Tu seras un saumon mon fils, volume 1

Notre avis : Adepte de la masturbation, Shion se retrouve père d’un homme-saumon ! Comment devenir père lorsque l’on est tout juste adolescent ? Le label WTF des éditions Akata propose Tu seras un saumon mon fils, un manga complétement absurde de Shôhei Sasaki.

Japon, dans un lycée. Taiyô, Teppei, Yûta et Shion aiment se défier à un concours complètement idiot : se masturber et envoyer la sauce le plus loin possible. Ce dernier est le champion toute catégorie de ce jeu adolescent stupide. Il faut dire qu’il pratique fréquemment cette activité : chez lui, dehors ou dans son établissement scolaire.

Ce jour-là après sa victoire, sa mère décide de l’inviter au restaurant pour lui présenter son futur beau-père Masterba. Il apprend par la même occasion qu’il va devenir frère de jumeaux et qu’il doit déménager pour Yokote, dans la préfecture d’Akita.

A peine arrivé, il est le sujet de moqueries de la part de Ginji, un gars pas très fin. Après une bagarre avec lui, il décide d’aller se ressourcer près d’une rivière. Là, pour se détendre et en souvenir de ses amis, il se branle au-dessus de l’eau.

Trois ans plus tard, il découvre avec effroi qu’il est le père d’un homme-saumon qu’il appelle Sauman. Etonnamment, il est aidé par son pire ennemi Ginji, qui le cache lui et son fils chez lui…

Après Le geek sa blonde et l’assassin, Desperate housecat & Co ou Fullmetal knights Chevalion, le label What the fuck ! s’enrichit d’une nouvelle série complétement barrée : Tu seras un saumon mon fils. Prévue en diptyque, l’histoire imaginée par Shôhei Sasaki sous ses allures absurdes met en lumière des thématiques contemporaines universelles fortes : la paternité, la paternité lorsque l’on est très jeune, la filiation ou l’amitié. Pour les 3 premiers thèmes, le mangaka les développe par le personnage de Shion envers son fils saumon mais aussi par sa situation personnelle avant d’être père (orphelin de père, un remariage, des frères jumeaux qui arrivent, le déménagement…).

Ce seinen réussi est construit comme une vaste comédie – farce énorme – teintée de fantastique par Sauman. La partie graphique de Shôhei Sasaki est très forte. Les personnages humains ont de vraies « gueules » très dures et Saumon pas très beau est pourtant très attendrissant.

  • Tu seras un saumon mon fils, volume 1
  • Auteur : Shôhei Sasaki
  • Editeur : Akata, collection WTF !
  • Prix : 7.95€
  • Parution : 27 avril 2017

Résumé de l’éditeur : Pour Shion, fini les concours de branlette avec ses potes ! Sa mère vient en effet de se remarier avec un nouvel homme, et le voilà forcé de déménager dans une région où il ne connaît rien ni personnne. Mal reçu dans sa nouvelle école, où il devient très vite la tête de turc, et ne trouvant pas non plus sa place dans son nouveau foyer, le jeune lycéen va évacuer toutes ses frustrations dans la rivière. En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, le voilà devenu le père de Sauman, l’homme-saumon ! Son quotidien en sera à jamais modifié…

Kamasultra

Notre avis : Les éditions I publient de nouveau en français Kamasultra, le Kâma Sutra version Benito Jacovitti, un petit chef-d’œuvre des années 70.

Dessins réalisés dans la revue italienne Playmen des éditions AVE à partir de 1977, le recueil déboulonne les positions du Kâma Sutra avec beaucoup d’humour. Il faudra attendre 1983 pour voir sa première édition en français chez Artefact.

C’est avant tout une relecture hilarante, décalée et complétement loufoque du livre indien, traduit pour la première fois en Grande-Bretagne en 1883 par Sir Richard Burton. Pas du tout trash ni pornographique par une partie graphique toute en rondeur qui ressemblerait aux dessins de Mordillo ou encore Edika, il fait avant tout la part belle aux rires.

L’auteur italien disparu il y a 20 ans dévoile donc des illustrations érotico-comiques de Adam et Eve (Il était une fois…) à la théorie du genre, en passant par Le livre des nœuds (tout s’emmêle dans un joyeux bazar), Sextoy et attrapes et Bestialités, tout plait dans ce livre sexy et amusant.

Après Portrait de la France de François Boucq, la nouvelle maison d’édition poursuit son travail autour des illustrateurs de talents avec ce Kamasultra.

  • Kamasultra
  • Auteur : Benito Jacovitti
  • Editeur : I
  • Prix : 19.70€
  • Parution : 12 avril 2017

Résumé de l’éditeur : Nouvelle édition du chef­-d’oeuvre de Jacovitti à partir de ses dessins réalisés pour le mensuel italien « Playmen » organisés thématiquement : des bestialités à la théorie du genre en passant par les couples à géométrie variable et autres sextoys et attrapes. Indispensable à l’amateur d’érotisme loufoque autant que d’humour par le dessinateur italien le plus exubérant de son temps. Un chef-d’oeuvre baroque alternant BD, vignettes délirantes et panoramiques hallucinants.

