La résistible ascension d’Arturo Ui

Notre avis : Simon Benattar-Bourgeay adapte La résistible ascension d’Arturo Ui, la célèbre pièce de Bertholt Brecht, aux éditions L’Arche.

Chicago dans les années 30. L’industrie est en crise. Comme tous les secteurs d’activité, les fruits et légumes sont touchés. Les producteurs de chou-fleurs tentent de faire face. Arturo Ui propose de remettre sur la bonne voie le secteur par la force.

Le trust refuse de suivre Ui, en espérant un prêt de la ville pour se relancer, notamment par l’intermédiaire de Hindsborough, un homme politique. Là, encore, ils essuient un refus…

Publié pour la première fois en 1941, La résistible ascension d’Arturo Ui est une pièce de Bertolt Brecht de 17 scènes. L’auteur transpose la situation allemande des années 30 à Chicago. Arturo c’est Hitler. On y rencontre les personnages qui ressemblent à Goebbels, Göring, Von Hindenbourg ou Röhm. Chicago c’est l’Allemagne. Ainsi Ui est dans une résistible ascension, c’est à dire qu’elle aurait pu être évitée. Les aides sont nombreuses, lui restant dans un premier temps dans l’ombre, puis arrive au pouvoir et écarte ses opposants.

Tous les moments importants du dirigeant nazi, ses idées et son arrivée au pouvoir sont ici mises en scène et décryptées par la grande intelligence de Bertholt Brecht, auteur allemand, qui vivra une grande partie de sa vie en exil.

Né en 1988, Simon Benattar-Bourgeay est comédien et illustrateur. Il joue des pièces – découvre Brecht – et joue dans des courts-métrages. En même temps, il prend des cours à l’Ecole Emile Cohl de Lyon. Son adaptation en album ne convainc guère, la langue de Brecht ne convient pas à la bande dessinée si elle est livrée brute. Dommage parce que la pièce est excellente et le propos fort. Reste la partie graphique en noir et blanc d’une belle justesse. L’auteur apprécie José Munoz et Hugo Pratt et cela se sent dans ses planches.

  • La résistible ascension d’Arturo Ui
  • Auteur : Simon Benattar-Bourgeay d’après Bertolt Brecht
  • Éditeur : L’Arche
  • Prix : 18€
  • Parution : 11 janvier 2017

Résumé de l’éditeur : Imaginé à partir de la célèbre pièce de Brecht, le roman graphique de Simon Benattar-Bourgeay se situe dans le monde des gangsters de Chicago, où Al Capone n’est jamais loin. Banditisme et ascension politique se donnent la main et font de la fable brechtienne une œuvre intemporelle.

Pour acheter l’album : L’Arche éditeur

Ni Dieu, ni eux

Notre avis : Décédé il y aura bientôt 2 ans dans l’attentat contre Charlie Hebdo, Tignous aimait à dézinguer toutes les formes de fanatismes religieux. Les éditions du Chêne poursuivent leur travail de mémoire autour de cet excellent auteur de dessins de presse avec Ni Dieu, ni eux.

Après Comment rater ses vacances et La Corse prend le maquis en juin 2016, les éditions du Chêne dévoilent Ni Dieu, ni eux, un recueil de 96 pages regroupant plus d’une centaine de dessins choisis par Chloé, la femme de Tignous (à noter, un postface signée de sa main, forte et bouleversante). Parus dans Charlie Hebdo ou Marianne, ils fustigent les fanatismes de toutes les religions. Pour combattre les dérives des textes sacrés par des huluberlus et pour lutter contre l’obscurantisme quoi de mieux que la culture, l’esprit critique & citoyen par le biais d’illustrations qui font mouche à chaque fois.

