Verdad

Notre avis : Lorena Canottiere conte l’histoire de Verdad, jeune femme, partie de les pas de sa mère, militante engagée dans un communauté espagnole au début du XXe siècle. Fascinant !

La Guerre Civile espagnole fait rage, Verdad jeune femme décide de s’engager dans les Brigades Internationales et rejoint Barcelone pour résister. Il faut souligner qu’elle sait de qui tenir puisqu’elle est la fille d’une militante qui créera une communauté anarchiste à Monte Verita en Espagne. Cette mère, elle ne la connait pas, elle qui fut élevée par sa grand-mère. La vieille femme ne lui donnera aucune information sur sa mère laissant planer doutes et mystères. Verdad n’a d’ailleurs qu’une seule photo de sa génitrice dans ce lieu si étonnant…

Malgré un bras amputé lors d’un assaut des franquistes, Verdad ne veut abandonner ses camarades de front et rester fidèle à la mémoire de sa mère.

Album original dans sa construction et dans son graphisme, Verdad attire le lecteur comme un aimant. Exigeant dans sa narration, le récit de Lorena Canottiere plaira aux amateurs d’Histoire. Entre la lutte de Verdad et les engagements de sa mère (ils sont suggérés sans être montrés), l’auteure italienne dresse un magnifique portrait de femmes engagées et insoumises. Fortes personnalités, elles lutteront pour le bien collectif et commun.

Alors que Carlos Gimenez (Les temps mauvais) a mis en scène la Guerre Civile de façon crue, Lorena Canottiere est plus dans la retenue et la réflexion, comme Miguel Francisco Moreno (Des espaces vides). Sa partie graphique aux crayons et à l’aquarelle est magnifique.

  • Verdad
  • Auteure : Lorena Canottiere
  • Editeur : Ici Même
  • Prix : 24€
  • Parution : 28 avril 2017

Résumé de l’éditeur : Verdad a huit ans. Elle vit avec sa grand-mère dans un petit village des Pyrénées. De sa mère, elle sait peu de choses : Essentiellement, qu’elle avait rejoint Monte Verità, en Suisse, sur les rives du Lac Majeur… Sur fond de communauté anarchiste et de guerre d’Espagne, Lorena Canottiere dresse avec Verdad le portrait subtil d’une jeune femme obstinée, passionnée et éprise de justice et de liberté. Un personnage inoubliable, porté par un dessin puissant, très personnel et d’une grande poésie. Où la petite histoire s’imbrique subtilement dans la grande.

Objets trouvés

Notre avis : Recueil original, Objets trouvés est un excellent album de Vincent Vanoli publié aux éditions La Pastèque.

Après le magnifique Rocco et la toison (L’Association), Vincent Vanoli propose des récits courts dans Objets trouvés, entre poésie, réalité et destins hors-norme.

De Mardochée – l’histoire d’un renard venu chercher le corps  d’un naufragé – à La guerre d’Alfredo (en Algérie) en passant par L’association des adresses inversés, Philippe qui décide de partir loin pour fuir son collègue professeur, Tim Hardin  créateur de la chanson « If I were a Carpenter », Les élèves oubliés qui forment un tribu dans le bois, Le secret ou l’histoire d’un enfant qui scrute le sol, ainsi que La traversée qui conte l’arrivée du recteur d’académie dans un collège; tout est bon pour raconter des histoires. Car, oui, Vincent Vanoli est un formidable conteur, subtil et précis comme dans ses précédentes publications.

Ses récits (entre une et trois pages) bénéficient de son trait d’une grande élégance en noir et blanc. Parfois fouillé et parfois évanescent ou abstrait, son dessin charme le lecteur par sa beauté.

  • Objets trouvés
  • Auteur : Vincent Vanoli
  • Editeur : La Pastèque
  • Prix : 18€
  • Parution : 20 avril 2017

Résumé de l’éditeur : Objets trouvés de Vincent Vanoli est un recueil qui tend à une connivence particulière entre le lecteur et l’auteur: elle est dans l’acceptation du fait qu’il n’y a rien à expliquer finalement du maillage d’une vie, il faut au contraire se laisser aller à la rêverie. La narration de ces courtes histoires est donc ici organisée selon des événements en chaîne con-séquentiels ou elle use de feintes narratives, pour renforcer l’effet de la chute absurde du récit, correspondant volontairement à la chute réelle ou morale du personnage.