César et Capucine

Notre avis : Série animée Jeunesse diffusée sur France 5, César et Capucine signée Tébo poursuit son petit bonhomme de chemin en livre aux éditions Bamboo.

Pour débuter cette nouvelle série, deux albums sortent en même temps :

  • On ne veut pas faire la sieste. C’est l’heure de dormir pour César et Capucine mais ils ne veulent pas, préférant s’amuser. Le petit garçon sort son jouet à bulles et les deux enfants s’évadent. Grimpés sur l’une d’elles, ils voyagent jusqu’à une mystérieuse jungle. Pour rire, ils réveillent un lion qui dort…
  • On ne veut pas ranger la chambre. César a perdu son doudou. Son père lui suggère de ranger sa chambre pour le retrouver. Impossible ! Avec sa sœur, ils préfèrent sauter dans le coffre à jouets. Embarqués dans une chaloupe, ils croisent la route d’un requin très peureux…

Série ciblée pour les lecteurs dès 5 ans, qui met en scène deux enfants qui aiment désobéir à leurs parents, César et Capucine est très sympathique. Les deux albums imaginées par Tébo plaisent, se lisent facilement et sont chaleureux.

L’auteur de La jeunesse de Mickey (Prix Jeunesse à Angoulême en 2017, Glénat) confie qu’il avait conçu un livre avec ses deux héros mais aucun éditeur ne le voulait. Il proposa au studio d’animation Futurikon qui avait adapté Capitaine Biceps, qui déclina le concept.

Comme pour ses précédentes publications (Samson et Néon ou Alice au pays des Singes), Tébo utilise le fantastique à merveille pour construire son récit qui happe son lectorat.

Le point fort de cette adaptation (rare dans ce sens : dessin animé/livre) réside dans le dessin. Chaleureux et aux couleurs punchy, il lui permet de réaliser de très belles planches modernes et vivantes.

  • César et Capucine, tome 1 : On ne veut pas faire la sieste !
  • Auteur : Tébo
  • Editeur : Bamboo Jeunesse
  • Prix : 11.95€
  • Parution : 03 mai 2017

Résumé de l’éditeur : César et Capucine sont frère et soeur. Et comme tous les enfants, ils ont un peu de mal avec les règles que leur imposent leurs parents. Ranger leurs chambres ? Prendre leur bain ? Faire la sieste ? Non ! Il y a tellement mieux à faire… Comme aller visiter le monde magique où vivent tous ces animaux rigolos et complètement azimutés. Folie, non-sens et imagination débordante sont au rendez-vous ! Et les aventures que les deux chérubins vont vivre vont leur faire comprendre qu’il est parfois judicieux d’écouter ses parents.

  • César et Capucine, tome 2 : On ne veut pas ranger la chambre !
  • Auteur : Tébo
  • Editeur : Bamboo Jeunesse
  • Prix : 11.95€
  • Parution : 03 mai 2017

Résumé de l’éditeur : César et Capucine sont frère et soeur. Et comme tous les enfants, ils ont un peu de mal avec les règles que leur imposent leurs parents. Ranger leurs chambres ? Prendre leur bain ? Faire la sieste ? Non ! Il y a tellement mieux à faire… Comme aller visiter le monde magique où vivent tous ces animaux rigolos et complètement azimutés. Folie, non-sens et imagination débordante sont au rendez-vous ! Et les aventures que les deux chérubins vont vivre vont leur faire comprendre qu’il est parfois judicieux d’écouter ses parents.

Kurt Cobain : When I was an alien

Notre avis : au début des années 1970 dans la ville d’Aberdeen (Washington), un jeune garçon s’apprête à partir avec sa mère rendre visite à sa tante Mari. Elle a une surprise pour lui. Le petit Kurt découvre un tambour accompagné de quelques 45 tours. Les mélodies de groupes tels que les Beatles réveillent un intérêt qui jusqu’alors sommeillait en lui. On est encore bien loin du futur grand Kurt Cobain mais on en aperçoit les prémices.

Ses talents créatifs étaient déjà bien présents. Ils se révélaient essentiellement par le dessin. Un moyen qu’il avait trouvé pour s’exprimer et canaliser une attitude hyperactive. Mais il sentait que ce n’était pas sa voie. Au grand dam de ses parents qui (anecdote véridique) trouvèrent un compromis maladroit en lui offrant sa première batterie à l’effigie de Mickey Mouse…

Tender age in bloom, titre de ce premier chapitre, montrera comment Kurt va peu à peu obtenir cette certitude. Celle qu’il est fait pour la musique. Et au vu du contexte familial difficile dans lequel il vit, conjugué avec cette découverte qui pourrait s’avérer salvatrice, on se dit même que son intelligence musicale devrait lui permettre de tirer son épingle du jeu. Tout dépendra du coup de pouce que lui donnera son avenir.

