Glouton, Kabocha, Étincelle, Brume, Elfie et les autres. Voici un méli-mélo de 10 albums jeunesse pour passer de bonnes fêtes de fin d’année et lire pour le plaisir de très belles histoires. Il y en a pour tous les goûts !
Glouton, Kabocha, Étincelle, Brume, Elfie et les autres : 10 géniales histoires pour les jeunes lecteurs !
Glouton tome 8 : Le cabot de Noël, de B-Gnet (Bayard Jeunesse)
Ça glougloute dans les chaumières !!! Glouton est de retour et ça décoiffe ! B-Gnet est un auteur qui n’a pas froid aux yeux et n’hésite pas à dézinguer Noël dans ce nouvel opus du carcajou.
Médor veut insuffler l’esprit de Noël à Glouton. Pour que le Père Noël apporte des cadeaux au carcajou, il doit bien se comporter. Pour cela, Glouton multiplie les bonnes actions (aux risques et périls des personnes à aider), cherche et décore un sapin ou prépare un festin à la barbe des loups.
Glouton : c’est un humour complètement ouf ! B-Gnet ne s’interdit rien dans ses histoires aux plus jeunes ! Glouton peut être violent, roublard et menteur et c’est ça qui est drôle. Les situations sont cocasses et les dialogues pas piqués des hannetons. On aime, on en redemande !
Le petit monde de Kabocha, de Daisuke Igarashi (Le renard doré)
Un premier manga dans cette sélection. Mangaka connu et reconnu pour Sorcières, Petite forêt et Les enfants de la mer, Daisuke Igarashi imagine un recueil de courtes histoires pour les enfants.
Dans une jolie campagne verdoyante au Japon, un homme partage sa vie avec Kabocha, un chat facétieux. Dans la nature, le chat retrouve ses instincts de chasseur et apporte souvent ses proies à son maître. Entre les serpents, les oiseaux, les longues siestes et les repas, Kabocha intrigue et divertit son propriétaire. Les planches en couleur – exclusives pour la version française – donnent une belle dimension à ce manga très nature, très doux et positif.
Le grimoire d’Elfie tome 5 : Les reflets de Walpurgis, d’Audrey Alwett, Christophe Arleston et Mini Ludvin (Drakoo)
Les tomes précédents du Grimoire d’Elfie nous avaient laissé un goût sucré dans la bouche et des jolis moments de lecture. Le tour de France dans le bus Le livre qui pue se poursuit dans cette nouvelle très bonne histoire signée Audrey Alwett et Christophe Arleston.
Elfie, Magda sa petite sœur et Louette la grande parcourent les routes pour amener du rêve et de la lecture aux populations qui n’ont pas de librairies dans leurs villages. Après avoir aperçu des sorcières dans le ciel, Elfie insiste auprès de Louette pour aller dans le Marais poitevin.
Contes et légendes au menu de ce tome 5. La magie, le fantastique et la littérature sont toujours au cœur de cet excellent nouveau volume. C’est tendre, c’est positif et c’est drôle. Si j’apprécie les récits du Grimoire d’Elfie, j’aime beaucoup la partie graphique de Mini Ludvin. C’est tout en rondeur et très moderne.
Étincelle, de Maxe L’Hermenier et Pauline Berdal (Jungle)
Alors que le feu s’est déclaré à quelques centaines de lieues de son habitation, Goup se rêve en sauveur. Il veut suivre les pas de son grand-père, véritable héros de la région. En pleine balade, il découvre une toute petite créature verte, mal en point. Il la fait soigner et l’emmène ensuite chez lui. Mais, Étincelle est loin de chez elle. N’écoutant que son courage, Goup décide de l’aider à retrouver sa forêt.
