La casa

Notre avis : Après La boucherie (Bastien Vivès) ou l’intégrale de Moi, je (Aude Picault), les éditions Warum poursuivent la fête d’anniversaire de leur onze ans avec la réédition de La casa, signé Victor Hussenot.

Le tout premier album publié du talentueux Victor Hussenot, tout de suite nous fascine et nous envoute par la puissance graphique qui s’en dégage et la façon dont l’auteur joue avec les vignettes. La case « maison des personnages » comme le souligne l’éditeur prend toute son ampleur sous les traits de l’auteur de Chemin des souvenirs (La joie de lire).

Comme à pu le faire Marc-Antoine Mathieu avant lui (bel hommage à cet artiste majeur du 9e art), Victor Hussenot trimbale ses personnages lambda, anti-héros, pas reconnaissables, dans tout l’espace de leurs cases. L’auteur de Les Spectateurs (Gallimard) les déforme, les casse, les réduit, les tourne ou les contourne.

Le jeu est donc sur la forme mais aussi sur le fond où ses personnages se perdent dans leurs réflexions, leurs pensées, leurs rêves, leurs forces et leurs faiblesses.

C’est brillant, c’est époustouflant, c’est très fort pour une première bande dessinée. Peu de jeunes auteurs ont pu livrer un album original, singulier et si racé pour une première ! Comixtrip aime le travail de Victor Hussenot et il le dit !

Pour cette réédition, Victor Hussenot a agrémenté ses premières pages de nouvelles pages en couleurs et l’auteur de Au pays des lignes (La joie de lire) s’est confié à Maël Rannou pour un long entretien, à lire en fin d’album.

  • La casa
  • Auteur : Victor Hussenot
  • Éditeur : Warum
  • Prix : 18€
  • Parution : 09 novembre 2016

Résumé de l’éditeur : La case, maison des personnages de bande dessinée, n’aura jamais aussi bien porté l’ambiguïté de son nom…

Victor Hussenot se joue et déjoue les codes, triture l’espace, pousse les cases, les détruit, les étire, joue avec les cadres – ceux des cases comme ceux, plus vastes, de la narration. Ses personnages, au travers d’histoires qui ne semblent pas (à première vue du moins) connectées les unes aux autres, se font acteurs de la bande dessinée, constructeurs de cases, créant et détruisant au gré de l’imagination de leur auteur leurs propres prisons.

Un jeu subtil, sur le fond et sur la forme, une réflextion sur les doubles sens – dans tous les sens.

Réédition des onze ans : Pour l’anniversaire de WARUM, LA CASA est rééditée en cartonné, avec des pages couleurs inédites et un dossier rencontre-entretien entre l’auteur et Maël Rannou.

 

Burning tattoo, tome 2

Notre avis : Alors que le premier volume nous avait laissé une très belle impression, Emmanuel Nhieu dévoile la suite de Burning tattoo, son très bon shônen aux éditions Ankama.

Pour vous rafraîchir la mémoire, vous pouvez parcourir la chronique du volume 1 de Burning tattoo : ici.

Tatau – le garçon de verre au tatouage magique – Ink son amie et Holo, sa console qui parle, sont toujours en quête des encres magiques pour terminer le tatouage du jeune adolescent. Ils expédient les affaires courantes en bastonnant Riff et ses potes et rencontre Sun, un adolescent qui a lui aussi un tattoo magique.

A quatre, ils vont se mesurer aux Horseman, les hommes de main de King Tif, un caïd puissant qui pour se venger de la non-présence de poils et de cheveux sur son corps aurait décidé de tout faire pour en avoir.

Mais l’affrontement ne se passe pas comme le voudraient nos héros : Ink est dans un sale état, quasi morte et les deux garçons jetés en prison. Ils croupissent dans une geôle en attendant leur mort prochaine. Mais non loin de là, se prépare une révolte qui pourrait les faire sortir plus vite que prévu…

Il faut le dire d’entrée : on aime tout dans Burning tattoo ! Le scénario de Emmanuel Nhieu mais aussi son dessin. Ce manfra français est un excellent shônen : efficace, drôle, rythmé, au récit bien construit et aux situations fortes. Tatau et Ink – un très beau duo – sont rejoints dans leurs aventures par Sun pour former un trio complémentaire, efficace et qui risque de réserver encore quelques surprises. L’humour (parfois gras des garçons) est au rendez-vous même dans les situations les plus délicates à gérer pour le quatuor.