C’est ainsi qu’on verra la future rock star traverser son enfance et son adolescence jusqu’au moment où sera fondé le groupe légendaire Nirvana. Ceux qui n’auraient jamais entendus parler de Cobain (!), auront le loisir de penser que ce garçon pourra s’épanouir dans sa passion… C’est en tout cas ce que laissent croire les auteurs de ce one shot.

L’italien Danilo Deninotti qui scénarise cette histoire, a voulu focalisé le parcours de Kurt Cobain sur son existence avant qu’il ne soit mondialement connu. Avec cette impression qu’il appuie sur le fait que l’enfant blond n’était pas forcément disposé à devenir l’être torturé qui a écourté sa vie.

Ainsi, Deninotti distille quelques faits avérés. De sa rencontre avec son fidèle bassiste, Krist [Novoselic], en passant par les nombreux batteurs qui n’ont pas fait le poids face à Dave Grohl, jusqu’à la rencontre avec Thurston Moore et Kim Gordon, membres du groupe Sonic Youth. Le scénariste intègre tous ces protagonistes de pertinente manière. Pour démontrer que, malgré une enfance chaotique, Kurt Cobain a su profiter d’un entourage qui correspondait à sa personnalité. Lui qui se prenait pour un extra-terrestre, se tranquillise peu à peu de savoir que d’autres aliens existent… Au travers de ses premières compositions, Kurt s’est servi de son âme écorchée et de ses convictions pour devenir ce fabuleux musicien.

Avec ces tons bleus, qui ne sont pas sans rappeler un certain Nevermind, Toni Bruno, dessinateur de Kurt Cobain : When I Was an Alien, nous aide à plonger dans ce qui pourrait être les souvenirs du chanteur. Et puis… il y a une certaine frustration qui se dégage à la fin de cet ouvrage. Le dessin de Bruno laisse comme un goût d’inachevé. Les cases et pages défilent vite, peut-être un peu trop. Il ne nous laisse pas l’occasion de s’arrêter sur un plan, une action. On pourrait ainsi regretter une lecture trop rapide.

Pour autant, ce récit où chaque partie est annoncée par un extrait d’un titre composé par Nirvana, rend un hommage appuyé sur Kurt Cobain. On se surprend ainsi, à écouter intérieurement quelques morceaux qui ont fait de ce groupe de rock, une référence. C’est certainement là l’essentiel pour les auteurs.

  • Kurt Cobain, « When I was an alien »
  • Scénariste : Danilo Deninotti
  • Dessinateur : Toni Bruno
  • Éditeur : Urban Comics
  • Prix : 14,00 €
  • Parution : 10 février 2017

Résumé de l’éditeur : When I Was an Alien revient sur l’enfance de Kurt Cobain, jeune garçon d’Aberdeen féru de musique. Au calme et à la solitude de la vie en banlieue se substitue rapidement un quotidien ponctué de répètes entre amis. Peu à peu Kurt fonde Nirvana, le groupe de grunge qui a bouleversé le paysage musical à jamais.

To your eternity, volume 1

Notre avis : Après son excellente série A silent voice (Ki oon), Yoshitoki Oima dévoile le premier volume de To your eternity, un manga fantastique aux éditions Pika.

Au milieu d’étendues enneigées, une sphère mystérieuse est déposée. Pouvant se transformer en n’importe quelle espèce animale ou végétale, elle prit la forme de Joan, un loup.

Ce dernier appartenant à un adolescent, il revient chez lui. Seul dans son village dévasté, c’est son seul compagnon de vie. Après de longues réflexions, le jeune garçon décide de quitter ce lieu pour rejoindre enfin la civilisation.

Malgré son enthousiasme et sa vitalité et après avoir chuté dans une eau glacée, il rebrousse chemin. Il faut souligner que sa blessure à la cuisse le handicape énormément…

Alors que A silent voice nous avait charmé et fasciné, To your eternity nous convainc beaucoup moins. Loin des salles de classe, des humiliations et du handicap comme dans sa précédente série, Yoshitoki Oima s’essaie au récit fantastique dans ce nouvel univers.

Prépublié depuis 2016 au Japon dans la revue Shônen Magazine des éditions Kôdansha, To your eternity est plutôt bien pensé et écrit. Néanmoins le lecteur a du mal à s’attacher à cet adolescent sans prénom dont le destin funeste est inéluctable. D’ailleurs ce suspense est fort limité puisque l’on sent dès le départ que cela sera inévitable. Si la figure du loup est plus intéressante car plus mystérieuse, cela fonctionne aussi qu’à moitié.

