Primo Levi

Auteur du bouleversant Si c’était un homme décrivant avec minutie le système concentrationnaire pendant la Seconde Guerre Mondiale, Primo Levi fait l’objet d’une biographie dessinée de Matteo Mastragostino et Alessandro Ranghisci.

Dans une école de sa ville natale, Primo Levi intervient pour parler aux jeunes élèves de sa vie, de son internement dans un camp de concentration et de son combat pour la paix. Un sept quatre cinq un sept (174 517) voilà la première chose qu’il écrit au tableau à la craie. Ce nombre c’est celui que les officiers nazis lui ont tatoué sur l’avant bras, une marque indélébile, à vie, qui lorsqu’il la regarde le renvoie automatiquement à son passé.

Son passé, il a décidé de venir le partager à ses enfants : la guerre en Italie, sa judéité, Vanda sa femme et sa rafle en août 1943. L’entassement dans un train à bestiaux en direction de Auschwitz (la chaleur, les morts, les odeurs pendant des jours), l’arrivée sur le quai de la gare et la séparation femmes/ hommes/ enfants, la douleur, les cris, le travail harassant et les petites riens qui font les grandes victoires : ses amis rencontrés dans cet enfer, les quelques vivres glanées çà et là, son travail dans l’unité de chimie… la délivrance et le retour chez lui.

Comme le racontait Une étoile tranquille de Pietro Scarnera (Rackham), Primo Levi est un survivant qui a décidé de témoigner la vérité au monde entier. Malgré les difficultés de publier ses livres, la réticences de certains qui préféraient oublier ou l’horreur tellement indicible que certains n’y croyaient pas (les révisionnistes), il écrira beaucoup d’ouvrages sur ces moments douloureux. Moins sentimentale, la biographie de Matteo Mastragostino et Alessandro Ranghisci est simple, prenante et d’une belle lisibilité ; elle pourra convenir aisément à des lycéens.

Pour raconter la vie de ce grand homme, ils ont choisi de le mettre en scène face à de jeunes élèves de primaire. Ainsi, ses mots simples permettent une belle compréhension. Le trait en noir et blanc agrémenté de gris apporte de la sobriété au récit déjà fort de Primo Levi.

Pour prolonger cette thématique, vous pouvez relire nos chroniques :

  • Primo Levi
  • Scénariste : Matteo Mastragostino
  • Dessinateur : Alessandro Ranghiasci
  • Editeur : Steinkis
  • Prix : 16€
  • Parution : 06 septembre 2017
  • IBAN : 9782368461457

Résumé de l’éditeur : « Vous savez, les enfants, quand j’avais votre âge, j’aimais beaucoup les chiffres… Mais je ne pouvais pas imaginer que j’allais en porter six sur le bras pendant toute ma vie. » Quelques mois avant sa mort, Primo Levi rencontre les élèves d’une école primaire de Turin, celle-là même qu’il a fréquentée enfant. Comme il l’a fait sa vie durant, il témoigne auprès d’eux de ce qu’il a vécu. Avec une douce fermeté, il leur parle de l’Holocauste, leur raconte comment il a réussi à survivre à l’enfer d’Auschwitz. Question après question, les élèves ouvrent les yeux sur cette terrible page de l’histoire du XXe siècle.

Re: Zero Deuxième arc: Une semaine au manoir

Notre avis : La suite de la saga Re:Zero reste sur sa pente fantastique tout en alliant un côté thriller-enquête déconcertant mais passionnant.

Nous retrouvons notre héros Subaru dans ce nouvel arc de Re:Zero dont on vous a présenté la saga précédemment. Subaru se réveille, après avoir réussi sa mission auprès de la belle Emilia, dans une chambre somptueuse d’un manoir prestigieux. A son chevet, deux jolies servantes sont là pour l’accueillir, même si l’accueil n’est pas vraiment à la hauteur de ses espérances.

Subaru rencontre ensuite le maître des lieux, un être des plus énigmatiques et extravagants, et apprend enfin qu’Emilia, la jeune demi-elfe qu’il a aidé, est en fait l’héritière du trône du royaume où ils sont actuellement. Pour toute récompense d’avoir sauver la future Reine, Subaru demande…à être embauché comme domestique dans le manoir. Tout cela pour être encore plus proche d’Emilia. Mais seulement, à la fin de cette semaine des plus enrichissantes, il va être assassiné, et va devoir découvrir l’identité de son ravisseur, après avoir effectué le fameux retour en arrière grâce à son pouvoir, la mort réversible.

