Isabella Bird, volume 1

Femme exploratrice de renom, la britannique Isabella Bird fait l’objet d’un biographie dessinée en manga de Taiga Sassa, chez Ki oon.

Tous les ingrédients sont réunis pour que le lecteur soit happé par cette histoire entre aventure et politique. Deuxième série de la nouvelle collection Kizuna de Ki oon, après Hanada le garnement de Makoto Isshiki, Isabella Bird est un manga familial grand public de qualité. En choisissant de mettre en image le périple de l’exploratrice de Edo (Tokyo) vers Ezo en territoire Aïnous, le mangaka sait que son récit multipliera les actions, les obstacles et les événements surprises.

La volonté chevillée au corps de Isabella d’emprunter les routes peu sûres et interdites aux étrangers est la base de ce premier volume, force le respect. En effet, elle mettra beaucoup de temps à obtenir l’autorisation pour se déplacer dans ces contrées reculées. Avec Ito – son guide interprète – elle ira à la rencontre de ces populations délaissées par le gouvernement central britannique.

En choisissant une héroïne, la place de la femme de la société anglaise du XIXe siècle est ainsi posée. Isabella Bird étant une privilégiée (elle est de la haute aristocratie et peut donc aisément financer son voyage), elle peut se permettre de voyager, d’explorer mais aussi une certaine excentricité ce qui n’était pas le cas pour le grande majorité des femmes de l’époque. Peu de femmes ont entrepris des voyages d’exploration. A l’image de Alexandra David-Neel (deux albums de Fred Campoy et Mathieu Blanchot aux éditions Grand Angle), ce manga est aussi là pour leur rendre justice, les manuels scolaires et l’Histoire en général ne les ayant que peu mises en avant.

De nombreuses questions restent en suspend, ce qui ouvre de belles perspectives pour le deuxième volume : Qui est vraiment Ito ? La réussite sera-t-elle au rendez-vous ?

L’auteur apporte énormément de soin pour les décors et les vêtements des personnages. Ainsi, ses planches sont magnifiques.

  • Isabella Bird, femme exploratrice volume 1
  • Auteur : Taiga Sassa
  • Editeur : Ki oon, collection Kizuna
  • Parution : 12 octobre 2017
  • Prix : 10.90€
  • ISBN : 9791032701669

Résumé de l’éditeur : À la fin du xixe siècle, le Japon s’ouvre au monde et s’occidentalise à marche forcée. Mais le pays reste un vrai mystère pour la plupart des Européens, ce qui en fait une destination de choix pour la célèbre exploratrice anglaise Isabella Bird ! Malgré son jeune âge, elle est déjà connue pour ses écrits sur les terres les plus sauvages. Isabella ne choisit jamais les chemins les plus faciles et, cette fois encore, elle étonne son entourage par son objectif incongru : Ezo, le territoire des Aïnous, une terre encore quasi inexplorée aux confins de l’archipel… Le voyage s’annonce long et difficile, mais rien n’arrête la pétillante jeune femme ! Accompagnée de son guide-interprète, le stoïque M. Ito, la jeune femme parcourt un pays en plein bouleversement. Dans ses lettres quotidiennes à sa sœur, elle narre avec sincérité et force détails la suite de chocs culturels qu’elle expérimente. Elle veut tout voir, tout essayer, quitte à endurer chaleur, fatigue, maladie ainsi que les sarcasmes de ses pairs !

Kevin and Kate, tome 1

Les petits albums souples BD Kids (Baleze et Malina, Anatole Latuile, La Cantoche, Emile et Margot ou Ariol) sont rejoints par une nouvelle série : Kevin and Kate de Sandrine Lemoult.

Depuis 2005, l’autrice propose aux lecteurs de I love english for kids, des récits courts courant sur deux pages. Dans Let’s go, 24 mini-histoires y sont compilées. Leur particularité : les doubles-pages sont anglais traduites sous les vignettes, en français. Ainsi les jeunes lecteurs peuvent apprendre la langue de Shakespeare de manière ludique.

Les récits sont simples et se terminent toujours par une chute humoristique mettant en scène une sœur et son frère. Pour ponctuer une série de gags, une double-page de vocabulaire reprend les mots importants des récits juste lus.

Née en 1973, Sandrine Lemoult a souvent illustré des articles ou histoires dans les revues Au fil du Nil, Comix 2000 ou PLG. L’autrice de Grouny la magicienne (La comédie illustrée) réalise des planches tout en rondeur, idéales pour restituer l’ambiance joyeuses des gags.