Mon opéra rock

Notre avis : Toutes les semaines, un chorégraphe, une metteuse en scène et un producteur doivent imaginer une comédie musicale. Leslie Plée dévoile les idées foireuses de ce trio dans Mon opéra rock, un album très drôle chez Delcourt.

Semaine après semaine, ce trio doit cogiter pour créer une comédie musicale. En se basant sur des faits historiques, des personnages vrais, des musiciens ou d’autres comédies musicales, ils font des brain storming improbables.

Ils montent alors une société et l’appelle Les nouveaux Serge Lama, ce qui leur vaudra d’ailleurs un procès de la part du principal intéressé.

Ainsi est imaginé entre autre, tour à tour, une comédie musicale sur Napoléon « Et que s’appelorio Napoléon » avec des écureuils, sur Gainsbourg avec des légumes (cf. : l’homme à la tête de chou), sur Arnold Schwarzzeneger dans le cadre d’un partenariat avec l’office de tourisme autrichien, Les parapluies d’Angoulême autour des auteurs BD, un biopic sur Jean-François Copé, le fantôme de Jacques Brel, Peau d’âne dans un esprit anti-spéciste, Le lac des cygnes à la manière de Danse avec les stars ou encore une sur Xavier Dupont de Ligonès.

Complétement absurdes et totalement décalées, ces comédies musicales sont très amusantes. L’imagination de Leslie Plée est à son zénith et ça fait mouche à chaque fois. En créant ce trio improbable de losers (ils n’ont d’ailleurs ni nom ni prénom) et leur conciliabules pour trouver des idées, elle crée des récits très drôles. Leur jeu de ping-pong dans leurs recherches est parfois complétement barré. Les associations sont folles et hétéroclites.

L’auteure de Michel un chat sauvage propose un album sous forme de mini-récits en petit chapitre construit identiquement (4 pages) : le brain storming, le résultat et un faux articles de presse qui dézingue l’œuvre (ça aussi c’est drôle). Elle dévoile des planches stylisées et à l’encre très efficaces.

  • Mon opéra rock
  • Auteure : Leslie Plée
  • Editeur : Delcourt, collection Tapas
  • Prix : 16.95€
  • Parution : 03 mai 2017

Résumé de l’éditeur : Chaque semaine, une nouvelle comédie musicale voit le jour. On retrouve ainsi Régine dans le rôle de la reine d’Angleterre, des prêtres du Vatican qui décident de percer le secret de la jeunesse éternelle de Madonna ; on entre dans les coulisses de la création de spectacles les plus fous et absurdes les uns que les autres : une parodie et un hommage aux meilleures (et aux pires) comédies musicales.

Les 7 princes et le labyrinthe millénaire, volume 1

Notre avis : Afin de désigner le futur empereur, 8 prétendants sont étrangement enfermés dans un château. Seul celui qui en sortira sera l’heureux élu dans Les 7 princes et le labyrinthe millénaire, un manga Doki Doki de Yu Aikawa et Haruno Atori.

Alors que l’Empereur d’un vaste empire décède d’une longue maladie, 7 seigneurs se réunissent pour élaborer le système de désignation…

Yuan se réveille dans un cachot sans savoir pourquoi il y est enfermé. Il est délivré par Lawrence, champion d’arts martiaux. Il découvre que tous les deux sont injustement embastillés. Plus étonnant, les fenêtres et les portes du château sont condamnées.

Après un brutale montée des eaux, ils sont secourus par Titas, chef d’une bande des voleurs. Ils font alors la connaissance de Messiah – détective – puis Zan – grand chanteur et Gidéon – militant des droits civiques. Tous comprennent rapidement qu’ils sont candidats à la succession du trône impérial. Pourquoi eux ? Pourquoi sont-ils enfermés ?

Ensuite, ils entrent dans l’immense salle de réception, découvrent un repas mais il manque deux convives. Ils décident de partir à leur recherche…

Seinen simple dans sa construction, pas révolutionnaire dans sa narration, Les 7 princes et le labyrinthe millénaire captive néanmoins le lectorat amateur du style. Le récit de Yu Aikawa est sans aucun doute efficace. L’auteur confine ses 8 protagonistes dans un château et distille un huis-clos mystérieux et légèrement angoissant qui peine à séduire les lecteurs.

Il faut souligner que la première partie du manga sert d’installation et par la même occasion à découvrir les 8 personnages  de façon un peu mécanique et donc l’action est peu au rendez-vous.

L’intrigue repose sur cette étrange machination : Pourquoi ces personnages ? Qui tire les ficelles ? Est-ce un survival à la Hunger Games ?