Préfacé par Gilbert Thiel – juge d’instruction au pôle antiterrorisme – son ami (on savait que Tignous était un excellent dessinateur judiciaire, dans les prétoires, il croquait les procès des petites et grandes gens), cet album est là pour choquer et interroger notre conscience. Des enfants embrigadés à l’école par la religion (trop omniprésente au goût de l’auteur) au Pape qui vit dans l’opulence, en passant par le conflit israélo-palestinien, les islamistes qui détruisent des lieux saints à Tombouctou, Mahomet débordé par les intégristes, la viande halal, la rencontre des François (le pape et le président français), le Pape Benoit 16 qui en prend pour son grade, les femmes terroristes, la laïcité à la française, les ultra-cathos de la Manif pour tous ou l’Eglise contre le Mariage pour tous; tout nous fait rire !

Pour prolonger cette lecture, vous pouvez parcourir nos différents articles autour de Charlie Hebdo :

  • Ni Dieu, ni eux
  • Auteur : Tignous
  • Éditeur : Editions du Chêne
  • Prix : 14.90€
  • Parution : 04 janvier 2017

Résumé de l’éditeur : Tignous n’y croyait pas qu’on puisse croire à ce point-là !
Les dérives des religions et de l’endoctrinement sectaire étaient une source inépuisable d’indignation. Ses dessins sont justes, lucides, hilarants et… toujours d’actualité. Il était un humaniste bienveillant, un veilleur qui a combattu avec humour toutes les formes d’intégrisme, pour rire de tout et de tous.

Ce livre est avant tout l’oeuvre d’un artiste passionné, d’un journaliste inspiré, d’un inconditionnel du genre humain. Les dessins de Tignous sont comme une petite musique parfois potache, un éclat de rire, qui amène un peu de fraîcheur et de tendresse dans un monde de brutes.

Les décastés d’Orion, première partie

Notre avis : Après L’autoroute sauvage, les éditions Les Humanoïdes associés poursuivent leur travail d’adaptation des romans de Julia Verlanger avec Les décastés d’Orion, signé Corbeyran et Jorge Miguel.

Temple d’Issati. Kolhen et Liséa s’adonnent à un grand moment charnel. Ils sont surpris par les gardes de la cité. L’homme appartient à la caste des Guerriers tandis que la jeune femme est la grande prêtresse de la fertilité. Elle lui a tendu un piège fomenté par Les officiants, qui tiennent le pays d’une main de fer; un monde proche du Moyen-Age.

Kolhen est alors jugé en place publique, décasté : il appartient maintenant à la caste des parias, une croix sur le bras. Jeté en prison, il fait la connaissance de Tryana, une chasseresse. Alors qu’ils sont transférés dans un autre établissement pénitentiaire, ils réussissent à s’échapper et se réfugient dans une troupe de cirque.

Non loin de là, une jeune femme dans un vaisseau spatial doit atterrir en urgence sur la planète. Deux jours plus tard, elle est épiée par des pirates…

Après Horlemonde et L’autoroute sauvage, voici la troisième adaptation de la romancière de science-fiction Julia Verlanger (1929-1985). Née Eliane Taïeb,elle prend ce pseudonyme pour écrire et parfois celui de Gilles Thomas.

Pour adapter ce très bon roman, les éditions Humanoïdes associés a fait appel à Eric Corbeyran. Le scénariste prolifique met en scène une très bonne aventure et rythmée. Même si les ressorts du récit sont classiques, ils sont d’une grande efficacité. Le souffle de la science-fiction est présent et les thématiques plutôt intéressantes : les castes, un régime tenu de main de maître par un petit groupe et les jugements hâtifs. L’opposition modernité (futurisme, vaisseau…) et époque médiévale de la planète fonctionne plutôt bien.

L’histoire bénéficie de la belle partie graphique de Jorge Miguel. L’auteur portugais – Z comme Zombie ou Seul – dévoile des planches au style réaliste de belle facture. Ses pages et son découpage classiques sont efficaces.