Étincelle est un très joli conte initiatique de Maxe L’Hermenier. Scénariste spécialisé dans les adaptations littéraires en bande dessinée jeunesse, il est néanmoins meilleur lorsqu’il imagine des histoires, de vraies créations. Son petit renard Goup et toute la faune anthropomorphique qu’il invente sont très bien campés, jamais manichéenne. L’auteur du Faucon déniché met en scène un héros vaillant et une aventure fantastique positive et lumineuse. Les thématiques sous-jacentes sont nombreuses, telle l’amitié, l’entraide et l’écologie, le tout à hauteur d’enfant.
Pour accompagner Maxe L’Hermenier, Pauline Berdal est chargée de la partie graphique. L’autrice de Maïana réalise de très jolies planches, très colorées. Quasi sans contour, ses personnages hyper mignons et autres décors sont dynamiques et modernes.
Le fantastique voyage de Nicola au pays des démons tome 1, d’Asaya Miyanaga (nobi nobi!)
Encore un manga pour les jeunes lecteurs ! Dans le monde démoniaque, Nicola et Simon vont de ville en ville. La première est une humaine, le second est un marchand ambulant. Mais la petite fille doit cacher sa vraie nature, sinon elle sera arrêtée. Les êtres humains ne sont pas les bienvenus dans le monde démoniaque. Après avoir échappé à des soldats-ours, le duo trouve refuge chez un ours propriétaire d’une boutique.
Asaya Miyanga imagine une très jolie aventure fantastique composée de courts chapitres d’une trentaine de pages. Un voyage dans le monde des démons entre humour, rejet des êtres différents et magie. Une belle quête initiatique peuplée de créatures. Nicola et Simon parcourent ainsi ce monde en faisant des haltes fréquentes où les rencontres sont importantes. Le dessin de la mangaka est sublime. Fait de petits traits, les décors comme les personnages sont somptueux. Ce premier volume opère un charme auprès de ses lecteurs assez fort.
Ana Ana tome 24 : Les doudous licornes, d’Alexis Dormal et Dominique Roques (Dargaud)
Et si je vous parlais encore d’Ana Ana ! Dans des articles précédents, j’ai pu vous dire tout le bien que je pensais de cette admirable série. Ce nouvel opus est aussi drôle et chaleureux que les tomes antérieurs.
Ana Ana et ses doudous se baladent à vélo dans la ville. Ils ne sont pas surpris d’y voir leurs congénères se promener. Mais un fait incroyable se produit : une licorne trotte dans les rues. Une première pour les doudous. Jusqu’à présent, personne n’en avait vu !
Ce 24e tome d’Ana Ana est chouchou, doudou, moelleux et précieux pour les tout-petits. L’histoire imaginée par Dominique Roques est joyeuse et positive. Quant aux dessins d’Alexis Dormal, ils sont magnifiques. Il est le roi de l’aquarelle ! Sublime !!!
Le navire écarlate, de Claire Grimond et Léo Verrier (Jungle)
Je n’avais pas eu le temps de parler du Navire écarlate depuis janvier, le mois de sa sortie. Il n’est jamais trop tard pour parler de très bons albums jeunesse.
Malo accompagne Zita, sa grand-mère, à l’exposition de peinture qui lui est consacrée. Le petit garçon aimerait être aussi doué que Zita, mais pour l’instant il poursuit son apprentissage. Mais dans l’assistance, le bruit court qu’il y aurait de nombreux vols de tableaux dans le monde entier. Un inspecteur est sur le coup. Par un drôle d’ascenseur, le duo se retrouve ensuite dans un bateau volant de pirates.
Primé lors du dernier BD Boum de Blois, Le navire écarlate est un bel hymne à la peinture et aux arts en général. Aventure fantastique foisonnante – parfois un peu trop – elle aborde autant le processus créatif, que les émotions que procure les arts et le pouvoir de l’imaginaire. L’histoire est dynamique et emplie d’humour. Le point positif de cet album est le dessin original tout en rondeur et coloré de Léo Verrier.
Brume tome 3 : La source des secrets, de Carine Hinder et Jérôme Pélissier (Glénat)
Suite et fin de la merveilleuse série Brume de Carine Hinder et Jérôme Pélissier. J’avais dit tout le bien que je pensais du tome 1 dans un article mais aussi dans l’interview de l’auteur réalisée avec Matthieu Morvan.
