Winged mermaids, volume 1

Après Ubel blatt (Ki oon), Etorouji Shiono est de retour avec une nouvelle série Winged mermaids, un bon seinen chez Doki Doki.

Prépublié dans la revue Gekkan young king des éditions ShonenGahosha au Japon depuis 2016, Winged mermaids est une petite série historique et fantastique mâtinée de steam punk, sympathique. Prévue en six volumes, elle repose avant tout  sur une ambiance de fiction très travaillée. Etorouji Shiono a pris beaucoup de soin à imaginer un lieu et une société maritime intéressants. Pour pimenter son récit, il a inventé des complots et des intrigues de cour plutôt plaisants. Ce pays est gouverné par des souverains dont les héritiers sont les cibles d’attaques extérieures.

Ses personnages principaux Isho et Misuzu – deux sœurs – apportent un brin de légèreté dans ces moments délicats de conflits armés.

Dans la veine de ses deux autres séries Ubel blatt et Zelphy (actions et combats, couplés avec la douceur de son dessin), le mangaka dévoile des planches efficaces. Les scènes aériennes et les combats sont les plus réussies de ce premier volume.

  • Winged mermaids, volume 1
  • Auteur : Etorouji Shiono
  • Editeur : Doki Doki
  • Prix : 7.50€
  • Parution : 20 septembre 2017
  • IBAN : 9782818941874

Résumé de l’éditeur : Dans un monde recouvert par les eaux, la guerre fait rage dans les airs comme sur la mer, grâce aux hydravions d’un nouveau genre ! Convoqué par sa sœur Misuzu, capitaine de l’armée de l’air d’Aizen, Ishito Suzuki, pilote pour une compagnie aéropostale, est prié de prendre la place du prince Asagito, menacé par une nation rivale. Rapidement, la paix vole en éclats alors qu’un bombardier s’écrase sur leur base. Blessé, Ishito est envoyé sur un navire d’entraînement où il rencontre cinq jeunes femmes, bien décidées à devenir pilotes pour défendre leur pays. Misuzu profite alors de la ressemblance entre Ishito et Asagito pour échafauder un plan de contre-attaque…

Love Baka, tome 1

Le catalogue des éditions Kurokawa possède quelques mangas humoristiques très originaux (Silver spoon ou Nobles paysans). De nouveau, il s’enrichit d’une histoire dans cette veine avec Love baka signé Shushushu Sakurai.

Toujours en retard, peu assidue dans son travail, Suzu est un jeune mangaka au potentiel énorme mais qui ne parvient pas à réaliser une histoire digne de son talent. Jusqu’alors protégée par son éditeur – M. Kishida – celui-ci quitte son département, remplacé par une jeune homme qui arrive d’un magazine people. Dur avec elle, il ne lui laisse pas le choix de travailler. Même ses chocolats qu’elle lui offre ne parviendront à l’amadouer. Pire, elle se comporte comme une midinette devant la beauté de M. Hasegawa…

Spécialisée dans les mangas yaoi, Sushushu Sakurai s’essaie au shôjo avec Love baka et ce avec de la réussite. Prépubliée dans la revue Aria des éditions Kodansha au Japon depuis 2015, cette très belle série ravira les amateurs du genre mais aussi ceux de mangas humoristiques. Suzu est décalée et très amoureuse de Hasegawa, tandis que lui, il ne lui fait aucun cadeau et ne succombe – pas encore ? – à son charme. Cette relation frictionnelle fait des étincelles et c’est ce qui est drôle. Rafraichissant et moderne, le récit fait aussi une belle incursion dans le monde du manga, avec ses codes et ses cadences de folie. Les dessins de la mangaka sont élégants, dynamiques et drôle quand il le faut.