La partie graphique de Haruno Atori semble être le point fort de cette saga. Il réalise de belles planches où il apporte un grand soin aux costumes des personnages. Ses décors sont néanmoins a minima.

  • Les 7 princes et le labyrinthe millénaire, volume 1
  • Scénariste : Yu Aikawa
  • Dessinateur : Haruno Atori
  • Editeur : Doki Doki
  • Prix : 7.50€
  • Parution : 03 mai 2017

Résumé de l’éditeur : Selon une tradition millénaire, le successeur de l’empereur doit être désigné parmi plusieurs jeunes gens enfermés ensemble dans un château piégé. Les prétendants au trône se retrouvent dans la demeure maudite, avec pour mission de choisir l’élu. Mais le processus tourne vite à la machination sanglante.

Krollebitches

Notre avis : Krollebitches, souvenirs même pas en bande dessinée est un recueil de petites nouvelles signées Jean-Christophe Menu sur ses pensées de jeunesse autour de la bande dessinée.

Très beaux hommages à la bande dessinée belge, ces textes superbement écrits raviront les lecteurs âgés comme les plus jeunes. Tour à tour, Jean- Christophe Menu – cofondateur des éditions L’Association – nous parle de Morris et son personnage Lucky Luke (un beau texte en ouverture), mais aussi de Ric Hochet de Tibet, de Chlorophylle de Raymond Macherot, de Spirou par Franquin, de Gil Jourdan de Maurice Tillieux, de Bob & Bobette de Vandersteen et bien évidement de Tintin de Hergé. Alors qu’il fut un des animateurs de la nouvelle bande dessinée alternative, l’auteur de Chroquettes met en lumière les anciens, les pionniers du 9e Art, pour déclamer son amour à cette période de l’âge d’Or de la BD.

Il livre des souvenirs d’enfance de manière tendre et mélancolique. L’auteur poursuit aussi ses mémoires autour des revues Pilote, L’écho des Savanes, du Trombone illustré (supplément encarté dans Spirou) mais aussi des auteurs qu’il admire Druillet, Gotlib ou encore Cestac & Robial créateurs de Futuropolis.

Plus tard adolescent et jeune majeur, son époque rock’n’roll – qu’il raconte dans Locke grove – lui permet de découvrir Métal Hurlant, Yves Chaland, Moebius ou encore Jean-Marc Reiser.

Krollebitches (petite boucle en dialecte bruxellois) : un beau livre, sympathique et tendre.

  • Krollebitches
  • Auteur : Jean-Christophe Menu
  • Editeur : Les Impressions Nouvelles
  • Prix : 17€
  • Parution : 06 avril 2017

Résumé de l’éditeur : Krollebitches : du dialecte bruxellois crolle (boucle) et du néerlandais beetje (un peu). Popularisé (et peut-être inventé) par Franquin, ce mot désigne l’ensemble des signes graphiques caractéristiques de la bande dessinée : traits de vitesse, gouttes de sueur, spirales d’étourdissement ou de folie, etc. Ces signes particuliers constituent une des caractéristiques essentielles du langage de la bande dessinée.

Avec Krollebitches, Souvenirs même pas en bande dessinée, Jean-Christophe Menu nous fait revivre les chocs qui ont éveillé sa passion pour la bande dessinée durant l’enfance, l’adolescence, puis les sulfureuses « apparitions » du 9e Art adulte naissant, qui vont s’ajouter à ses premières aspirations.

Le fondateur de L’Association et de l’OuBaPo a suivi toutes les étapes propres à sa génération, de Spirou et Tintin, à Fluide Glacial et Métal Hurlant, jusqu’au premier fanzine où s’arrêtent ces souvenirs. En plongeant dans sa mémoire et ses livres accumulés, Menu comprend peu à peu ce qui l’a construit, comme auteur et comme éditeur. À travers ses phases historiques successives, la bande dessinée a agi pour lui comme une instance subversive et salvatrice.

Né en 1964, Jean-Christophe Menu est l’une des figures majeures de la bande dessinée alternative, connu aussi bien comme auteur de bandes dessinées (Livret de Phamille, Métamune Comix, Chroquettes) que comme éditeur. Il est également l’un des rares praticiens du 9e Art à s’exprimer par le texte. En 2011, il a notamment publié La Bande Dessinée et son Double, la thèse d’Arts Plastiques qu’il a soutenue à Paris 1, et qui dressait un bilan analytique et critique de ses multiples activités. Krollebitches est son premier texte de souvenirs, illustré et mis en page par lui-même.