Burning tattoo : pour les amateurs de shônen qui envoient ! ça pulse, c’est fort, c’est drôle et c’est bien dessiné ! Que demande le peuple ? Le lire, tout simplement !

  • Burning tattoo, volume 2/3
  • Auteur : Emmanuel Nhieu
  • Éditeur : Ankama, collection mangas
  • Prix : 7.95€
  • Parution : 04 novembre 2016

Résumé de l’éditeur : Plongés dans l’inconnu d’« en-bas », Tatau, Ink et Holo y rencontrent Sun, jeune garçon au tattoo magique qui lui permet d’utiliser ses mains comme armes à feu. À eux quatre, ils affrontent les Horsemen, sbires du tyran local : King Tif. Alors qu’Ink est laissée pour morte, Tatau, Sun et Holo sont jetés en prison en attendant leur exécution. Si leur situation semble désespérée, c’est compter sans l’intervention de la résistance. L’affrontement est alors inévitable…

Demon, volume 1

Notre avis : Deux ans après Vanille ou chocolat, Jason Shiga est de retour aux éditions Cambourakis avec Demon, un conte cruel très drôle.

Dans la chambre d’un motel américain, Jimmy Yee est à bout. Ce petit comptable écrit une lettre à ses proches pour leur expliquer son futur geste : son suicide. Mais voilà, alors qu’il se pend, il pense qu’il a réussi mais non : il se réveille frais et vivant dans son lit. Il cherche alors une autre solution pour en finir. Cette fois-ci, il se tranche les veines dans son bain. Encore manqué ! Il se réveille de nouveau dans son lit, bien vivant !

Ne comprenant pas vraiment, il se tire une balle dans la tête, avale le tube complet de médicaments, rien n’y fait : il n’est toujours pas mort !

Etonnant récit cruel et humoristique, Demon plait par la multiplicité des essais de mort de Jimmy Yee (personnage de Bookhunter et de Vanille ou chocolat, un formidable et singulier album labyrinthique, ludique dans le style Livre dont vous êtes le héros). Prévue en 4 volumes, son histoire est une vraie variation de Un jour sans fin mais sombre et sanglant. S’il n’y avait eu que les tentatives de suicide, le lecteur se serait vite ennuyé. C’est pourquoi, il donne un virage différent dans le seconde partie de son album : Jimmy peut se réincarner dans d’autres corps et peut ainsi en jouer.

L’auteur américain – en résidence à Angoulême jusqu’en juin 2017 – nous régale par une narration très travaillée et recherchée, ainsi que par son humour très noir. Son dessin très simple est d’une belle efficacité.

  • Demon, volume 1/4
  • Auteur : Jason Shiga
  • Éditeur : Cambourakis
  • Prix : 22€
  • Parution : 05 octobre 2016

Résumé de l’éditeur : Demon volume 1 est le premier volume du nouveau projet-fleuve de Jason Shiga. On y retrouve son personnage de prédilection, Jimmy Lee. Mathématicien et père de famille banal, il n’a jamais rien entrepris d’original dans sa vie avant de réserver une chambre dans un motel afin de s’y suicider. Il échoue, multiplie les tentatives de toutes sortes, toujours sans succès… Ressort humoristique grinçant de la narration, cette répétition devient le moteur d’une folle histoire qui va faire de Jimmy et de ses réincarnations à différents moments de sa vie un des hommes les plus recherchés du pays. Composant son intrigue pièce par pièce, tel un puzzle, Jason Shiga ne laisse rien au hasard dans cette web-série qu’il décrit comme son projet le plus ambitieux. Entre thriller et jeu interactif, Demon laisse éclater tout le génie de Shiga qui parvient à croquer dans un style naïf et minimaliste des personnages puissants et toujours surprenants. Dévoilant les indices au compte-gouttes, Shiga distille le suspense tel un poison dans son intrigue farfelue et promène le lecteur d’une piste à une autre. Initialement publié sur le web, le projet Demon contient plus de 720 planches et propose 21 fins possibles aux aventures de Jimmy Yee. Les éditions First Second et les éditions Cambourakis ont décidé conjointement de les publier, de façon simultanée, en quatre volumes, à partir d’octobre 2016.