  • Love Baka, volume 1
  • Autrice : Shushushu Sakurai
  • Editeur : Kurokawa
  • Prix : 7.95€
  • Parution : 14 septembre 2017
  • IBAN : 9782368524893

Résumé de l’éditeur : Incapable de tenir un planning ou de produire une histoire digne d’intérêt, Suzu Sakura est une mangaka dont la carrière peine à décoller. Sa vie va changer quand elle se voit affecter un nouveau responsable éditorial : séduisant et attentif, il a tout pour plaire… du moins croyait-elle. Car sous ses apparences de gendre idéal se cache un terrible manipulateur. Entre ses mains, les mangas de Suzu vont-ils enfin connaître le succès ?

Lila, tome 2

Alors que le volume 1 fut apprécié par le public et la critique, Lila s’offre un deuxième tome – T’es belle et tu sens bon ! – signé Séverine de la Croix et Pauline Roland.

C’est la galère pour Lila, jeune fille de 10 ans qui entre tout juste en CM2 : son père compte se remarier avec Isabella, sa future belle-mère. Ne l’aimant pas, elle ne fait aucun effort pour la future cérémonie qui arrive le samedi suivant. Elle attend même le milieu de la semaine pour acheter sa robe. Pire avec son frère Driss – qu’elle n’apprécie pas non plus – elle doit être la demoiselle et lui le garçon d’honneur. Son père lui confie même la mission principale du mariage : garder les alliances ; une aubaine pour faire annuler la cérémonie…

Ciblée pour les jeunes lecteurs, l’histoire de Lila n’est pas révolutionnaire dans la narration, ni dans les idées. Le récit de Séverine de la Croix est bien dans l’air du temps, très moderne faisant appel aux préoccupations des enfants d’aujourd’hui. C’est plutôt bien ficelé et drôle. La série humoristique bénéficie de l’excellent dessin de Pauline Roland – le vrai point fort de l’album ! – sont trait tout en rondeur enchante le lecteur. Proche des animés (elle a réalisé deux courts-métrages d’animation), sa partie graphique est d’une réelle modernité agrémenté de couleurs numériques très réussies.

  • Lila, tome 2 : T’es belle et tu sens bon !
  • Scénariste : Séverine de la Croix
  • Dessinatrice : Pauline Roland
  • Editeur : Delcourt Jeunesse
  • Prix : 14.95€
  • Parution : 20 septembre 2017

Résumé de l’éditeur : Rien ne va plus pour Lila depuis cet été : son père se remarie et lui a demandé d’être sa demoiselle d’honneur. Lila a surtout envie d’avaler les alliances qu’on lui confie. Et puis, sa copine Chaselyn est plus grande qu’elle maintenant et la nouvelle institutrice n’a pas l’air commode. Sans compter que cette peste de Violette est fière que sa grande soeur concoure à Miss Teenager du département.

The grim reaper and an argent cavalier

Série fantastique de très grande qualité, The grim reaper and an argent cavalier dévoile déjà son deuxième volume chez Kana.

Prépubliée dans la revue Gekkan G-fantasy des éditions Square Enix depuis 2015 au Japon, cette excellente histoire signée Irono possède tous les ingrédients de l’heroic fantasy qui plairont de suite aux amateurs du genre. Shônen enlevé et empli d’action The grim reaper and an argent cavalier débute son récit tambour-battant !

Rebondissements fréquents, larvas mangeurs d’âmes, chevaliers d’argent qui les combattent, héros orphelin qui veut devenir l’un d’entre eux et quête initiatique sont au cœur de ce très bon récit fantastique. Comme tout bon shônen, des amis aident le jeunes héros dans son projet et l’humour est aussi au rendez-vous.

Classiques dans ses ressorts narratifs et bien en phase dans les codes du genre, l’histoire possède ce petit plus qui en fait une série agréable et accrocheuse à la lecture. Le tout bénéficie d’un dessin de belle qualité, sobre mais d’une redoutable efficacité.