Paloma : Et si on goûtait dans le jardin ?

Notre avis : Il fait beau et la petite Paloma aimerait goûter dans son jardin. Mais rien ne va se dérouler comme elle le souhaiterait. Carole Trébor associée à Marc Lizano conte ses mésaventures dans Paloma : Et si on goûtait dans le jardin ? aux éditions Rageot.

C’est le printemps, Paloma sort de sa maison pour profiter de son jardin. Sur une souche, elle commence à installer une nappe afin de prendre le goûter dehors. Elle sort alors une assiette de cookies et un verre de jus d’orange. Mais, un petit oiseau malicieux et affamé lui dérobe un gâteau. Surprise, elle fait tout tomber.

Abeilles, écureuil, oiseaux et fourmis viennent alors lui voler son goûter : elle est alors très énervée…

Pour inaugurer leur nouvelle collection d’histoires sans texte, les éditions Rageot laissent carte blanche à Carole Trébor et Marc Lizano pour conter des récits de Paloma, leur nouvelle héroïne. Dans les pas des séries jeunesse muettes – de plus en plus nombreuses en bande dessinée – Petit Poilu (de Fraipont & Bailly), Myrmidon (Martin & Dauvillier), Monsieur Lapin (Dauvillier & Amsallem) ou encore Anuki (Maupomé & Sénagas), Paloma tient toute sa place dans ce genre littéraire.

L’auteure des Fanfarons (4 volumes avec Arianna Tamburini) propose une histoire simple mais universelle très drôle. L’énervement de son personnage mais aussi la naïveté des animaux rendent cet ouvrage amusant.

Pour l’accompagner au dessin, Carole Trébor a fait appel à Marc Lizano, l’auteur de La pension Moreau (avec Benoît Broyart) et Vater & Sohn (avec Ulf K). Son trait tout en rondeur et ses grandes vignettes (deux maximum par page) sont parfaits pour les plus petits.

Paloma : une nouvelle petite héroïne à suivre !

  • Paloma : Et si on goûtait dans le jardin ?
  • Scénariste : Carole Trébor
  • Dessinateur : Marc Lizano
  • Editeur : Rageot
  • Prix : 10€
  • Parution : 10 mai 2017

Résumé de l’éditeur : Paloma veut pique-niquer dans l’herbe. Mais ses amis Chat, Lapin, Pigeon et Moineau sont bien plus gourmands qu’elle… et quand elle peut enfin se mettre à goûter, voilà qu’il se met à pleuvoir ! Réactions en chaîne pour un album plein d’humour.

 

Bjorn le morphir, tome 6 : L’armée des steppes

Notre avis : Bjorn le morphir est une des séries Coup de coeur de Comixtrip ! Voici le sixième opus de l’excellente saga fantastique pour adolescents signée Thomas Lavachery et Thomas Gilbert.

Pour découvrir cette très belle série, vous pouvez parcourir nos deux articles : la présentation de la saga et le tome 5.

Le Fizzland est déjà loin pour Bjorn et son ami Hughinn. Le royaume de jeune gouverneur est tombé. Alors qu’ils ont installé leur campement avec leurs compagnons d’arme, ils sont attaqués par des pillards. Les deux fuient sur le dos de Zigournir, dragon ressemblant à un singe majestueux…

Plus tard, Bjorn et son frère sont vendus par des chasseurs d’esclaves sur le marché d’Oleh mais le lieu est attaqué par de mystérieux hommes…

Que dire de plus que nous n’ayons dit sur cette formidable-géniale-superbe saga fantasy ? Sous la plume de Thomas Lavachery (qui a adapté lui-même ses romans), Bjorn le morphir est addictif. A chaque tome, l’intrigue prend une direction à laquelle on ne s’attend pas. Accrocheuse et folle, l’histoire plait par les obstacles mis sur la route des protagonistes mais aussi son rythme effréné.

Bjorn grandit très vite – plus vite que le devrait son âge – avec le poids énorme qu’il porte sur ses épaules, son destin et les nombreuses batailles.

Au dessin, Thomas Gilbert donne tout et c’est rafraichissant. L’auteur de La sagesse des pierres emporte le lecteur par un découpage enlevé et un trait d’une belle modernité. A noter que son Zigournir le dragon est sublime !