  • Les décastés d’Orion, première partie
  • Scénariste : Eric Corbeyran, d’après le roman de Julia Verlanger
  • Dessinateur : Jorge Miguel
  • Éditeur : Les Humanoïdes Associés
  • Prix : 13.95€
  • Parution : 04 janvier 2017

Résumé de l’éditeur : Exclu de la caste des guerriers, Kohlen est en fuite. sa route croise l’envoyée d’une autre planète. Décasté ! La sentence tombe en même temps que le fer brûle le bras de Kolhen. À la place de son tatouage de guerrier, le jeune homme porte désormais la croix des parias, les « décastés » comme on les appelle sur la planète Orion NG2112. Déterminé à prouver son innocence et à se venger de ceux qui l’ont piégé, Kohlen parvient à s’échapper. Son chemin croise alors celui d’une femme aux cheveux d’or, possédant un véhicule volant. Une magicienne ? Non, elle se dit l’envoyée d’une autre planète : la Terre.

Roji , volume 8

Notre avis : Les éditions Ki oon dévoilent le huitième opus de Roji, une très belle série jeunesse signée Keisuke Kotobuki.

Accompagnées de Zanzibar, leur chat, Karin et Yuzuha, sont deux sœurs au caractère opposé; l’une sérieuse, l’autre plus exubérante. Ensemble, elles vivent des aventures complétement folles chez elles ou dans leur quartier. Publié au Japon à partir de 2012, ce très bon kodomo (manga pour les plus petits, à partir de 6 ans) est merveilleusement écrit et mis en image par Keisuke Kotobuki, mangaka de Kamisama aussi édité par Ki oon en France (à partir de 2006).

Au Japon, le terme Roji désigne le passage dans un jardin menant à la Chashitsu (maison où se déroule la cérémonie du thé).

Publiés dans le sens de lecture occidentale et entièrement en couleur, les petits chapitres sont toujours aussi frais et modernes. Le lecteur se laisse facilement entrainé dans ses aventures où l’humour tient une place importante, notamment par le personnage de Zanzibar, le chat grognon. Le fantastique, la féerie, la poésie et l’onirisme sont au cœur de Roji. En effet, les deux filles se construisent des mondes imaginaires qui semblent être vrais.

Ce beau voyage poétique est aussi un très beau mélange d’humour, de tendresse, de charme, d’émotions et de fantastique. Le trait de Keisuke Kotobuki est d’une très belle élégance, aérien et haut en couleur.

  • Roji, volume 8
  • Auteur : Keisuke Kotobuki
  • Éditeur : Ki oon
  • Prix : 9.65€
  • Parution : 08 décembre 2016

Résumé de l’éditeur : Les arbres géants sont de retour à Kamishiro ! Inquiète, Hazama charge Yuzu, Karin, Azusa et Marika de l’aider à mener l’enquête. Et voilà qu’au fond d’une ruelle, les deux soeurs tombent sur Akagi la rouge, en train de saboter un champ d’isolement ! Mise en fuite, la coupable file retrouver son mystérieux complice. Mais maintenant qu’elle a repéré la gemme d’âme dans les cheveux de Yuzu, la déesse aux yeux rubis ne compte pas en rester là… À mi-chemin entre la poésie d’un long métrage de Hayao MIYAZAKI (Mon voisin Totoro, Le Voyage de Chihiro) et le grain de folie d’un Alice au pays des merveilles, ne manquez pas Roji !, le dernier petit prodige des éditions Ki-oon !

Bons baisers du chat

Notre avis : Philippe Geluck frappe encore ! Il est de retour avec son personnage préféré dans Bons baisers du chat, un coffret contenant 100 cartes postales, édité par Casterman.

Alors que l’art d’envoyer ses vœux pour l’année nouvelle se perd voire a muté – par mail, par sms, par Facebook, twitter ou Instagram – Philippe Geluck veut maintenir cette tradition avec le très beau coffret Bons baisers du chat. Comme il le mentionne, les 100 illustrations au format carte postale peuvent se lire comme une bande dessinée ou pas et peuvent servir à envoyer des mots doux.

Ces cent cartes sont pour toutes les occasions et pour mettre un peu d’humeur guillerette de d’humour dans les correspondances ( calembours, jeux de mots ou décalages). L’expéditeur peut ainsi inscrire s’il le veut un petit mot au verso pour faire plaisir. Et si le summum serait de se les envoyer à soi-même, pour rigoler, pour s’auto faire du bien ?