  • The grim reaper and an argent cavalier, tome 1/6
  • Auteur : Irono
  • Editeur : Kana
  • Prix : 5.95€ (jusqu’au 31/12/17)
  • Parution : 07 juillet 2017
  • IBAN : 9782505069089

Résumé de l’éditeur : Il était une fois un frère et une sœur qui étaient de grands sorciers… Le grand frère découvre le moyen d’accéder à l’immortalité : dévorer des âmes. Il devient alors le Seigneur de la mort, à chaque fois un peu plus assoiffé d’âmes humaines, et il lance sur le monde les Larvas, des humains métamorphosés chargés de récolter des âmes pour lui. Sa petite sœur Lemuria, se rebelle et fonde un ordre de chevaliers chargé de traquer et éliminer les Larvas… Deux cents ans se sont écoulés… Le jeune Cyan décide de devenir lui aussi un chevalier pour sauver l’âme de la descendante de Lemuria. Mais pour cela, il se lance dans une quête qui pourrait bien lui coûter la vie…

Tue-moi plutôt sous un cerisier

Nous connaissions le shôjo, nous connaissions le polar, nous connaissions le thriller psychologique, mais pas encore le shôjo polar thriller psychologique. C’est chose faite avec Tue-moi plutôt sous un cerisier, un très bon manga de Hina Sakurada chez Akata.

Que les adolescents entre eux peuvent parfois entre cruels ! C’est ce que va découvrir à ses dépens Yukino, accusée – à tord – du suicide de Saho. Alors qu’elles sont très amies, cette dernière a posté un tweet étonnant sur sa camarade, elle la harcèlerait.

Harcèlement, rumeurs et pression psychologique sont au cœur de cet excellent récit de Hina Sakurada. One -shot – et c’est ce qui est plaisant – cette histoire entremêle des émotions parfois contradictoires : l’amour, la haine et la peur. L’ancien petit ami de Saho se met en couple avec Yukino à peine le temps que le corps de son ex soit froid : étonnant et même glauque ! De son côté, l’adolescente tente de faire bonne figure malgré les menaces incessantes de ses camarades.

Grâce à une narration subtile, la mangaka apporte une tension de tous les instants. Sans concession dans son récit, elle a pris un grand soin à la psychologie de ses personnages, complexes et perturbés. Son dessin fin et tout en douceur tranche avec le propos très sombre du récit.

Les éditions Akata prouvent encore une fois qu’elles savent choisir des mangas novateurs et surprenants. Ce shôjo polar-thriller d’excellent qualité le souligne de nouveau !

  • Tue-moi plutôt sous un cerisier
  • Autrice : Hina Sakurada
  • Editeur : Akata
  • Prix : 6.95€
  • Parution : 14 septembre 2017
  • IBAN : 9782369742333

Résumé de l’éditeur : Pour la rentrée 2017, c’est un polar-shôjo qui s’invite dans le label « Oneshot Shôjo » des Éditions Akata ! « Tue-moi sous un cerisier », avec ses chapitres entremêlés et bourrés de révélations, avec sa fin choquante et volontairement abrupte, prouvera une nouvelle fois la grande diversité éditoriale de ce genre. Hina Sakurada, auteure aux dessins sensuels et pulpeux, particulièrement connus pour ses récits sombres, cruels et déprimés, arrive enfin en français !

Anuki, tome 7 : L’arbre de vie

L’une des plus belles séries jeunesse muette de ces dix dernières années, Anuki est de retour pour notre plus grand bonheur avec toujours à la baguette Frédéric Maupomé et Stéphane Sénégas (Déjà 50 000 exemplaires de vendus des 6 premiers tomes !)

Pour ce septième volume – L’arbre de vieAnuki et Nuna partent explorer les limites du territoire des Indiens. Perdus et par une succession d’événements étonnants, ils se retrouvent en bas d’un arbre majestueux. Ils décident d’en faire leur abri et d’y construire une cabane…

Que dire de plus que nous n’ayons dit sur cette magistrale série qu’est Anuki ? Si ce n’est que Frédéric Maupomé (dont c’est LA rentrée avec Sixtine et Supers 3) prouve qu’il sait encore se renouveler avec une histoire d’une grande qualité. C’est un scénariste a l’imagination débordante !