  • Kevin and Kate, Let’s go
  • Autrice : Sandrine Lemoult
  • Editeur : BD Kids
  • Parution : 04 octobre 2017
  • Prix : 9.95€
  • ISBN : 97827470858

Résumé de l’éditeur : Frère et soeur, Kevin et Kate vivent en Angleterre. Ensemble, ils sont toujours partants pour s’amuser et faire des bêtises même si quelques disputes égratignent leur complicité. Des histoires pour s’initier à l’anglais, complétées de pages de vocabulaire.

Dad, tome 4 : Star à domicile

Star à domicile est le quatrième volume de Dad, la formidable série de Nob. Le lecteur prend toujours autant de plaisir à rire aux déboires du père et de ses quatre filles.

Après trois tomes de grande qualité, qui nous avaient charmé (volet 1 et volet 2), le quadragénaire au chômage, papa célibataire de 4 jeunes filles est de retour. Les gags en une planche s’enchaînent et très rares sont ceux qui ne nous font pas décrocher au moins un sourire. Nous sommes toujours impressionnés par la très grande qualité des mini-récits de Nob : rafraichissants, drôles et d’une belle modernité, l’auteur de Mamette réussit le pari de se renouveler et c’est ça qui est fort.

La recherche de petits jobs et petits rôles, ainsi que la découverte des chaînes Youtube où des humoristes font fortune sont parmi les runing gags de cet excellent volume. Bébérécine commence à prononcer quelques mots, Pandora souhaite de plus en plus d’indépendance, Ondine semble plus amoureuse que jamais et Roxane ne se laisse pas marcher sur les pieds grâce à une grande intelligence dans ses propos (ah le sexisme de papa!). Sous ses airs joyeux et drôle, Dad est aussi une série profonde et qui apporte son lot d’émotion et de questions sur la jeunesse actuelle et les pères célibataires. Le trait de Nob (La cantoche) est toujours aussi séduisant. Son trait à la palette numérique tout en rondeur est délicat et délicieux.

Malgré ses recherches incessantes pour trouver un travail, si finalement celui de père était celui le plus beau du monde ? Celui qui le comble plus ?

Dad, encore et encore !!! On en veut encore !!!!

  • Dad, tome 4 : Star à domicile
  • Auteur : Nob
  • Editeur : Dupuis
  • Parution : 06 octobre 2017
  • Prix : 10.95€
  • ISBN : 9782800170336

Résumé de l’éditeur : Ce n’est pas tous les jours facile de s’occuper de quatre filles fortes en caractère, et Dad est bien placé pour le savoir. Entre l’émancipation grandissante de son aînée Pandora, les questionnements amoureux d’Ondine, les prises de position éthiques d’une Roxane survoltée et les demandes d’attention constantes de Bébérenice, la petite dernière, ce comédien au chômage aura au moins trouvé un rôle à la mesure de son talent : celui d’un père comblé. Et nous, on en redemande avec un plaisir évident. Pour ce quatrième tome des péripéties de cette drôle de famille, Nob fait une nouvelle fois preuve d’une remarquable sincérité et d’un sens de l’humour qui fait mouche. Authentique reflet d’un quotidien animé où chaque journée apporte son lot d’émotions et de rires, à la fois modernes et sensibles, les aventures de Dad et ses filles vous feront fondre. On persiste et on signe : les essayer, c’est les adopter !

Grands crus en eaux troubles

Attention : très bon polar dans le milieu du vin ! Grands crus en eaux troubles est un album signé Laurent Panetier et Georges Van Linthout aux éditions Glénat.

Dans la lignée de Gil Jourdan de Maurice Tillieux, Grands crus en eaux troubles ravira les amateurs du genre série noire mais aussi ceux du vin et de la vigne. Laurent Panetier a imaginé un duo de personnages principaux attachants, très complémentaires. D’un côté, Antoine quinquagénaire bougon avec beaucoup d’expérience et de l’autre Julien, dans la vingtaine et parfois naïf. Les deux hommes travaillent pour La feuille de vigne, un journal indépendant dont la thématique est le monde vinicole.

C’est d’ailleurs par ce biais qu’ils vont être amenés à enquêter sur le disparition de bouteilles classées appartenant à Jean Poitou. Ils seront aussi amenés à observer les faits et gestes de Youri Changnomov, étrange russe aux manières fortes.

