawks), voire de monnaie d’échange…

Habitué des récits sur le thème des Indiens d’Amérique (Frenchman et Pawnee chez Daniel Maghen), Patrick Prugne continue de charmer son lectorat grâce à Iroquois. Ainsi, il nous conte la colonisation des terres du futur Canada par les Français. Pour cela, il met en scène Samuel de Champlain, le fameux géographe-cartographe et explorateur, véritable héros de Québec. D’une grande efficacité, son histoire repose sur une narration classique qui ravira les amateurs d’Histoire et de territoires lointains. Son beau récit, il le construit comme une aventure rythmée, un périple fait de dangers qui marque le début d’une longue guerre entre les Français et les Iroquois. Cette fresque historique est portée par une sublime partie graphique. Ses couleurs directes à l’aquarelle sont fortes, belles et intelligentes. Comme ses modèles en bande dessinée – Pratt, Manara ou Juillard – il dévoile des planches aériennes et chaleureuses malgré le propos sombre et violent du récit.

Pour régaler les yeux des lecteurs, Patrick Prugne propose un cahier additif adossé à l’album. Comportant 22 pages, il dévoile les recherches de l’auteur mais aussi de magnifiques illustrations sur double-page. Il y a là les Français sûr d’eux en armure et les Iroquois, quasi nus au milieu de la nature qu’ils chérissent tant. Il le confie alors : « Ce choc des cultures m’inspire depuis longtemps ».

  • Iroquois
  • Auteur : Partick Prugne
  • Editeur : Daniel Maghen
  • Prix : 19.50€
  • Parution : 25 août 2016

Résumé de l’éditeur : En 1608, Québec n’est qu’un nom griffonné sur une vague carte d ‘Amérique du Nord, une grande bâtisse fortifiée construite sur les rives du Saint Laurent où une quarantaine d’âmes s’apprêtent à passer leur premier hiver. La France d’Henri IV se soucie peu de ces arpents de neiges habités par une poignée de sauvages. Plus préoccupée par les richesses que lui procurent la pêche à la baleine et la traite des fourrures, elle n’envisage nullement l’installation d’une colonie. Samuel de Champlain, fondateur de Québec, n’aura alors de cesse de défendre « son » Canada. Il saura imposer un climat de paix et de confiance entre nations amérindiennes (Hurons, Alguonquins, Montagnais) et Français. De ces relations naîtra un commerce florissant. Peaux de castors et de loutres s’échangent à bas prix contre marmites, haches, clou et autres divers objets en fer. Ce juteux commerce ne dure qu’un temps… Les raids meurtriers incessants que mènent les Iroquois dans la vallée du Saint Laurent contre les convois de pelleterie hurons ou algonquins exaspèrent très vite la petite communauté française. Soucieux de consolider l’alliance faite avec ses alliés amérindiens, Champlain prend le sentier de la guerre à leurs côtés et part pour l’Iroquoisie. C’est dans ce contexte que se situe l’histoire qui suit. Le long de la Rivière des Iroquois, sur le lac Champlain, un mois de juillet 1609 en Nouvelle France.

Androïdes, tome 2 : Heureux qui comme Ulysse

Notre avis : Voici déjà le deuxième volume – sur quatre – de la série d’anticipation Androïdes. Alors que le précédent volet était scénarisé par Jean-Luc Istin (concepteur de la série), celui-ci est imaginé par Olivier Peru et mis en image par Geyser.

Dans le tome 1, le lecteur découvrait Anna Hopkins, enceinte – une première depuis des siècles dans ce monde d’androïdes. Dans ce deuxième opus, le lecteur fait la connaissance de AC7+, un robot humanisé, androïde de compagnie,  protecteur et prévoyant, ainsi que Ulysse, un jeune garçon. Leur relation est très forte – quasi filiale – depuis que le premier a sauvé la vie du second après la destruction du vaisseau de ses parents. Il faut souligner que AC7+ ne cache rien à Ulysse et lui raconte souvent son histoire et son enfance.

Pourtant la mission la plus délicate pour le robot arrive : il doit ramener le petit garçon sur Terre. Lorsqu’ils atterrissent, la planète a changé et ses habitants semblent avoir régressé…

Comme pour le premier volet d’Androïdes, le lecteur est accroché par le récit de Olivier Péru. Sans révolutionner le genre, l’histoire sympathique permet de passer un bon moment de lecture. Il faut dire que les personnages imaginés par l’auteur de Zombies (avec Sophian Cholet, Soleil) sont bien cernés et surtout attachants,  notamment AC7+, chaleureux et Ulysse, seul enfant à naître depuis des siècles, une sorte d’espoir pour l’humanité. Ajouter à cela, la tribu sur Terre – vivant comme des hommes préhistoriques – et l’on obtient un bon album.