Découvrez ces personnages tous aussi étranges que mystérieux qui vivent dans ce manoir, et vivez l’enquête de Subaru, qui joue avec sa propre vie. Ototo nous gâte encore avec l’histoire tiré du roman de Tappei Nagatsuki et réalisé par Makoto Fugetsu.

  • Re:Zero deuxième arc: une semaine au manoir
  • Auteurs : Tappei Nagatsuki et Makoto Fugetsu
  • Éditeur : Ototo
  • Prix : 6,99€
  • Parution : 7 juillet 2017
  • ISBN : 9782377170357

Résumé de l’éditeur :
Invoqué dans un autre monde, Subaru a à peine le temps de s’y habituer qu’il tombe nez à nez avec des bandits qui lui donnent du fil à retordre. Heureusement, une mystérieuse jeune fille s’interpose et les met en déroute. Soulagé, Subaru se promet d’aider sa sauveuse à retrouver un objet qu’on lui a dérobé. Malheureusement, cette résolution lui fait vivre une aventure bien plus périlleuse que prévu. Ces péripéties lui révèlent alors un pouvoir inattendu : sa mort enclenche un retour dans le temps lui permettant ainsi de changer la situation à son avantage. Seulement, au fur et à mesure des boucles, il va se rendre compte que ce pouvoir est en réalité bien plus contraignant que ce qu’il pensait…

Outcast #4

Notre avis : Le dernier épisode d’Outcast avait laissé le héros principal, Kyle, dans une une bien mauvaise posture. Détenu par celui qu’il considère comme le Diable incarné, le premier chapitre de ce nouvel opus va être l’occasion de savourer un échange d’une grande tension entre le « banni » et son geôlier. Ce qui permettra d’en savoir sur ce qui habite Sidney. Lui qui assure ne pas être le gardien de l’Enfer, se veut plutôt être un allié pour Kyle. Le kidnappeur et ses acolytes ont besoin de lui et de sa faculté à attirer toute cette communauté qui possède ce « compagnon » en elle. En voulant rallier Kyle à sa cause, Sidney dévoile un peu plus ses intentions et apporte quelques éléments qui, à défaut d’être rationnels, justifient son attitude démoniaque.

Même si la vie de Kyle n’a pas l’air directement menacée par Sidney, il n’en reste pas moins prisonnier et inévitablement en grand danger. Son seul espoir est que son ami, le Révérend Anderson, le retrouve. Lequel s’est ressaisi depuis les précédentes aventures. Il aura d’ailleurs lui aussi droit à une ultime confrontation face à Sidney. La première avait nettement tourné en la faveur de l’homme possédé. Celle-ci aura le mérite d’être plus équilibrée.

Ces deux affrontement presque simultanés entre nos deux héros et Sidney témoignent de l’ambiance anxiogène qui règne sur cette série. Sans oublier l’évolution des personnages tels qu’ Allison et sa fille Amber qui, pour la première, cautionne de plus en plus ce que Kyle tentait de lui faire comprendre. Une aubaine pour qu’elle soit réactive face à des intentions pernicieuses envers la petite fille.

Ce quatrième épisode d’Outcast garde un rythme effréné. De cette solidarité intouchable entre le Révérend et Kyle, découle de véritables combats contre cette puissance néfaste. Au début de ce récit, on aurait presque la sensation que l’auteur, Robert Kirkman, lève le pied sur le contenu de l’histoire. Mais c’est sans compter sur sa force narrative. Car la fin de Sous l’aile du Diable apporte son lot de nouvelles interrogations alors que d’autres on trouvé leurs réponses.

Difficile d’oublier le talentueux Paul Azaceta qui ne cesse d’illustrer de superbes cases au fil des chapitres. Les conditions climatiques étant particulièrement rugueuses dans ce quatrième opus, Azaceta en profite  pour montrer son aisance à sortir des caves, sous-sols ou autres endroits ténébreux qui sont légion pour ce genre de comics. La neige et le feu sont ainsi de nouveaux éléments de décor qu’il intègre idéalement dans la noirceur de l’intrigue. À la couleur, Elizabeth Breitweiser, habille les planches de façon toujours aussi harmonieuse.