Après un lapin farceur dans Le coup du lapinUn duel dans la plaine pour apprivoiser un cheval, un héron taquin dans La grande course du printemps, Anuki accompagné de Nuna prennent place dans un arbre gigantesque. Mais le jeune lecteur s’en doute, tout ne déroulera pas de la meilleure de manière pour le duo d’indiens. Mauvaise orientation, construction d’une cabane et rencontre d’animaux sont au cœur de ce nouvel excellent opus.

Avec Passe-Passe et Dessus-Dessous (de Delphine Cuveele et Dawid), le catalogue de La Gouttière fait la part belle aux histoires sans parole (voir notre Top 15 des BD jeunesse muettes).

Si le récit est intelligent, subtil et idéal pour les non ou primo-lecteurs, la partie graphique est au diapason du propos. Pour mettre en image ce septième volet de la saga sans parole, il faut être un grand dessinateur. C’est de nouveau le cas avec les planches de Stéphane Sénégas. Découpage dynamique et cinématographique, grandes cases panoramiques, trait élégant et couleurs chaleureuses composent ses sublimes pages. Un auteur qui mériterait d’être reconnu à sa juste valeur !

Anuki tome 7 : grandiose, enthousiasmant, subtil ! Un récit intelligent porté par un dessin sublime ! Le volume 8, vite !!!

  • Anuki, tome 7 : L’arbre de vie
  • Scénariste : Frédéric Maupomé
  • Dessinateur : Stéphane Sénégas
  • Editeur : La Gouttière
  • Prix : 10.70€
  • Parution : 15 septembre 2017

Résumé de l’éditeur : La jeune Nuna décide de partir explorer les recoins inconnus du territoire. Ni une ni deux, Anuki la suit, malgré les risques ! Les deux enfants se retrouvent devant un arbre exceptionnel qui les attire… et attire aussi de nombreux animaux, notamment un écureuil volant et des castors bâtisseurs ! Réussiront-ils à éloigner le danger qui menace l’arbre ? Dans ce septième album, Frédéric Maupomé nous propose une nouvelle aventure au coeur de la nature. Anuki et Nuna, plus que jamais explorateurs, s’attachent à un arbre majestueux, qui devient leur véritable refuge. Au fil de leurs péripéties, ils découvrent les secrets du monde qui les entoure, en perpétuel renouvellement. Dans la continuité des précédents tomes, les idées des jeunes indiens sont toujours contrariées par des animaux loufoques et inventifs, qui apportent de l’humour et des rebondissements. Stéphane Sénégas révèle la force du scénario grâce à des planches créatives et des cadrages variés. Plus que jamais dans ce tome, le dessinateur met en valeur la nature, en jouant sur les lumières, les ombres, les ambiances et les couleurs qui évoluent au fil des saisons. L’arbre devient, de page en page, un personnage à part entière.

Il était une fois la vie, tome 2

Créée par Albert Barillé, avec de merveilleux personnages du chaleureux Jean Barbaud, la licence Il était une fois… fête ses 30 ans. Les éditions Soleil s’emparent de ce phénomène surprenant des années 80 en publiant le deuxième volume de Il était une fois la vie de Jean-Charles Gaudin et le Studio Minte.

2017 est vraiment l’année de Il était une fois… Les séries à succès Il était une fois l’Homme, Il était une fois les Explorateurs, Il était une fois l’Espace ou Il était une fois la vie connaissent un nouveau souffle : série animée sur France 4 diffusée actuellement et publication en album de certains thèmes.

Après Il était une fois l’Homme La préhistoire, les personnages de Jean Barbaud (qui illustre ici de main de maestro la couverture avec Afroula Hadjiyannakis) sont mis au goût du jour par le Studio Minte à la palette numérique.