A noter qu’une édition augmentée de L’art et le chat est disponible chez tous les libraires en cette fin d’année, le nouvel album – pour les retardataires – après l’excellent coffret Le chat passe à table !

  • Bons baisers du chat
  • Auteur : Philippe Geluck
  • Éditeur : Casterman
  • Prix : 19.95€
  • Parution : 02 novembre 2016

Résumé de l’éditeur : Ce coffret recèle des trésors de drôlerie : 100 images signées Geluck. Cartes d’anniversaire, de vœux, de bon rétablissement, ou tout simplement de partage. Chacune recèle une trouvaille, libre à vous d’y écrire les vôtres, au verso. Une pensée pour un ami, un parent, un collègue : il y a l’embarras du choix. Le Chat dit si bien les choses auxquelles on n’aurait même jamais pensé ! Les gags du Chat font tellement de bien qu’on a parfois envie de se les envoyer à soi-même ! Et puis, dans ce monde hyper informatisé, qu’y a-t-il de plus civil que de correspondre ? Une pensée, on est fier de l’envoyer et on est touché de la recevoir. Le Chat va faire des heureux, ne lui dites pas merci, c’est son métier.

Unkungfu

Notre avis : Complétement fou et décalé, Unkungfu narre les aventures d’un groupe de personnes qui veulent produire un film de kung-fu signé Daniel Selig et édité par Flblb.

Maurice a un rêve : tourner le premier film d’arts martiaux européen. Facile à dire, pas facile à faire à Paris dans les années 30. Il est accompagné dans son projet par Kazimir – un polonais aux mœurs étonnantes et aux méthodes expéditives – Wei, le rôle titre, Diego et Andrea ingénieurs-figurants réfugiés espagnols.

Pour financer son film, il fait du chantage au maire de Paris en personne. Sa fille adorée fricote avec une petite frappe proche des milieux d’extrême-droite. Avec forces photos, il réussit son entreprise : de l’argent, des fourgons de police et bateaux-mouches. Plus fort encore, il convainc la jeune femme de tenir le rôle principal féminin de son long métrage…

Vous allez être surpris par Unkungfu. Il faut noter que le récit de Daniel Selig par un peu dans tous les sens, semble complétement fou et multiplie les hommages au cinéma (Fritz Lang, Bruce Lee, Méliès et même Charlie Chaplin). Ses personnages sont border-line, un peu fous mais très attachants. Entre un réalisateur prêt à tout pour réussir, son homme de main limite et un acteur qui se prend vraiment pour un Japonais.

Il met en lumière un autre vision du kung-fu, le Unkungfu, le non kung-fu. Un maître d’arts martiaux doit d’ailleurs faire désapprendre à Wei car il est trop fort et que sa fougue met à mal tout le monde.

L’humour est au rendez-vous et Daniel Selig, en choisissant les années 30, peut aussi fustiger la montée des intégrismes et des régimes dictatoriaux des années 20 à 40. Il en joue avec des réfugiés politiques, beau parallèle avec la situation actuelle.

Le trait en noir et blanc de l’auteur de Le Héron est d’une belle efficacité. Son dessin est composé de traits simples.

  • Unkungfu
  • Auteur : Daniel Selig
  • Éditeur : Flblb
  • Prix : 20€
  • Parution : 03 novembre 2016

Résumé de l’éditeur : Fin des années trente. Paris accueille des immigrés du monde entier persécutés dans leur pays d’origine. Suite à sa rencontre avec un jeune Chinois, Maurice, réalisateur de films très indépendants, se met en tête de lancer le film de kung-fu en France. Pour financer son prochain long-métrage,il arnaque le maire de Paris en personne ainsi qu’un banquier libidineux. Mais le tournage est un désastre, l’acteur principal boit comme un trou, la tour Eiffel part en sucette et les mécènes se vengent. La Nouvelle Vague est encore loin, très loin.