Bien écrit, le récit de l’auteur de Blagues corses est efficace et rondement mené. Agréable, il permet de passer un bon moment de lecture ; grâce à la galerie de personnages mais aussi à l’intrigue bien ficelée même si très classique. Pour attiré le lecteur, il apporte de l’humour par des scènes cocasses et des dialogues savoureux.

Pour l’accompagner au dessin, Georges Van Linthout dévoile de belles planches. Loin du graphisme de l’excellent Celui qui n’existait plus (Delcourt, 2014), il apporte de la chaleur par un dessin rond efficace.

  • Grands crus en eaux troubles
  • Scénariste : Laurent Panetier
  • Dessinatrice : Georges Van Linthout
  • Editeur : Glénat, collection Hors Collection
  • Parution : 04 octobre 2017
  • Prix : 14.50€
  • ISBN : 9782749308258

Résumé de l’éditeur : Antoine et Julien travaillent pour un mensuel indépendant, La Feuille de vigne, spécialisé dans le milieu du vin. Leur prochaine enquête concerne Jean Poitou, un célèbre collectionneur de grands crus récemment victime d’un cambriolage. Un individu fantasque et singulier, connu pour ses prises de position radicales, en croisade contre la spéculation à tout crin qui fait monter la côte des grands millésimes à des prix plus qu’exorbitants. Quelqu’un qui ne s’est donc pas fait que des amis… Arrivés chez Poitou, Antoine et Julien découvrent un certain nombre de « bizarreries » qui les incitent à rester pour mener leur propre enquête. Cette nouvelle bande dessinée dédiée au vin nous plonge dans les eaux troubles du milieu des collectionneurs de grands crus. Portée par un duo de reporters et un dessin vintage à la Gil Jourdan, cette aventure est autant une passionnante enquête dans le milieu du vin qu’un hommage réjouissant à l’âge d’or de la BD franco-belge.

Magenta, noir fatal

Après plusieurs éditions chez Agora, Delcourt ou Dynamite, Magenta entre au catalogue Graph Zeppelin. Si les premières histoires de cette héroïne versaient dans le porno, Noir fatal est un polar sensuel avec quelques scènes explicites.

Dans les années 60, des mannequins du magazine Bizarre Bazar disparaissent mystérieusement. Ces jeunes femmes font l’objet d’enlèvement par un homme et son sbire. Pour pouvoir les contempler, il les transforme en étranges statues (comme des mannequins de cire). Alertées par le rapt d’une amie française, Magenta et Lucrèce partent à la recherche de cette femme. Pour arriver à leur fin, elles décident d’user de leurs charmes…

Sans révolutionner le genre, Nik Guerra imagine un polar qui se tient bien, à la narration efficace. Tentant de doubler l’inspecteur Mood, Magenta et Lucrèce ne savent pas vraiment où elles mettent les pieds. Fleurant bon la nostalgie et les publications des années 60, l’auteur italien déroule un récit noir aux accents érotiques. Si parfois les dialogues semblent légers et un peu bâclés, l’intrigue se tient mettant en scène des personnages mystérieux notamment Madame Klaw.

Les deux héroïnes de Nik Guerra ont du cran et ne se laissent pas marcher sur les pieds malgré les menaces qui pèsent sur elles. Le gros point fort de Magenta noir fatal tient avant tout à la partie graphique. Le dessin de l’italien est d’une grande élégance, très travaillé et soigné. Son trait en noir et blanc à la mine de plomb convient idéalement pour restituer l’ambiance polar sixties du récit. Assez rare pour être souligné dans ce style d’histoire, nous avons apprécié les courbes généreuses de ses personnages féminins. Son rendu de matière cuir et latex est très fort. Un bel album !

  • Magenta, noir fatal
  • Auteur : Nik Guerra
  • Editeur : Graph Zeppelin
  • Parution : 15 septembre 2017
  • Prix : 19€
  • ISBN : 9791094169094

Résumé de l’éditeur : Londres 1961. De nombreux top modèles du magazine Bizarre Bazar disparaissent mystérieusement. Quelqu’un à décider de s’en prendre aux égéries du magazine. Après la disparition de leur amie Charlotte Champagne, Magenta et Lucrèce, top modèles et photographes, décident de mener l’enquête et forment un duo de détectives privées des plus perspicaces. Là où la police est dans l’obscurité la plus totale, Magenta et Lucrèce, avec leurs méthodes originales, pourront-elles résoudre cette affaire ?