Restent l’ambiance de huis-clos proche des récits post-apocalyptiques et faisant penser à Neige (Gine et Convard) bien brossé, ainsi que le côté fantastique lui aussi bien étayé.

Yoshitoki Oima met aussi beaucoup de soin dans ses planches très vivantes. Mais là encore, toutes ne sont pas du même acabit. Elles sont magnifiques lorsqu’il développe ses décors.

On attendait la nouvelle série de cet excellent mangaka, on reste sur notre faim. Dommage !

  • To your eternity, volume 1
  • Auteur : Yoshitoki Oima
  • Editeur : Pika
  • Prix : 6.95€
  • Parution : 19 avril 2017

Résumé de l’éditeur : Un être immortel a été envoyé sur Terre. Il rencontre d’abord un loup puis un jeune garçon vivant seul au milieu d’un paysage enneigé. Ainsi commence le voyage de l’Immortel, un voyage fait d’expériences et de rencontres dans un monde implacable…

Ocarina Marina, tome 1 : Face de bulot

Notre avis : En mission chez les Humains, Marina – petite sirène – a du mal à cacher son secret dès qu’elle est mouillée. Mr Tan et Stan Silas dévoilent ses aventures rocambolesques dans le premier volume de Ocarina Marina aux éditions BD Kids.

Aquatown. Princesse des fonds marins, Marina doit passer un an sur Terre. Accueillie dans une famille, elle doit cacher son secret : c’est une sirène. Tant que ses pieds sont au sec, tout va bien, elle ne se transforme pas.

Accompagnée de Callipso, son otarie peureuse, elle communique avec sa mère poisson rouge dans un bocal. Atour d’elle, il y a aussi Sasha le fils de la famille, Octavia le vieille pieuvre ou Olly, la fille étoile de mer.

Marina ne supporte plus trop le fait d’être en ville, elle préférerait retourner dans la mer, dans son élément. Energique et à la personnalité forte, elle n’a pas du tout les codes terrestre : elle se trompe, ne comprend pas toujours tout et peut même s’ennuyer…

Mr Tan imagine de très belles histoires courtes de Ocarina Marina. A travers les 12 mini-chapitres, l’auteur de Shaker Monster (avec Mathilde Domecq) brosse le portrait d’une sirène échouée sur Terre et à qui il arrive des aventures folles. Teinté de beaucoup d’humour, le premier volet de cette série jeunesse plait. Les situations cocasses et la personnalité forte du personnage principal amusent et étonnent. Prépubliées dans le revue Manon, les histoires sont modernes et très vivantes. La vie quotidienne n’est pas simple pour une sirène qui doit en plus se cacher.

Pour pimenter ses récits, le scénariste crée des personnages secondaires très attachants. Entre Sasha – nouvel allié de Marina – les parents mais aussi Olly, la petite peste ennemie de la sirène, tout est prétexte pour rire.

Découvert avec La vie de Norman, Biguden (EP) ou Parasites (Paquet), Stan Silas dévoile de très belles planches. Son trait sympathique est proche des mangas et des films d’animation, ce qui plait beaucoup. Ce jeune auteur est à suivre.

Ce duo d’auteurs fonctionne à merveille pour le plus grand plaisir des jeunes lecteurs. Ocarina Marina est une petite série agréable qui démarre très bien.

  • Ocarina Marina, tome 1 : Face de bulot !
  • Scénariste : Mr Tan
  • Dessinateur : Stan Silas
  • Éditeur : BD Kids
  • Prix : 9.95€
  • Parution : 03 mai 2017

Résumé de l’éditeur : Marina est une sirène, mais pas n’importe laquelle ! Fille de la reine des mers, elle est la princesse du monde sous-marin… Sauf que, selon la tradition, elle doit passer un an sur terre incognito. Pas de souci, elle se déguise en vraie petite fi lle et envoûte une famille chez qui elle s’installe. Eh oui, elle a un ocarina magique autour du cou ! Mais il ne fonctionne pas sur le fi ls, Sacha, un petit binoclard de son âge. Et, surtout, si Marina rencontre la moindre goutte d’eau… Patatras ! Elle se retransforme aussitôt en sirène ! Et, justement, dans une ville construite sur l’eau, le danger est partout… Bref, entre son ennemie jurée Olly, la découverte d’Halloween et les problèmes que lui pose la neige, Marina ne risque pas de s’ennuyer ! Et vous non plus…

Un léger bruit dans le moteur

Notre avis : Prix du Polar SNCF BD en 2013, Un léger bruit dans le moteur est réédité par Petit à Petit. Adaptation du roman éponyme de Jean-Luc Luciani, il est l’œuvre de Gaet’s et Jonathan Munoz.

Quelque part dans un village isolé. Un jeune garçon orphelin de mère – elle est morte en couche – vit avec son père, son frère et sa belle-mère.