Malibu cheesecake

Notre avis : Les éditions Graph Zeppelin dévoilent Malibu cheesecake, un très bel art- book de pin-up signé Olivia de Berardinis.

Née à Long Beach en Californie, Olivia de Berardinis est une illustratrice reconnue dans le monde pour ses pin-up sexy qu’elle a publiée dans le magazine Playboy. Après avoir étudié à la School Visual art de New-York, l’américaine se spécialise donc dans le dessin de très belles femmes. Elle prend pour modèle Julie Strain, Masuimi Max, Dita Von Teese ou Bettie Page, à laquelle elle dédie d’ailleurs cet ouvrage.

Au sommaire de ce très beau livre de 160 pages, des danseuses de revue des années 20 (Anita Berber, Yva Richard), des illustrations sur Margaret Cho, Bettie Page bien sûr (avec des dessins un peu BDSM), Dita Von Teese, Rhonda Ridley, mais aussi L’aventure Playboy.

Le livre est émaillé d’interviews de ces femmes qui ont servi de modèle à Olivia de Berardinis, concoctées par Angela Frucci.

  • Malibu cheesecake, les pin-up d’Olivia de Berardinis
  • Auteure : Olivia de Berardinis
  • Éditeur : Graph Zeppelin
  • Prix : 35€
  • Parution : 18 novembre 2016

Résumé de l’éditeur : Plus de 100 peintures et dessins de pin-up commentés par Olivia De Berardinis. De la technique aux modèles en passant par le processus de création, cette illustratrice mondialement connue, qui signe ses oeuvres sous le nom d’«Olivia», nous dévoile dans 160 pages en couleurs tout son talent. Les images sont accompagnées d’interviews de : – Hugh Hefner, célèbre fondateur du magazine Playboy ; – Bettie Page, icône de années 50 mondialement connue pour ses photos de pin-up fétichistes ; – Dita Von Teese, danseuse new burlesque, mannequin, stripteaseuse, styliste et actrice américaine ; – Margaret Cho, actrice, scénariste, productrice et réalisatrice. Ouvertement bisexuelle, elle s’est à plusieurs reprises engagée dans le débat public en faveur des droits LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transsexuels). Un superbe livre qui sera aussi bien convoité par les amateurs de pin-up que les collectionneurs chevronnés.

Trolls de Troy, tome 22 : A l’école des trolls

Notre avis : Voici déjà le 22e tome de Trolls de Troy ! Comme le temps passe vite lorsque l’on est attaché à une belle petite série. A l’école des trolls revient sur l’enfance de Waha et est signé Christophe Arleston et Jean-Louis Mourier.

Adoptée par Teträm et Puitepée, un couple de trolls, Waha n’est pas vraiment une trolle comme on l’entend du côté du village. Cette humaine recueillie par les deux mastodontes, se comporte pourtant comme une vraie trolle. Malgré son absence de poils et de moucherons autour d’elle, les autres la considèrent comme faisant partie de leur communauté.

Aujourd’hui est un grand jour : c’est jour d’excursion scolaire dans la forêt. A la tête des petits monstres, il y a Fydelkass, un ancien combattant traumatisé par les orages. Sacs sur le dos, Waha et ses amis sont prêts pour la grande aventure…

Christophe Arleston, avec ce nouvel album de Trolls de Troy, touche en plein dans le mille. Le récit malicieux du scénariste mélange habilement, comme à son habitude avec cette série, actions mais surtout humour décalé et burlesque. Cette fois-ci, il imagine un préquel à la série, soit l’enfance de la petite Waha. Les quiproquos, les scènes cocasses et rocambolesques s’enchaînent avec un grand dynamisme. C’est fort, c’est amusant, c’est fou et ça fait un bien fou à lire !