  • Bjorn le morphir, tome 6 : L’armée des steppes
  • Scénariste : Thomas Lavachery
  • Dessinateur : Thomas Gilbert
  • Éditeur : Rue de Sèvres
  • Prix : 14,00 €
  • Parution : 22 mars 2017

Résumé de l’éditeur : Bjorn et son frère partent à la recherche d’alliés pour reconquérir leur royaume suite aux guerres des tomes précédents. Ils traversent des steppes jonchées de pièges et d’ennemis potentiels. Mais le pire ennemi de Bjorn pourrait bien être sa colère lorsqu’il apprend que sa bien-aimée a été forcée de se marier pour préserver son peuple. Comment surmontera-t-il sa frustration pour convaincre l’armée des steppes de l’aider ?

Le temps du rêve, tome 1 : Ocre

Notre avis : Commissaire-priseur, Urbin vole un tableau sans grande valeur. Il décide de la cacher dans le bateau de son père décédé. H Tonton dévoile le premier volume de Le temps du rêve, un album Cerises et Coquelicots.

Lyon dans les années 70. Urbin est un commissaire-priseur reconnu dans le métier. Lors d’une vente, il propose un tableau avec une très belle femme aborigène. Il est acheté 10 000 francs par la Comtesse, propriétaire du Château de Beauvière.

Quelques jours plus tard, Urbin se rend à l’inauguration d’une exposition dans le magnifique château. Là, il vole le tableau. Deux enquêteurs se rendent alors chez le commissaire-priseur pour glaner quelques informations sur la toile mais il a décidé de prendre des jours de vacances qui lui permettent de cacher son larcin dans la maison de campagne et plus précisément dans le bateau de son père décédé.

Là, il retrouve Louisette (qui veut qu’on l’appelle par son deuxième prénom Marilyn), son amie d’enfance et découvre aussi Alice, une mystérieuse adolescente…

Très belle chronique sociale sur la France des années 60, Le temps du rêve est extrêmement agréable à la lecture. Le récit imaginé par H. Tonton est à la fois mélancolique, doux et chaleureux. Finalement le vol du tableau est un prétexte pour dévoiler deux autres histoires parallèles : celle de Urbin et Louisette qui s’appréciaient énormément plus jeunes mais qui n’avaient jamais franchi le pas. Cette histoire d’amour naissante est pimenté par le mystère entourant Alice/Maayan, jeune métisse sans parents.

Malgré une histoire simple et plutôt classique, l’auteur de Petits bonheurs (2 volumes chez Vents d’ouest) parvient à capter son lectorat par une narration efficace et surtout par un excellent dessin. L’album bénéficie d’un trait semi-réaliste qui restitue admirablement l’ambiance estivale du récit. Il manie parfaitement l’aquarelle pour réaliser ses belles planches.

  • Le temps du rêve, tome 1 : Ocre
  • Auteur : H. Tonton
  • Editeur : Cerises et Coquelicots
  • Prix : 15€
  • Parution : 12 mai 2017

Résumé de l’éditeur : Arrachée à sa mère, une jeune aborigène des générations volées parvient à survivre en peignant des mondes oniriques. Mais sa peinture insolite devient rapidement l’objet de la cupidité d’une société occidentale faisant ainsi son infortune et son désespoir…!

Star Wars, Manuel des droïdes

Notre avis : Depuis que le firme Disney a racheté Lucasfilm, elle multiplie les ouvrages autour de Star Wars. C’est encore le cas avec le Manuel des droïdes, un livre-jeu autour des robots intelligents de la Guerre des étoiles.

Sur le même modèle que le Manuel du stormtrooper, ce bel ouvrage se décline en quatre grandes parties :

  • Partie 1 : Les droïdes de protocoles et astromécands. Elle présente dans un premier temps les deux stars de la Guerre des étoiles : R2D2 et C3PO, à travers des quiz, énigmes, jeu d’intrus ou mots casés. Puis leur polyvalence : jeu de différences, questionnaire, jeux avec des nombres, symboles… et enfin des pièces qui les composent et qui se revendent à prix d’or.
  • Partie 2 : Les droïdes travailleurs. Cette partie met en place des jeux autour de la santé et de la survie des robots (commercialisation, diagnostique…), leur réparation, leur maintenance et l’espionnage (labyrinthe ou codages…)
  • Partie 3 : Les droïdes militaires. Cette partie-jeu présente Genosis et son usine de droïdes, les attaques puissantes ou encore les défenses solides des robots.