Johnny Ryan touche le fond

Maître de la bande dessinée incorrecte underground américaine, Johnny Ryan fait l’objet d’un recueil d’histoires trash aux éditions Misma.

A travers 128 pages, Johnny Ryan s’en donne à cœur joie et tout le monde en prend pour son grade. Des homos aux flics, en passant par les stars, les terroristes ou les enfants, rien n’échappe à la verve de l’auteur américain né en 1970, qui a publié dans MAD, Hustler Magazine ou LA Weekly.

Une grande partie des mini-récits édités dans cet album furent prépubliés dans le magazine américain Vice. Compilation de gags sur une ou plusieurs pages raviront les amateurs du genre scato-gore qui verront en Johnny Ryan, un Dieu du politiquement incorrect. On est parfois étonné de rire à certaines scènes (peut être notre côté voyeur transgressif) et certaines autres passent complètement à côté (peut être la difficulté de rendre tout le sel d’un humour américain par la traduction ou alors parce que l’on a pas tous les codes). C’est souvent cruel, violent gratuitement, parfois obscène, toujours sanguinolent mais surtout très étonnant.

Ce n’est pas la première fois que Misma flirte avec le transgressif puisque les deux frères-fondateurs de la maison d’édition mettent en lumière le formidable travail de Simon Hanselman (trois volumes de Megg, Mogg & Owl). Pour notre part, nous apprécions plus l’œuvre de l’Australien, plus profonde et intelligente que celle de Johnny Ryan, gratuite et trop foutraque.

  • Johnny Ryan touche le fond
  • Auteur : Johnny Ryan
  • Editeur : Misma
  • Parution : 14 septembre 2017
  • Prix : 20€
  • ISBN : 97829162543

Résumé de l’éditeur : Approchez, approchez ! Bienvenue au Festival de la couille, du cul, d’la chatte et autres nichons en tous genres ! Violence gratuite et sexe garanti dans cette grande foire où tout est permis, surtout le pire ! Chier dans son froc, tabasser son voisin, violer des arbres, étriper sa copine, pisser sur les policiers, faire sauter la cervelle des aliens… Autant d’attractions qui émerveilleront vos yeux (s’il vous en reste encore après la lecture du livre) et vous feront passer un moment féérique en Amérique ! Johnny Ryan touche le fond compile les gags et histoires en une page que réalisait Johnny Ryan tous les mois depuis une dizaine d’années pour le magazine Vice. Avec un style cartoon à la Hanna Barbera, Johnny mélange humour pipi-caca et genre gore-SF-horror movie. Le résultat est indécent, obscène, cruel, à tel point que ça en est à mourir de rire ! On lit ça avec le même plaisir puéril et primitif qui nous poussait à griffonner des teubs sur nos cahiers d’école ou sur les portes des toilettes.

La villa S.

Après les excellents La bibite à bon dieu (Guillaume Bouzard), PlanPlan culcul (Anouck Ricard), Bernadette (El Don Guillermo), L’odyssée du vice (Delphine Panique) ou Bite fighter (Olivier Texier), la collection BD Cul des éditions Les requins marteaux s’enrichit d’un nouveau titre : La villa S. de Antoine Cossé.

Un détective E. se rend chez S. dans sa luxueuse villa pour y mener une enquête. Tous les ans, en été, le sculpteur René Céko loue sa maison à deux familles de la pègre locale. Grimpant dans un arbre E. et S. observent la propriété voisine dans le but de découvrir quelque chose…

Découvert par le magnifique album La baie des mutins racontant la mutinerie d’espagnols sur un navire portugais la Route des épices à l’époque moderne, Antoine Cossé est de retour avec une belle bande dessinée. Sensuelle, souvent suggestive, La villa S. charme le lecteur par un rythme lent et envoûtant. Entre les deux protagonistes se mêle un subtil jeu de séduction. Tous les petits détails (les branches des arbres, les jumelles…) concourent à cette attirance sexuelle entre E. et S. Les mots sont pesés (il y a souvent des silences), la narration intelligente et le graphisme d’une grande beauté participent à ce récit très réussi. Le dessin du jeune auteur est composé d’un simple trait délicat et élégant. Ses couleurs sont elles aussi magnifiques. Un titre de la collection BD Cul plus sensuel et charnel que pornographique. Excellent !!!