Le trait de Jean-Louis Mourier est toujours aussi efficace et d’une grande force comique. Le talentueux dessinateur nous montre des planches très fouillées, riches en décors et un bestiaire inventif comme à son habitude. Le découpage est très dynamique et le lecteur sera happé jusqu’à la fin de l’album. Les couleurs de Claude Guth sont au diapason de cette histoire si amusante.

  • Trolls de Troy, tome 22 : A l’école des trolls
  • Scénariste : Christophe Arleston
  • Dessinateur : Jean-Louis Mourier
  • Éditeur : Soleil
  • Prix : 14.50€
  • Parution : 30 novembre 2016

Résumé de l’éditeur : Waha est une petite fille comme les autres… ou presque. Adoptée par les trolls, elle suit l’enseignement trollesque. Et aujourd’hui, une sortie scolaire à travers la forêt est programmée. Avec le petit Roken, déjà très bête, et deux autres petits trolls, ils suivent le maître Fidelkass, mais le danger rôde… Un terrible chasseur a promis à une magicienne de lui ramener des dents de trolls, et les petits sont des proies qui semblent faciles…

 

A la poursuite du Niurk-Niurk

Notre avis : Les éditions L’atelier du poisson soluble dévoile A la poursuite du Niurk-Niurk signé Grégoire Kocjan et Juliette Barbanègre.

Lune et Gââ n’ont pas mangé depuis plusieurs jours. Accompagnés de Youkiki – le félin –  les deux jeunes enfants issus d’une tribu quasi préhistorique partent à la chasse au Niurk-Niurk. Ils se retrouvent alors devant l’entrée de la grotte du temps, dont le chef leur à interdit l’accès.

Ils bravent alors l’interdit et se tombent nez à nez avec un Moutmouth, puis par magie arrivent dans une pyramide où une momie leur fait peur, ensuite dans une arène romaine et ainsi de suite. Ils parcourent le temps et changent de lieu à une vitesse folle.

Le récit de Grégoire Kocjan est une très belle fable fantastique pour les jeunes lecteurs. En suivant les aventures de ces deux personnages préhistoriques, il distille beaucoup un rythme fou à son histoire. Les lieux et les époques s’enchainent à une très grande allure. Gââ et Lune traversent ainsi l’Antiquité, le Moyen-Age, les temps modernes, la Révolution Française jusqu’à nos jours; le tout à la recherche d’un Niurk-Niurk, une créature fantastique.

Bel hymne à l’Histoire et aux œuvres muséales, A la poursuite du Niurk-Niurk bénéficie d’une très belle partie graphique de la part de Juliette Barbanègre. Jeune auteure diplômée de l’Ecole Emile Cohl de Lyon en 2011, elle illustre des articles dans la presse mais aussi des livres jeunesses (XXI, Citrus, La Peste, Le Rouergue). Son trait colorée, qui a des influences de Christophe Blain, est idéal pour mettre en valeur le propos de l’album.

Parcourez le site de L’atelier du poisson soluble, il y a de très belles petites pépites !

  • A la poursuite du Niurk-Niurk
  • Scénariste : Grégoire Kocjan
  • Dessinatrice : Juliette Barbanègre
  • Éditeur : L’Atelier du Poisson Soluble
  • Prix : 16€
  • Parution : 31 octobre 2016

Résumé de l’éditeur : L’histoire est haletante : Lune et Gôâ suivent un niurk-niurk dans la grotte du temps, celle-là même dont le chef du clan a interdit l’entrée, celle où le chaman s’est fait avaler par le utûûûr. Ils y découvriront l’histoire de l’humanité et croiseront un mastodonte, une momie, Vercingétorix, La Fontaine, Napoléon ou encore Neil Armstrong. L’illustratrice Juliette Barbanègre, formée à l’école Emile-Cohl, semble avoir pris beaucoup de plaisir à mettre en cases toutes ces péripéties. L’album de fiction, imaginé à partir des collections du musée Crozatier (Le Puy-enVelay) se clôt sur un dossier documentaire. L’ouvrage est un véritable éloge aux collections de tous les musées, terrain de jeu idéal pour l’imagination des visiteurs… et aussi source de savoir, évidemment, puisqu’on n’apprend jamais mieux qu’en s’amusant, n’est-ce pas ?