Comme pour le précédent tome, la grosse satisfaction réside dans la partie graphique. Le dessin de Geyser est d’une belle modernité à l’effet numérique. Après des études à l’école Pivaut de Nantes et avoir illustré des jeux (Oxiol et les décors de Silverfall), il réalise la trilogie Omnopolis (avec Jean-Marc Lainé, Bamboo), le jeune auteur arrive dans ce nouveau projet avec beaucoup de talent.

  • Androïdes, tome 2 : Heureux qui comme Ulysse
  • Scénariste : Olivier Peru
  • Dessinateur : Geyser
  • Editeur : Soleil
  • Prix : 14.95€
  • Parution : 24 août 2016

Résumé de l’éditeur : Au XXVe siècle, l’ISS OXYGEN est le premier vaisseau d’exploration spatiale à quitter la Terre avec des enfants à son bord. Alternant les phases d’hibernation, plusieurs familles se relaient aux commandes du navire. Pour s’occuper des plus petits durant les périodes d’éveil, l’équipage compte sur AC7+, un androïde de compagnie réputé pour son stock illimité d’histoires. Hélas, après quelques siècles paisibles, une nuée d’astéroïdes croise la route de l’ISS et transforme le vaisseau en épave. Seules deux créatures survivent à la catastrophe : AC7+ et Ulysse, un nouveau-né. Changement de mission pour l’androïde : il faut élever le garçon et le ramener sur la planète bleue.

 

Carthago, tome 5 : La cité de Platon

Notre avis : Les éditions Humanoïdes Associés poursuivent la publication de l’excellente série Carthago, avec un cinquième volume La cité de Platon, scénarisée par Christophe Bec et mise en image par Milan Jovanovic.

Terre Victoria, Antarctique Sud. La santé de Lou, la fille de Kim Melville, ne cesse de se dégrader. Sa température toujours très haute, ses vertiges et ses nausées ne laissent pas présager de bonnes choses. Le médecin de la base ne sait même pas ce qu’elle a.

Dans le même temps, le richissime Feieisinger a fait démonter les fameux monolithes sous-marins de Djibouti pour les reconstruire à l’identique dans son laboratoire. Cela permet aux scientifiques de décrypter les symboles qui sont inscrits dessus. Ainsi est découvert l’existence de cinq cités sous-marines construites par une civilisation avancée mais peut-être disparue.

Ce cinquième volume de Carthago vient clore le second cycle de la série. Ce tome permet à Christophe Bec d’ouvrir une nouvelle porte dans son excellent récit pour un cycle à venir. La tension impulsée par le scénariste de Sanctuaire et de Bikini Atoll (Glénat) est à son comble, notamment par le personnage de Lou, étrange petite fille qui souffre d’une maladie inconnue. Sa mère et Donovan pourtant ne s’avouant pas vaincu et cherchent des solutions. Du côté de Feieirsinger, le milliardaire mégalo, tout est nouveau aussi : les écritures des mégalithes livrent leur secret. Ainsi le vieil homme va vouloir découvrir les lieux de ces cités antiques. L’eau est donc aussi un élément essentiel de ce cycle (Lou et les villes sous-marines).

L’histoire solide et accrocheuse est mise en image par Milan Jovanovic. Si les décors et les animaux marins sont parfaitement restitués, les personnages sont moins réussis, prenant des postures un peu trop figées. Néanmoins son trait réaliste fait merveille et semble efficace.

  • Carthago, tome 5 : La cité de Platon
  • Scénariste : Christophe Bec
  • Dessinateur : Milan Jovanovic
  • Editeur : Les Humanoïdes Associés
  • Prix : 14.20€
  • Parution : 17 août 2016

Résumé de l’éditeur : Lors d’un forage dans une caverne sous-marine, des scaphandriers sont attaqués par un fossile vivant, un mégalodon. Ancêtre préhistorique du grand requin blanc, il est le plus féroce prédateur des mers qu’ait jamais connu notre planète. Tandis que la multinationale Carthago cherche à dissimuler leur existence, des scientifiques comme Kim Melville veulent l’exposer au public. Ce qu’elle va découvrir contredit les théories scientifiques établies…

Le bouquin du petit coin, tome 8 : WC le trône d’enfer

Notre avis : Les éditions Hugo Desinge dévoilent le huitième volume de la série Le Bouquin du petit coin, un imposant ouvrage, WC le trône d’enfer, signé Monsieur B sur des textes d’Annie Pastor.