  • La villa S.
  • Auteur : Antoine Cossé
  • Editeur : Les requins marteaux, collection BD Cul
  • Parution : 17 août 2017
  • Prix : 12€
  • ISBN : 9782849612316

Résumé de l’éditeur : Un détective au coeur brisé est appelé à résoudre une disparition mystérieuse. Une femme a disparu d’une villa où elle habitait en communauté avec six autres. Qui était-elle ? Et pourquoi ressemble-t-elle tant à celle qui l’a quittée ? Quelle est cette villa ? Pour ce quinzième BD Cul, Antoine Cossé nous livre une histoire sous forme de thriller, hantée par David Lynch et Dario Argento.

Les chansons de Barbara en bandes dessinées

20 ans après sa disparition et alors que le long métrage de Mathieu Amalric est sorti sur les écrans en août dernier, les éditions Petit à petit dévoilent Les chansons de Barbara en bandes dessinées, une belle lecture musicale.

L’album regroupe onze titres de Barbara parmi les plus connus. Parmi ces chansons, le lecteur est bercé par :

  • Dis quand reviendras-tu ? adapté et mis en image par Estelle Meyrand. L’autrice a pris le parti de dévoiler cette chanson écrite en 1959 avec uniquement une jeune femme se posant la question centrale dans des cases sous forme de gaufrier.
  • La plus célèbre de chanson de Barbara, L’aigle noir est adaptée par Kevin Henry est dessinée par Sophie Chaumard. De la douceur des illustrations proche de la peinture tranche avec la dureté du propos du texte.
  • Nantes par Eden Pacino et Julien Tixier. Le lecteur notera un talent à suivre en la personne du dessinateur qui met magnifiquement en image cette chanson de Barbara sortie en 1970, entre peinture et abstraction, dans la veine de Lorenzo Mattotti.
  • Proche des dessins de Gibrat, Marie Terray, sur un scénario de Céka, dévoile les cinq planches qui mettent en scène la chanson Göttingen, emblématique de la réconciliation entre la France et l’Allemagne après la Seconde Guerre Mondiale. Dans la petite ville allemande où Barbara avait donné un récital, les passants peuvent y voir un rue et une plaque commémorative autour de Monique Serf, le véritable nom de la compositrice-interprète.
  • Ma plus belle histoire d’amour est aussi adaptée par Céka et mis en image par Elodie Marze. C’est en 1965 que Barbara interprétera pour la première fois sur scène cette magnifique chanson pour rendre hommage à ces femmes et ces hommes qui la suivent fidèlement. Sept très belles planches pour quasiment conclure cette belle bande dessinée.

Les collections Chanson en bande dessinée (Brel, Nougaro, Johnny) ou La littérature en bande dessinée (Baudelaire, Prévert, —) sont une vraie marque des éditions Petit à Petit. Encore une fois, avec Barbara, elles enchantent le lecteur par des petits récits courts qui conviennent parfaitement pour goûter tout le sel de la qualité des texte de la grande chanteuse. Des doubles-pages parsèment l’album afin de contextualiser les chansons. Elles ont été écrites par Bernard Merle, président fondateur de l’Association des Amis de Barbara.

  • Les chansons de Barbara en bandes dessinées
  • Auteurs : Collectif
  • Editeur : Petit à Petit
  • Parution : 08 septembre 2017
  • Prix : 16.90€
  • ISBN : 9791095670308

Résumé de l’éditeur : Un hommage poignant et unique à Barbara, extraordinaire artiste au destin tragique.

Là où naît la brume : le road movie de Josh

Notre avis : Le road movie de Josh, personnage complexe et plein de défauts, à la recherche des racines est particulièrement intimiste et plein d’émotions toutes plus fortes les unes que les autres !

Josh a eu une enfance compliquée. Son père ne l’a pas ménagé pour qu’il devienne un homme, quitte à le faire souffrir et lui faire repousser ses limites en risquant sa vie. Des années plus tard, on retrouve un homme à la dérive, cherchant plutôt à fuir qu’a s’établir. Qu’est-ce qui le fait venir à Terre-Neuve, autrement dit au bout du monde ?

L’objectif de Josh est de retrouver quelqu’un. Son périple le conduit jusqu’à un vieux bungalow sur un terrain près de l’eau, qui le mènera surement à son but même si même lui n’est pas réellement sûr de ce qu’il recherche.