Jean-Charles Gaudin (Marlysa, Les arcanes du Midi-Minuit) adapte librement l’un des épisodes de la série animée, en le réactualisant. Comme à son habitude, c’est Maestro qui tient le rôle de fil conducteur pour expliquer le plus simplement aux jeunes lecteurs ce qu’est et à quoi sert le cerveau. Un détour dans le passé pour comprendre l’évolution de l’élément central de notre corps, la circulation sanguine et les neurones, tout y est !

Si les quadragénaires et trentenaires sont nostalgiques de ces séries qui ont bercé leur enfance, les plus jeunes seront heureux de les découvrir. La qualité est toujours au rendez-vous !

  • Il était une fois la vie, tome 2 : Le cerveau
  • Scénariste : Jean-Charles Gaudin
  • Dessinateur : Studio Minte, d’après les personnages de Jean Barbaud
  • Editeur : Soleil, collection Jeunesse
  • Prix : 10.95€
  • Parution : 20 septembre 2017

Résumé de l’éditeur : Un voyage dans l’infiniment petit à l’intérieur du corps humain en compagnie de Maestro et ses amis qui doivent combattre virus et bactéries pour garder le corps humain en bonne santé. Suivez Pierrot, Pierrette et leurs amis, et découvrez le fonctionnement du cerveau dont les neurones, mis bout à bout, égaleraient la distance de la terre à la lune, soit près de 384 000 km !!

Harmony, tome 3 : Ago

Après les excellents volume 1 et volume 2, l’ambitieuse et très réussie série Harmony est de retour avec un dernier tome qui clôt le premier cycle. Les deux précédentes publications nous avaient laissé un formidable goût en bouche, ce troisième tome nous enchante encore plus. Mathieu Reynès est au sommet de son art avec Harmony !

Contre la volonté de William qui l’a mise en garde, Harmony veut sauver Payne et Eden, ses amis du camp d’entrainement. Malgré les obstacles (l’armée), elle parvient à pénétrer dans le lieu… C’est le début des gros ennuis pour le trio doué de pouvoirs surnaturels.

Publiés dans un rythme soutenu (de janvier 2016 à septembre 2017), les trois volumes forment une saga forte (l’une des plus belles dans le genre fantastique jeunesse de ces deux dernières années). Mathieu Reynès (La peur géante, Les maîtres nageurs) a pris énormément de soin à structurer ses personnages notamment psychologiquement afin de donner plus de corps à leurs interactions. De plus, il a construit son récit comme un vrai polar thriller digne de ces prédécesseurs dans le journal Spirou (Seuls…). Enthousiasmante par l’enchainement des actions, les dons des enfants et les freins à leur développement personnel (l’armée), l’histoire se lit avec énormément de plaisir.

Après un premier cycle convaincant, nous attendons avec délectation l’ouverture du deuxième. Comme il l’avait imaginé avec Denis Lapière et Pierre-Paul Renders dans Alter ego, Mathieu Reynès est parti pour une série au long cours qui vaut le détour !

  • Harmony, tome 3 : Ago
  • Auteur : Mathieu Reynès
  • Editeur : Dupuis
  • Prix : 15.90€
  • Parution : 1er septembre 2017
  • IBAN : 9782800170404

Résumé de l’éditeur : Parce qu’elle est différente des autres adolescents, parce que la puissance de son don télékinésique n’a d’égale que la force de sa détermination, Harmony a pris sa décision : elle ira porter secours à Payne et à Eden, ses amis toujours prisonniers du camp d’entraînement d’où on l’avait extirpée quelque temps plus tôt, et rien ni personne ne pourra l’empêcher de mener sa mission à bien. Pas même William Torres, surnommé Nita par la vieille chamane Mahopmaa et qui constitue à ce jour son plus proche soutien. Or, tandis qu’ils mettent en oeuvre leur plan d’évasion, les trois enfants ne se doutent pas qu’autour d’eux les interventions armées se renforcent pour neutraliser les éléments gênants, parmi lesquels William, et dont furent aussi victimes d’anciens membres du personnel engagés dans ce programme militaire hors du commun. Cependant, des morts inexpliquées surviennent également depuis peu parmi les acteurs de ce projet top-secret aux objectifs plus que controversés… Qui en serait responsable ? Le climax est imminent dans ce troisième et dernier tome du premier cycle de la saga young adult Harmony ! Tout en confirmant ses talents narratifs dans un ton plus sombre, Mathieu Reynès nous tient en haleine jusqu’à l’ultime case de l’album. Et on en redemande !