Voilà ce qu’on attend d’une série. Qu’elle s’installe, tome après tome, sans que l’on ressente le moindre essoufflement. L’étau se resserre pour les protagonistes. Peut-on en déduire une fin imminente d’Outcast ? Nul doute que le scénariste nous réserve encore quelques surprises. La seule certitude étant qu’il a déjà la fin en tête contrairement à son autre création, Walking Dead.

En attendant, ne boudons pas le plaisir de ces quatre premiers tomes. Et vivement le prochain !

  • Outcast 4 : Sous l’aile du diable
  • Auteur : Robert Kirkman
  • Dessinateur : Paul Azaceta
  • Couleur : Elizabeth Breitweiser
  • Editeur : Delcourt
  • Prix : 16,50 €
  • Parution : juin 2017

Résumé de l’éditeur : Kyle Barnes subit les contrecoups des secrets le concernant lui, ses proches, et son passé… En revanche, Kyle et Sydney ont une conversation décisive où des réponses sont apportées… Une conversation qui va TOUT changer. Et en réalité, Kyle n’a jamais été autant en danger que maintenant… Parviendra t- il à échapper à ce qu’il vit comme une malédiction depuis des années ?

Hanada le garnement, volume 1

Série en 5 tomes, Hanada le garnement est une histoire drôle, décalée et politiquement incorrecte. Les éditions Ki oon ont donc eu la très bonne idée de la publier. Premier volume prometteur d’un sacré sacripant !

Véritable terreur en culotte courte, Ichirô commet les pires bêtises dans son village. Tout y passe : ses voisins, les animaux ou ses camarades de classe jusqu’à sa mère qui traite de tous les noms et qu’il fait tourner en bourrique. Tout est bon pour rigoler !

Un jour, il est renversé par une moto à trois roues. Il s’en tire sans trop de dégâts, restant quelques jours à l’hôpital. Mais rapidement, il se rend compte qu’il peut voir des fantômes et parler avec eux. Le premier est une femme qui lui demande de l’aide. Il refuse et n’en fait qu’à sa tête. c’était sans compter sur la revenante qui va hanter ses jours et ses nuits…

Drôle et subversif, Hanada le garnement ravira les amateurs de manga un peu border-line. Tout au long de l’album, la bonne humeur, la folie et les bêtises de Ichirô feront fondre le lecteur. Prépublié dans Mister Magazine des éditions Kodansha au Japon depuis 2015, ce titre de la nouvelle collection kizuna (grand public) plaît d’entrée par la très forte personnalité du héros. Sans gêne, sans scrupules et prêt à tout pour rire, il va est destabilisé par les spectres venus d’outre-tombe.

Adaptées en série d’animation et en film, les péripéties de Ichirô rendent heureuses ! Déjà que ses énormes bêtises font rire, ses relations avec les fantômes le font changer, le font basculer dans plus de maturité.

L’ambiance rétro de Hanada apporte un peu de nostalgie (l’histoire semblerait dater des années 70/80) qui convient parfaitement au récit. Le trait de Makoto Isshiki participe aussi à l’humour de l’histoire. Les trognes et leurs expressions sont idéalement restituées.

  • Hanada le garnement, volume 1/5
  • Autrice : Makoto Isshiki
  • Editeur : Ki oon, collection Kizuna
  • Prix : 7.90€
  • Parution : 24 août 2017
  • IBAN : 9782369742197

Résumé de l’éditeur : Ichiro est le pire garnement du village. Turbulent mais pas méchant, il fait tourner en bourrique ses parents, sa sœur, son grand-père et tous ses voisins ! Qu’on découvre un chien couvert de graffiti ou une grenouille morte coincée dans la machine à repasser le linge, on peut être sûr qu’Ichiro n’est pas loin… Il ne craint rien ni personne, sauf une chose : les fantômes, dont il a peur au point de ne pas oser aller aux toilettes au fond du jardin la nuit ! Le jeune garçon vit dans l’insouciance la plus totale, jusqu’au jour où, poursuivi par sa mère en furie, il est renversé par un camion ! Par miracle, il s’en sort… mais avec un pouvoir dont il se serait bien passé : en revenant d’entre les morts, il est devenu capable de voir les esprits ! Et ils sont bien contents de pouvoir enfin demander de l’aide à un vivant pour accomplir leurs dernières volontés avant de rejoindre définitivement l’autre monde. Bien malgré lui, Ichiro devient le messager de ces âmes errantes : de gaffes en bêtises, saura-t-il remplir sa nouvelle mission ?! Faites le plein d’énergie avec ce manga rempli de bonne humeur ! Hanada le garnement nous plonge dans l’ambiance nostalgique et chaleureuse de la campagne japonaise. Adaptées en série animée, puis en film, les péripéties d’Ichiro n’ont pas fini de séduire les lecteurs de toutes les générations !