Comme pour les précédents volumes, Annie Pastor et Monsieur B. proposent aux lecteurs de ne pas s’ennuyer dans leurs toilettes grâce à cet imposant pavé plutôt rigolo et dans lequel ils vont apprendre des petits trucs qu’ils pourront réutiliser pour briller en société. Les rubriques récurrentes sont les suivantes :

  • Culture confiture
  • Des blagues
  • Dictons ou expressions (leur explication)
  • Fromage ou dessert ?
  • Des jeux
  • La culture pas chiante
  • Les points sur les i
  • Le petit coin des listes
  • Qui s’y frotte s’y pique
  • Qui m’aime me suive
  • Cause toujours
  • Les potins de Dame Pipi
  • C’est celui qui dit qui y est

Les sciences, l’Histoire, la Géographie ou l’écologie, ce sont les thématiques qui sont les plus utilisées dans cet livre ; le tout de manière simple, concise, didactique et amusante. Du côté graphique, le trait cartoon de Monsieur B. est idéal pour compléter les textes à la fois savants et humoristiques. Le dessinateur illustre donc d’un dessin chacune des doubles pages.

  • Le bouquin du petit coin, tome 8 : WC, le trône d’enfer
  • Scénariste : Annie Pastor
  • Dessinateur : Monsieur B.
  • Editeur: Hugo Desinge
  • Prix : 14.95€
  • Parution : 01 septembre 2016

Résumé de l’éditeur : Cette huitième édition du Bouquin du Petit Coin reprend tous les ingrédients qui ont fait le succès des sept premières : de la culture amusante, des faits surprenants, des énigmes bizarres, des aventures insolites, des jeux rigolos, des histoires drôles… Mais avec un tout nouveau look, de la tête aux pieds : plus jeune, plus moderne, plus beau, bref, une classe d’enfer.

Vous y retrouverez tout ce qui est nécessaire et indispensable pour ne plus s’ennuyer aux toilettes, et même plus, apprendre une foultitude de choses aussi essentielles que futiles et donc indispensables en s’amusant.

288 pages, ludiques et élégantes, mises en images par l’inimitable Monsieur B qui raviront toute la famille, sauf peut-être ceux qui attendent de l’autre côté de la porte.

Marie-Lune, tome 8 : Plus moche la vie !

Notre avis : Marie-Lune est un adolescente presque comme les autres. Sa vie est rythmée par le shopping, les copines du lycée, la famille et son amoureux. Série jeunesse Vents d’ouest, Marie-Lune signée Douyé et Yllya connait sa 8e aventure, Plus moche la vie !

Débutée en février 2009, la série Marie-Lune met en scène une jeune adolescente très riche grâce à la fortune de son père, un industriel à qui tout réussi. Très dépensière, très fashion, elle partage sa vie avec des copines qui sont elles aussi gâtées, filles-à-papa.

Pour ce nouveau tome, les gags en une planche s’enchaînent en formant une histoire longue. Marie-Lune vit dans le bonheur absolu : riche, sa garde-robe est remplie de sacs, de robes et chaussures, son père la pourrie-gâte et Mathieu, son copain l’aime énormément. Mais tout cela lui fait peur, tant de joie dans sa vie, elle déprime et doit aller chez le psy.

Petite peste force 10, Marie-Lune plaira aux adolescentes, qui riront de tous ses travers et ses excès. Les situations absurdes sont néanmoins convenues et peu originales mais ça fonctionne. Sylvia Douyé (scénariste de Les Zinzinventeurs ou Les mondes de l’épée de Cristal) réussit partiellement à nous accrocher à cette fille qu’on aime mais que l’on déteste aussi. Ce côté attirance-répulsion est mis en image par Yllya – dessinatrice autodidacte – propose des planches d’une belle modernité, dessinées à l’aide de l’ordinateur. Le style girly et manga parfois kawaï de l’auteure de Isaline (Bamboo) est efficace et séduira les plus jeunes lectrices.

  • Marie-Lune, tome 8 : Plus moche la vie
  • Scénariste : Sylvia Douyé
  • Dessinatrice : Yllya
  • Éditeur : Vents d’Ouest
  • Prix : 9.99€
  • Parution : 24 août 2016

Résumé de l’éditeur : Marie-Lune a un problème. Son amoureux est aux petits soins avec elle, sa meilleure copine est la fille la plus compréhensive du monde, son père a lâché son boulot pour mieux s’occuper d’elle, elle est la meilleure en danse de tout son groupe, … bref, tout va pour le mieux dans sa vie d’ado. C’est justement ça qui cloche ! Comment son psy va bien pouvoir lui faire gérer cette terrible angoisse ??? Cette année, retrouvez la suite des aventures fashion de la fille à papa la plus star de la BD !