Dérangé psychologiquement, il n’a qu’une seule envie : tuer les gens autour de lui. Il débute son projet sordide par son frère qu’il frappe violemment au sol. Personne ne découvre son horrible dessein.

Il poursuit avec sa maîtresse puis le père d’une petite fille avec une grande cruauté. Il est d’ailleurs attiré par cette dernière qui lui ressemble et qui fut abusée par son propre père. Elle viendra par la suite habiter chez lui…

Enchaînant son projet tragique, ce petit garçon à l’allure de psychopathe fait frissonner. Gaet’s réussit admirablement à adapter le roman de Jean-Luc Luciani. Pourquoi ces subites envies de meurtres ? Pourquoi vouloir aussi éliminer ses proches ? Personne ne le sait vraiment et l’album reste énigmatique sur ce fait.

Avec sa tête d’ange et sa facilité à jouer la tristesse, il passe au travers des gouttes. Plutôt limité intellectuellement, il réussit son sordide dessein avec beaucoup d’aisance.

Construit en courts chapitres, l’album accroche facilement le lecteur par une justesse l’écriture. Se demandant jusqu’où il peut aller (tueur tout son village ?), le lectorat se laisse happer. Sans rien connaître de son passé – ni son nom, ni son lieu (on pense aux USA) – le personnage principal attire comme un aimant.

Pour mettre en image ce thriller psychologique angoissant, Gaet’s a fait appel à Jonathan Munoz. L’auteur de l’album Le dessein (Glénat) restitue parfaitement l’ambiance de plomb du récit. Son dessin lui permet de réaliser de très belles planches.

  • Un léger bruit dans le moteur
  • Scénariste : Gaet’s d’après le roman de Jean-Luc Luciani
  • Dessinateur : Jonathan Munoz
  • Éditeur : Petit à Petit
  • Prix : 16,90€
  • Parution : 7 avril 2017

Résumé de l’éditeur : Dans une petite et sinistre communauté villageoise isolée, un gamin se prépare à commettre le pire : décimer tous ceux qui l’entourent. Il enchaîne alors les victimes sans soulever le moindre soupçon. Mais le passage d’un véhicule dans cet endroit perdu pourrait changer les choses… Du coup de couteau au coup de foudre : l’histoire d’un enfant qui tue les gens.

Love stories, volume 1

Notre avis : Amour impossible entre deux jeunes garçons dans Love stories, un manga yaoi de Tagura Tohru aux éditions Taifu Comics.

Lycéens plutôt beaux, Kyôsuke, Yoshinaga et Yuiji sont amis. Le premier hétéro est attiré par les filles très jeunes des magazines coquins, le deuxième est amoureux en secret du premier et le dernier gay aimerait bien que le deuxième le regarde.

Un jour, Yuiji apprend par hasard que Yoshinaga est gay. Ce trio à l’amour impossible s’apprécie néanmoins et fait partie du même groupe de travail. Après avoir fait connaissance les deux homosexuels (qui ne savent pas qu’ils savent), se mettent donc au travail.

Chacun réagit pourtant différemment, ne sachant pas qui aime qui. L’un est instinctif tandis que le deuxième est plus réfléchit. Rapidement, les deux se rapprochent…

Yaoi très soft, plutôt dans la psychologie des personnages que dans les scènes hot, Love stories est une très belle romance, d’une belle justesse. Publiée au Japon à partir de 2013 chez Gentôsha, l’histoire imaginée par Tagura Tohru met en scène un trio amoureux impossible. Jeunes lycéens, Yiuji, Kyôsuke et Yoshinaga s’apprécient. Yuiji soutiendra son camarde Yoshinaga puisqu’il a du mal à vivre son homosexualité. Cette entraide est d’ailleurs très agréable à la lecture.

  • Love stories, volume 1
  • Auteure : Tagura Tohru
  • Editeur : Taifu Comics
  • Prix : 8.95€
  • Parution : 28 avril 2017

Résumé de l’éditeur : Quand Yuiji Hasegawa apprend accidentellement que son camarade de classe, Yoshinaga Yamato, est gay, il comprend rapidement que le regard de ce dernier est tourné vers un amour inaccessible. Faisant partie du même groupe de travail, les deux garçons apprennent à se connaître et à s’apprécier. Yuiji commence alors à se demander s’il ne pourrait pas aider Yamato à se rapprocher de son amour…

Ma Guerre, De La Rochelle à Dachau

Notre avis : Nous sommes le 08 mai 2015, à la Roche-sur-Yon. Sur la place du Monument aux Morts, chacun attend de recevoir sa distinction. Parmi ces futurs décorés, un homme au crâne nu, absorbe chaque goutte de pluie sans le moindre frémissement. Ainsi commence le témoignage de Guy-Pierre Gautier, 91 ans, Résistant à la Seconde Guerre Mondiale et déporté à Dachau. Ainsi commence Ma Guerre.