Jumping, volume 1

Alors qu’en France, il existe un nombre important de bandes dessinées sur le cheval il n’y avait jusque là aucun manga sur l’équitation. C’est chose faite avec Jumping, une série de Asahi Tsutsui.

Jeune adolescente, Ran a de nouveau raté son examen d’entrée à l’université à cause surtout de son écriture. Déprimée, elle est secouée par son amie Sayuri qui l’emmène dans un centre équestre de la région reculée de Aomori. Là, c’est le coup de foudre, elle va se prendre de passions pour les chevaux. La relation qu’elle aura avec Tsugaru – le cheval revêche – va même attiser des jalousies chez les cavaliers.

Prépublié au Japon depuis 2015 dans la revue Cocohana des éditions Shueisha, Jumping est un petit shôjo plus intelligent qu’il n’y paraît. Comme à son habitude, Akata édite des histoires moins légères que ne laisseraient paraître le résumé de l’histoire. Parce que oui : une adolescente et les chevaux cela aurait pu être mièvre mais pas Jumping !

Asahi Tsutsui apporte un grand soin à la psychologie de ses personnages, plus complexes et plus torturés qu’un simple shôjo. Cette belle romance – car oui, les filles se rapprochent des garçons, les aiment en secret – est portée par des personnalités fortes. Déboussolée, Ran reprend goût à la vie par une réinsertion auprès des chevaux. Les difficultés scolaires sont effacées par le contact des animaux. Ce premier volume est donc sympathique, plein de vie, de fraîcheur et donne le sourire. Un bon point !

  • Jumping, volume 1
  • Auteur : Asahi Tsutsui
  • Editeur : Akata, collection M
  • Prix : 6.95€
  • Parution : 08 juin 2017
  • IBAN : 9782369742197

Résumé de l’éditeur : Depuis qu’elle a raté ses examens d’entrée à l’université, Ran vit enfermée chez elle, ne sachant plus quoi faire de sa vie. Heureusement, Sayuri, sa seule véritable amie, décide de l’embarquer de force à Aomori, région plus reculée du Japon, où elle fait ses études. Elle y fréquente notamment le club équestre, en parallèle de ses études. Au contact des membres du club d’équitation, mais aussi des chevaux, Ran va, malgré son manque d’assurance, retrouver goût à la vie !

Euterpe, tome 1

Tout juste décédé, le Maestro a légué sa belle maison à Jon son petit-fils. Art-of-K dévoile le premier volume de Euterpe, un manga sur la filiation et la musique aux éditions H2T.

Le Maestro était connu de tous, virtuose du piano, il passait sa vie à composer et donner de grands récitals. Agé, il est décédé il y a peu, laissant à Jon son petit-fils, son œuvre mais aussi sa superbe villa située sur une île isolée.

A peine arrivé, le jeune homme doit se faire à l’idée qu’il n’entendra plus les douces mélodies de son grand-père. Lui même grand pianiste, il a hérité du don du Maestro. Jon retrouve avec grand plaisir Nenna qui l’éleva à la mort de sa mère, véritable âme du lieu…

Euterpe est un très bon global manga de Art-of-K. Le lecteur prend du plaisir à suivre les tourments de Jon, un très jeune majeur qui ne sait plus trop où il en est et qui doute de ses propres capacités de pianiste. Car oui, ce premier volume (sur 2) fait la part belle à la personnalité de cet héritier, sublimé par d’autres personnages secondaires comme Nenna mais aussi le fantôme de son grand-père.

La mangaka française met aussi l’accent sur l’art et plus particulièrement sur la musique comme le suggère le nom de la série (Euterpe, muse qui présidait la musique) ainsi que le partage, la transmission et la virtuosité. Ce manga que l’on pourrait rapprocher par certains aspects de Your lie in April (de Naoshi Arakawa chez Ki oon) plaira d’emblée aux amateurs de musique.