Louis Forton, l’histoire par la bande

Notre avis : Les éditions De Varly publient Louis Forton, l’histoire par la bande, une biographie du premier auteur des Pieds Nickelés par François Membre.

Fils d’un marchand de chevaux, Louis-Adolphe Forton est né en 1879 à Sées dans l’Orne. Il est donc élevé dans le monde équestre dès son plus jeune âge lorsque son père ouvre un commerce de chevaux. Tour à tour lad, garçon d’écurie ou jockey (il mesure 1.67m, idéal pour les courses), il aime ce milieu (voir les très belles illustrations autour des chevaux).

C’est sur les champs de course qu’il croise les frères Offenstadt en 1904 qui l’engagent comme dessinateur dans L’Illustré. Il y publie sa première histoire le 10 juillet : L’histoire du sire de Ciremolle (n°6). Par la suite, il travaille pour Le jeudi de la jeunesse, Le journal moderne, Diabolo journal ou l’Américain illustré.

Il devient alors célèbre grâce à la publication des Pieds Nickelés à partir de 1908 dans L’épatant et Bibi Fricotin en 1928. Il est l’un des pionniers de la bande dessinée européenne avec Alain Saint-Ogan (Zig et Puce) bien avant Hergé et son Tintin.

François Membre détaille avec précision la vie de Louis Forton. Solidement documenté, cet ouvrage est d’une grande facilité de lecture, l’auteur ayant pris un grand soin dans la qualité de son écriture avec force anecdotes pour accrocher le lecteur.

Il décline la création des deux séries populaires de l’auteur et les replaçant dans leur contexte historique, un bon point pour ce livre. Les analyses sont justes et les études de personnages fines. Les illustrations sont très nombreuses et les planches bien reproduites (c’est toujours le plus délicat dans ce cas là, les reproductions de pages de vieux journaux).

A noter qu’un épisode inédit des 3 célèbres anarchistes est publié dans cette biographie rééditée par De Varly (2011).

  • Louis Forton, l’histoire par la bande
  • Auteur : François Membre
  • Éditeur : De Varly
  • Prix : 25€
  • Parution : 30 novembre 2016

 

Steve McQueen in Le Mans

Notre avis : Pour les amateurs de sport automobile, Garbo Studio propose Steve McQueen in Le Mans qui met en scène le célèbre acteur dans son rôle dans le film Le Mans, en salle en 1971.

1969. Lors des 24 heures du Mans, la Porsche de Michael Delaney et la Ferrari de Piero Belgetti se percutent. Alors que le premier pilote est gravement blessé, le second décède.

13 juin 1970. Michael Deleney atterrit à Paris, bien décidé à venir courir la mythique course. Malgré son appréhension, le pilote Ferrari veut prendre le départ.

Sur la grille, les Porsche, les Alfa-Roméo, les Ferrari et les Ligier sont aux ordres des pilotes notamment Claude Aurac et Lugo Abratte (Ferrari), Larry Wilson et Johann Ritter (Porsche) ainsi que le grand favori Erich Stahler, rival de Delaney. L’atmosphère est électrique dès les premiers tours…

Soutenu par L’Automobile Club de l’Ouest et les ayants droits de Steve McQueen, l’album est idéal pour les amateurs de l’acteur mais avant tout ceux de courses automobiles. Le récit de Sandro Garbo est une adaptation du film Le Mans de 1971 avec dans le rôle titre, l’acteur de Bullitt. Après trois années de recherches pour cela, l’auteur suisse met dévoile cette histoire plutôt accrocheuse, avec un peu de suspense mais avec un peu d’effet suranné de à l’époque (non rebutant). Les rivalités sont exacerbées et les pilotes sont à fort caractère.

La partie graphique est l’œuvre d’un collectif de dessinateurs Florian Afflerbach, Jared Barel, Julien Dejeu, Sandro Garbo, Thomas Lebeltel, Guillaume Lopez et Pierre Ménard. Cet aspect là de l’album nous convainc beaucoup moins notamment à cause des postures très figées des personnages. Néanmoins la très grosse qualité de l’histoire, qui repose sur le travail des voitures, est lui excellent !