Comme si cette pluie battante le ramenait à ses douloureux souvenirs, on retrouve Guy-Pierre 70 ans en arrière.  De là débute son histoire, son témoignage de cette douloureuse époque. De cet album dirigé par Tiburce Oger, le petit-fils de celui qui nous délivre sa guerre, ressortent deux parties distinctes.

C’est en juin 1940 que Guy-Pierre vit pour la première fois un officier allemand sur une avenue de La Rochelle. A peine âgé de 17 ans, il comprit vite le rôle qu’il pouvait jouer auprès de ses camarades résistants. C’est lorsque l’un d’entre eux, Paul Guérit, fut fusillé qu’il entra activement dans un réseau appelé l’Organisation Secrète étudiante (OSE). Les distributions de tracts clandestins prônant la défaite de l’Allemagne signaient le début des rébellions. Ce n’était pas suffisant. Après avoir intégré un groupe de Francs-Tireurs et Partisans Français, Guy-Pierre devient le matricule FTPF 501. Les opérations auxquelles il participe deviennent plus risquées et se concentrent sur les destructions d’infrastructures stratégiques ou sabotages de l’environnement ferroviaire.

Malgré plusieurs missions accomplies, l’inévitable se produit. Accompagné de quelques uns de ses compagnons qui ne se sont pas fait fusiller, Guy-Pierre se retrouve prisonnier et fut conduit en mai 1944, par des membres de la division Das Reich, à la gare [de Penne]. Le terrible voyage vers Dachau sert de transition glaçante à la deuxième partie de Ma Guerre.

Le 22 juin 1944, Guy-Pierre Gautier pensionnaire de Dachau, porte un nouveau matricule, le 73505. Jusqu’au 30 avril de l’année suivante, par les moult détails narrés par notre héros, nous survolons l’enfer subi par tous les déportés. Toute cette partie ne peut être décrite par quelques lignes. Il faut simplement respecter ce témoignage rude, poignant et suffocant, en ouvrant grand les yeux. Les cases de Tiburce Oger feront le reste. De l’arrivée de son grand-père maternel dans cet ignoble camp, où il fut transféré une vingtaine de jours après dans une annexe, Allach, pour finir dans un camp disciplinaire. A chacune de ces étapes, aucune horreur réveillée par les souvenirs de Guy-Pierre ne nous est épargnée. La fin de ce calvaire qui devrait s’associer au soulagement, devient si révoltante tant l’indifférence ressentie par notre protagoniste est flagrante à son retour.

Ma Guerre, De La Rochelle à Dachau, est avant tout un hommage d’un homme pour son grand-père. On devine aisément que l’énergie employée à respecter la justesse des événements a été pour Tiburce Oger une attention de tous les instants. On a cette sensation que les souvenirs de Guy-Pierre Gautier resurgissent au même rythme que le lecteur tournant les pages. L’illustration de l’auteur peut être perturbante notamment pour la difficulté, parfois, à reconnaître son protagoniste. Elle se justifie certainement par le fait que là-bas, logés à la même enseigne, encaissant les mêmes atrocités, portant le même costume rayé, subissant la même tonsure, ils se ressemblaient tous…

Ce nouveau récit de Tiburce Oger sonne comme un devoir de mémoire. Même s’il est très intimiste, il nous permet, une fois de plus, de nous rendre compte de l’ignominie subie par tous ces hommes et femmes durant cette sombre période. Monsieur Gautier en est l’un des rares témoins aujourd’hui. Il nous confie sa guerre, nous nous devons de l’écouter.

  • Ma Guerre, De La Rochelle à Dachau
  • Scénariste : Tiburce Oger
  • Dessinateur : Tiburce Oger
  • Adaptée de  : Guy-Pierre Gautier
  • Éditeur : Rue de Sèvres
  • Prix : 17,00 €
  • Parution : 22 février 2017

Résumé de l’éditeur : Voici le témoignage de Guy-Pierre Gautier, grand-père de l’auteur, survivant de Dachau. Engagé en 1943 dans la brigade « Liberté » des francs-tireurs et partisans de La Rochelle, il s’emploie à des sabotages de voies ferrées et au renseignement. La bravoure côtoie l’insouciance. A l’arrestation du réseau, les difficultés commencent avec les interrogatoires par la gestapo, une mutinerie de la prison d’Eysses, les fusillés. Le cauchemar s’installe lors du voyage infernal en wagons à bestiaux jusqu’à Dachau. Le courage masque alors à peine la frayeur. Le récit poignant d’un survivant, jour après jour, souffrance après souffrance, jusqu’à l’apparition de la silhouette immense d’un gi américain qui annonce la fin du cauchemar le 30 avril 1945. BD Ado/Adulte.