Given

Notre avis : Un jeune lycéen demande de l’aide à un camarade qu’il ne connait pas, afin de lui apprendre à jouer de la guitare. Natsuki Kizu met en scène les aventures d’un groupe de musique dans Given aux éditions Taifu Comics.

Uenoyama est un lycée qui adore la guitare et le basket. Depuis un certain temps, sa vie n’est plus enthousiasmante. Tous les jours, il se rend dans un coin calme, en haut d’escaliers, pour faire une sieste parce qu’il est toujours fatigué. Mais un jour,  il est étonné parce qu’il y a déjà quelqu’un à sa place préférée : Mafuyu. Guitare à la main, le jeune lycéen s’est endormi. Il supplie Uenoyama de lui apprendre à en jouer.

Pas trop décidé à le faire, il se laisse tenter à cause de l’insistance de Mafuyu. Plus étonnant, il le fait entrer dans son groupe de musique, au grand dam de ses camarades, Haruki et Aki

Le récit de Natsuki Kizu est un très bon yaoi édité par Taifu Comics. Dans ce premier volume de la série, le lecteur fait la connaissance des personnages très bien campés (le portrait de chacun d’eux se trouve à la fin de chaque chapitre). Pas d’histoire entre hommes à l’eau de rose, ni de scènes osées mais un récit initiatique très vivant autour de la musique. Très facile d’accès, ce manga mise sur les relations entre les deux autres membres du groupe qui changent avec l’arrivée de Mafuyu, novice en musique. Les tensions et les non-dits sont alors nombreux. L’attirance entre les deux héros est énigmatique : Pourquoi Uenoyama l’intrègre-t-il dans le groupe ? Dans quel but ?

Jeune mangaka née en 1992, Natsuki Kizu a déjà publié une série chez Taifu (Yukimura sensei to Kei-kun) qui mettait en scène l’histoire d’amour entre un professeur et un étudiant. Après Given, la même maison d’édition va sortir Links en janvier prochain autour de 4 couples d’hommes. Le trait doux et chaleureux de la japonaise est simple mais très efficace. A noter une très belle couverture (à retrouver ci-contre).

  • Given, volume 1
  • Auteure : Natsuki Kizu
  • Éditeur : Taifu Comics
  • Prix : 8.99€
  • Parution : 24 novembre 2016

Résumé de l’éditeur : Uenoyama est un lycéen féru de guitare et de basket. Seulement, la passion qui l’animait semble s’être éteinte pour laisser place à un quotidien morne, rythmé par de simples siestes. Un jour, il tombe sur Mafuyu, qui s’est endormi à l’un de ses endroits favoris, une superbe guitare Gibson serrée contre lui. Ce dernier le supplie alors de la réparer et de lui apprendre à en jouer. Si Uenoyama refuse catégoriquement au début, il finit par l’aider et va même jusqu’à l’intégrer dans son groupe. Il découvre derrière la candeur de Mafuyu un talent incroyable et bouleversant. Malheureusement, ce dernier est également hanté par un lourd traumatisme qui l’empêche de s’exprimer pleinement…

Artips, Histoire(s) de l’Art en BD

Notre avis : Les éditions Petit à petit et le site Artips s’associent pour dévoiler Artips, Histoires(s) de l’Art en BD, un recueil mis en image par un collectif d’auteurs.

Animé par une équipe de spécialistes, Artips est un site qui propose de recevoir une anecdote et l’histoire d’une œuvre d’art, 3 fois par semaine par mail ou en s’inscrivant sur la page facebook et ce manière gratuite. Petit à petit a donc choisi de faire découvrir quelques unes de ces anecdotes en dessin : de C’est pas beau de cafter qui revient sur les difficultés de De Vinci pour trouver l’incarnation de Judas dans son célèbre tableau de La Cène à Qui a tué Marilyn qui met en scène la folie de Dorothy Podber sur les toiles réalisées par Wharhol, en passant par Fini de se cacher qui explique comment Chardin a voulu impressionner des critiques d’art en accrochant ses toiles au milieu de tableaux célèbres ou ça pue ! ou comment les voisins de Géricault étaient incommodés par les odeurs venant de chez l’artiste.