Pour les retardataires de Noël, Steve McQueen in Le Mans est idéal pour les amoureux de l’acteur, du circuit et des voitures de course !

Pour les amoureux de courses automobiles, vous pouvez aussi lire notre chronique : Jean Graton et Michel Vaillant, l’aventure automobile.

  • Steve McQueen in Le Mans
  • Scénariste : Sandro Gabor
  • Dessinateurs : Florian Afflerbach, Jared Barel, Julien Dejeu, Sandro Garbo, Thomas Lebeltel, Guillaume Lopez et Pierre Ménard
  • Editeur : Gabor Studio
  • Prix : 32€
  • Parution : 29 novembre 2016

Résumé de l’éditeur : Passionné de belles voitures et de course automobile toute sa vie, en 1970, Steve McQueen réalisa son rêve. Créer un film sur une des plus anciennes et prestigieuses épreuves d’endurance au monde.

Et le film Le Mans est devenu un film culte pour des générations de passionnés.

45 ans plus tard, un autre passionné, inconnu, décide de partager ce rêve. Sandro Garbo et son équipe ont investi beaucoup d’efforts, s’assurant que chaque dessin devienne une œuvre d’art.

Les lapins crétins, tome 9 : Hypnose

Notre avis : Les éditions Les deux royaumes dévoilent le neuvième opus des Lapins crétins mis en image par Romain Pujol sur un scénario de Thitaume.

Pour vous rafraîchir la mémoire, vous pouvez lire notre chronique du volume 8 : Une case en moins !

Les jeunes lecteurs sont toujours aussi enthousiastes à retrouver les folles aventures des lapins crétins tant ils sont amusés par leur(s) bêtise(s). Alors que la licence Ubisoft ne lui permet pas toutes les folies, Thitaume réussit néanmoins à enchaîner les gags en une planche et se renouveler. Il faut dire que l’univers est riche et les âneries des petits lagomorphes infinies !

D’un miroir cassé remplacé par une bassine d’eau au séjour à l’hôpital de Romain le dessinateur, en passant par les notes à l’école, une partie amusante dans Le palais des glaces, les peintres un peu fous ou l’invention de la Toileportation; tout est fait pour faire rire le lecteur.

Le dessin de Romain Pujol est au diapason des gags de son compère Thitaume : vif, avec du mouvement et des personnages dont les expressions sont décuplées.

  • Les lapins crétins, tome 9 : Hypnose
  • Scénariste : Thitaume
  • Dessinateur : Romain Pujol
  • Editeur : Les deux Royaume – Ubisoft
  • Prix : 9.95€
  • Parution : 18 novembre 2016

Résumé de l’éditeur : Le phénomène des Lapins crétins en BD : le cadeau incontournable de la fin de l’année !

Zoo dingo, tome 3 : Bêtes de scène

Notre avis : Les éditions P’tit Louis dévoilent le troisième tome de la série jeunesse Zoo Dingo, Bêtes de scène, de Beno et Neymo.

C’est la panique au Zoo : la fréquentation est baisse et le directeur éprouve de plus en plus de difficultés financières. Ajouter à cela Monsieur Pictout – un magnat de l’immobilier sans foi ni loi – qui souhaite voir disparaître le lieu divertissement et l’on est au bord de la faillite.

Pictout et ses hommes de main ont mis sur pied un stratagème des plus cruels : monter une fête foraine à côté du Zoo pour que les visiteurs arrêtent d’aller voir les animaux. Ainsi, ils pourront racheter le lieu pour un somme modique et y faire construire des immeubles.

La seule solution pour que le grand patron ne réussisse pas dans son entreprise, c’est le tournage du film Il y a de l’eau dans le lac, dans le Zoo, avec en guest les animaux…

Après Justeprix de Philbé et Didier San Martin, les éditions P’tit Louis sont de retour avec Zoo dingo. Il faut souligner que la maison d’édition a publié sa première œuvre en 1990, déjà ! Son catalogue est riche de nombreuses bandes dessinées et collections (Vick & Vicky, Sylvain et Sylvette, Mylaidy, Le candidat, Terra incognita ou Trois mondes).