Tosco des Bois, tome 1

Après l’excellente série Violette autour du monde (Dargaud) ou Le port des marins perdus (Glénat), Teresa Radice et Stefano Turconi imaginent Tosca des Bois, une très belle aventure médiévale jeunesse.

Très beau clin d’oeil au Robin des Bois de Disney, Tosca des Bois ravira les jeunes lecteurs par l’humour très présent (comique de situations et visuel), l’intelligence des personnages (Lucilla, fille d’un seigneur qui s’ennuie et Tosca jeune fille qui vole aux riches, ainsi que Rinaldo le grand frère de cette dernière) mais aussi l’action et l’aventure.

Deux styles qui s’opposent mais qui s’attirent : d’un côté une noble qui attend que sa vie soit enfin intéressante et mouvementée et de l’autre, une voleuse intrépide. Lucilla se rêve en aventurière ! Etre libre, faire voler les carcans qui l’emprisonnent, voilà ce qu’elle souhaite le plus.

La chanson et la poésie apportent beaucoup de douceur au récit de Teresa Radice. L’ambiance médiévale est restituée parfaitement par Stefano Turconi. Le dessinateur de Léonid (avec Frédéric Brémaud, Soleil) réalise de magnifiques planches douces et chaleureuses aux crayons de couleurs.

Tosca des Bois : un début prometteur pour une saga médiévale et d’aventures attirante ! Cet album aurait pu faire partie de notre Top 10 des BD avec Robin des Bois.

  • Tosca des Bois, tome 1 : Jeunes filles, chevaliers, hors-la-loi et ménestrels
  • Scénariste : Teresa Radice
  • Dessinateur : Stefano Turconi
  • Editeur : Dargaud
  • Prix : 9.99€
  • Parution : 1er septembre 2017
  • IBAN : 9782205076783

Résumé de l’éditeur : En plein coeur de la Toscane, la ville imaginaire de Castelguelfo et son château. C’est dans la forêt toute proche que vivent Rinalto et sa petite soeur de 12 ans, Tosca, véritable garçon manqué, rebelle, casse-cou, agile et débrouillarde. Depuis la mort de leurs parents, ils subsistent grâce à des travaux occasionnels et à des petits larcins perpétrés par Tosca, au grand dam de son frère qui espère, un jour, vivre de sa poésie et de sa musique. Mais avec sa fronde, son arc, ses flèches et son faucon, Argo, Tosca est une espèce de petit Robin des bois au coeur d’or, qui n’hésite pas à prendre le parti du plus faible quitte à se fourrer dans des situations plus invraisemblables les unes que les autres !…

FRNCK, tome 2 : Le baptême du feu

Après un premier tome enthousiasmant et laissant paraître une sympathique série, le duo Cossu-Bocquet est de retour avec Le baptême du feu, deuxième opus de FRNCK, un univers jeunesse riche.

Franck est-il enfin accepté auprès de ces étranges hommes préhistoriques ? Avec ses codes modernes et actuels, il a pourtant du mal à tout comprendre. Oeuf d’oiseau géant, conquête du feu ou opinel, tout est prétexte à des mises en scène cocasses.

Olivier Bocquet (La colère de Fantômas avec Julie Rocheleau) continue de dérouler le fil intelligent de son histoire. Si le premier tome voyait le jeune adolescent arriver dans cet univers parallèle ou spatio-temporel – le lecteur ne sait pas encore – ce deuxième volume se concentre sur les interactions entre Franck et cette tribu. Parfois dans la même veine humoristique que Trolls de Troy (Arleston et Mourier, Soleil), le scénariste parvient néanmoins à surprendre le lecteur par des trouvailles comiques de qualité. Il reste quand même des situations ou des jeux de mots un poil bourrins mais qui font rire !