Katanga #1 – Diamants –

Notre avis : Tout commence avec l’histoire du fondateur du Katanga, un certain Msiri. Né en 1830, il devient vite un mercenaire après que son père l’eut chassé de ses terres, pour une tentative d’enlèvement d’une fille de son clan. Accompagné d’une armée de cinquante hommes, il quitte donc le territoire de Nyamwezi et part à la conquête de lieux inconnus vers l’Ouest. Fort de son armement rare à l’époque (ses guerriers étaient équipés de mousquets), Msiri se retrouve rapidement à la tête de plusieurs régions. C’est ainsi qu’il baptisa son royaume Katanga. Celui qui s’était constitué un harem de 1200 femmes instaura terreur et respect très longtemps. Il aura fallu l’arrivée du commandant Le Marinel, mandaté par le Roi belge Léopold II, pour que disparaisse le Katanga avec son monarque. C’était sans compter sur les moult procréations du mercenaire aux milles femmes…

Cette riche introduction est fièrement narrée par Godefroid Munongo, Ministre de l’Intérieur du Katanga indépendant. Nous sommes en 1960, le Congo proclame son indépendance. Le Katanga présidé par Moïse Tshombé fait sécession. Cette riche province aux zones diamantifères veut garder le contrôle de ses territoires et se revendique comme Etat. La guerre entre le Congo et le Katanga est inévitable. Avec toute l’horreur que cela implique pour les civils. L’ONU fait intervenir ses Casques Bleus en tant que médiateurs. La puissante Union Minière du Haut-Katanga (UMHK), ne s’en satisfait pas et décide, par l’intermédiaire du Conseiller spécial du ministre nommé Orsini, d’embaucher des mercenaires pour protéger l’Etat du Katanga et leurs richesses minières.

Orsini supervise le recrutement d’une bonne trentaine de soldats désœuvrés. La tête de ce commando spécial est confiée à Felix Cantor, un ancien officier dont le curriculum vitae parle pour lui. Entouré de têtes brûlées sans foi ni loi, idoines pour accomplir leur tâche, on s’apercevra au fil des pages que Cantor sera un personnage phare de ce triptyque. Cette équipe d’anciens criminels aura fort à faire puisqu’une mission subsidiaire lui sera imposée. Celle d’exfiltrer un domestique noir, qui s’est réfugié dans un camp de l’ONU. Charlie, de son prénom, accorde une importance toute particulière dans la mesure où il est en possession d’une belle poignée de diamants. Cette histoire parallèle ajoute une tension considérable à l’ambiance déjà peu respirable.

Diamants, titre de ce Katanga est doté d’un dynamisme remarquable. Fabien Nury n’a plus rien à prouver si ce n’est de continuer à nous faire plaisir. Avec derrière lui des titres aux succès mérités (Il était une fois en France, Tyler Cross, Mort au Tsar), F. Nury démontre des qualités scénaristiques impressionnantes. Cette nouvelle série ne déroge pas à la règle. En mêlant réel et fiction, il donne le résultat d’un thriller politique palpitant. Et pour que l’illustration soit à la hauteur de l’intrigue, il s’associe une nouvelle fois à Sylvain Vallée. Par sa faculté à faire d’une caricature, un personnage quasi réaliste, le dessinateur nous abreuve de scènes, d’expressions plus vraies que nature.

Au final, ce binôme qui nous avait déjà conquis avec Il était une fois en France, réédite leur parfaite entente. Il n’est ainsi pas risqué d’affirmer que ce premier volet de Katanga fait partie des meilleurs productions de l’année. Et il ne devrait vraisemblablement pas être le seul puisque la suite devrait paraître fin 2017. Pour notre plus grand plaisir.

  • Katanga, tome 1 : Diamants
  • Scénariste : Fabien Nury
  • Dessinateur : Sylvain Vallée
  • Couleur : Jean Bastide
  • Éditeur : Dargaud
  • Prix : 16,95 €
  • Parution : 3 mars 2017

Résumé de l’éditeur : En 1960, après quatre-vingts ans passés sous la domination coloniale belge, le Congo proclame son indépendance ; moins de deux semaines après, la riche province minière du Katanga fait sécession. Le Congo et le Katanga entrent immédiatement en guerre ; au cœur du conflit : la possession des territoires miniers. De nombreux massacres et exodes de civils s’ensuivent. L’ONU impose alors sa médiation et l’envoi de Casques bleus sur place… Dans le même temps, une horde d’ignobles mercenaires est recrutée pour aller libérer les exploitations minières occupées… Et un domestique noir, Charlie, tord le cou au destin en mettant la main sur un trésor inestimable : 30 millions de dollars de diamants… ce qui fait de lui le Noir le plus recherché du Katanga.

Rien

Notre avis : Après La porte, Histoires à emporter, les éditions L’Association publient Rien, un formidable petit album de José Parrondo !