Pour ce troisième opus, les jeunes lecteurs retrouvent les animaux découverts dans les deux premiers volets de la saga. A l’image de Madagascar, les héros de Zoo dingo sont prêts à tout pour aider leur lieu d’habitation. Mâtiné d’un petit humour agréable, le récit de Neymo mise avant tout sur l’aventure et la folie-douce des personnages pour accrocher le lecteur. Pour pimenter son histoire, il glisse dans les pattes des animaux, un homme d’affaires peu scrupuleux.

La partie graphique signée Beno – dessinateur de L’autre terre avec Serge Perrotin, 3 tomes, Soleil – dévoile des planches humoristiques assez réussies. Simples dans la construction et le découpage, les pages conviendront aux plus jeunes lecteurs.

  • Zoo dingo, tome 3 : Bêtes de scène
  • Scénariste : Neymo
  • Dessinateur : Beno
  • Éditeur : P’tit Louis
  • Prix : 12€
  • Parution : 1er octobre 2016

Résumé de l’éditeur : Le directeur de Zoo Dingo est très inquiet car les finances du zoo ne sont pas suffisantes pour passer l’hiver sans difficultés. Pour ne pas arranger son affaire, une fête foraine, financée par le célèbre promoteur M. Pictout aidé de ses deux complices, s’est installée à côté pour capter les visiteurs qui souhaitaient visiter le zoo.

Il ne lui reste qu’une solution : une petite annonce signale que la réalisatrice Delapelicule recherche des animaux pour son prochain film d’anticipation. Mais voilà, tout pourrait se passer sans problème, mais celle-ci est comme les animaux du zoo, un peu déjantée…

Ichiko et Niko, volume 1

Notre avis : Ichiko et Niko, deux jumelles, vivent avec leur père – inventeur farfelu – qui devient une peluche après que la foudre soit tombée sur son laboratoire. C’est le début de leurs aventures fantastiques et humoristiques sous la plume de Lunlun Yamamoto.

Comme tous les matins Ichiko et Niko doivent se débrouiller toutes seules avant d’aller à l’école. Leur père a passé la nuit dans son laboratoire à confectionner des nouvelles inventions. Sans voir les heures passer, cet inventeur farfelu s’est fait la promesse de créer les objets dont sa femme avait rêvé avant de décéder.

Alors qu’il les rejoint à table, elles n’hésitent pas à râler un peu et à lui faire remarquer qu’il ne sent pas très bon (il ne s’est pas lavé depuis 3 jours). A la place de leur mère, trône Mocco, la peluche adorée de leur maman.

A l’école, les moqueries de quelques filles et la dureté de leur professeur ne semblent pas vraiment les atteindre. Mais ce matin-là, un élève de la classe observe étonné un nuage rose qui se positionne juste au-dessus de la maison des jumelles. Affolées Ichiko et Niko foncent chez elle, aidées par leur professeur. Là, elles découvrent que Mocco a pris vie : leur père s’est transformé en peluche…

Les éditions Kana inaugurent leur nouveau label Kodomo (manga familial pour les très jeunes lecteurs – ici conseillé à partir de 6 ans) par la publication de Ichiko et Niko. Prévu en 8 tomes, ce manga est prépublié dans la revue Asahi Shibun des éditions Asahi Shibunsha au Japon depuis 2013.

Le récit de Lunlun Yamamoto est sympathique, drôle et pétillant mais laisse le lecteur sur sa faim. S’il possède tous les ingrédients pour passer un bon moment de lecture (des personnages décalés, la folie des inventions, Mocco la peluche, les situations cocasses), tout cela reste d’un grand classicisme. Pas de révolution donc, mais une redoutable efficacité dans ces mini-histoires légères et rafraichissantes. Le trait rétro seventie’s de Lunlun Yamamoto est pétillant, coloré et chaleureux.