Il faut dire que Josh est plein de complexité. Il ne supporte pas réellement la compagnie des autres, ne leur fait pas confiance même à une jolie fille qui s’intéresse à lui ou encore à un vagabond qui ne recherche rien de particulier, le cocktail d’anxiolytiques et d’alcool ne lui réussit pas vraiment… Mais peut-être que Terre-Neuve pourrait faire de Josh un homme nouveau…

Parcourez ces terres brumeuses avec ce personnage haut en couleurs, grâce à cet album de Christian Perrissin (Geisha ou le jeu du shamisen), Marie Galopin et Christophe Gaultier (qui ont déjà travaillé en collaboration pour Arsène Lupin) aux éditions Rue de Sèvres !

  • Là où naît la brume
  • Scénario : Christian Perrissin
  • Dessins : Christophe Gaultier
  • Couleurs : Marie Galopin
  • Editeur : Rue de Sèvres
  • Parution : 23 août 2017
  • Prix : 17€
  • ISBN : 9782369811008

Résumé de l’éditeur :
Josh, petite trentaine baroudeuse et tatoué, a récemment quitté la marine. Sac au dos, il trace sa route à travers la campagne de l’île de Terre-Neuve. Le climat y est rugueux, comme la vie sur place. Il part à la recherche de son père qui s’y est installé et a disparu, à défaut d’affronter ses fantômes. à moins que Ruthie-Jane, qui semble plus douée pour la vie que lui, ne le pousse à se rechercher lui-même. Mais les brumes sont tenaces en Terre-Neuve, et la route toujours tentante.

Emma et Capucine, tome 2 : Premiers doutes

Alors que l’on aurait pu croire que le premier volume de Emma et Capucine était un énième récit girly sans intérêt, nous avions souligné tout le bien que nous pensions de cette série. Le deuxième volet confirme les grandes qualités entrevues dans le premier.

Nous avions laissé Emma dans son refus d’intégrer l’Ecole de danse de l’Opéra de Paris et sa sœur Capucine y entrer. Jérôme Hamon (scénariste de Nils, formidable série fantastique) imagine un deuxième acte aussi fort que le précédent. Cette fois-ci c’est Capucine qui est en proie aux doutes. La dureté des entraînements et les relations compliquées avec les autres filles – il y a une sorte de compétition pour être la meilleure – questionnent la jeune adolescente. A-t-elle fait le bon choix en entrant dans l’Ecole ? Est-elle capable physiquement de tenir le coup ? Laisse-t-elle échapper les plus beau moment de son adolescence ?

De son côté Emma profite de ses amis, du lycée, de son envie pratiquer de la danse urbaine et de ses premières amours pour s’épanouir. Leur mère qui était très dur dans le premier volume s’adoucit notamment par la personnalité bienveillante de son mari.

Emma et Capucine est donc une série riche idéale pour les plus jeunes lecteurs mais aussi pour les plus âgés qui noteront la qualité narrative des albums mais aussi des thématiques très contemporaines sous-entendues. Jérôme Hamon – qui avait découvert son travail par son blog – s’est adjoint le talent de Lena Sayaphoum. Si son travail à la palette numérique aurait pu rendre les personnage froids, il en est tout autrement grâce à la facilité qu’à l’autrice à mettre du mouvement dans ses vignettes et ses planches. Le duo d’auteurs s’est bien trouvé et l’on souhaite que la série Emma et Capucine continue encore longtemps !

  • Emma et Capucine, tome 2 : Premiers doutes
  • Scénariste : Jérôme Hamon
  • Dessinatrice : Lena Sayaphoum
  • Editeur : Dargaud
  • Prix : 9.99€
  • Parution : 1er  septembre 2017

Résumé de l’éditeur : Ayant réussi son examen d’entrée, Capucine est désormais élève de la prestigieuse École de danse de l’Opéra de Paris, tandis qu’Emma rêve de faire partie du groupe de hip hop de Jake, son ami d’enfance. Mais les choses ne se passent pas sans heurts ni déceptions pour les deux soeurs. Les rivalités et les jalousies entre les jeunes pensionnaires de l’École de danse prennent une tournure qui pourrait bien amener Capucine à renoncer… Quant à Emma, c’est la valse-hésitation des sentiments amoureux qui risque de l’empêcher d’intégrer le groupe auquel elle rêve d’appartenir…

Love rookies

Deux jeunes adolescents se retrouvent dans le comité d’organisation du festival de leur lycée. Troublés, ils vont tombés amoureux l’un de l’autre. Papiko Yamada imagine cette romance dans Love rookies aux éditions Taifu Comics.