Sous la direction de Benjamin Billiet, l’album de 96 pages permet au grand public de découvrir des œuvres d’art à partir d’anecdotes souvent très drôles, comme le fait D’art d’art l’émission de Frédéric Taddeï sur France 2. Très bien trouvées et mises en image, les histoires très courtes de 3 planches sont couplées avec une double-page avec la biographie de l’artiste. Pour la partie scénaristique, les éditions Petit à petit ont fait appel à Céka – Astrokidd, Tennis Kid ou La bête aux pattes noires – ce qui permet de bien structurer les histoires. A noter qu’un nombre important d’auteures les met en dessin (Coralie Nagel, Nathalie Bodin ou Pauline Bertrand).

  • Artips, Histoire(s) de l’Art en BD
  • Scénariste : Céka
  • Dessinateurs : Collectif
  • Éditeur : Petit à petit
  • Prix : 16.90€
  • Parution : 25 novembre 2016

Résumé de l’éditeur : Quinze anecdotes incroyables de l’Histoire de l’Art restituées en BD pour découvrir la grande Histoire de l’Art (Monet, Warhol, Vinci…). Artips, c’est l’Histoire de l’Art par l’anecdote authentique et savoureuse. De Leonard de Vinci à Andy Warhol en passant par Vermeer, l’Histoire de l’Art à travers de surprenantes anecdotes.

Petites histoires originales

Notre avis : Spécialiste de l’œuvre de Jijé, François Deneyer propose Petites histoires originales, un sublime ouvrage de plus de 400 pages sur l’histoire des planches originales et leur collection, aux éditions ASBL Musée Jijé.

Après entre autre Quand Gillain rencontre Jijé (Dupuis, 2014), François Deneyer – auteur belge – raconte l’histoire de la commercialisation des planches originales, la création des premières galeries, les premières expositions d’originaux et les premières ventes par des commissaires priseurs.

En effet, comme il le souligne dans la préface :  « la collection de planches originales fait l’objet, ces dernières années, de plus en plus d’attention de la part des médias et, par conséquent, du grand public et des investisseurs ». Pour étayer ses propos, il est allé à la rencontre de collectionneurs et de passionnés (les entretiens sont reproduits à chaque fin de chapitre, au nombre de 13).

Pour débuter son ouvrage, François Denayer revient sur le terme 9e art et celui de Bande Dessinée en s’appuyant sur le dossier Comixtrip concocté par Erwan Tancé (daté du 02/12/14). Il fait ensuite un bref retour sur l’histoire de la bande dessinée (les comics, les premières planches dans les quotidiens français), des débuts à la consécration au début des années 60. Un autre chapitre est consacré à l’Histoire de la BD dans le Monde.

Il poursuit ensuite sur le sujet de l’ouvrage plus précisément : les planches originales, ses premiers achats (25€) directement chez les auteurs – quelques uns lui en offrent, dessinateurs qu’il connait ou qu’il apprend à connaitre – ses échanges avec d’autres collectionneurs.

Il consacre un chapitre à L’auteur, c’est à dire le dessinateur, la création des pages; vient ensuite une partie sur Où faire son marché ? qui met en lumière les premières galeries d’art vendant des planches originales en Belgique et en France; puis Le collectionneur (souvent des hommes qui ont débuté leur collecte après leur 20 ans, les femmes étant des exceptions dans ce marché de l’art).

Un chapitre est consacré à faire Le bon choix : selon les moyens financiers de la personne quelle planche acheter (celle des débuts d’un auteur, une page muette, avec de grandes vignettes…), un autre aux Ventes publiques et un sur L’expertise.

Très bien écrit et richement illustré (des centaines de planches ou dessins) Petites histoires originales est un cadeau idéal pour les amateurs de Bande Dessinée, d’amateurs d’Art et de collections en général.