L’ouvrage s’achève sur un Quiz final. Les solutions aux différents jeux et énigmes se trouvent à la fin du livre. Ce manuel s’adresse aux amateurs éclairés ou non de la saga. Si les quiz peuvent paraître difficiles, les autres jeux ne nécessites pas de connaître à fond les films de Star Wars.

  • Star Wars, manuel des droïdes
  • Editeur : Hachette Heroes
  • Prix : 12.90€
  • Parution : 12 avril 2017

Résumé de l’éditeur : Indéfectibles compagnons de nos héros, porteurs de plans secrets ou de cartes galactiques, les droïdes sont des personnages clés de la saga Star Wars.

Mais êtes-vous sûrs de si bien les connaître que ça ?
Répondez aux quiz, résolvez les énigmes, identifiez les pièces détachées et les séquences informatiques…
100 exercices pour affûter votre sens pratique, vos connaissances en électromécanique et en programmation informatique pour devenir un parfait connaisseur des droïdes de la galaxie !

La Belle et la Bête

Notre avis : Alors que le film Disney est en salle depuis mars, les éditions nobi nobi ! proposent leur version du film d’animation à travers 2 mangas signés Mallory Reaves et le studio Dice.

Publiés cette année au Japon par Tokyopop, les deux mangas sont donc l’adaptation du film live Disney. Ils donnent la vision de Belle dans Le destin de Belle et celle de la Bête dans Le destin de la Bête.

  • Le destin de la Bête. Au cœur de la France, un châtelain vit dans l’opulence : immense demeure, riches décors, domestiques nombreux. Un jour que ce prince orgueilleux et détestable organise une fête somptueuse, une mendiante fait irruption dans la salle principale. Elle lui propose une rose qu’il refuse. Elle lui jette alors un sort maléfique : il est transformé en créature monstrueuse et ses domestiques en mobilier parlant. Force de la nature mais détesté de tous, il se mure chez lui et commence à lire. Même ses serviteurs ont peur de lui. Un jour, il est dérangé par un vieil homme qui lui vole sa rose…
  • Le destin de la Belle. Villeneuve. Un homme veille sur sa fille unique depuis que sa femme est décédée. Lettrée – ce qui se faisait peu à l’époque pour une fille du peuple – ingénieuse et très libre, elle est moquée par les habitants de son village. Gaston, le jeune homme rustre, tente même de la demander en mariage, en vain ! Comme tous les ans, elle demande à son père d’aller lui chercher une belle rose. Il part et se retrouve dans le château de la Bête…

Quelle excellente idée les éditions nobi nobi ! ont eu de publier ces deux mangas ! Simple dans leur construction, facile à lire par sa grande fluidité, ils sont l’adaptation du film par Mallory Reaves. En imaginant la vision des deux protagonistes, l’auteure dévoile une seule histoire; les deux récits étant très complémentaires. Pour plus de compréhension, nous vous conseillons néanmoins de commencer par Le destin de la Bête.

Mangas ciblés pour les jeunes lecteurs, ils atteignent parfaitement leur but : faire découvrir ce conte populaire au plus grand nombre. Légende connue notamment par le merveilleux-somptueux chef d’oeuvre de Jean Cocteau (film avec Jean Marais et Josette Day en 1946), mais aussi par le film d’animation Disney réalisé en 1991 par Gary Trousdale et Kirk Wise, elle fut dévoilé la première fois par Jeanne-Marie Leprince de Beaumont dans Magasin des enfants (1757).

Cette lecture nouvelle permet de redécouvrir La Belle et la Bête et surtout de lui donner une nouvelle dimension. Chaque tome permet de comprendre et de connaître les pensées et les sentiments des deux héros. En ce qui concerne le dessin, il est l’œuvre du Studio Dice qui fait le travail, simple, lisible, sans plus mais ne révolutionne rien.

  • La Belle et la Bête : Le destin de la Belle, Le destin de la Bête
  • Scénariste : Mallory Reaves
  • Dessinateurs : Studio Dice
  • Editeur : nobi nobi !
  • Prix : 7.20€ par volume
  • Parution : 26 avril 2017