Petit yaoi sympathique, accessible et facile de lecture, Love rookies fera chavirer les amateurs du genre. Comme dans tout bon manga de ce genre, deux garçons que tout oppose vont tomber en amour. D’un côté, Torigoe, lycéen trop sûr de lui, parfois arrogant, hautain et qui plaît aux filles et de l’autre, Makoto, bon élève, sage et timide. A force de se côtoyer dans ce comité d’organisation, ils vont se rapprocher alors qu’au départ, le plus sage n’est pas du tout attiré par le bel Apollon.

Deux choses frappent dans Love rookies : pour la fête, la classe de Torigoe et Makoto prépare un Host club (établissement employant des hommes qui ont pour rôle de tenir compagnie aux clientes). Surprenant ! Des lycéens peuvent imaginer ce style d’établissement dans leur ensemble scolaire. Le seconde étant les scènes explicites même si floutées dans le yaoi.

Papiko Yamada réalise un one-shot avec tous les ingrédients nécessaires pour une belle romance entre deux hommes. Son dessin fait avant tout la part belle aux personnages (plans en buste ou en pied) au détriment des décors.

  • Love rookies
  • Autrice : Papiko Yamada
  • Editeur : Taifu Comics
  • Prix : 8.99€
  • Parution : 24 août 2017
  • IBAN : 9782375060575

Résumé de l’éditeur : Torigoe est un garçon qui est dans la même classe que moi. Depuis peu, nous sommes également membres du comité chargé de l’organisation du festival de notre lycée. C’est énervant, car je ne l’ai jamais vraiment apprécié. Il ne m’a rien fait, mais je ne supporte pas son apparence, typique d’un élève studieux, et son attitude toujours très détachée. Pourtant, j’ai commencé à m’attacher à ses défauts que je trouve aujourd’hui mignons. J’aimerais que notre relation évolue et pour cela, je dois m’investir et lui prouver que mes sentiments sont loin d’être futiles. C’est gênant, mais je dois le faire !

Corto Maltese, tome 14 : Equatoria

Après Sous le soleil de minuit, Ruben Pellejero et Juan Diaz Canales dévoilent Equatoria, une nouvelle très belle aventure de Corto Maltese chez Casterman.

Venise. Corto se promène dans les rues de la cité avec Aïda, une belle journaliste du National Geographic. En chemin, il lui raconte l’histoire d’une fausse lettre signée par Jean – un prêtre – adressée à l’Empereur Constantin en 1165. Dans cette missive, le religieux expliquait être un souverain puissant régnant de main de maître sur un territoire mystérieux entre Afrique et Asie…

Juan Diaz Canales imagine une nouvelle belle aventure de Corto Maltese, entre croyance mystique et légende aux temps des Croisades. Ce récit du scénariste de Blacksad est très (trop ?) classique mais redoutablement efficace, fait d’aventures, d’actions et de rebondissements. Alors que Sous le soleil de minuit était intéressant en tous points et augurait d’une belle reprise de la création du maître Hugo Pratt;  ce quatorzième tome est bon mais nous laisse sur notre faim. Pas de grosses prises de risques, juste une histoire qui plaira aux amateurs de Corto. Comme à son habitude le célèbre marin se laissera porter au gré de ses envies, du hasard et du vent.

Reste le beau dessin de Ruben Pellejero. Un dessin superbe et dans les pas de Hugo Pratt. Mais pourquoi diable vouloir coloriser ses magnifiques planches. En noir et blanc – comme son prédécesseur – elles ont plus de force !

  • Corto Maltese, tome 14 : Equatoria
  • Scénariste : Juan Diaz Canales
  • Dessinateur : Ruben Pellejero
  • Editeur : Casterman
  • Parution : 27 septembre 2017
  • Prix : 16€
  • ISBN : 9782203122086

Résumé de l’éditeur : 1911, entre Venise et les jungles d’Afrique équatoriale, Corto recherche le « miroir du prêtre Jean », un mystérieux objet rapporté des croisades. Sur sa route, il croise trois jeunes femmes aux destins étrangement complémentaires : Aïda, journaliste entreprenante, Ferida, exploratrice en quête de son père disparu, et Afra, ancienne esclave.