Il faut souligner que le duo d’auteurs n’a pas chômé depuis la sortie du tome (17 mars 2017 ) puisque le lecteur tient déjà en main le deuxième. Comme pour la précédente publication, nous sommes bluffé par les planches de Brice Cossu. Le dessinateur du 3e tome de Carthago Adventures réalise des pages d’une grande vivacité, avec beaucoup de mouvements qu’il doit à un découpage hyper dynamique. Affublés de grands yeux comme dans les mangas, ses personnages sont d’une belle expressivité.

A quand la suite ?

  • FRNCK, tome 2 : Le baptême du feu
  • Scénariste : Olivier Bocquet
  • Dessinateur : Brice Cossu
  • Editeur : Dupuis
  • Prix : 10.95€
  • Parution : 25 août 2017
  • IBAN : 9782800168753

Résumé de l’éditeur : Après avoir réussi à se faire accepter par une tribu d’Homo sapiens, Franck décide d’apporter un peu de modernité dans la vie de sa famille d’adoption. Puisqu’il en a marre de manger de la viande crue, il tente de persuader Grrr (prononcez « Gérard »), le chef de la bande, de domestiquer le feu. Mais ses tentatives à base de bois secs et de silex frottés l’un contre l’autre font long feu et ne suscitent que moqueries et mépris de la part des hommes préhistoriques, assez rétifs aux progrès technologiques. Quand Franck arrive enfin à ses fins, c’est pour asphyxier la moitié de la tribu. Pour Gérard, c’en est trop ! Franck est chassé de la tribu, vu ses inventions loufoques et foireuses (le savon, la roue, le football…) et sa totale inutilité au sein du groupe. Il ne pourra revenir qu’à une condition : en prouvant ses qualités de chasseur ! Franck part donc sur la piste d’un gibier facile à attraper. Il tombe sur un petit lapin trop mignon qui devrait constituer une proie facile. Mais l’animal et ses compagnons vont se révéler des prédateurs redoutables pour le naïf gamin…

La voie de Laura

Les éditions Dynamite poursuivent leur travail autour d’histoires inédites pour adultes. Pylate imagine La voie de Laura, une aventure sadomasochiste.

Etudiante, Laura est en couple avec Marc. Pour l’instant, si le jeune homme multiplie les preuves de son amour, la jeune femme ne veut pas passer à l’acte avec lui. Il faut souligner qu’avec l’arrivée de l’été, elle sait qu’elle va donner son corps à beaucoup de mecs ; à commencer par le serveur du bistro, dont elle deviendra l’amante obéissante.

En attendant, elle accepte une très grosse somme d’argent pour venir assouvir tous les fantasmes d’hommes et de femmes dans un manoir. Les jeux sexuels sont forts et hard puisqu’ils sont sadomasochistes…

Le mythe de la jeune étudiante est de nouveau au cœur d’un récit pour adultes ! Mais cette fois-ci, l’héroïne Laura n’est pas une ingénue, elle connaît déjà le sexe avec les hommes, les plans elle les multiplie. Originalité aussi tient dans le fait qu’elle soit en couple avec Marc mais que pour l’instant ils ne sont pas passés à l’acte ; elle se réservant à d’autres dans des jeux BDSM (humiliations, violences physiques…). Ainsi, aux yeux du grand public, elle est casée, simple et aimante et de l’autre, elle a un esprit ouvert sur sa sexualité, y compris à plusieurs ou avec des femmes.

A la palette numérique, Pylate réalise des planches simples mais efficaces. Ne révolutionnant pas le genre, ses pages sont dans la veine actuelle des bandes dessinées pornographiques. Son dessin épais est néanmoins assez intéressant et les poses de ses personnages assez bien restituées.