  • Euterpe, volume 1/2
  • Autrice : Art of K
  • Editeur : Hydre à deux têtes
  • Prix : 7.95€
  • Parution : 2 juillet 2017
  • IBAN : 9782377770007

Résumé de l’éditeur :  A la mort de son grand-père, Jon, jeune pianiste de génie en pleine dépression retourne dans la maison de son enfance pour se reposer et s’éloigner du monde du spectacle. A peine est-il arrivé qu’une série d’étranges événements vient troubler le calme de la vieille maison: le soir il entend quelqu’un jouer du piano mais ne voit personne. Croyant reconnaître la manière de jouer de son grand-père décédé, Jon se lance à la poursuite de ce fantôme qui ne cesse de le hanter. Il tombe alors nez à nez avec Kal, une adolescente se proclamant la dernière élève de son grand-père disparu, et qui ne supportera pas la présence du jeune prodige.

Appartement 44, intégrale

Quatre jeunes adultes emménagent dans l’Appartement 44 à Paris sans se connaître. A peine arrivés, des phénomènes paranormaux se déclenchent. Parmi eux qui en est à leur origine ? Ankama réédite en intégrale Appartement 44, la série signée Dara.

Gigi, 20 ans et étudiante aux Beaux-Arts, Mick grand séducteur de 20 ans et employé chez Copytou, Jon 21 ans étudiant étranger en lettres et Coco dingue de fringues de 22 ans, emménagent ensemble dans le même appartement parisien. Le grand blond possède Lulu, petite chatte toute mignonne tandis que Jon possède Zozo, une chatte très hargneuse.

L’installation se fait sans heurts malgré des personnalités si différentes, parfois fortes et les quatre commencent même à devenir amis.

Quelques jours plus tard, en pleine nuit, Coco surprend Mick l’aspirateur en main et le regard vide. C’est le début de phénomènes étranges et inexpliqués dans l’appartement. Madame Popault, la voisine du dessous, en est certaine : c’est l’un d’entre eux qui commet cela ; un alien venu d’ailleurs. Mais qui ?

Après quatre volumes édités entre 2010 et 2013 les éditions Ankama proposent de nouveau Appartement 44 mais cette fois-ci en intégrale : bonne idée ! 608 pages de bonheur ! En effet, alors que la thématique de colocataires aurait pu tourner court, Dara l’épaissit avec du mystère – léger et gentil, sans artifice – et un peu de tensions entre les protagonistes. Au fil des saisons, Mick, Jon, Coco et Gigi se rapprochent ou s’éloignent au fur et à mesure de leurs investigations.

Plutôt enlevé et charmant, ce manga, très classique dans sa narration, accroche néanmoins le lecteur par les relations entre les jeunes majeurs, leurs déboires, les quiproquos et leurs maladresses qui apportent de l’humour au récit.

Le trait est léger et très lisible. Français, le dessinateur de Angélique (avec Olivier Milhaud et Anne Golon, Casterman) réalise des planches d’une belle tenue, équilibrée et aux influences d’animés japonais.

  • Appartement 44, intégrale
  • Auteur : Dara
  • Editeur : Ankama
  • Prix : 14.90€
  • Parution : 30 juin 2017
  • IBAN : 9791033504528

Résumé de l’éditeur : Quatre jeunes d’horizons différents emménagent en colocation à Paris. Coco, parfaite serial shoppeuse, Gigi, la rebelle, Mick, le bon pote playboy et Jon, l’intello du groupe. Comme si ça ne suffisait pas, Jon et Mick ont chacun leur chat : Lulu, la mignonne, et Zozo, la hargneuse. Le moral est au beau fixe mais il se passe des choses étranges… Chats marchant au plafond, somnambulisme ou autres apparitions de gâteaux. Mais qui est l’intrus venu semer le trouble dans la colocation ?

Les mésaventuriers de la science

Des babouins qui volent du papier toilette, un fossile avalé ou une main collée sur un crocodile, toutes ces péripéties sont arrivées à des scientifiques sur leur terrain d’études. Jim Jourdane dévoile ces anecdotes très drôles dans Les mésaventuriers de la science, un album Makisapa-Eidola.

Il y a deux ans, un hastag #fieldworkfail fit son apparition sur twitter recensant les pires anecdotes de scientifiques pendant leurs recherches sur le terrain. En 140 signes, ces femmes et ces hommes racontent leur pire moment mais tout cela de manière drôle. Parce que oui, il n’y a ni mort d’homme ni mort d’animaux à la fin !