Toujours accompagnée d’Hubert le gentil cochon noir très intelligent et Hugo son copain rigolo, Brume tente de retrouver la sorcière Naïa, jadis défenseuse de la petite ville. Mais la route est longue et le chemin semé d’embûches pour le trio d’amis.
Si ce tome 3 clôt magnifiquement cette histoire de Brume, je pense que ce n’est pas la fin des aventures fantastiques de la petite sorcière et ses amis. Mais plutôt la fin d’un premier cycle. L’univers est riche pour s’arrêter en si bon chemin. Les sublimes dessins de Carine, les superbes couleurs et le scénario solide de Jérôme, l’humour et la dynamisme apportent toujours autant de plaisir à la lecture de cette série qui est aujourd’hui bien installée dans le monde de la BD jeunesse.
Brioche et Tartine : un Noël de wouf, de Violette Vaïsse (La joie de lire)
Troisième recueil des aventures loufoques de Brioche et Tartine. Imaginées par Violette Vaïsse, leurs péripéties se développent sous forme de gags en une planche.
Inséparables dans les bêtises, Brioche et Tartine sont deux chiens aimant imaginer des farces plus folles les unes que les autres. De comment étendre le linge quand le tancarville est cassé à la varicelle qui s’installe dans la maison, en passant par les lettres au père Noël ou les séances de poterie et de peinture, tout est bon pour faire les pitres. Et donc faire rire le jeune public.
C’est malicieux et absurde parfois, mais les mini-récits de Violette Vaïsse fonctionnent à merveille. On sourit et on rit avec une grande facilité. Les moments du quotidien de Brioche et Tartine se transforment toujours en un bon mot ou une situation cocasse. Rarement d’accord, les deux chiens n’hésitent pas à se tacler parfois sévèrement. Le dessin de l’autrice est très lisible par un découpage aéré et de grands aplats de couleurs.
Florimonde et l’affaire coquillette, de Maxime Gueugneau et Simon Bournel-Bosson (L’Agrume)
Coquillette est une pop-star très connue. Elle donne un concert en ville. Le public se déplace en nombre pour écouter les chansons de la jeune femme. Mais la sécurité n’est pas assez renforcée. Il manque des personnes pour l’assurer. C’est ainsi que l’inspectrice Florimonde est appelée en renfort. Mais tout juste avant d’entrer en scène, Coquillette a disparu. Une affaire à résoudre pour Florimonde.
Maxime Gueugneau et Simon Bournel-Bosson ont déjà travaillé ensemble sur Azur, un album autour de stations balnéaires du sud de la France. Mais, c’est la première fois que le duo propose un album jeunesse. Dans Florimonde et l’affaire coquillette, ils mettent en scène une inspectrice aux méthodes originales dans une enquête très contemporaine. Ce polar pour enfants est un ouvrage entre bande dessinée et livre illustré. Un récit décalé et drôle. J’apprécie le dessin de Simon Bournel-Bosson (Les trompettes de la mort, Week-end à Rome) pour ses couleurs pop et son dynamisme.
Alors Glouton, Kabocha, Étincelle, Brume, Elfie et les autres, quel est votre titre préféré ? Quel est celui qui vous fait de l’œil ?
À propos de l'auteur de cet article
Damien Canteau
Damien Canteau est passionné par la bande dessinée depuis une trentaine d’années. Après avoir organisé des festivals, fondé des fanzines, écrit de nombreux articles, il est toujours à la recherche de petites merveilles qu’il prend plaisir à vous faire découvrir. Il est aussi membre de l'ACBD (Association des Critiques et journalistes de Bande Dessinée) et co-responsable du prix Jeunesse de cette structure. Il est le rédacteur en chef du site Comixtrip. Damien modère des rencontres avec des autrices et auteurs BD et donne des cours dans le Master BD et participe au projet Prism-BD.
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