On s’étonnera néanmoins de la nomination de ce premier volume de Ichiko et Niko dans la Sélection jeunesse du Festival d’Angoulême puisqu’il existe dans la production 2016 en manga (voire en bande dessinée) des titres meilleurs que celui-ci. Même s’il reste sympathique et joyeux, il n’entre pas dans les excellents ouvrages pour la jeunesse de cette année.

  • Ichiko et Niko, volume 1
  • Auteure : Lunlun Yamamoto
  • Éditeur : Kana, collection Kodomo
  • Prix : 7.90€
  • Parution : 18 mars 2016

Résumé de l’éditeur : Ichiko et Niko sont d’adorables jumelles. Leur père est inventeur et les élève seul. Il met au point toute sorte de machines farfelues pour améliorer la vie de ses filles. Cependant un jour, la foudre s’abat sur la maison et le père est transformé en peluche ! Heureusement la peluche parle, bouge et continue son travail d’invention. La vie d’Ichiko et de Niko n’en devient que plus amusante !

 

Le rêveur

Notre avis : Après le somptueux et intelligent Kodhaja (Régis Lejonc et Thomas Scotto), les éditions Thierry Magnier dévoilent Le rêveur, un très bel album de Muriel Bloch et Christophe Merlin.

Un jeune garçon rêve sans cesse, nuit et jour mais alors qu’il veut toujours conter ses songes, personne n’y fait attention. Ce petit homme plus personne ne connait son nom, on l’appelle Le rêveur. A force de toujours rêver, il se fait chasser de son village. Dans la jungle, sur son chemin, il croise Tchinguli, un adolescent qui tente de chasser. Très heureux enfin de rencontrer et de parler à quelqu’un, il lui demande de continuer sa route avec lui.

Le lendemain à la ville, ils regardent un petit garçon voler de l’argent dans la poche d’un touriste et se faire courser par la police. Le rêveur et Tchinguli l’aident et ensemble ils poursuivent leur voyage. Et ainsi de suite pour former un groupe de cinq personnes…

Très belle histoire construite comme un conte, le récit de Muriel Bloch est d’une belle justesse. Cette aventure qui se mue en histoire fantastique est idéale pour les plus jeunes lecteurs. A travers les 50 pages, l’auteure réinvente les Musiciens de Brême avec des enfants sur le continent africain. Le suspense et les course-poursuites permettent de pimenter ce récit qui véhicule de belles valeurs (amitié, entraide). Les personnages voyagent dans la jungle, en ville ou sur les mers afin de faire voyager et rêver les plus petits.

Ce récit initiatique bénéficie d’une fabuleuse partie graphique signée Christophe Merlin. Le très grand format de l’album permet d’observer toute la beauté de ses planches. Très travaillées, les pages comportent de nombreux détails qui fourmillent sous nos yeux. Le découpage et les cadrages sont très intelligents, tandis que les couleurs chaudes illuminent les grandes cases.

Deux bandes dessinées Thierry Magnier et deux petits bijoux. On attend impatiemment la suivante !

  • Le rêveur
  • Scénariste : Muriel Bloch
  • Dessinateur : Christophe Merlin
  • Éditeur : Thierry Magnier
  • Prix : 20.50€
  • Parution : 19 octobre 2016

Résumé de l’éditeur : Cette histoire est celle d’un garçon qui rêve sans cesse. Mais à quoi sert de rêver seul ce qui arrivera aux autres ? Mieux vaut se faire des amis, bien sûr pas n’importe qui ! Le premier s’appelle Tchinguli, et n’aime pas porter le fusil… Bientôt ils seront cinq, comme les doigts de la main. Unis sur terre et sur mer, tous les cinq à l’aventure, ils iront. Mais où finit le rêve ? Où commence la vie ? Entre l’album et la bande dessinée, ce conte nous entraîne dans le sillon de ces jeunes héros qui découvrent le monde. Scènes d’action et tableaux fourmillant de détails s’enchaînent, créant un rythme singulier.