Jim Jourdane décide alors de contacter ces scientifiques – des spécialistes dans leur domaine, ne l’oublions pas – afin de raconter leurs malheureux exploits dans un livre illustré. L’auteur angoumoisin commence alors sa collecte de données, plus folles les unes que les autres. Afin de publier cet ouvrage, il fait appel à une participation contributive via une plateforme de crowdfunding. C’est un véritable succès de le début de la campagne et il réussit à réunir 32000€ ! Un exploit !

D’abord en langue anglaise, le livre arrive enfin chez nous en français. Il bat en brèche toutes les idées reçues sur la science et les scientifiques, dont le public à une image de vieux professeurs assis derrière un bureau à manipuler des tubes à essai ou des éprouvettes. Dans Les mésaventuriers de la science, ces femmes et ces hommes sont sur le terrain, dehors au plus près de leurs lieux de recherches. Le lecteur découvre alors qu’ils sont comme nous tous : très humains ! Enchainant les bourdes ou les erreurs, ils ont peur comme nous (et pas que du ridicule). Avec cet album, ils tombent ainsi de leur piédestal et se révèlent plus proche de nous que nous ne le pensions.

Pourquoi cela fonctionne : parce que cela est extrêmement drôle ! Sur chaque double-page, Jim Jourdane dévoile une anecdote croustillante. En tout, 25 histoires rigolotes. A gauche, l’anecdote, en face le scientifique dans son élément et comment il travaille. Il en faut du recul et une sacré dose d’autodérision pour se livrer ainsi aux railleries de ses congénères. Pourtant, à aucun moment, cela est humiliant, juste amusant ! Une raie manta avec une nouvelle balise ou des singes hurleurs qui trouvent la cachette de trafiquants de drogue, tout fait rire !

Pour les petits comme pour les grands, Les mésaventuriers de la science bénéficie d’une sublime partie graphique. De grandes illustrations pour mieux appréhender les mésaventures des scientifiques. Le dessinateur les réalise d’une très belle manière avec sa palette numérique. Son bestiaire est attachant et les expressions de visage très réussies.

Enfin on rigole en parlant de science ! A offrir aux petits amoureux de la science !

  • Les mésaventuriers de la science
  • Auteur : Jim Jourdane
  • Editeur : Makisapa – Eidola
  • Prix : 17€
  • Parution : 18 août 2017

Résumé de l’éditeur : Rester collé à un crocodile, avaler accidentellement un fossile, ou voir la lave faire fondre ses chaussures… Ce livre rassemble des anecdotes et des témoignages rapports par des scientifiques travaillant sur tous les continents, de la jungle colombienne aux glaces de l’Antarctique. Biologistes, archéologues, entomologistes, volcanologues… Chacun témoigne de son travail sur le terrain au quotidien !

Tokoyo, Le tombeau du serpent de mer

Que faire lorsque son père est banni du royaume et que l’on est qu’une toute petite fille ? Catherine Khoo et Teressa Ong dévoilent Tokoyo le tombeau du serpent, une belle fable fantastique jeunesse.

Depuis qu’elle est arrivée dans la vie de son papa, Tokoyo fait son bonheur ; leur entente est parfaite. Même s’il est un grand guerrier samouraï, il passe beaucoup de temps avec elle au bord de la mer. Mais un jour, le Seigneur est  dans une grande colère – il est gravement malade – est persuadé que c’est le père de Tokoyo qui est responsable de son état physique. Il le bannit. La petite fille est très triste parce que son père est loin d’elle. Que faire ?

Tout droit arrivé d’Asie, Tokoyo va tout de suite plaire aux plus petits (à partir de 4/5 ans). Le récit de Catherine Khoo est la transposition d’une légende japonaise en livre jeunesse. Elle met en scène cette belle quête initiatique qui aurait donnée son nom à la ville de Tokyo. Les deux autrices singapouriennes additionnent leur talent pour livrer un voyage mouvementé, fait d’obstacles et aux multiples dangers.

La partie graphique de Teressa Ong est magnifique, agréable et d’une belle lisibilité. Ses grandes illustrations très douces tranchent avec le propos parfois sombre du récit.