  • Petites histoires originales
  • Auteur : François Deneyer
  • Éditeur : ASBL Musée Jijé
  • Prix : 49.95€
  • Parution : 24 novembre 2016

Résumé de l’éditeur : La vente de planches originales de bande dessinée est de plus en plus médiatisée notamment grâce à la vitrine offerte par les ventes publiques et leurs résultats qui volent de records en records. Mais sait-on comment une planche est créée ? Et quel parcours va suivre cette planche lorsque l’album de bande dessinée a été imprimé ? Qui a été le premier collectionneur de planches originales franco-belges dans les années 1960 ? Où trouvait-on des originaux dans les années 1970 ? Quelles ont été les premières galeries spécialisées dans les années 1980 et les premières ventes publiques à la fin de cette même décennie ? Qu’est-ce qu’une belle planche et comment la choisir ? Peut-on réellement se fier aux experts en bande dessinée ? Pourquoi les frais en ventes publiques sont-ils de plus en plus élevés ? Les réponses à toutes ces questions, et bien d’autres encore, se trouvent dans Petites Histoires Originales, un livre à lire sans tarder.

La famille Fun

Les éditions çà et là publient La famille Fun de Benjamin Frisch, une fiction qui se veut grinçante sur la classe moyenne américaine.

Dans la famille Fun, je veux  : le père, Robert – dessinateur de strips pour la presse – la mère Marsha – femme aimante et attentionnée – et les enfants Robby, Molly, Mikey et J.T.

Tout roule dans cette famille modèle de la middle-class américaine, jusqu’au jour où la mère de Robert décède. C’est le début de la fin pour la belle osmose entre les membres de la famille Fun. Le mari fait une dépression, ne veut plus travailler et surtout confie un lourd secret à son fils Robby. Marsha veut que son couple soit aidé et demande une thérapie familiale au Docteur Conroy.

Premier album de Benjamin Frisch, La famille Fun, comme son nom l’indique est une comédie familiale que se mue en drame à la fin de la première partie du récit. Satyre de la société américaine, l’histoire que se voulait grinçante et marquante n’atteint néanmoins pas son but. Si quelques passages sont amusants, le scénario manque cruellement de rythme pour accrocher le lecteur. Les personnages ont pourtant beaucoup de potentiel mais certains sont trop survolés pour être crédibles. Quant à la partie graphique, elle est ratée.

Pourtant, il y avait matière à brosser un beau portrait de l’Amérique. On préférera les albums de Derf Backderf pour cela.

  • La famille Fun
  • Auteur : Benjamin Frisch
  • Éditeur : çà et là
  • Prix : 22€
  • Parution : 14 novembre 2016

Résumé de l’éditeur : Chez les Fun, tout le monde s’adore et les membres de la famille remercient chaque jour le ciel pour leur bonheur. Le père, Robert Fun, dessinateur d’un strip à succès dans lequel il met en scène sa propre famille et la mère, Marsha, femme au foyer modèle, ont quatre enfants, Robby, Molly, Mikey et J.T. Mais derrière cette façade de bonheur idéal se dissimulent de profondes fêlures. À la mort de la mère de Robert, l’édifice se craquelle et la famille Fun se décompose. Le père devient neurasthénique, la fille aînée a des visions de sa grand-mère décédée et se transforme en dévote, la mère tombe sous l’emprise d’un gourou et le fils aîné, Robby, se fait passer pour son père afin d’assurer les revenus de la famille.

Les effroyables missions de Margo Maloo, tome 1

Notre avis : Alors que la famille de Charlie déménage dans un autre appartement, le jeune garçon découvre qu’il y a des monstres dans son immeuble. Il est alors aidé par Margo Maloo, spécialiste es-créatures fantastiques. Drew Weing dévoile le premier tome de la série jeunesse Les effroyables missions de Margo Maloo.

Echo City. Charlie n’est pas très heureux de déménager dans cette nouvelle ville. Laissant ses amis, il découvre son appartement dans le Bellwether, un très vieil immeuble ancien hôtel, quasi inoccupé. Après les cartons déballés, le repas avalé, le petit garçon va se coucher mais il est effrayé par un monstre. Son père le rassure.