Résumé de l’éditeur : L’histoire du point de vue de Belle. Il était une fois ……. un jeune et beau Prince, qui vivait dans un magnifique château ou` il donnait des fêtes somptueuses. Mais, trop dorlote´ par des domestiques pre^ts a` satisfaire ses moindres caprices, celui-ci e´tait devenu insolent et e´gocentrique. Lorsqu’une mendiante se pre´senta en quête d’un abri et lui offrit une simple rose en e´change de son hospitalite´, il la renvoya sans me´nagement, ignorant qu’il s’agissait en re´alite´ d’une myste´rieuse enchanteresse… Pour le punir de sa cruaute´, celle-ci jeta un sort sur le château, transformant le jeune Prince en une Bête effrayante et tous ses habitants en objets. De´sormais, son seul moyen de rompre la male´diction sera d’apprendre a` aimer et a` se faire aimer en retour, et cela avant qu’une rose enchante´e ne perde son dernier pe´tale… Sans quoi, prisonnier du cha^teau pour l’e´ternite´, il conservera a` jamais son hideuse apparence et ses domestiques leur forme d’objet… Quelques anne´es plus tard, dans le petit village de Villeneuve… Farouchement inde´pendante et solitaire, la jeune Belle vit avec son pe`re, Maurice, un artiste. Passionne´e de litte´rature, elle re^ve de parcourir le monde qui s’e´tend au-dela` des limites de son village, ce qui fait d’elle une e´nigme pour tous les villageois. Lorsqu’en se rendant au marche´, Maurice est attaque´ par des loups et se perd dans les bois, il trouve refuge par hasard dans le cha^teau de la Bête, de´sormais plonge´ dans le noir et fige´ dans la glace. Mais la Bête, furieux de son intrusion, le fait prisonnier. Apprenant la disparition de son pe`re, Belle se lance a` sa recherche et se retrouve a` son tour face a` l’hideuse cre´ature, aupre`s de qui elle plaide pour sa libe´ration. Elle finit par accepter de prendre la place de son pe`re… Qui sait si ce noble sacrifice ne pourrait pas faire tomber la terrible male´diction ?

Voix douce

Notre avis : Voix douce est le huitième petit album mettant en scène Benny, le personnage fétiche de Baladi. Cette fois-ci l’homme-insecte se retrouve seul dans la ville.

Après un long sommeil, Benny se réveille de son sarcophage. Très étonné, l’homme découvre qu’il est seul dans la ville. Il serait l’unique survivant sur Terre. Pourquoi ? Il ne le sait pas vraiment.

La cité est dévastée comme s’il y avait eu une guerre ou une attaque nucléaire. Il décide alors d’emménager dans l’une des plus belles maisons et se trouve un étrange compagnon de vie : un chien en bois. Pour survivre, il pille les maisons et les magasins et tue les chiens errants. Tout semble lui sourire : quand ses vêtements sont sales, il les jette et il passe son temps à lire. Pourtant, il se sent de plus en plus seul. Et s’il cherchait une femme ?

A travers Vives voix, Baladi explore les affres de la solitudes et donc les crises existentielles qui en découlent. L’auteur suisse met en lumière les errances humaines, la solitude poussée à l’extrême et l’introspection individuelle. En choisissant un monde post-apocalyptique, il met son personnage en face de réalités étonnantes. Plus personne avec qui parler mais surtout les aliments et les objets à profusion sans se battre pour les obtenir. Benny, personnage parfois imbu de sa personne, naïf et anti-héros porte en son sein, beaucoup d’humour à son corps défendant.

L’ambiance de ville dévastée est admirablement mise en image par Baladi. Les planches minimalistes, avec peu de décor permet à l’auteur de se concentrer sur son personnage, ses expressions de visage et sa douleur d’être seul.

  • Voix douce
  • Auteur : Baladi
  • Editeur : Atrabile
  • Prix : 8€
  • Parution : 10 avril 2017

Résumé de l’éditeur : Pauvre Benny, livré à lui-même dans un monde où il n’y a plus… que lui ? Alors que Benny émerge d’un étrange sarcophage, il doit faire face à la plus terrible des vérités : il est l’unique survivant, le dernier homme sur Terre. Logique imparable : Si Benny est le dernier homme sur terre, il doit bien y avoir une dernière femme… Non ? Benny semble prendre la situation pas trop mal, ne se laisse pas abattre et rapidement s’organise, se régale (seul) de mets succulents, et s’enivre (seul) avec les meilleurs crus disponibles. Mais cher Benny, cela vaut-il la peine s’il n’y a personne pour partager tout ça ? L’âme soeur finira-t-elle par montrer le bout de son nez ? Plus confus que jamais, mais toujours aussi obsédé, Benny, néanmoins bien patient, alors que les mois et les années s’écoulent, et s’écoulent… Passé, présent, futur, Benny semble bien condamné à répéter les mêmes et inexorables erreurs jusqu’à la chute qui, ici, en rappellera d’autres – tout en ouvrant la porte sur de nouveaux mystères. Les non-aventures de Benny, c’est un peu la comtesse de Ségur explosée au MDMA – non, en fait ça n’a rien à voir.