  • Tokoyo, le tombeau du serpent de mer
  • Scénariste : Catherine Khoo
  • Dessinatrice : Teressa Ong
  • Editeur : Des ronds dans l’o
  • Prix : 12€
  • Parution : 28 juin 2017
  • IBAN : 9782374180359

Résumé de l’éditeur : L’une des légendes les moins connues du Japon mais dont l’héroïne est largement reconnue pour sa bravoure et sa force. Tokoyo, fille d’un samouraï, a grandi dans un petit village de pêcheurs. Quand son père a été banni aux îles Oki par son seigneur de guerre, Tokoyo reste toute seule. Grâce à l’amour qu’elle a pour son père, elle renonce à tout ce qu’elle possède et décider d’aller le retrouver. Mais le voyage ne sera pas facile et la traversée des eaux est compliquée par le redoutable Yofune Nushi – un serpent de mer qui terrorise les habitants des îles Oki.

Courrier des miracles : La course de Makoto

Notre avis : Les aventures de Makoto en tant que coursier de miracles pour sauver sa vie et son questionnement autour de l’utilité de cette tâche amène une véritable réflexion sur la vie.

Makoto Murase est un lycéen tout ce qu’il y a de plus ordinaire. Il fait les mêmes choses tous les jours, aller au lycée, rentrer chez lui, manger, lire, sortir avec sa copine, rêver… Seulement voilà, il s’ennuie ferme. A part peut-être cette fois où son geste héroïque a permis de sauver un pigeon de l’attaque d’un corbeau.
Un jour, sa sœur lui demande d’aller faire une course. Il pleut à torrent, mais Makoto ne se laisse pas décourager et sort avec son scooter. Le même pigeon le déstabilise durant cette course, Makoto passe un feu rouge, et se fait percuter.

On pourrait croire que c’est la fin de l’histoire. Eh bien non, ce n’est que le début. Makoto se retrouve à l’état de fantôme, et se voit offrir une chance de sortir du coma dans lequel il est plongé dans un lit d’hôpital, à condition de devenir… Coursier. Mais un coursier de miracles !
Il faut absolument que Makoto donne en mains propres la lettre contenant le miracle à son destinataire pour que son voeu le plus cher se réalise. Si Makoto réussit avant le temps imparti, il gagne de la vie pour sortir du coma. S’il échoue, il perd de l’espérance de vie.
C’est donc une course pour sa vie que Makoto doit absolument gagner, avec comme superviseur… Le fameux pigeon !

Cette série en 3 tomes de Noboru Asahi est un conte philosophique hors du commun et des plus sympathiques, publié en France par Komikku éditions (éditeur de l’enfant et le maudit, et de Tokyo therapy)

  • Courrier des miracles
  • Auteur : Noboru Asahi
  • Éditeur : Komikku éditions
  • Prix : 7,90 €
  • Parution : 8 juin 2017
  • ISBN : 9782372872096

Résumé de l’éditeur :
Makoto a une vie de lycéen ordinaire jusqu’au jour où il vole au secours d’un pigeon attaqué par un corbeau. Cet événement anodin marque le début d’une série de malchances pour lui puisque sa petite amie le quitte et qu’il a un grave accident de moto. Il se réveille dans un monde parallèle où un accord lui est proposé. Il devra livrer des “miracles” à des humains s’il veut retourner dans son corps, plongé dans le coma. Il accepte ce marché malgré lui et va devoir persuader des gens d’accepter des paquets mystérieux renfermant des miracles ! D’apparence normale dans le monde réel, il est pourtant un fantôme et cette situation extraordinaire va l’amener à réfléchir sur sa propre vie.

Burning tattoo #3

Notre avis : Ultime volume de l’excellente saga Burning tattoo de Emmanuel Nhieu. Le lecteur découvre l’affrontement final entre King Tif et les amis de Tatau. Enthousiasmant !

L’infâme King Tif détient Holo (le jeu vidéo sarcastique de Tatau) mais aussi l’encre éternelle qui permettrait à l’adolescent atteint de la maladie des os de verre de guérir. Il n’en fallait pas plus pour lui pour aller défier le chauve dictateur. Il peut compter sur l’aide de tous ses amis à l’exception de Bass qui n’est pas dans une grande forme.

Avant de partir au combat, Tatau est soudain pris de vertige. L’effet du tattoo de Buse ne fait plus vraiment effet. Après la prise de petits pigments, le jeune guerrier est de nouveau opérationnel. L’entrée de 5 amis est sonore et voyante ! Le début de l’assaut final débute enfin…

Comme nous vous l’avions déjà expliqué (ici pour le premier volume et pour le deuxième), Burning Tattoo est une série que l’on apprécie beaucoup chez Comixtrip. Ce génial shônen de Emmanuel Nhieu possède tous les ingrédients pour faire passer un excellent moment de lecture : combats, fantastique, magie, méchants idiots, bande de potes prêts à tout pour aider un ami et quête simple mais folle, le tout mâtiné d’un humour potache dans la veine des shônen japonais.