Né en 1965 en Belgique, José Parrondo est un auteur à part dans le monde du 9e Art. Original et singulier, il a réalisé des albums de grande valeur narrative et graphique. Son œuvre très minimaliste dans le trait est grande dans les thèmes qu’il aborde.

Enseignant à l’École Supérieure des Arts Saint-Luc de Liège (section illustration), il dévoile son nouvel album : Rien, un petit bijou !

En prenant le temps d’observer les personnes qui l’entourent mais aussi les objets et le monde, José Parrondo met en lumière ces petits riens du quotidien qui forment un grand tout. De manière douce, parfois mélancolique mais surtout avec beaucoup d’humour, il s’amuse des concepts et des codes de la bande dessinée. Il y a parfois du Fred (créateur de merveilleux Philémon) dans ces mini-récits d’une page, notamment lorsqu’il joue avec d’immenses lettres (comme Philémon et le naufragé du A) mais aussi dans sa poésie.

Il promène son petit personnage quasi chauve au gros nez d’un lieu à l’autre, entre rêverie et non-sense. Il ponctue certaine page par des jeux sur le mots (voir « le trou ») avec intelligence. Délicat à résumer, très court, rapide à lire, Rien est pourtant un album essentiel dans l’œuvre de José Parrondo !

  • Rien
  • Auteur : José Parrondo
  • Editeur : L’Association
  • Prix : 11€
  • Parution : 14 avril 2017

Résumé de l’éditeur : « Le rien contient du rien et rien d’autre », mais le rien renvoie-t-il nécessairement au vide, à l’absence, à l’inexistant ? Finalement, rien n’est moins sûr. Et comme José Parrondo n’est sûr de rien, il observe, il s’observe parmi les autres et le monde qui l’entoure. Il s’égare aussi et ses déambulations l’amènent à d’infimes découvertes et à des révélations microscopiques. Il nous murmure à l’oreille que les choses n’attestent pas de leur présence mais révèlent au contraire, en négatif, un ordre inversé et insoupçonné. Son sens de l’absurde questionne avec impertinence et fantaisie l’endroit, l’envers, le dedans, le dehors et plus largement le monde des apparences. C’est une quête de sens et de soi très discrète et, dans sa légèreté, il y a une mélancolie perçant à travers des observations malicieuses. Alternant des courtes bandes dessinées, des illustrations, des gravures, des photographies et des micro-textes, avec Rien, José Parrondo poursuit sa voie minimaliste en multipliant les techniques et les possibilités de raconter. Elles se font écho, produisent des frottements entre elles, ponctuent et font progresser un récit qui suit son bonhomme de chemin jusqu’à toucher tout un chacun.

Ecojolie

Notre avis : Engagé pour la cause environnementale, Tignous aimait réaliser des illustrations sur cette thématique dans les différents journaux dans lesquels il travaillait. Ecojolie dévoile une sélection sur ce thème.

Après Comment rater ses vacances, La Corse prend le maquis et Ni dieu ni eux, les éditions du Chêne poursuivent leur travail de mémoire autour de l’œuvre de Bernard Verlhac dit Tignous en publiant Ecojolie, un recueil de 96 pages reprenant quelques illustrations du formidable dessinateur de presse assassiné lors de l’Attentat contre Charlie Hebdo en janvier 2015.

Grâce à sa femme, Chloé Verlhac, son œuvre perdure dans le temps. C’est elle qui a choisi les dessins visibles dans l’album. Engagé pour la cause écologique à travers ses actions Greenpeace ou sa proximité avec le Festival du vent de Calvi, Tignous a toujours était un défenseur de la nature, à l’image de Cabu, son ami tombé sous les balles avec lui.

Du réchauffement climatique à la pollution du diesel, en passant par le nucléaire (les essais à Mururoa, les déchets), la fonte des glaciers, les pesticides, les OGM Monsento, la malbouffe, les végétariens, les animaux de la banquise menacés, les sacs plastiques, la centrale de Fessenheim ou les farines animales, toutes les thématiques de l’écologie sont déclinées avec humour.

A noter que les éditions du Chêne font aussi la part belle à Wolinski en republiant Candide de Voltaire qu’il avait illustré et les éditions du Cherche-Midi font de même avec l’œuvre de Cabu (Toujours aussi cons). De très belles initiatives à souligner pour ne pas les oublier !

  • Ecojolie
  • Auteur : Tignous
  • Éditeur : Editions du Chêne
  • Prix : 14.90€
  • Parution : 05 avril 2017

Résumé de l’éditeur : Tignous, l’écologiste, homme libre comme l’air, citoyen planétaire, rigolait de tout par tous les temps, avec nous tous. Il disait que préserver la planète, c’est aussi intégrer l’art des relations humaines dans son quotidien. Ours blancs à la dérive, nucléaire, pollution, déforestation, ses dessins nous rappellent avec humour que l’écologie s’impose comme un art de vivre, une valeur à défendre pour un avenir plus respirable