Le lendemain, il croise Kevin, qui lui donne la carte de visite de Margo Maloo, spécialiste des monstres. Comment le sait-il que Charlie en a chez lui ? Il décide d’appeler la jeune fille qui arrive le soir même. Ensemble, ils descendent  par le conduit d’aération jusqu’à l’ancienne cuisine et découvrent alors Marcus, une énorme créature…

Une grosse pincée de fantastique à la Ghostbuster pour ce récit sympathique de Drew Weing. Teintée d’un petit humour bienvenu, l’histoire met en scène des personnages attachants, surtout les monstres – amusants et plutôt assez humains – mais aussi Margo, étonnante spécialiste des créatures surnaturelles et Charlie, reporter en herbe. Si les idées et la narration sont très classiques et ne révolutionnent pas le genre Jeunesse, l’album se lit facilement et accroche bien le lecteur. Le côté frisson gentil et la fascination pour les monstres est plutôt habilement mise en scène.

Né en 1978, Drew Weing suit des études au Savannah College of Art and Design et publie son premier roman graphique Set to sea (En mer, çà et là, 2010). Il réalise des illustrations pour les magazines Nickelodeon et Disney Adventures et anime son webcomics Pup. Pour Les effroyables missions de Margo Maloo, il produit des planches très vivantes et chaleureuses, idéales pour les jeunes lecteurs.

  • Les effroyables missions de Margo Maloo, tome 1
  • Auteur : Drew Weing
  • Éditeur : Gallimard
  • Prix : 13.90€
  • Parution : 22 septembre 2016

Résumé de l’éditeur : Charlie et ses parents quittent la campagne pour vivre à Écho City. Alors qu’il regrette son ancienne vie, ce reporter en herbe découvre avec horreur que des monstres en tout genre – trolls, vampires, fantômes et familles d’ogres – habitent non seulement dans son immeuble. mais dans toute la ville ! Sa rencontre avec la mystérieuse Margo Maloo, spécialiste es-monstres qui gère les conflits de cette communauté secrète, vont l’entraîner dans des enquêtes aussi excitantes qu’effrayantes !

13/11, reconstitution d’un attentat

Notre avis : Le 13 novembre 2015, la France assiste impuissante à une attaque terroriste quasi simultanée au Stade de France, au Bataclan et aux terrasses de café (10e et 11e arrondissements), établissant une terrible bilan humain de 130 morts et plus de 400 blessés. Anne Giudicelli et Luc Brahy tentent d’expliquer l’avant et l’après attentats dans 13/11, reconstitution d’un attentat aux éditions Delcourt.

Bande dessinée reportage très documentée par la spécialiste de ce thème Anne Giudicelli, le récit montre mécaniquement les tenants et les aboutissants des attentats du 13 novembre. Elle met en lumière les quelques jours avant les attaques simultanées ce qui lui permet de donner un éclairage sur les terroristes. Ainsi les préparatifs sont expliqués et le déroulement chronologiques des événements aussi – c’est d’ailleurs un des points négatifs de l’album, ce qui éloigne le lecteur du récit – la coordination venant de Syrie, mais aussi la froideur de ces tireurs fous.

La scénariste voulait restituer de manière très factuelle ce jour terrible. Si les moments racontées sont glaçants, notamment les scènes de guerre contre les innocents dans la rue ou au Bataclan, ils sont aussi trop lointains pour le lecteur.

Reste la partie graphique de Luc Brahy d’une grande sobriété. Son trait en noir et blanc, agrémenté de teintes de gris, est saisissant de réalisme et idéal pour restituer l’ambiance sombre du récit.

Si cet album pourra plaire aux lecteurs qui veulent connaître les détails des attaques, Comixtrip vous conseille Mon Bataclan de Fred Dewilde (Lemieux éditeur).

  • 13/11 reconstitution d’un attentat
  • Scénariste : Anne Giudecelli
  • Dessinateur : Luc Brahy
  • Editeur : Delcourt, collection Encrages
  • Prix : 14.50€
  • Sortie : 02 novembre 2016

Résumé de l’éditeur : La nuit du 13/11/2015, la France fait face à l’attentat le plus sanglant commis sur son sol depuis la Seconde Guerre mondiale. Au Stade de France, au Bataclan, aux terrasses de cafés, plus de 130 personnes succombent. Cette BD documentaire reconstitue, heure par heure et image par image, les différentes séquences des attentats. Elle est basée sur le croisement d’éléments d’enquête émanant des services judiciaire et policier, des témoignages recueillis auprès des survivants et des proches, et des confidences exclusives recueillies par la scénariste auprès des services de renseignement français et étrangers.