Très rythmée, l’histoire est d’une redoutable efficacité. Pour cet ultime tome, l’auteur de Nocturnes rouges (avec Christophe Arleston, Soleil) achève sa saga par des combats de titans (contre King Tif ou K-os) très bien mis en scène. Le dessin est toujours aussi plaisant, très précis et foisonnant de trames et hachures.

Après Burning tattoo, Comixtrip attend le futur projet de Emmanuel Nhieu : un manga, une bande dessinée classique ? En tout cas, le format manga lui va comme un gant !

  • Burning tattoo, tome 3/3
  • Auteur : Emmanuel Nhieu
  • Editeur : Ankama
  • Prix : 7.95€
  • Parution : 03 juillet 2017
  • ISBN : 9791033504368

Résumé de l’éditeur : Alors que l’affrontement touche à sa fin, King Tif, en déroute, détient Holo, mais surtout, à la grande surprise de Tatau, l’encre éternelle. Mis à mal pendant le combat, Tatau part bille en tête pour sauver sa console et mettre la main sur la précieuse encre qui le guérira une bonne fois pour toutes. Pendant ce temps au village coquillage, un mystérieux personnage refait surface…

Batman, new Gotham, tome 1

Notre avis : Le formidable Greg Rucka dévoile des enquêtes très polars de Gotham City, dans le très bon Batman New Gotham. Accompagné au dessin par Shawn Martinbrough, il fait le lien entre les arcs No man’s land et Gotham Central. Excellent !

Alors que le No man’s land est enfin terminé, Gotham tente de se relever et de panser ses plaies. Cela est notamment très délicat pour le commissaire Gordon qui a perdu Sarah sa femme dans les combats finaux. Rien ne va plus pour le policier, il n’a plus goût à rien et pense même au suicide.

Batman est pourtant toujours là, tapi dans l’ombre pour protéger la ville et veiller au plus près à la santé de son ami. Le no man’s land achevé, Gotham est fracturée en deux groupes : les déserteurs partis pendant les combats et les légitimistes, ceux restés malgré la terreur. C’est ce moment de tension que choisissent les anciens du milieu pour tenter de reprendre le commandement de leurs territoires voire les agrandir et plus particulièrement l’infâme Ra’s al Ghul

Disons le tout de suite Batman New Gotham démarre très bien ! C’est agréable à la lecture notamment par les récits s’entremêlant mis en place par Greg Rucka. Les enquêtes plus ou moins longues sont accrocheuses et très bien pensées. Le scénariste de Lazarus avec Michael Lark (5 volumes chez Glénat) parvient à faire le lien de manière subtil et engagée entre No man’s land et Gotham Central (avec Michael Lark et Ed Brubacker, Urban Comics). Il manquait un arc, New Gotham relie parfaitement les deux. Pour cela, il met en scène des personnages secondaires de l’univers batmanien (Renée Montoya, Ra’s Al Ghul, Murmure mais aussi étonnamment Copernic Dent imaginé par Harvey Dent). Les histoires sont de purs polars et c’est ce qui attire le lecteur, construites comme telles.

Pour la partie graphique, Shawn Martinbrough est au diapason des intrigues de son compère scénariste : trait anguleux et découpage propre. Un régal ! D’autres dessinateurs mettent aussi en image les épisodes : John Watkiss, William Rosado, Phil Hester, Steve Mannion et Brad Rader.

  • Batman, New Gotham, tome 1 : Evolution
  • Scénariste : Greg Rucka
  • Dessinateur : Shawn Martinbrough
  • Éditeur : Urban Comics, DC Classiques
  • Prix : 28€
  • Parution : 16 juin 2017
  • ISBN9791026812005

Résumé de l’éditeur : Des ruines du No Man’s Land, une nouvelle Gotham renaît mais des tensions naissent entre les nouveaux arrivants et les habitants qui sont restés durant ces terribles événements. Une situation dont les ennemis du Chevalier Noir comptent bien profiter. C’est ainsi que Ra’s al Ghul lance une nouvelle offensive contre la pègre de Gotham, aidé par deux nouveaux venus.