  • La voie de Laura
  • Auteur : Pylate
  • Editeur : Dynamite
  • Prix : 15.90€
  • Parution : 21 septembre 2017
  • IBAN : 9782362341595

Résumé de l’éditeur : Laura, très jolie blonde et fille unique d’un riche homme d’affaires, mène une jeunesse d’insouciance et de débauche, collectionnant les garçons et les aventures. Tout bascule lorsque sa belle-mère entreprend de se débarrasser d’elle pour accaparer l’héritage du père : kidnappée par une bande de malfrats, Laura fait pour la première fois l’expérience de la soumission. Et se découvre une passion dévorante pour l’humiliation, le sexe hard et forcé ! Elle et sa domestique Julie, enlevée en même temps, sombrent dans une folie sexuelle sans fin… Elles seront à jamais changées par cette révélation. Dans cette BD inédite, Pylate prend plaisir à malmener ses héroïnes, à travers une succession de scènes aux accents BDSM et lesbien. Le style précis et fouillé de son trait souligne l’intensité érotique du sujet et immerge le lecteur dans cette aventure menée tambour battant. Une bande dessinée déconseillée aux âmes sensibles.

Le collectionneur de briques

Étonnamment, tous les jours, un homme âgé transporte dans une brouette des briques. Pourquoi ? Pedro Burgos répond à cette question et encore plus dans Le collectionneur de briques, un album 6 pieds sous terre.

Qu’il pleuve ou qu’il vente, c’est tous les jours le même rituel, les habitants du quartier regardent passer Valerio, un homme en costume-cravate transportant des briques dans une brouette. Tout d’abord surpris et amusés par la scène, il y font de moins en moins attention. Malgré les obstacles et les freins, il continue son projet : construire une tour derrière sa maison.

Le récit de Pedro Burgos va bien au-delà de ce simple amoncellement de briques et de l’obsession de cet homme. Relations avec les personnes qui l’entourent, avec Chiara sa femme (malgré l’étrangeté de la situation, elle le soutient, l’aide et même le soigne), son fils qui veut le placer, la volonté de se protéger du reste du monde, la volonté de ne pas subir le progrès ou manifestants anti-austérité utilisant ses briques pour les jeter sur la police, Valerio est complexe mais finalement plus humain que le reste du monde. Résister sous toutes les formes, voici le cœur du Collectionneur de briques.

L’auteur portugais (il connaît ce qu’est l’austérité) dévoile des planches qui parfois pourraient faire penser à Matthias Lehman. Son trait plutôt géométrique est fait de grandes hachures qui ajoutent à la complexité de la situation. L’empilement des briques donne quant à lui le vertige.

  • Le collectionneur de briques
  • Auteur : Pedro Burgos
  • Editeur : 6 pieds sous terre
  • Prix : 10€
  • Parution : 11 mai 2017
  • IBAN : 9782352121299

Résumé de l’éditeur :  Après la faillite de son cabinet, Valerio, un architecte, devient la curiosité de son quartier en érigeant une singulière tour de briques au motif encore plus incompréhensible. Au-delà des manifestations de compassion ou de crainte des voisins, l’édifice du vieil homme renvoie un déconcertant constat : celui de la déconstruction de nos villes, de nos sociétés, et de la dislocation de nos vies modernes. Tandis que son gendre, agent immobilier, mène d’intenses tractations pour revendre l’immeuble familial, on en vient à se demander où commence la folie quand elle se bâtit au milieu d’un austère champ de ruines. Une perspective biaisée où économie, police, mais aussi famille et lien social, semblent tous glisser le long d’un fil à plomb… Sur un fond de crise économique, l’histoire romantique et singulière de Valerio, aidé par Chiara, une bénévole du samu social lisboète, nous parle du déclassement des citoyens européens à l’heure de la dégradation de nos conditions de vie, alimentée par une mondialisation nivelant par le bas. Poétique, tragique mais combatif.