UltraViolette

Notre avis : Violette est une petite fille sûre d’elle et qui ne se laisse pas marcher sur les pieds. Un jour, elle découvre que la maison pas loin de chez elle est de nouveau habitée. Elle mène l’enquête pour savoir qui est cette femme mystérieuse. Anne Loyer et Anaïs Nocera dévoilent UltraViolette, un album BD Mousse.

Collégienne ultra-sûre d’elle, Violette aime dire les 4 vérités à tout le monde. Elle habite seule avec son père artiste-peintre sur une belle péniche. Ce dernier en est plus que convaincu, plus tard, elle marchera dans ses pas. Mais, Violette ne le pense pas du tout : elle n’aime ni la peinture, ni la danse et ni la musique.

Elle préfère s’amuser avec Bitume, son gros chat noir et tout raconter à son meilleur ami Gaël alias Galette, le fils du boulanger qui mange tout le temps. Un jour, elle découvre que l’immense maison proche de sa péniche est de nouveau habitée par Elise Soyeuse, une femme très élégante. Qui est-ce ? Une châtelaine ou une meurtrière ? Elle décide d’enquêter…

Après Tine & Junior (Ingrid Chabbert et Brice Follet), les éditions Frimousse dévoilent leur deuxième album de bande dessinée Jeunesse avec UltraViolette. Petit album très sympathique imaginé par Anne Loyer, il plaira aux jeunes lecteurs. Il faut souligner que le récit de l’ancienne journaliste est extrêmement bien écrit et qu’il est porté par une galerie de personnages très bien campés. L’auteure a pris un grand soin dans la psychologie de son héroïne Violette. Pensant qu’elle a des pouvoirs, la collégienne est forte en caractère, ne se laisse pas marcher sur les pieds et possède un grand don de curiosité. Pour l’entourer la jeune fille peut compter sur son père, un homme aimant, très libre et artiste de talent, ainsi que Galette son ami. Malgré les quantités de gâteaux qu’il ingurgite, il est très maigre.

Anne Loyer (près d’une cinquantaine d’ouvrages à son actif) glisse aussi dans son histoire des références à la peinture (Fernand Léger, précurseur du cubisme) mais aussi au cinéma (Harry Potter) et le pimente par une enquête autour de Elise, femme ultra-mystérieuse.

Pour l’accompagner au dessin, elle a fait appel à Anaïs Nocera. L’auteure qui a participé au Projet Bermuda (plusieurs histoires) réalise des planches d’une belle modernité faites de grands aplats de couleurs réussis. Tout en rondeur, ses personnages sont attirants. Elle restitue parfaitement l’ambiance rocambolesque des aventures de UltraViolette.

  • Ultraviolette
  • Scénariste : Anne Loyer
  • Dessinatrice : Anaïs Nocera
  • Editeur : Frimousse, collection BD Mousse
  • Prix : 13.50€
  • Parution : 01 septembre 2016

Résumé de l’éditeur : Suspens dans la vieille bicoque… Ultraviolette vit avec son père sur une péniche. Il est artiste peintre et espère que sa fille suivra son chemin… Elle, c’est Violette, enfin Ultraviolette (mais ça c’est un secret) et elle est persuadée d’avoir de super pouvoirs… Mais ce matin, Violette rencontre une nouvelle voisine. Elle s’installe dans la maison abandonnée, pas très loin de chez eux. Elle est étrange (et Ultraviolette ne peut pas se tromper…). Elle n’est pas rassurée. Poussée par sa curiosité, elle tente d’entrer chez la voisine qui semble cacher quelque chose. Et d’un coup d’œil dans la vieille maison, Ultraviolette bascule dans le mauvais film. Partout au sol, des membres bras, jambes… Vite. Il faut appeler Galette (le meilleur ami d’Ultraviolette) et lui raconter tout ça. Imaginez. Une serial killer comme voisine ! Et quand Ultraviolette voit son père entrer chez cette mystérieuse sorcière, le lendemain, son sang ne fait qu’un tour. Elle doit sauver son père ! Évidemment, Ultraviolette n’est pas au bout de ses surprises ! Avec son ami, ultra violette aura bien besoin de ses « ultra » pouvoirs pour résoudre cette affaire plus que délicate…